L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 26/02/2024 au 03/03/2024).
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ALAIN JUILLET. « Aujourd'hui, en France en particulier, est complotiste toute personne qui n'est pas dans la pensée unique », estime Alain Juillet. Conspiracy Watch s'est intéressé cette semaine au cas de cet ex-directeur des renseignements de la DGSE, passé par Russia Today, qui fait depuis des années le tour de la complosphère. Il y tient des propos contestables aussi bien sur la guerre en Ukraine – mettant par exemple en doute la responsabilité de l’armée russe dans le massacre de Boutcha – que sur les ovnis, le « lobby LGBT », l'assassinat de JFK ou encore le massacre d'Oradour-sur-Glane (source : Conspiracy Watch, 28 février 2024).
VLADIMIR POUTINE. Une agence estonienne a obtenu une série de documents provenant de l’administration présidentielle russe, décrivant en détail la manière dont le Kremlin s’efforce d’assurer la réélection de Poutine. Ces fuites révèlent comment le pouvoir travaille à mettre en place un nouveau réseau de propagande panrusse et un dispositif de censure de l’internet à des fins de guerre de l’information (source : David Colon/X, 26 février 2024).
KEMI SEBA. En tournée à Paris, en Guadeloupe et en Guyane, le militant panafricaniste Kemi Seba, condamné pour antisémitisme, a été décoré par la maire de Cayenne et a rencontré deux députés du groupe GDR-Nupes de l'Assemblée nationale, Jean-Victor Castor et Davy Rimane. Contactés par le média en ligne Street Press, les deux élus n’ont répondu à aucune de leurs nombreuses sollicitations (source : Street Press, 27 février 2024). De la même manière, le président du groupe GDR de l'Assemblée nationale, le député communiste André Chassaigne, n'a pas répondu aux sollicitations de Conspiracy Watch.
Kemi Seba a en outre participé lundi 26 février au Forum sur la multipolarité organisé à l'Université d'État de Moscou dans le cadre du 2nd Congrès du Mouvement russsophile international, aux côtés notamment de la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe Maria Zakharova, d'Alexandre Douguine, de Konstantin Malofeev, d'Imran Nazar Hosein et de l'archevêque italien Carlo Maria Viganò (en duplex). Le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov était également présent lors de la cérémonie d'ouverture. Kemi Seba s'est affiché à cette occasion en compagnie du désinformateur américain Jackson Hinkle (source : Conspiracy Watch/X, 27 février 2024).
Trois jours plus tard, Kemi Seba a révélé que le ministère de l'intérieur français avait engagé contre lui une procédure de perte de la nationalité française au sens de l’article 23-7 du code civil compte tenu notamment de son comportement et de ses propos qui révèlent « une posture constante et actuelle résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une daloyauté manifeste à l’égard [de la France] » (source : Le Figaro, 2 mars 2024). Interviewé sur Radio J, le directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt, a estimé que l'influenceur franco-béninois tombait sous le coup des articles 411-4 et 411-5 du livre IV du code pénal qui sanctionnent le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (source : Radio J, 29 février 2024).
@RReichstadt , co-directeur de Conspiracy Watch au micro d’ @EvaBSoto :
« Kemi Seba tombe sous le coup du livre 4 du code pénal, c’est-à-dire intelligence avec une puissance étrangères. C’est un agent d’influence russe, le voir reçu par à la mairie de Cayennes, par des députés… pic.twitter.com/fBw2zQ6CoX
— RADIO J (@RadioJFrance) February 29, 2024
ROTHSCHILD. L'annonce du décès de Lord Jacob Rothschild, homme d'affaires britannique disparu lundi 26 février l'âge de 87 ans, s'est accompagnée d'un déferlement de commentaires haineux sur les réseaux sociaux. À la manœuvre : principalement des comptes complotistes influents, qui communient de longue date dans une obsession à l'égard du nom Rothschild (source : Tristan Mendès France/X, 27 février 2024).
LOUIS FARRAKHAN. La Nation of Islam a tenu sa conférence annuelle du Saviour’s Day. Comme souvent, le discours de son leader, Louis Farrakhan, a été marqué par des propos à caractère complotiste. Il a notamment accusé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d'avoir eu une connaissance préalable de l'attaque terrroiste perpétrée par le Hamas contre la population israélienne le 7 octobre dernier, et d'y avoir même pris part... (source : ADL, 27 février 2024).
PROTOCOLES. Dans une interview à L'Express, l'historien des idées Pierre-André Taguieff rappelle que Les Protocoles des Sages de Sion ont eu une influence déterminante sur le Hamas. D'abord parce que ce faux document antisémite et complotiste « paraît justifier les peurs et les haines que les islamistes palestiniens éprouvent à l’égard des Israéliens et plus largement à l’égard des juifs. Ensuite, parce qu’il donne une légitimité à la posture défensive adoptée par le mouvement islamiste face à "l’ennemi sioniste". » Il rappelle que « dans l’article 32 de la charte du Hamas, où sont mentionnés Les Protocoles en tant que preuve du criminel "projet" de conquête des "sionistes", définis comme des "juifs bellicistes", on retrouve la vision horrifiée qu’avait [le grand mufti de Jérusalem] Al-Husseini des "ambitions" juives illimitées » (source : L'Express, 3 mars 2024).
GALLOWAY. Ancien membre du parti travailliste britannique et collaborateur de la chaîne de télévision d'État iranienne Press TV, George Galloway est notamment connu pour ses théories du complot pro-Assad et son antisionisme radical. Il vient de remporter les élections législatives partielles organisées à Rochdale, dans le nord de l’Angleterre, ce qui va le ramener très prochainement à la Chambre des communes (source : Le Temps, 3 mars 2024). En novembre dernier, Galloway avait déclaré que « les deux tiers des Israéliens tués le 7 octobre étaient des militaires [et qu'il était] définitivement révélé que les assassins du tiers restant étaient en partie les forces armées israéliennes elles-mêmes » (source : The Jerusalem Post, 11 novembre 2023).
IRAN. Déstabilisation, désinformation, sabotages : le pouvoir iranien se livre à des cyberattaques de plus en plus performantes. Moins en vue que la Russie ou la Chine, le régime des mollahs se montre plus agressif dans le piratage informatique depuis quelques années, visant notamment la France (source : L’Express, 25 février 2024).
AZERBAÏDJAN. Depuis un an et demi, une propagande anti-française menée par l’Azerbaïdjan s’intensifie. Reprochant à Paris son soutien à l’Arménie, Bakou entend donner un écho international à l’image d’une France « néocoloniale » et « islamophobe », tout en menant un lobbying discret dans les sphères politiques françaises. L’objectif ? Déstabiliser la France en dégradant son image par tous les moyens possibles, notamment sur les réseaux sociaux (source : L’Express, 25 février 2024).
UKRAINE. Le 20 février 2014, une unité des Berkout, les forces spéciales ukrainiennes, abattait plusieurs dizaines de manifestants hostiles à la politique du président Viktor Ianoukovitch. A l'époque, plusieurs sites complotistes ou pro-Kremlin avaient tenté de la disculper, affirmant que les civils avaient en réalité été tués par des anti-Ianoukovitch dans le cadre d'une opération sous faux drapeau... Dix ans plus tard, que sait-on des snipers de Maïdan ? (source : Conspiracy Watch, 1er mars 2024).
NAVALNY. Des effets secondaires d'une vaccination à un assassinat commandité par sa veuve, les complotistes ont rivalisé d'explications toutes plus imaginatives les unes que les autres pour tenter d'expliquer la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny, qui était détenu dans une colonie pénitentiaire située au fin fond du cercle polaire… En évitant soigneusement d'évoquer l'éventuelle responsabilité du Kremlin (source : Franc-Tireur, 28 févier 2024).
CITOYENS SOUVERAINS. Des individus ont interpellé le maire et des élus de Landeleau (Finistère), mardi 13 février, avant le conseil municipal. Se disant appartenir au CNT, le « Conseil national de transition », ils ont tenu des propos quelque peu délirants. Décliné ici sous une forme locale d’« État vivant de Bretagne », le CNT s’inscrit dans la mouvance des « citoyens souverains ». Cette branche bretonne affirme ne pas reconnaître l’autorité de la République et se dit « dorénavant, légitime à représenter la Nation bretonne et son peuple ». Rappelons que le CNT a été créé par le naturopathe Éric Fiorile, interpellé fin 2020, après avoir appelé à « marcher sur Paris » (source : Le Poher, 25 février 2024).
CNEWS. Dans son billet pour Libération, Thomas Legrand évoque les fake news régulièrement diffusées par CNews, chaîne du groupe Bolloré. Survendues, déformées ou carrément fausses, les « infos » font l’objet de longs « débats » entre polémistes, où « le commentaire orienté précède ou même remplace la vérification ». Plus que l’orientation politique, le journaliste pointe un écosystème où la vérité des faits est optionnelle. Établis ou non, ces derniers « ne valent que par leur utilité dans leur guerre culturelle et idéologique » (source : Libération, 25 février 2024).
GABRIEL ATTAL. Le Premier ministre est ciblé par de multiples attaques en ligne. Le DFRLab, du think tank américain Atlantic Council, a identifié une usurpation du journal français Libération pour publier un article mensonger critiquant Gabriel Attal, renforcé par des publicités Meta. Une affaire qui rappelle l'opération russe de désinformation Doppelgänger contre le Premier ministre français. Le DFRLab a également constaté l'utilisation de comptes X suspects pour amplifier un article le critiquant, publié par un faux média, ainsi que le recours de plus en plus fréquent à des images générées par l’IA pour se moquer d’Attal (source : DFRLab, 20 février 2024).
TRANSPHOBIE. Victor Mottin et Perrine Bontemps signent dans le dernier numéro de la revue féministe La Déferlante une longue enquête portant, en partie, sur l'obsession grandissante de la complosphère pour la thématique de la transidentité. Des rumeurs mettant en cause la réalité du sexe de l'épouse du président de la République à la thématique du « Grand Remplacement » en passant par la mise en accusation de Big Pharma, les discours qui font se téléscoper transphobie et complotisme se sont multipliés ces dernières années (source : Victor Mottin/X, 1er mars 2024).
JUSTICE. Vendredi 1er mars, « c’est un concentré de toute la boue remuée sur les réseaux sociaux depuis les années Covid qui s’est déversé aux pieds des magistrats de la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille ». Une audience improbable où se sont télescopées, quatre heures durant, études scientifiques et théories complotistes, références à l’éthique médicale et au rappeur Booba, larmes étouffées et propos humiliants. Le tout dans une atmosphère électrisée par la présence de partisans du Pr Didier Raoult et de l'ex-directeur de l'IHU de Marseille en personne. Ce dernier poursuivait en diffamation Guillaume Limousin, alias Sonic#ClafoutisGate, un professeur de mathématiques qui, dès mars 2020, s'est mis à décortiquer les études de l'IHU sur la prétendue efficacité de l'hydroxychloroquine pour traiter le Covid afin d'en souligner les failles voire les fraudes dont elles étaient entachées. L'affaire est mise en délibéré pour le 14 mai (source : La Provence, 2 mars 2024). Pour avoir qualifié de « complotiste » le site FranceSoir dans son article, la journaliste de La Provence qui a relaté ce procès a été attaquée à son tour par le propriétaire de FranceSoir, Xavier Azalbert, qui l'a décrite comme étant « connue pour ses articles à charge » et pour « [enfreindre] allégrement divers devoirs de la charte du journalisme dite de Munich, confondant journalisme et propagandisme » (sic).
ALAIN JUILLET. « Aujourd'hui, en France en particulier, est complotiste toute personne qui n'est pas dans la pensée unique », estime Alain Juillet. Conspiracy Watch s'est intéressé cette semaine au cas de cet ex-directeur des renseignements de la DGSE, passé par Russia Today, qui fait depuis des années le tour de la complosphère. Il y tient des propos contestables aussi bien sur la guerre en Ukraine – mettant par exemple en doute la responsabilité de l’armée russe dans le massacre de Boutcha – que sur les ovnis, le « lobby LGBT », l'assassinat de JFK ou encore le massacre d'Oradour-sur-Glane (source : Conspiracy Watch, 28 février 2024).
VLADIMIR POUTINE. Une agence estonienne a obtenu une série de documents provenant de l’administration présidentielle russe, décrivant en détail la manière dont le Kremlin s’efforce d’assurer la réélection de Poutine. Ces fuites révèlent comment le pouvoir travaille à mettre en place un nouveau réseau de propagande panrusse et un dispositif de censure de l’internet à des fins de guerre de l’information (source : David Colon/X, 26 février 2024).
KEMI SEBA. En tournée à Paris, en Guadeloupe et en Guyane, le militant panafricaniste Kemi Seba, condamné pour antisémitisme, a été décoré par la maire de Cayenne et a rencontré deux députés du groupe GDR-Nupes de l'Assemblée nationale, Jean-Victor Castor et Davy Rimane. Contactés par le média en ligne Street Press, les deux élus n’ont répondu à aucune de leurs nombreuses sollicitations (source : Street Press, 27 février 2024). De la même manière, le président du groupe GDR de l'Assemblée nationale, le député communiste André Chassaigne, n'a pas répondu aux sollicitations de Conspiracy Watch.
Kemi Seba a en outre participé lundi 26 février au Forum sur la multipolarité organisé à l'Université d'État de Moscou dans le cadre du 2nd Congrès du Mouvement russsophile international, aux côtés notamment de la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe Maria Zakharova, d'Alexandre Douguine, de Konstantin Malofeev, d'Imran Nazar Hosein et de l'archevêque italien Carlo Maria Viganò (en duplex). Le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov était également présent lors de la cérémonie d'ouverture. Kemi Seba s'est affiché à cette occasion en compagnie du désinformateur américain Jackson Hinkle (source : Conspiracy Watch/X, 27 février 2024).
Trois jours plus tard, Kemi Seba a révélé que le ministère de l'intérieur français avait engagé contre lui une procédure de perte de la nationalité française au sens de l’article 23-7 du code civil compte tenu notamment de son comportement et de ses propos qui révèlent « une posture constante et actuelle résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une daloyauté manifeste à l’égard [de la France] » (source : Le Figaro, 2 mars 2024). Interviewé sur Radio J, le directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt, a estimé que l'influenceur franco-béninois tombait sous le coup des articles 411-4 et 411-5 du livre IV du code pénal qui sanctionnent le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (source : Radio J, 29 février 2024).
@RReichstadt , co-directeur de Conspiracy Watch au micro d’ @EvaBSoto :
« Kemi Seba tombe sous le coup du livre 4 du code pénal, c’est-à-dire intelligence avec une puissance étrangères. C’est un agent d’influence russe, le voir reçu par à la mairie de Cayennes, par des députés… pic.twitter.com/fBw2zQ6CoX
— RADIO J (@RadioJFrance) February 29, 2024
ROTHSCHILD. L'annonce du décès de Lord Jacob Rothschild, homme d'affaires britannique disparu lundi 26 février l'âge de 87 ans, s'est accompagnée d'un déferlement de commentaires haineux sur les réseaux sociaux. À la manœuvre : principalement des comptes complotistes influents, qui communient de longue date dans une obsession à l'égard du nom Rothschild (source : Tristan Mendès France/X, 27 février 2024).
LOUIS FARRAKHAN. La Nation of Islam a tenu sa conférence annuelle du Saviour’s Day. Comme souvent, le discours de son leader, Louis Farrakhan, a été marqué par des propos à caractère complotiste. Il a notamment accusé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d'avoir eu une connaissance préalable de l'attaque terrroiste perpétrée par le Hamas contre la population israélienne le 7 octobre dernier, et d'y avoir même pris part... (source : ADL, 27 février 2024).
PROTOCOLES. Dans une interview à L'Express, l'historien des idées Pierre-André Taguieff rappelle que Les Protocoles des Sages de Sion ont eu une influence déterminante sur le Hamas. D'abord parce que ce faux document antisémite et complotiste « paraît justifier les peurs et les haines que les islamistes palestiniens éprouvent à l’égard des Israéliens et plus largement à l’égard des juifs. Ensuite, parce qu’il donne une légitimité à la posture défensive adoptée par le mouvement islamiste face à "l’ennemi sioniste". » Il rappelle que « dans l’article 32 de la charte du Hamas, où sont mentionnés Les Protocoles en tant que preuve du criminel "projet" de conquête des "sionistes", définis comme des "juifs bellicistes", on retrouve la vision horrifiée qu’avait [le grand mufti de Jérusalem] Al-Husseini des "ambitions" juives illimitées » (source : L'Express, 3 mars 2024).
GALLOWAY. Ancien membre du parti travailliste britannique et collaborateur de la chaîne de télévision d'État iranienne Press TV, George Galloway est notamment connu pour ses théories du complot pro-Assad et son antisionisme radical. Il vient de remporter les élections législatives partielles organisées à Rochdale, dans le nord de l’Angleterre, ce qui va le ramener très prochainement à la Chambre des communes (source : Le Temps, 3 mars 2024). En novembre dernier, Galloway avait déclaré que « les deux tiers des Israéliens tués le 7 octobre étaient des militaires [et qu'il était] définitivement révélé que les assassins du tiers restant étaient en partie les forces armées israéliennes elles-mêmes » (source : The Jerusalem Post, 11 novembre 2023).
IRAN. Déstabilisation, désinformation, sabotages : le pouvoir iranien se livre à des cyberattaques de plus en plus performantes. Moins en vue que la Russie ou la Chine, le régime des mollahs se montre plus agressif dans le piratage informatique depuis quelques années, visant notamment la France (source : L’Express, 25 février 2024).
AZERBAÏDJAN. Depuis un an et demi, une propagande anti-française menée par l’Azerbaïdjan s’intensifie. Reprochant à Paris son soutien à l’Arménie, Bakou entend donner un écho international à l’image d’une France « néocoloniale » et « islamophobe », tout en menant un lobbying discret dans les sphères politiques françaises. L’objectif ? Déstabiliser la France en dégradant son image par tous les moyens possibles, notamment sur les réseaux sociaux (source : L’Express, 25 février 2024).
UKRAINE. Le 20 février 2014, une unité des Berkout, les forces spéciales ukrainiennes, abattait plusieurs dizaines de manifestants hostiles à la politique du président Viktor Ianoukovitch. A l'époque, plusieurs sites complotistes ou pro-Kremlin avaient tenté de la disculper, affirmant que les civils avaient en réalité été tués par des anti-Ianoukovitch dans le cadre d'une opération sous faux drapeau... Dix ans plus tard, que sait-on des snipers de Maïdan ? (source : Conspiracy Watch, 1er mars 2024).
NAVALNY. Des effets secondaires d'une vaccination à un assassinat commandité par sa veuve, les complotistes ont rivalisé d'explications toutes plus imaginatives les unes que les autres pour tenter d'expliquer la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny, qui était détenu dans une colonie pénitentiaire située au fin fond du cercle polaire… En évitant soigneusement d'évoquer l'éventuelle responsabilité du Kremlin (source : Franc-Tireur, 28 févier 2024).
CITOYENS SOUVERAINS. Des individus ont interpellé le maire et des élus de Landeleau (Finistère), mardi 13 février, avant le conseil municipal. Se disant appartenir au CNT, le « Conseil national de transition », ils ont tenu des propos quelque peu délirants. Décliné ici sous une forme locale d’« État vivant de Bretagne », le CNT s’inscrit dans la mouvance des « citoyens souverains ». Cette branche bretonne affirme ne pas reconnaître l’autorité de la République et se dit « dorénavant, légitime à représenter la Nation bretonne et son peuple ». Rappelons que le CNT a été créé par le naturopathe Éric Fiorile, interpellé fin 2020, après avoir appelé à « marcher sur Paris » (source : Le Poher, 25 février 2024).
CNEWS. Dans son billet pour Libération, Thomas Legrand évoque les fake news régulièrement diffusées par CNews, chaîne du groupe Bolloré. Survendues, déformées ou carrément fausses, les « infos » font l’objet de longs « débats » entre polémistes, où « le commentaire orienté précède ou même remplace la vérification ». Plus que l’orientation politique, le journaliste pointe un écosystème où la vérité des faits est optionnelle. Établis ou non, ces derniers « ne valent que par leur utilité dans leur guerre culturelle et idéologique » (source : Libération, 25 février 2024).
GABRIEL ATTAL. Le Premier ministre est ciblé par de multiples attaques en ligne. Le DFRLab, du think tank américain Atlantic Council, a identifié une usurpation du journal français Libération pour publier un article mensonger critiquant Gabriel Attal, renforcé par des publicités Meta. Une affaire qui rappelle l'opération russe de désinformation Doppelgänger contre le Premier ministre français. Le DFRLab a également constaté l'utilisation de comptes X suspects pour amplifier un article le critiquant, publié par un faux média, ainsi que le recours de plus en plus fréquent à des images générées par l’IA pour se moquer d’Attal (source : DFRLab, 20 février 2024).
TRANSPHOBIE. Victor Mottin et Perrine Bontemps signent dans le dernier numéro de la revue féministe La Déferlante une longue enquête portant, en partie, sur l'obsession grandissante de la complosphère pour la thématique de la transidentité. Des rumeurs mettant en cause la réalité du sexe de l'épouse du président de la République à la thématique du « Grand Remplacement » en passant par la mise en accusation de Big Pharma, les discours qui font se téléscoper transphobie et complotisme se sont multipliés ces dernières années (source : Victor Mottin/X, 1er mars 2024).
JUSTICE. Vendredi 1er mars, « c’est un concentré de toute la boue remuée sur les réseaux sociaux depuis les années Covid qui s’est déversé aux pieds des magistrats de la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille ». Une audience improbable où se sont télescopées, quatre heures durant, études scientifiques et théories complotistes, références à l’éthique médicale et au rappeur Booba, larmes étouffées et propos humiliants. Le tout dans une atmosphère électrisée par la présence de partisans du Pr Didier Raoult et de l'ex-directeur de l'IHU de Marseille en personne. Ce dernier poursuivait en diffamation Guillaume Limousin, alias Sonic#ClafoutisGate, un professeur de mathématiques qui, dès mars 2020, s'est mis à décortiquer les études de l'IHU sur la prétendue efficacité de l'hydroxychloroquine pour traiter le Covid afin d'en souligner les failles voire les fraudes dont elles étaient entachées. L'affaire est mise en délibéré pour le 14 mai (source : La Provence, 2 mars 2024). Pour avoir qualifié de « complotiste » le site FranceSoir dans son article, la journaliste de La Provence qui a relaté ce procès a été attaquée à son tour par le propriétaire de FranceSoir, Xavier Azalbert, qui l'a décrite comme étant « connue pour ses articles à charge » et pour « [enfreindre] allégrement divers devoirs de la charte du journalisme dite de Munich, confondant journalisme et propagandisme » (sic).
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