L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (du 15/02/2025 au 21/02/2025).
THINKERVIEW. Le 14 février dernier, la chaîne YouTube ThinkerView a félicité le vice-président américain JD Vance en insultant au passage tous les « médias putassiers, journalistes de ménages, fact checkers vénaux [...] » [archive]. Cette prise de position en a surpris plus d'un. Pourtant, ThinkerView a une longue histoire de compromission avec le conspirationnisme comme le rappelle Perla Msika (source : Conspiracy Watch/TikTok, 21 février 2025).
@conspiracywatch Dimanche 14 février, la chaîne Youtube Thinkerview a félicité le vice président américain JD Vance en insultant au passage tous les "médias putassiers, journalistes de ménages, fact checkers vénaux (...)". Du coup, ça nous a donné envie de creuser...
XAVIER POUSSARD. La jonction des complotistes est faite. Candace Owens a reçu en grande pompe, lundi 18 février, Xavier Poussard, l'un des propagateurs de la rumeur sur Brigitte Macron. Une reconnaissance internationale pour l’ancien directeur de Faits & Documents, dont les théories ont essaimé jusqu’aux cercles trumpistes. Son rapprochement avec Owens illustre la connexion croissante entre complotistes français et américains, tous unis dans une lutte fantasmée contre les « élites corrompues ». Une passerelle de plus entre l’alt-right et les milieux conspirationnistes francophones (source : Conspiracy Watch, 18 février 2025).
KASH PATEL. Confirmé de justesse. La nomination de Kash Patel au poste de directeur du FBI, la police fédérale américaine, a bien été confirmée, jeudi 20 février, par le Sénat à majorité républicaine, mais il s’en est fallu de peu pour que l’Administration Trump essuie un camouflet. Sur cent sénateurs, 51 ont voté pour la nomination de l’ancien procureur fédéral de 44 ans, et 49 contre, dont deux élues républicaines, Susan Collins (Maine) et Lisa Murkowski (Alaska). Kash Patel est notamment connu pour avoir été procureur fédéral, mais aussi pour être un soutien farouche de Donald Trump, et notamment son avocat après les élections de 2020. Il a toujours défendu les émeutiers du 6 janvier 2021, jour de l'assaut du Capitole. De plus Patel a aussi plusieurs fois été le diffuseur de fake news autour des fraudes électorales jamais prouvées. Auteur de trois bandes dessinées sur le « roi Donald », Kash Patel y apparaît sous les traits d’un mage défendant ce dernier contre trois méchants, Hillary Queenton, Sleepy Joe et Comma-la-la-la, sobriquets derrière lesquels on reconnaît Hillary Clinton, Joe Biden et Kamala Harris. Kash Patel a aussi créé sa marque de produits dérivés, appelée « K$H », et vendu des comprimés à base de thé vert et de vitamine D censés lutter contre les effets du Covid-19... (source : Le Monde, 21 février 2025).
COMPLORAMA. Après Tulsi Gabbard à la tête du renseignement national, c'est donc Kash Patel qui prend les rênes du FBI. Une vague de nominations qui interroge, inquiète et divise, quand on sait que ces personnalités flirtent avec le conspirationnisme. L'occasion pour Complorama de s'intéresser aux services secrets, devenus un fantasme évident dans la complosphère (source : France Info, 21 février 2025).
ELON MUSK. « Certaines des choses que je dis seront incorrectes et devraient être corrigées » a affirmé dans le bureau Ovale au côté de Donald Trump, Elon Musk, en réponse à la question d'un journaliste à propos d'une fake news diffusée par le patron de X sur les 50 millions de dollars des contribuables américains qui auraient servi à financer des préservatifs à Gaza. Une sortie qui a donné l'idée à NewsGuard d'ausculter en détail les publications de Musk, et notamment celles qui ont été démenties. Depuis son rachat de Twitter en 2022, les analystes de NewsGuard ont documenté 28 allégations sur des sujets importants de l'actualité, générées ou renforcées par Elon Musk sur sa plateforme, que les analystes ont déterminé comme fausses parce qu'elles ont été réfutées, niées par des sources fiables ou dénuées de tout fondement factuel. Ainsi au 14 février 2025, les publications X d'Elon Musk qui avancent des affirmations fausses ont cumulé 825,2 millions de vues et 4,8 millions de mentions « J'aime ». Et comme X n'a ​​commencé à signaler les vues des publications qu'en décembre 2022, cela ne compte pas l'une des fausses publications les plus notoires d'Elon Musk : son retweet, en octobre 2022, de l'affirmation selon laquelle lorsque le mari de Nancy Pelosi, Paul, a été agressé dans leur maison de San Francisco, il avait été victime d'un prostitué gay. Autre point intéressant de l'étude de NewsGuard : plus de la moitié des mensonges de Musk ont été lancés et déployés dans les six derniers mois (source : NewsGuard, 18 février 2025).
SILICON VALLEY. À quelques jours des élections législatives allemandes et alors qu'Elon Musk et le vice-président américain JD Vance ont affiché leur soutien à l'AfD, le parti d'extrême-droite allemand, l'actuel ministre de l'économie Robert Habeck a dénoncé l'emprise de la Silicon Valley sur l'espace numérique européen. Il a également invité l'UE à rompre sa dépendance vis-à -vis des « oligarques technologiques » comme Elon Musk qui « sapent la démocratie. » Avant de s'interroger : « Pourquoi n'avons-nous pas notre propre plateforme de communication allemande ou européenne ? ». « Nous ne pouvons pas dépendre des algorithmes chinois ou des fantasmes d'extrême droite d'Elon Musk lorsqu'il s'agit de façonner notre démocratie. » Limpide (source : David Colon/X, 19 février 2025).
USAID. L'administration Trump a exercé des pressions sur les autorités roumaines pour qu'elles lèvent les restrictions de voyage imposées à Andrew et Tristan Tate, influenceurs mysogines inculpés en Roumanie pour trafic d'êtres humains, agression sexuelle et blanchiment d'argent. Richard Grenell, envoyé spécial de Trump, a notamment demandé la restitution de leurs passeports pour leur permettre de voyager en attendant la conclusion des procédures judiciaires. Les autorités roumaines ont rappelé que leurs tribunaux sont indépendants et agissent conformément à la loi. Cette intervention s'inscrit dans une série d'actions de l'Administration Trump visant à soutenir des figures de la droite alternative, malgré des accusations criminelles graves. Parallèlement, l'Administration a réduit les financements de l'USAID, notamment vers la Roumanie, affirmant que les fonds étaient utilisés contre des individus et des politiciens non conformes aux idéaux « woke ». Ces actions soulèvent des questions sur l'ingérence politique dans des affaires judiciaires étrangères et la redéfinition des priorités de l'aide internationale américaine (source : Financial Times, 19 février 2025).
LES DÉCONSPIRATEURS. Dans un hors-série exceptionnel des Déconspirateurs, David Medioni a reçu David Colon. Il est professeur à Sciences-Po Paris, où il enseigne notamment l’histoire de la propagande et des techniques de communication persuasive, et chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP). Auteur de La guerre de l'information. Les États à la conquête de nos esprits (Tallandier, 2023), il a reçu le prix Akropolis 2019 et le prix Jacques Ellul 2020 pour son précédent ouvrage, Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain (Belin/Humensis, 2019). Il est également l'auteur du très remarqué Les Maîtres de la manipulation (Tallandier, 2021) et d'une biographie enquête consacrée à Rupert Murdoch. Dans cet épisode, plusieurs questions sont au programme : Pourquoi les démocraties sont vulnérables à la désinformation ? Une « conspi-cratie » est-elle en train de s'installer aux États-Unis ? La Chine nous mène-t-elle une nouvelle guerre de l'opium ? Comment fonctionne une opération de déstabilisation ? Comment l'IA va-t-elle redistribuer les cartes ? (source : Conspiracy Watch, 17 février 2025).
@conspiracywatch USA : Naissance d'une "conspicracy" #US #donaldtrump
DÉSINFORMATION RUSSE. En Allemagne, c'est John Mark Dougan, ancien shérif américain réfugié en Russie, qui est accusé d’orchestrer une campagne de désinformation visant les élections allemandes. Grâce à un réseau de faux médias générés par l’IA, il propage des contenus anti-immigration favorables à l’AfD. Une stratégie qui s’inscrit dans la continuité des ingérences russes en Europe, cherchant à déstabiliser l’UE par le biais de narratifs populistes et eurosceptiques. Une opération qui rappelle l’ingérence russe dans les élections américaines et confirme l’adaptation des méthodes de propagande à l’ère numérique (source : France 24, 19 février 2025).
MALINFO. Les plus jeunes sont perdus dans leur relation à l'information. Le Parlement européen a mené une étude fin 2024, l’Eurobaromètre sur la jeunesse, sur les comportements des citoyens européens âgés de 16 à 30 ans. On y apprend ainsi que les réseaux sociaux sont la principale source d’information sur les questions politiques et sociales pour 42% des 16-30 ans, la télévision étant la deuxième source la plus populaire (39%). La préférence pour la télévision est particulièrement marquée chez les 25-30 ans. Cette tranche d’âge est également plus susceptible d’utiliser les sites d’information en ligne et la radio que les 16-18 ans. Les participants plus jeunes (16-18 ans) s’appuient quant à eux davantage sur les réseaux sociaux (45%) que les 25-30 ans (39%), et font confiance à leurs amis, à leur famille ou à leurs collègues pour s’informer (29% contre 23 %). Puis, une large majorité (76%) des 16-30 ans estiment avoir déjà été exposés à la désinformation et aux « fake news ». Ainsi, au sein de 9 pays de l'UE, plus de la moitié des interrogés déclarent-ils avoir été exposés à la désinformation « souvent » ou « très souvent », les proportions les plus élevées étant observées à Malte (59%), en Hongrie (58%), en Grèce (57%), au Luxembourg (55%) et en Belgique (54%). En revanche, la part de ceux qui estiment n'avoir jamais été exposés à la désinformation et aux « fake news » est la plus élevée en Roumanie (19%), suivie de la Bulgarie (11%). Parallèlement, 70% des personnes interrogées étaient convaincus de pouvoir reconnaître la désinformation. Les jeunes maltais et croates sont les plus confiants dans leur capacité à reconnaître la désinformation, tandis que ceux d'Autriche, d'Allemagne et de Slovénie se sentent les moins confiants (source : Eurobaromètre sur la jeunesse/Parlement européen, 20 février 2025).
EVARS. L'école reste encore et toujours la cible des complotistes. Sophie Audugé, porte-parole de l’association SOS Éducation, affirme que le programme EVARS introduit une éducation à la sexualité dès l’âge de 3 ans. C’est faux. L’objectif est d’aborder les notions de respect et d’égalité entre les sexes, pas d’enseigner la sexualité aux tout-petits. Pourtant, cette désinformation est relayée par Jean-Dominique Michel, figure du complotisme sanitaire, qui y voit un « cheval de Troie pédocriminel ». Une rhétorique habituelle des milieux conspirationnistes visant à instiller l’idée d’un complot des élites pour corrompre la jeunesse (source : Libération, 14 février 2025).
AKHENATON. Le dérapage conspirationniste du rappeur Akhenaton se poursuit. Il vient de prendre la défense de Robert F. Kennedy Jr, le nouveau ministre de la Santé de Donald Trump [archive]. Le chanteur d'IAM affirme qu'avant qu'il ne devienne ministre de la santé, RFK Jr était considéré comme de « gauche » mais que depuis qu'il est devenu ministre, il est victime d'une campagne émanant de « politiciens et journalistes européens de la fausse gauche » qui le présenteraient comme un « complotiste d’extrême droite ». Une affirmation complètement farfelue. En réalité, RFK Jr a progressivement et depuis plusieurs années basculé dans le complotisme, avant de se rapprocher des milieux trumpistes. Son opportunisme politique s’est confirmé avec ses positions sur l’avortement, en rupture avec ses convictions passées. Avec cette sortie, Akhenaton poursuit quant à lui sa mue opérée il y a plusieurs années déjà ...
STÉPHANE GAYET. Médecin médiatisé durant la crise du Covid, Stéphane Gayet est décédé alors qu’il devait intervenir dans une conférence d’Égalité & Réconciliation aux côtés de Christian Perronne. Sa trajectoire illustre la dérive de certains soignants vers la sphère conspirationniste. D’abord sceptique sur la gestion de la pandémie, il avait multiplié les interventions dans des cercles relayant la désinformation antivax. Son nom s’ajoute à la liste des figures du complotisme sanitaire disparues récemment, aussitôt récupérées par ces réseaux pour alimenter de nouvelles théories (source : Conspiracy Watch/X, 18 février 2025).
THINKERVIEW. Le 14 février dernier, la chaîne YouTube ThinkerView a félicité le vice-président américain JD Vance en insultant au passage tous les « médias putassiers, journalistes de ménages, fact checkers vénaux [...] » [archive]. Cette prise de position en a surpris plus d'un. Pourtant, ThinkerView a une longue histoire de compromission avec le conspirationnisme comme le rappelle Perla Msika (source : Conspiracy Watch/TikTok, 21 février 2025).
@conspiracywatch Dimanche 14 février, la chaîne Youtube Thinkerview a félicité le vice président américain JD Vance en insultant au passage tous les "médias putassiers, journalistes de ménages, fact checkers vénaux (...)". Du coup, ça nous a donné envie de creuser...
XAVIER POUSSARD. La jonction des complotistes est faite. Candace Owens a reçu en grande pompe, lundi 18 février, Xavier Poussard, l'un des propagateurs de la rumeur sur Brigitte Macron. Une reconnaissance internationale pour l’ancien directeur de Faits & Documents, dont les théories ont essaimé jusqu’aux cercles trumpistes. Son rapprochement avec Owens illustre la connexion croissante entre complotistes français et américains, tous unis dans une lutte fantasmée contre les « élites corrompues ». Une passerelle de plus entre l’alt-right et les milieux conspirationnistes francophones (source : Conspiracy Watch, 18 février 2025).
KASH PATEL. Confirmé de justesse. La nomination de Kash Patel au poste de directeur du FBI, la police fédérale américaine, a bien été confirmée, jeudi 20 février, par le Sénat à majorité républicaine, mais il s’en est fallu de peu pour que l’Administration Trump essuie un camouflet. Sur cent sénateurs, 51 ont voté pour la nomination de l’ancien procureur fédéral de 44 ans, et 49 contre, dont deux élues républicaines, Susan Collins (Maine) et Lisa Murkowski (Alaska). Kash Patel est notamment connu pour avoir été procureur fédéral, mais aussi pour être un soutien farouche de Donald Trump, et notamment son avocat après les élections de 2020. Il a toujours défendu les émeutiers du 6 janvier 2021, jour de l'assaut du Capitole. De plus Patel a aussi plusieurs fois été le diffuseur de fake news autour des fraudes électorales jamais prouvées. Auteur de trois bandes dessinées sur le « roi Donald », Kash Patel y apparaît sous les traits d’un mage défendant ce dernier contre trois méchants, Hillary Queenton, Sleepy Joe et Comma-la-la-la, sobriquets derrière lesquels on reconnaît Hillary Clinton, Joe Biden et Kamala Harris. Kash Patel a aussi créé sa marque de produits dérivés, appelée « K$H », et vendu des comprimés à base de thé vert et de vitamine D censés lutter contre les effets du Covid-19... (source : Le Monde, 21 février 2025).
COMPLORAMA. Après Tulsi Gabbard à la tête du renseignement national, c'est donc Kash Patel qui prend les rênes du FBI. Une vague de nominations qui interroge, inquiète et divise, quand on sait que ces personnalités flirtent avec le conspirationnisme. L'occasion pour Complorama de s'intéresser aux services secrets, devenus un fantasme évident dans la complosphère (source : France Info, 21 février 2025).
ELON MUSK. « Certaines des choses que je dis seront incorrectes et devraient être corrigées » a affirmé dans le bureau Ovale au côté de Donald Trump, Elon Musk, en réponse à la question d'un journaliste à propos d'une fake news diffusée par le patron de X sur les 50 millions de dollars des contribuables américains qui auraient servi à financer des préservatifs à Gaza. Une sortie qui a donné l'idée à NewsGuard d'ausculter en détail les publications de Musk, et notamment celles qui ont été démenties. Depuis son rachat de Twitter en 2022, les analystes de NewsGuard ont documenté 28 allégations sur des sujets importants de l'actualité, générées ou renforcées par Elon Musk sur sa plateforme, que les analystes ont déterminé comme fausses parce qu'elles ont été réfutées, niées par des sources fiables ou dénuées de tout fondement factuel. Ainsi au 14 février 2025, les publications X d'Elon Musk qui avancent des affirmations fausses ont cumulé 825,2 millions de vues et 4,8 millions de mentions « J'aime ». Et comme X n'a ​​commencé à signaler les vues des publications qu'en décembre 2022, cela ne compte pas l'une des fausses publications les plus notoires d'Elon Musk : son retweet, en octobre 2022, de l'affirmation selon laquelle lorsque le mari de Nancy Pelosi, Paul, a été agressé dans leur maison de San Francisco, il avait été victime d'un prostitué gay. Autre point intéressant de l'étude de NewsGuard : plus de la moitié des mensonges de Musk ont été lancés et déployés dans les six derniers mois (source : NewsGuard, 18 février 2025).
SILICON VALLEY. À quelques jours des élections législatives allemandes et alors qu'Elon Musk et le vice-président américain JD Vance ont affiché leur soutien à l'AfD, le parti d'extrême-droite allemand, l'actuel ministre de l'économie Robert Habeck a dénoncé l'emprise de la Silicon Valley sur l'espace numérique européen. Il a également invité l'UE à rompre sa dépendance vis-à -vis des « oligarques technologiques » comme Elon Musk qui « sapent la démocratie. » Avant de s'interroger : « Pourquoi n'avons-nous pas notre propre plateforme de communication allemande ou européenne ? ». « Nous ne pouvons pas dépendre des algorithmes chinois ou des fantasmes d'extrême droite d'Elon Musk lorsqu'il s'agit de façonner notre démocratie. » Limpide (source : David Colon/X, 19 février 2025).
USAID. L'administration Trump a exercé des pressions sur les autorités roumaines pour qu'elles lèvent les restrictions de voyage imposées à Andrew et Tristan Tate, influenceurs mysogines inculpés en Roumanie pour trafic d'êtres humains, agression sexuelle et blanchiment d'argent. Richard Grenell, envoyé spécial de Trump, a notamment demandé la restitution de leurs passeports pour leur permettre de voyager en attendant la conclusion des procédures judiciaires. Les autorités roumaines ont rappelé que leurs tribunaux sont indépendants et agissent conformément à la loi. Cette intervention s'inscrit dans une série d'actions de l'Administration Trump visant à soutenir des figures de la droite alternative, malgré des accusations criminelles graves. Parallèlement, l'Administration a réduit les financements de l'USAID, notamment vers la Roumanie, affirmant que les fonds étaient utilisés contre des individus et des politiciens non conformes aux idéaux « woke ». Ces actions soulèvent des questions sur l'ingérence politique dans des affaires judiciaires étrangères et la redéfinition des priorités de l'aide internationale américaine (source : Financial Times, 19 février 2025).
LES DÉCONSPIRATEURS. Dans un hors-série exceptionnel des Déconspirateurs, David Medioni a reçu David Colon. Il est professeur à Sciences-Po Paris, où il enseigne notamment l’histoire de la propagande et des techniques de communication persuasive, et chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP). Auteur de La guerre de l'information. Les États à la conquête de nos esprits (Tallandier, 2023), il a reçu le prix Akropolis 2019 et le prix Jacques Ellul 2020 pour son précédent ouvrage, Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain (Belin/Humensis, 2019). Il est également l'auteur du très remarqué Les Maîtres de la manipulation (Tallandier, 2021) et d'une biographie enquête consacrée à Rupert Murdoch. Dans cet épisode, plusieurs questions sont au programme : Pourquoi les démocraties sont vulnérables à la désinformation ? Une « conspi-cratie » est-elle en train de s'installer aux États-Unis ? La Chine nous mène-t-elle une nouvelle guerre de l'opium ? Comment fonctionne une opération de déstabilisation ? Comment l'IA va-t-elle redistribuer les cartes ? (source : Conspiracy Watch, 17 février 2025).
@conspiracywatch USA : Naissance d'une "conspicracy" #US #donaldtrump
DÉSINFORMATION RUSSE. En Allemagne, c'est John Mark Dougan, ancien shérif américain réfugié en Russie, qui est accusé d’orchestrer une campagne de désinformation visant les élections allemandes. Grâce à un réseau de faux médias générés par l’IA, il propage des contenus anti-immigration favorables à l’AfD. Une stratégie qui s’inscrit dans la continuité des ingérences russes en Europe, cherchant à déstabiliser l’UE par le biais de narratifs populistes et eurosceptiques. Une opération qui rappelle l’ingérence russe dans les élections américaines et confirme l’adaptation des méthodes de propagande à l’ère numérique (source : France 24, 19 février 2025).
MALINFO. Les plus jeunes sont perdus dans leur relation à l'information. Le Parlement européen a mené une étude fin 2024, l’Eurobaromètre sur la jeunesse, sur les comportements des citoyens européens âgés de 16 à 30 ans. On y apprend ainsi que les réseaux sociaux sont la principale source d’information sur les questions politiques et sociales pour 42% des 16-30 ans, la télévision étant la deuxième source la plus populaire (39%). La préférence pour la télévision est particulièrement marquée chez les 25-30 ans. Cette tranche d’âge est également plus susceptible d’utiliser les sites d’information en ligne et la radio que les 16-18 ans. Les participants plus jeunes (16-18 ans) s’appuient quant à eux davantage sur les réseaux sociaux (45%) que les 25-30 ans (39%), et font confiance à leurs amis, à leur famille ou à leurs collègues pour s’informer (29% contre 23 %). Puis, une large majorité (76%) des 16-30 ans estiment avoir déjà été exposés à la désinformation et aux « fake news ». Ainsi, au sein de 9 pays de l'UE, plus de la moitié des interrogés déclarent-ils avoir été exposés à la désinformation « souvent » ou « très souvent », les proportions les plus élevées étant observées à Malte (59%), en Hongrie (58%), en Grèce (57%), au Luxembourg (55%) et en Belgique (54%). En revanche, la part de ceux qui estiment n'avoir jamais été exposés à la désinformation et aux « fake news » est la plus élevée en Roumanie (19%), suivie de la Bulgarie (11%). Parallèlement, 70% des personnes interrogées étaient convaincus de pouvoir reconnaître la désinformation. Les jeunes maltais et croates sont les plus confiants dans leur capacité à reconnaître la désinformation, tandis que ceux d'Autriche, d'Allemagne et de Slovénie se sentent les moins confiants (source : Eurobaromètre sur la jeunesse/Parlement européen, 20 février 2025).
EVARS. L'école reste encore et toujours la cible des complotistes. Sophie Audugé, porte-parole de l’association SOS Éducation, affirme que le programme EVARS introduit une éducation à la sexualité dès l’âge de 3 ans. C’est faux. L’objectif est d’aborder les notions de respect et d’égalité entre les sexes, pas d’enseigner la sexualité aux tout-petits. Pourtant, cette désinformation est relayée par Jean-Dominique Michel, figure du complotisme sanitaire, qui y voit un « cheval de Troie pédocriminel ». Une rhétorique habituelle des milieux conspirationnistes visant à instiller l’idée d’un complot des élites pour corrompre la jeunesse (source : Libération, 14 février 2025).
AKHENATON. Le dérapage conspirationniste du rappeur Akhenaton se poursuit. Il vient de prendre la défense de Robert F. Kennedy Jr, le nouveau ministre de la Santé de Donald Trump [archive]. Le chanteur d'IAM affirme qu'avant qu'il ne devienne ministre de la santé, RFK Jr était considéré comme de « gauche » mais que depuis qu'il est devenu ministre, il est victime d'une campagne émanant de « politiciens et journalistes européens de la fausse gauche » qui le présenteraient comme un « complotiste d’extrême droite ». Une affirmation complètement farfelue. En réalité, RFK Jr a progressivement et depuis plusieurs années basculé dans le complotisme, avant de se rapprocher des milieux trumpistes. Son opportunisme politique s’est confirmé avec ses positions sur l’avortement, en rupture avec ses convictions passées. Avec cette sortie, Akhenaton poursuit quant à lui sa mue opérée il y a plusieurs années déjà ...
STÉPHANE GAYET. Médecin médiatisé durant la crise du Covid, Stéphane Gayet est décédé alors qu’il devait intervenir dans une conférence d’Égalité & Réconciliation aux côtés de Christian Perronne. Sa trajectoire illustre la dérive de certains soignants vers la sphère conspirationniste. D’abord sceptique sur la gestion de la pandémie, il avait multiplié les interventions dans des cercles relayant la désinformation antivax. Son nom s’ajoute à la liste des figures du complotisme sanitaire disparues récemment, aussitôt récupérées par ces réseaux pour alimenter de nouvelles théories (source : Conspiracy Watch/X, 18 février 2025).
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