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🔴 Conspiracy News #19.2024

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Publié par La Rédaction12 mai 2024

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 06/05/2024 au 12/05/2024).

CYBERHARCÈLEMENT. Le polémiste et animateur de Sud Radio André Bercoff, le propriétaire du site complotiste FranceSoir, Xavier Azalbert, et l’essayiste controversé Idriss Aberkane sont visés par une plainte de Thomas Durand, co-fondateur de la chaîne YouTube « La Tronche en biais », pour cyberharcèlement. Cette plainte, déposée le 3 mai contre X auprès du parquet de Paris, cite nommément les trois hommes, régulièrement accusés de relayer des thèses complotistes, en leur reprochant d’avoir nourri une « surenchère » de « haine » à son encontre (sources : L’Express, 6 mai 2024 ; Conspiracy Watch, 26 novembre 2022).

FRANCESOIR. Expulsé de Google Actualités, de YouTube et de leurs réseaux publicitaires, déserté par les annonceurs historiques, le site FranceSoir, édité par la société Shopper Union France, ne survit que grâce à des dons défiscalisables qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros en moins d'une année, comme le révèle L'Express. Problème : FranceSoir est l'un des principaux sites pourvoyeurs de désinformation en France. Il est en outre impliqué, avec l'association Bon Sens (qui est présidée par... le directeur de FranceSoir !), dans des campagnes de harcèlement contre des scientifiques et des journalistes et parfois leurs proches. Or, les dons perçus par le site et cette association leur ont permis de multiplier les procédures judiciaires contre Google, YouTube mais aussi Bill Gates, l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau, l'urgentiste Mathias Wargon ou encore le journaliste Raphaël Grably. Tant que FranceSoir ne se verra pas retirer son statut de service de presse en ligne, il pourra bénéficier de dons défiscalisables à hauteur de 66 % et, par conséquent, continuer ses activités en partie aux frais du contribuable. La décision de la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse (CPPAP) concernant ce média est attendue ce mois de mai (source : L’Express, 7 mai 2024).

SANTÉ PUBLIQUE. La 150ème édition du « Conseil Scientifique Indépendant » a été organisée à Saintes mercredi 8 mai en partenariat avec l'association Bon Sens. Ancienne directrice départementale de l’Agence régionale de santé (ARS) de la Dordogne, Marie-Ange Perulli y a témoigné de son expérience aux côtés du sociologue Laurent Mucchielli et de Jean-Louis Blondeau, fondateur d’un collectif de soutien aux soignants suspendus pour refus de se faire vacciner. Après avoir rendu un hommage à Didier Raoult, Louis Fouché, Christian Perronne et Martine Wonner, dont les interventions publiques auraient joué un rôle déterminant dans son éveil, la fonctionnaire aujourd'hui à la retraite fait une confession stupéfiante : en pleine crise sanitaire, soumise aux pressions croisées du gouvernement, des médecins, des élus et des journalistes, elle cherchait « le moyen de ne pas ouvrir de centres de vaccination » :

« J'ai essayé de limiter les ouvertures de vaccination mais moins j'en ouvrais et plus la population, aussi, demandait à être vaccinée. »

Une déclaration qui lui a valu une salve d’applaudissements du public... mais qui serait de nature à déboucher sur des poursuites pénales (source : @SaiyanBio/X, 11 mai 2024).

DÉRIVES SECTAIRES. Mardi 7 mai, le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires et à améliorer l'accompagnement des victimes. « Une avancée historique pour les victimes de dérives sectaires »

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CYBERHARCÈLEMENT. Le polémiste et animateur de Sud Radio André Bercoff, le propriétaire du site complotiste FranceSoir, Xavier Azalbert, et l’essayiste controversé Idriss Aberkane sont visés par une plainte de Thomas Durand, co-fondateur de la chaîne YouTube « La Tronche en biais », pour cyberharcèlement. Cette plainte, déposée le 3 mai contre X auprès du parquet de Paris, cite nommément les trois hommes, régulièrement accusés de relayer des thèses complotistes, en leur reprochant d’avoir nourri une « surenchère » de « haine » à son encontre (sources : L’Express, 6 mai 2024 ; Conspiracy Watch, 26 novembre 2022).

FRANCESOIR. Expulsé de Google Actualités, de YouTube et de leurs réseaux publicitaires, déserté par les annonceurs historiques, le site FranceSoir, édité par la société Shopper Union France, ne survit que grâce à des dons défiscalisables qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros en moins d'une année, comme le révèle L'Express. Problème : FranceSoir est l'un des principaux sites pourvoyeurs de désinformation en France. Il est en outre impliqué, avec l'association Bon Sens (qui est présidée par... le directeur de FranceSoir !), dans des campagnes de harcèlement contre des scientifiques et des journalistes et parfois leurs proches. Or, les dons perçus par le site et cette association leur ont permis de multiplier les procédures judiciaires contre Google, YouTube mais aussi Bill Gates, l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau, l'urgentiste Mathias Wargon ou encore le journaliste Raphaël Grably. Tant que FranceSoir ne se verra pas retirer son statut de service de presse en ligne, il pourra bénéficier de dons défiscalisables à hauteur de 66 % et, par conséquent, continuer ses activités en partie aux frais du contribuable. La décision de la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse (CPPAP) concernant ce média est attendue ce mois de mai (source : L’Express, 7 mai 2024).

SANTÉ PUBLIQUE. La 150ème édition du « Conseil Scientifique Indépendant » a été organisée à Saintes mercredi 8 mai en partenariat avec l'association Bon Sens. Ancienne directrice départementale de l’Agence régionale de santé (ARS) de la Dordogne, Marie-Ange Perulli y a témoigné de son expérience aux côtés du sociologue Laurent Mucchielli et de Jean-Louis Blondeau, fondateur d’un collectif de soutien aux soignants suspendus pour refus de se faire vacciner. Après avoir rendu un hommage à Didier Raoult, Louis Fouché, Christian Perronne et Martine Wonner, dont les interventions publiques auraient joué un rôle déterminant dans son éveil, la fonctionnaire aujourd'hui à la retraite fait une confession stupéfiante : en pleine crise sanitaire, soumise aux pressions croisées du gouvernement, des médecins, des élus et des journalistes, elle cherchait « le moyen de ne pas ouvrir de centres de vaccination » :

« J'ai essayé de limiter les ouvertures de vaccination mais moins j'en ouvrais et plus la population, aussi, demandait à être vaccinée. »

Une déclaration qui lui a valu une salve d’applaudissements du public... mais qui serait de nature à déboucher sur des poursuites pénales (source : @SaiyanBio/X, 11 mai 2024).

DÉRIVES SECTAIRES. Mardi 7 mai, le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires et à améliorer l'accompagnement des victimes. « Une avancée historique pour les victimes de dérives sectaires » s'est réjoui la députée Brigitte Liso (Renaissance), rapporteure du projet de loi adopté le 9 avril dernier et auquel s'étaient opposés les groupes RN, LFI, LR et GDR-NUPES ainsi que plusieurs parlementaires tels que Nicolas Dupont-Aignan et Alain Houpert (LR). Les Sages de la rue de Montpensier approuvent notamment la création d'un nouveau délit de provocation à l'abandon ou à l'abstention de soins médicaux, une disposition extrêmement décriée dans la complosphère qui l'interprète comme une disposition « anti-Raoult », du nom de l'infectiologue marseillais qui a promu l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19. Le Conseil constitutionnel, dont l'une des attributions est de contrôler la conformité des lois à la Constitution, avait été saisi par des députés RN et des sénateurs LR qui voyaient dans ce délit une « atteinte disproportionnée à la liberté d'expression ». Ils ont jugé dans leur décision que « les dispositions instituant le délit contesté ne revêtent pas un caractère équivoque et sont suffisamment précises pour garantir contre le risque d'arbitraire ».

Comme l'explique Nicolas Berrod, journaliste au Parisien, le Conseil constitutionnel estime qu'il y a suffisamment de garde-fous dans la loi. Ainsi, l'abandon/abstention de soins « doit être présenté comme bénéfique pour la santé de la personne concernée » et la personne victime doit être « atteinte d'une pathologie ». De plus, sauf en cas de sujétion, le délit n'est pas constitué « lorsque les circonstances permettent d’établir la volonté libre et éclairée de la personne » avec notamment une « information claire et complète quant aux conséquences pour la santé » (sources : France Info, 7 mai 2024 ; Nicolas Berrod/X, 7 mai 2024).

Une autre disposition de la loi concernant la « provocation à adopter certaines pratiques présentées comme ayant une finalité thérapeutique ou prophylactique [mais qui] exposent à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente » a également été validée par les Sages. Elle vise notamment à faciliter la répression de comportements préjudiciables pour la santé dans un contexte où des individus non qualifiés peuvent désormais bénéficier, en ligne, d'une large audience et promouvoir ou vendre des produits et des pratiques à prétention thérapeutique qui peuvent se révéler dangereux pour la santé de personnes atteintes de pathologies graves.

THIERRY CASASNOVAS. En mars 2023,  Thierry Casasnovas avait été mis en examen notamment pour « abus de confiance », « abus de faiblesse » et « exercice illégal de la pharmacie et de la médecine » puis placé sous contrôle judiciaire. Le youtubeur crudivoriste, qui est défendu depuis l'année dernière par Me Fabrice Di Vizio, s’était vu interdire de « participer ou d’organiser des stages et des formations en lien avec la naturopathie, l’hygiénisme, la santé ou le bien-être ». Le blogueur complotiste Salim Laïbi a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il interviendrait avec Thierry Casasnovas, lors d’un colloque le samedi 11 mai 2024 « à proximité » de Perpignan (source : L’Indépendant, 9 mai 2024). Au sujet de Thierry Casasnovas, lire également l'article de Samuel Laurent paru dans Le Monde : « Un an après sa mise en examen, Thierry Casasnovas n’a rien perdu de son influence » (source : Le Monde, 12 mai 2024).

BON SENS. Quelques jours après la confirmation de la constitutionnalité de la loi sur les dérives sectaires, l'association Bon Sens, co-animée par Xavier Azalbert et Christian Perronne, a inséré sur sa page d'accueil un avertissement à l'attention de ses lecteurs afin de se dégager de toute responsabilité pénale (source : @Sonic_urticant/X, 12 mai 2024).

Capture d'écran de la page d'accueil du site Bon Sens (détail, 12/05/2024).

FESTIVAL DE CANNES. Dix hommes, dix célébrités, vivent depuis des semaines sous la menace de révélations scandaleuses qui les concerneraient. Sans que rien ne soit avéré, leurs noms ont été livrés en patûre sur les réseaux sociaux par le compte complotiste « Zoé Sagan » (200 000 abonnés sur X), animé par l'ancien publicitaire Aurélien Poirson-Atlan. Un compte directement impliqué dans l'intox selon laquelle l'épouse du président de la République serait née homme. Dans l'édition dominicale de La Tribune, Rudy Reichstadt explique pourquoi ces rumeurs représentent un véritable danger pour le fonctionnement de la démocratie (source : La Tribune Dimanche, 12 mai 2024).

« TRANSVESTIGATION ». Ils voient le mâle partout ! « Ils » ? Ce sont les « transvestigateurs », des complotistes qui passent leur temps à essayer de démontrer que telle célébrité du sport, du cinéma, de la chanson ou de la vie politique n'est pas du sexe qu'elle prétend être (source : Franc-Tireur, 8 mai 2024).

EVA VLAARDINGERBROEK. L'activiste néerlandaise Eva Vlaardingerbroek est devenue en peu de temps une influenceuse internationale. La nouvelle coqueluche de l'extrême droite a commencé comme présentatrice pour une chaîne YouTube fondée par Les Démocrates de Suède (un parti national-populiste comptant dans ses rangs des néo-nazis). Elle voit depuis quelques mois ses tweets atteindre une audience de plusieurs millions de personnes grâce notamment à la visiblité que lui assure Elon Musk en partageant ses contenus. L'égérie des rassemblements identitaires et ultraconservateurs considère qu'une élite mondiale néo-marxiste travaille à l’effondrement de l’Occident chrétien, blanc et hétérosexuel. Une vision du monde qui s'accompagne de la diffusion de plusieurs fausses informations sur la crise climatique ou encore les vaccins et qui promeut, comme solution privilégiée à tous les problèmes, l'« expulsion massive » des étrangers et la « remigration » (source : Conspiracy Watch, 9 mai 2024).

SANS-PAPIERS. Une rumeur a refait surface de manière virale depuis plusieurs jours. À en croire de nombreuses publications sur les réseaux sociaux, la France serait en passe d’instaurer une mesure permettant de récompenser à hauteur de 7 500 euros (sic !) quiconque dénoncerait un étranger en situation irrégulière. Le ministère de l’Intérieur a démenti cette rumeur qui avait déjà avait circulé sous une autre forme, il y a plusieurs mois, en Allemagne, à partir d'une déclaration mal interprétée du chancelier Olaf Scholz (source : 20 Minutes, 7 mai 2024). Il y un an, un message était devenu viral sur Twitter en évoquant un montant de 50 euros par clandestin dénoncé. La fake news circule en réalité depuis le début des années 2010… (source : TF1 Info, 11 mai 2023).

« ÉNERGIE LIBRE ». Le compte X de VERITY France, collectif représentant de supposées victimes du vaccin anti-Covid, a relayé une vidéo dans laquelle un individu est censé démontrer, expérience à l’appui, la réalité du mouvement perpétuel. Ainsi, sous l’appellation d’« énergie libre », l’escroquerie conspirationniste s’invite-t-elle au menu d’une association dont le porte-parole, Marc Doyer, figure sur la liste de Florian Philippot aux élections européennes (source : Tristan Mendès France/X, 8 mai 2024).

INGÉRENCE RUSSE. Les campagnes de manipulation de l’information venues de Russie ne se tarissent pas. Elles ont trouvé, ces derniers mois, des relais institutionnels de plus en plus assumés. Début février, Dmitri Medvedev, ancien président et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité de Russie, affirmait sur Telegram la nécessité de soutenir « de toutes les manières possibles » les partis occidentaux compatibles avec les intérêts du Kremlin. Une stratégie officiellement assumée alors que l’échéance des élections européennes, début juin, approche. La réponse des autorités françaises, elle aussi, s’est durcie (source : Libération, 5 mai 2024).

CATAPHILES. Dans une vidéo diffusée sur TikTok, des explorateurs français expliquent avoir trouvé les restes d’une crèche dans des galeries souterraines. La vidéo a été partagée par de nombreux comptes conspirationnistes dans le monde entier pour alimenter le narratif du trafic sexuel d’enfants, laissant entendre qu’il s’agissait là de « tunnels pédophiles satanistes ». La réalité est tout autre, comme le montre l’enquête de « Vrai ou Faux » réalisée auprès de cataphiles dans la carrière de Méry-sur-Oise, lieu où a été tournée la vidéo initiale (source : Julien Pain/X, 6 mai 2024).

ÊTRES SOUVERAINS. À Landeleau, dans le Finistère, un groupe d’individus anti-système, les « êtres vivants bretons », partisans de « la libération de la Bretagne », s’émancipent du droit français. S'ils récusent tout lien avec la mouvance des « citoyens souverains », ils lui empruntent tout de même une partie de leur argumentaire comme l'idée selon laquelle les États seraient de simples entreprises privées (source : Le Point, 11 mai 2024).

DÉCONSPIRATEURS. Pour le 51e épisode  de notre émission, Tristan Mendès France, Rudy Reichstadt et David Medioni ont décrypté ensemble l’actualité récente du conspirationnisme. Au sommaire de ce nouveau numéro : Complorama sur Taylor Swift ; l'intox de VERITY France ; les transvestigateurs s'en prennent à Britta Ernst, la femme d'Olaf Scholtz ; délires sur TikTok autours des arbres géants et de la communication avec les animaux ; qui veut la peau de Conspiracy Watch ; Les Protocoles des Sages de Sion.

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CYBERHARCÈLEMENT. Le polémiste et animateur de Sud Radio André Bercoff, le propriétaire du site complotiste FranceSoir, Xavier Azalbert, et l’essayiste controversé Idriss Aberkane sont visés par une plainte de Thomas Durand, co-fondateur de la chaîne YouTube « La Tronche en biais », pour cyberharcèlement. Cette plainte, déposée le 3 mai contre X auprès du parquet de Paris, cite nommément les trois hommes, régulièrement accusés de relayer des thèses complotistes, en leur reprochant d’avoir nourri une « surenchère » de « haine » à son encontre (sources : L’Express, 6 mai 2024 ; Conspiracy Watch, 26 novembre 2022).

FRANCESOIR. Expulsé de Google Actualités, de YouTube et de leurs réseaux publicitaires, déserté par les annonceurs historiques, le site FranceSoir, édité par la société Shopper Union France, ne survit que grâce à des dons défiscalisables qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros en moins d'une année, comme le révèle L'Express. Problème : FranceSoir est l'un des principaux sites pourvoyeurs de désinformation en France. Il est en outre impliqué, avec l'association Bon Sens (qui est présidée par... le directeur de FranceSoir !), dans des campagnes de harcèlement contre des scientifiques et des journalistes et parfois leurs proches. Or, les dons perçus par le site et cette association leur ont permis de multiplier les procédures judiciaires contre Google, YouTube mais aussi Bill Gates, l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau, l'urgentiste Mathias Wargon ou encore le journaliste Raphaël Grably. Tant que FranceSoir ne se verra pas retirer son statut de service de presse en ligne, il pourra bénéficier de dons défiscalisables à hauteur de 66 % et, par conséquent, continuer ses activités en partie aux frais du contribuable. La décision de la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse (CPPAP) concernant ce média est attendue ce mois de mai (source : L’Express, 7 mai 2024).

SANTÉ PUBLIQUE. La 150ème édition du « Conseil Scientifique Indépendant » a été organisée à Saintes mercredi 8 mai en partenariat avec l'association Bon Sens. Ancienne directrice départementale de l’Agence régionale de santé (ARS) de la Dordogne, Marie-Ange Perulli y a témoigné de son expérience aux côtés du sociologue Laurent Mucchielli et de Jean-Louis Blondeau, fondateur d’un collectif de soutien aux soignants suspendus pour refus de se faire vacciner. Après avoir rendu un hommage à Didier Raoult, Louis Fouché, Christian Perronne et Martine Wonner, dont les interventions publiques auraient joué un rôle déterminant dans son éveil, la fonctionnaire aujourd'hui à la retraite fait une confession stupéfiante : en pleine crise sanitaire, soumise aux pressions croisées du gouvernement, des médecins, des élus et des journalistes, elle cherchait « le moyen de ne pas ouvrir de centres de vaccination » :

« J'ai essayé de limiter les ouvertures de vaccination mais moins j'en ouvrais et plus la population, aussi, demandait à être vaccinée. »

Une déclaration qui lui a valu une salve d’applaudissements du public... mais qui serait de nature à déboucher sur des poursuites pénales (source : @SaiyanBio/X, 11 mai 2024).

DÉRIVES SECTAIRES. Mardi 7 mai, le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires et à améliorer l'accompagnement des victimes. « Une avancée historique pour les victimes de dérives sectaires » s'est réjoui la députée Brigitte Liso (Renaissance), rapporteure du projet de loi adopté le 9 avril dernier et auquel s'étaient opposés les groupes RN, LFI, LR et GDR-NUPES ainsi que plusieurs parlementaires tels que Nicolas Dupont-Aignan et Alain Houpert (LR). Les Sages de la rue de Montpensier approuvent notamment la création d'un nouveau délit de provocation à l'abandon ou à l'abstention de soins médicaux, une disposition extrêmement décriée dans la complosphère qui l'interprète comme une disposition « anti-Raoult », du nom de l'infectiologue marseillais qui a promu l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19. Le Conseil constitutionnel, dont l'une des attributions est de contrôler la conformité des lois à la Constitution, avait été saisi par des députés RN et des sénateurs LR qui voyaient dans ce délit une « atteinte disproportionnée à la liberté d'expression ». Ils ont jugé dans leur décision que « les dispositions instituant le délit contesté ne revêtent pas un caractère équivoque et sont suffisamment précises pour garantir contre le risque d'arbitraire ».

Comme l'explique Nicolas Berrod, journaliste au Parisien, le Conseil constitutionnel estime qu'il y a suffisamment de garde-fous dans la loi. Ainsi, l'abandon/abstention de soins « doit être présenté comme bénéfique pour la santé de la personne concernée » et la personne victime doit être « atteinte d'une pathologie ». De plus, sauf en cas de sujétion, le délit n'est pas constitué « lorsque les circonstances permettent d’établir la volonté libre et éclairée de la personne » avec notamment une « information claire et complète quant aux conséquences pour la santé » (sources : France Info, 7 mai 2024 ; Nicolas Berrod/X, 7 mai 2024).

Une autre disposition de la loi concernant la « provocation à adopter certaines pratiques présentées comme ayant une finalité thérapeutique ou prophylactique [mais qui] exposent à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente » a également été validée par les Sages. Elle vise notamment à faciliter la répression de comportements préjudiciables pour la santé dans un contexte où des individus non qualifiés peuvent désormais bénéficier, en ligne, d'une large audience et promouvoir ou vendre des produits et des pratiques à prétention thérapeutique qui peuvent se révéler dangereux pour la santé de personnes atteintes de pathologies graves.

THIERRY CASASNOVAS. En mars 2023,  Thierry Casasnovas avait été mis en examen notamment pour « abus de confiance », « abus de faiblesse » et « exercice illégal de la pharmacie et de la médecine » puis placé sous contrôle judiciaire. Le youtubeur crudivoriste, qui est défendu depuis l'année dernière par Me Fabrice Di Vizio, s’était vu interdire de « participer ou d’organiser des stages et des formations en lien avec la naturopathie, l’hygiénisme, la santé ou le bien-être ». Le blogueur complotiste Salim Laïbi a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il interviendrait avec Thierry Casasnovas, lors d’un colloque le samedi 11 mai 2024 « à proximité » de Perpignan (source : L’Indépendant, 9 mai 2024). Au sujet de Thierry Casasnovas, lire également l'article de Samuel Laurent paru dans Le Monde : « Un an après sa mise en examen, Thierry Casasnovas n’a rien perdu de son influence » (source : Le Monde, 12 mai 2024).

BON SENS. Quelques jours après la confirmation de la constitutionnalité de la loi sur les dérives sectaires, l'association Bon Sens, co-animée par Xavier Azalbert et Christian Perronne, a inséré sur sa page d'accueil un avertissement à l'attention de ses lecteurs afin de se dégager de toute responsabilité pénale (source : @Sonic_urticant/X, 12 mai 2024).

Capture d'écran de la page d'accueil du site Bon Sens (détail, 12/05/2024).

FESTIVAL DE CANNES. Dix hommes, dix célébrités, vivent depuis des semaines sous la menace de révélations scandaleuses qui les concerneraient. Sans que rien ne soit avéré, leurs noms ont été livrés en patûre sur les réseaux sociaux par le compte complotiste « Zoé Sagan » (200 000 abonnés sur X), animé par l'ancien publicitaire Aurélien Poirson-Atlan. Un compte directement impliqué dans l'intox selon laquelle l'épouse du président de la République serait née homme. Dans l'édition dominicale de La Tribune, Rudy Reichstadt explique pourquoi ces rumeurs représentent un véritable danger pour le fonctionnement de la démocratie (source : La Tribune Dimanche, 12 mai 2024).

« TRANSVESTIGATION ». Ils voient le mâle partout ! « Ils » ? Ce sont les « transvestigateurs », des complotistes qui passent leur temps à essayer de démontrer que telle célébrité du sport, du cinéma, de la chanson ou de la vie politique n'est pas du sexe qu'elle prétend être (source : Franc-Tireur, 8 mai 2024).

EVA VLAARDINGERBROEK. L'activiste néerlandaise Eva Vlaardingerbroek est devenue en peu de temps une influenceuse internationale. La nouvelle coqueluche de l'extrême droite a commencé comme présentatrice pour une chaîne YouTube fondée par Les Démocrates de Suède (un parti national-populiste comptant dans ses rangs des néo-nazis). Elle voit depuis quelques mois ses tweets atteindre une audience de plusieurs millions de personnes grâce notamment à la visiblité que lui assure Elon Musk en partageant ses contenus. L'égérie des rassemblements identitaires et ultraconservateurs considère qu'une élite mondiale néo-marxiste travaille à l’effondrement de l’Occident chrétien, blanc et hétérosexuel. Une vision du monde qui s'accompagne de la diffusion de plusieurs fausses informations sur la crise climatique ou encore les vaccins et qui promeut, comme solution privilégiée à tous les problèmes, l'« expulsion massive » des étrangers et la « remigration » (source : Conspiracy Watch, 9 mai 2024).

SANS-PAPIERS. Une rumeur a refait surface de manière virale depuis plusieurs jours. À en croire de nombreuses publications sur les réseaux sociaux, la France serait en passe d’instaurer une mesure permettant de récompenser à hauteur de 7 500 euros (sic !) quiconque dénoncerait un étranger en situation irrégulière. Le ministère de l’Intérieur a démenti cette rumeur qui avait déjà avait circulé sous une autre forme, il y a plusieurs mois, en Allemagne, à partir d'une déclaration mal interprétée du chancelier Olaf Scholz (source : 20 Minutes, 7 mai 2024). Il y un an, un message était devenu viral sur Twitter en évoquant un montant de 50 euros par clandestin dénoncé. La fake news circule en réalité depuis le début des années 2010… (source : TF1 Info, 11 mai 2023).

« ÉNERGIE LIBRE ». Le compte X de VERITY France, collectif représentant de supposées victimes du vaccin anti-Covid, a relayé une vidéo dans laquelle un individu est censé démontrer, expérience à l’appui, la réalité du mouvement perpétuel. Ainsi, sous l’appellation d’« énergie libre », l’escroquerie conspirationniste s’invite-t-elle au menu d’une association dont le porte-parole, Marc Doyer, figure sur la liste de Florian Philippot aux élections européennes (source : Tristan Mendès France/X, 8 mai 2024).

INGÉRENCE RUSSE. Les campagnes de manipulation de l’information venues de Russie ne se tarissent pas. Elles ont trouvé, ces derniers mois, des relais institutionnels de plus en plus assumés. Début février, Dmitri Medvedev, ancien président et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité de Russie, affirmait sur Telegram la nécessité de soutenir « de toutes les manières possibles » les partis occidentaux compatibles avec les intérêts du Kremlin. Une stratégie officiellement assumée alors que l’échéance des élections européennes, début juin, approche. La réponse des autorités françaises, elle aussi, s’est durcie (source : Libération, 5 mai 2024).

CATAPHILES. Dans une vidéo diffusée sur TikTok, des explorateurs français expliquent avoir trouvé les restes d’une crèche dans des galeries souterraines. La vidéo a été partagée par de nombreux comptes conspirationnistes dans le monde entier pour alimenter le narratif du trafic sexuel d’enfants, laissant entendre qu’il s’agissait là de « tunnels pédophiles satanistes ». La réalité est tout autre, comme le montre l’enquête de « Vrai ou Faux » réalisée auprès de cataphiles dans la carrière de Méry-sur-Oise, lieu où a été tournée la vidéo initiale (source : Julien Pain/X, 6 mai 2024).

ÊTRES SOUVERAINS. À Landeleau, dans le Finistère, un groupe d’individus anti-système, les « êtres vivants bretons », partisans de « la libération de la Bretagne », s’émancipent du droit français. S'ils récusent tout lien avec la mouvance des « citoyens souverains », ils lui empruntent tout de même une partie de leur argumentaire comme l'idée selon laquelle les États seraient de simples entreprises privées (source : Le Point, 11 mai 2024).

DÉCONSPIRATEURS. Pour le 51e épisode  de notre émission, Tristan Mendès France, Rudy Reichstadt et David Medioni ont décrypté ensemble l’actualité récente du conspirationnisme. Au sommaire de ce nouveau numéro : Complorama sur Taylor Swift ; l'intox de VERITY France ; les transvestigateurs s'en prennent à Britta Ernst, la femme d'Olaf Scholtz ; délires sur TikTok autours des arbres géants et de la communication avec les animaux ; qui veut la peau de Conspiracy Watch ; Les Protocoles des Sages de Sion.

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