L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 17/06/2024 au 23/06/2024).
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LA FABRIQUE DU MENSONGE. Certains trouveront peut-être amusant de croire que les extraterrestres sont parmi nous ou que la Terre est plate ou même que les premiers pas sur la Lune n'ont jamais eu lieu. Pourtant ceux qui adhèrent à l'une de ces théories du complot ou aux trois en même temps sont de plus en plus nombreux. Si elles ne sont pas nouvelles, ces théories ont été amplifiées, en quelques années seulement, grâce aux plateformes sociales. Et elles ont surtout désormais des conséquences inquiétantes, provoquant des campagnes de haine en ligne. Aujourd'hui, ce complotisme est également instrumentalisé par des figures publiques qui, à des fins politiques, font du doute leur meilleur allié. Comme Vladimir Poutine qui, 54 ans après les premiers pas sur la Lune, en vient à ne pas contredire les adeptes de la théorie selon laquelle l'Homme n'y a jamais posé le pied. « Espace : les fake news contre-attaquent » : c’est le titre du dernier documentaire de « La Fabrique du mensonge » avec, notamment, les interventions de Tristan Mendès France et de Rudy Reichstadt. La vidéo est disponible en replay jusqu’au 23 décembre 2024 (source : France.tv, 16 juin 2024).
DÉSINFORMATION. Alain Delon, Luc Besson, Elton John, Adèle Exarchopoulos ou encore Rachida Dati : sur les réseaux sociaux des publications virales partagent en masse des visuels liant ces personnalités à des propos anti-Ukraine. Mais ces stars n'ont jamais prononcé les citations qui leur sont attribuées. Selon les recherches menées par l'AFP et les experts interrogés, il s'agit d'une campagne de propagande pro-russe dans le sillage d'autres opérations déjà repérées (sources : David Colon/X, 16 juin 2024 ; AFP Factuel, 21 juin 2024).
PROPAGANDE. L’agence Reuters a découvert que le Pentagone avait lancé, en pleine pandémie de Covid-19, une opération secrète de propagande visant notamment à discréditer le vaccin Sinovac, de fabrication chinoise. Au moyen de faux comptes sur les réseaux sociaux, cette « psy-op » avait pour but de réduire l'influence croissante de la Chine en Asie du Sud-Est, notamment aux Philippines, dans un contexte où la Chine accusait les Américains d'avoir créé le virus. Cette opération de propagande a exacerbé la méfiance des Philippins envers les vaccins et a contribué à ce que les Philippines aient l'un des taux de vaccination les plus bas d'Asie du Sud-Est (ainsi qu'une forte mortalité due au Covid-19). Commencée sous la présidence de Donald Trump, l'opération s'est poursuivie jusqu'au printemps 2021, après que Joe Biden, arrivé au pouvoir en janvier 2021, a publié un décret qui y a mis fin. A noter que cette campagne n'a pas fait l'unanimité au sein de l'appareil d'État américain : au moins six hauts responsables du Département d'État s'y sont par exemple opposés (source : Reuters, 14 juin 2024).
FRANCESOIR. Fact’Ory a repéré des possibles manquements répétés à la déontologie journalistique dans une quinzaine d'articles de FranceSoir, l'un des principaux sites conspirationnistes français. Très largement inspirés d'articles issus d’autres médias en ligne, la source n'est jamais indiquée (source : Fact’Ory, 18 juin 2024).
7-OCTOBRE. « Netanyahou et ses complices ont laissé faire pour mettre en place le génocide du peuple palestinien » : c'est le propos complotiste et trompeur publié par le député LFI Thomas Portes en pleine campagne pour sa réélection dans la 3ème circonscription de la Seine-Saint-Denis sous les couleurs du Nouveau Front Populaire. En effet, selon la radio-télévision publique israélienne KAN, le renseignement militaire israélien avait rédigé, trois semaines avant l'attaque terroriste du 7 octobre 2023, un rapport faisant état d’un plan du Hamas visant à pénétrer sur le territoire de l’Etat hébreu pour prendre en otage des centaines d’Israéliens. Toutefois, cette enquête ne suggère à aucun moment qu’Israël se serait laissé attaquer délibérément (source : Conspiracy Watch/X, 19 juin 2024).
LÉGISLATIVES. Avec l’aide de Conspiracy Watch, du GéPS et de L’Extincteur, L’Express a passé à la loupe les candidatures aux élections législatives. Les choix pour les investitures des différentes formations politiques font, cette année encore, apparaître des candidatures complotistes ou antisciences, dont les thèses vont à l’encontre de faits pourtant établis et consensuels. « Même si ces idées ne se retrouvent pas toujours dans les mesures mises en avant, l’empreinte conspirationniste risque donc de progresser à l’Assemblée nationale », souligne notre collaborateur Tristan Mendès France (source : L’Express, 22 juin 2024).
Libération propose de son côté une carte interactive des candidats peu recommandables investis par le Rassemblement national (RN) pour les législatives (source : Libération, 21 juin 2024). En effet, le RN et ses alliés ont investi de multiples candidats et candidates ayant tenu des propos antisémites, complotistes ou pro-Kremlin qui contredisent la ligne officielle du parti (source : Le Monde, 22 juin 2024).
Un collectif de citoyens non partisans a lancé quant à lui l'initiative « Bloquons-les » afin d'étendre le barrage républicain à tous les candidats porteurs d'idées racistes, antisémites, complotistes, factieuses, ou qui trouvent des circonstances atténuantes aux groupes terroristes ou aux dictatures : « Nous ne voulons pas endiguer un parti mais la fièvre et la peste, d’où qu’elles viennent, du RN ou de LFI, ou d’un autre parti. » Leur site propose une liste évolutive de candidats aux législatives à contrer, assortie des raisons de le faire (source : « Bloquons-les », 23 juin 2024).
COMPLOTISTES EN CAMPAGNE. Ils furent des candidats malheureux aux européennes, n'ont pas de réelles chances de se qualifier pour le second tour des législatives, mais ont malgré tout fait acte de candidature : Éric Verhaeghe, du site complotiste Le Courrier des Stratèges, est candidat dans la 7e circonscription de Seine-St-Denis pour l’Alliance centriste, une petite formation europhile de centre droit − alors que lui est souverainiste et évolue au sein de l'extrême droite (source : Conspiracy Watch/X, 18 juin 2024). Quant à François Asselineau, il est candidat dans la 11e circonscription des Français de l'étranger. N'ayant réuni que 3,30 % des suffrages dans cette circonscription lors des européennes, le président de l'UPR ne siégera probablement pas au Palais Bourbon le mois prochain (source : Conspiracy Watch/X, 18 juin 2024).
CLIMATO-SCEPTICISME. Depuis quelques années, le Rassemblement national (RN) essaie de se défaire de l'image d'un parti qui ne s'intéresserait pas à l'écologie, voire remettrait en question les données scientifiques sur le dérèglement climatique, préférant désormais se présenter comme favorable à une écologie protectionniste et identitaire, s'opposant à une « écologie de la punition ». Malgré ces discours nouveaux, Conspiracy Watch s'est intéressé aux nombreux candidats climatosceptiques investis par le RN pour les législatives qui fustigent allègrement la mise en place d'une prétendue « dictature écologique » (source : Conspiracy Watch, 17 juin 2024).
OPPOSITION CONTRÔLÉE. « Bardella, c’est la continuation de Macron. Il est conseillé par Davos. Le saviez-vous ? Mais évidemment qu'on le sait ! […] Mais vous pensez que si vraiment [Asselineau] avait un bon résultat, il passerait ? Mais vous rigolez ou quoi ? Mais tout est déjà machiné d'avance ! [...] Tout est orchestré avec ces machines Dominion, évidemment ! Combien d’élections truquées faut-il pour que les Français ouvrent les yeux ? ». Voici une partie de l'analyse politique de haute volée que nous propose Julie, de « Julie&leelou lives », cette chaîne TikTok complotiste dont nous avions parlé le mois dernier (source : Conspiracy Watch/X, 16 juin 2024).
CANDACE OWENS. En mars dernier, l'influenceuse trumpiste Candace Owens avait mis « en jeu toute [sa] réputation professionnelle sur le fait que Brigitte Macron est en réalité un homme ». Evincée du Daily Wire, le magazine conservateur où elle officiait, elle a expliqué il y a quelques jours que les États-Unis étaient retenus « en otage » par Israël et que l'AIPAC (le lobby pro-israélien américain) était impliqué dans l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy (source : The Algemeiner, 18 juin 2024).
BRIGITTE MACRON. La « journaliste indépendante autodidacte » Natacha Rey et la médium Amandine Roy étaient jugées le 19 juin par le tribunal de Paris pour diffamation à l'encontre de Brigitte Macron. En décembre 2021, Amandine Roy avait donné la parole sur sa chaîne YouTube à Natacha Rey pour qu’elle détaille, pendant plus de quatre heures et sans aucune contradiction, son « enquête », publiée auparavant dans la publication d'extrême droite Faits & Documents, prétendant révéler que Brigitte Macron était en fait un homme transgenre du nom de Jean-Michel Trogneux. Seule Amandine Roy s'est présentée à l'audience pendant laquelle ont été égrenés devant les juges les détails les plus saugrenus de cette théorie rocambolesque, qui a pourtant connu un véritable succès en ligne et au sein de la complosphère. On apprenait par exemple que, selon Natacha Rey, la date de naissance de « la fausse Brigitte Macron », à savoir le 13 avril 1953, aurait été choisie « en rapport à une opération secrète de la CIA ». Soutenue à l'audience par son comité, Amandine Roy, parfois en sanglots, s'est efforcée de minimiser son rôle, affirmant n'avoir fait que relayer les travaux de Natacha Rey au nom du « droit à l’information ». Le tribunal rendra son verdict le 12 septembre prochain (source : Marianne, 20 juin 2024). À noter que Natacha Rey était défendue par maître François Danglehant, l'un des anciens avocats du polémiste antisémite Dieudonné (source : Conspiracy Watch/X, 19 juin 2024).
JUSTICE. Fabrice Di Vizio, l'avocat star de la complosphère, a été reconnu coupable le 17 juin de diffamation à l’encontre du Dr Amélie Boissier Descombes, qu’il avait faussement accusée d’avoir fraudé à ses examens de médecine. Dans une vidéo, il s'était notamment vanté de vouloir « emmerder » ceux qui dénigraient Didier Raoult (source : Christian Peltier/X, 17 juin 2024). La médecin avait été attaquée après avoir critiqué les méthodes du professeur marseillais, en particulier son essai clinique sur 30 000 patients pour tester son protocole d'hydroxychloroquine contre le Covid-19 (source : 20 Minutes, 8 juin 2023).
RÉMY DAILLET. Figure radicale de la complosphère française, incarcéré pendant près de deux ans pour son rôle dans plusieurs affaires troubles, de l’enlèvement de la petite Mia par un commando complotiste à des projets de coup d’État, Rémy Daillet-Wiedemann, sorti de prison fin mai 2023, se serait reconverti dans le coaching de personnes confrontées à la justice. Sur Internet, il propose désormais des formations payantes pour apprendre à se défendre lors d’interrogatoires de police ou face aux juges (source : Maurice Ronai/X, 19 juin 2024).
IA ET MÉMOIRE DE LA SHOAH. Près de la moitié des contenus liés au génocide des Juifs sur Telegram sont antisémites. Sur X (ex-Twitter), c'est le cas d'un message sur cinq. L'UNESCO alerte dans un rapport récent sur le rôle négatif que l'intelligence artificielle pourrait jouer s'agissant de la mémoire de la Shoah et la diffusion du négationnisme. Sans filtrage humain, s'appuyant uniquement sur les éléments trouvés sur Internet, les contenus générés par IA présentent un risque élevé d'accroître la désinformation. Une tendance inquiétante, à l'heure où de plus en plus de jeunes sollicitent ces outils, comme ChatGPT ou Google Bard. « Le risque est double : que des utilisateurs de bonne foi soient induits en erreur par ces outils, dont les contenus semblent faire autorité, et que des personnes mal intentionnées s'en servent pour propager plus efficacement de la désinformation », résume ainsi Karel Fracapane, responsable de la lutte contre les discours de haine à l'Unesco (sources : UNESCO, 18 juin 2024 ; La Croix, 17 juin 2024).
LA FABRIQUE DU MENSONGE. Certains trouveront peut-être amusant de croire que les extraterrestres sont parmi nous ou que la Terre est plate ou même que les premiers pas sur la Lune n'ont jamais eu lieu. Pourtant ceux qui adhèrent à l'une de ces théories du complot ou aux trois en même temps sont de plus en plus nombreux. Si elles ne sont pas nouvelles, ces théories ont été amplifiées, en quelques années seulement, grâce aux plateformes sociales. Et elles ont surtout désormais des conséquences inquiétantes, provoquant des campagnes de haine en ligne. Aujourd'hui, ce complotisme est également instrumentalisé par des figures publiques qui, à des fins politiques, font du doute leur meilleur allié. Comme Vladimir Poutine qui, 54 ans après les premiers pas sur la Lune, en vient à ne pas contredire les adeptes de la théorie selon laquelle l'Homme n'y a jamais posé le pied. « Espace : les fake news contre-attaquent » : c’est le titre du dernier documentaire de « La Fabrique du mensonge » avec, notamment, les interventions de Tristan Mendès France et de Rudy Reichstadt. La vidéo est disponible en replay jusqu’au 23 décembre 2024 (source : France.tv, 16 juin 2024).
DÉSINFORMATION. Alain Delon, Luc Besson, Elton John, Adèle Exarchopoulos ou encore Rachida Dati : sur les réseaux sociaux des publications virales partagent en masse des visuels liant ces personnalités à des propos anti-Ukraine. Mais ces stars n'ont jamais prononcé les citations qui leur sont attribuées. Selon les recherches menées par l'AFP et les experts interrogés, il s'agit d'une campagne de propagande pro-russe dans le sillage d'autres opérations déjà repérées (sources : David Colon/X, 16 juin 2024 ; AFP Factuel, 21 juin 2024).
PROPAGANDE. L’agence Reuters a découvert que le Pentagone avait lancé, en pleine pandémie de Covid-19, une opération secrète de propagande visant notamment à discréditer le vaccin Sinovac, de fabrication chinoise. Au moyen de faux comptes sur les réseaux sociaux, cette « psy-op » avait pour but de réduire l'influence croissante de la Chine en Asie du Sud-Est, notamment aux Philippines, dans un contexte où la Chine accusait les Américains d'avoir créé le virus. Cette opération de propagande a exacerbé la méfiance des Philippins envers les vaccins et a contribué à ce que les Philippines aient l'un des taux de vaccination les plus bas d'Asie du Sud-Est (ainsi qu'une forte mortalité due au Covid-19). Commencée sous la présidence de Donald Trump, l'opération s'est poursuivie jusqu'au printemps 2021, après que Joe Biden, arrivé au pouvoir en janvier 2021, a publié un décret qui y a mis fin. A noter que cette campagne n'a pas fait l'unanimité au sein de l'appareil d'État américain : au moins six hauts responsables du Département d'État s'y sont par exemple opposés (source : Reuters, 14 juin 2024).
FRANCESOIR. Fact’Ory a repéré des possibles manquements répétés à la déontologie journalistique dans une quinzaine d'articles de FranceSoir, l'un des principaux sites conspirationnistes français. Très largement inspirés d'articles issus d’autres médias en ligne, la source n'est jamais indiquée (source : Fact’Ory, 18 juin 2024).
7-OCTOBRE. « Netanyahou et ses complices ont laissé faire pour mettre en place le génocide du peuple palestinien » : c'est le propos complotiste et trompeur publié par le député LFI Thomas Portes en pleine campagne pour sa réélection dans la 3ème circonscription de la Seine-Saint-Denis sous les couleurs du Nouveau Front Populaire. En effet, selon la radio-télévision publique israélienne KAN, le renseignement militaire israélien avait rédigé, trois semaines avant l'attaque terroriste du 7 octobre 2023, un rapport faisant état d’un plan du Hamas visant à pénétrer sur le territoire de l’Etat hébreu pour prendre en otage des centaines d’Israéliens. Toutefois, cette enquête ne suggère à aucun moment qu’Israël se serait laissé attaquer délibérément (source : Conspiracy Watch/X, 19 juin 2024).
LÉGISLATIVES. Avec l’aide de Conspiracy Watch, du GéPS et de L’Extincteur, L’Express a passé à la loupe les candidatures aux élections législatives. Les choix pour les investitures des différentes formations politiques font, cette année encore, apparaître des candidatures complotistes ou antisciences, dont les thèses vont à l’encontre de faits pourtant établis et consensuels. « Même si ces idées ne se retrouvent pas toujours dans les mesures mises en avant, l’empreinte conspirationniste risque donc de progresser à l’Assemblée nationale », souligne notre collaborateur Tristan Mendès France (source : L’Express, 22 juin 2024).
Libération propose de son côté une carte interactive des candidats peu recommandables investis par le Rassemblement national (RN) pour les législatives (source : Libération, 21 juin 2024). En effet, le RN et ses alliés ont investi de multiples candidats et candidates ayant tenu des propos antisémites, complotistes ou pro-Kremlin qui contredisent la ligne officielle du parti (source : Le Monde, 22 juin 2024).
Un collectif de citoyens non partisans a lancé quant à lui l'initiative « Bloquons-les » afin d'étendre le barrage républicain à tous les candidats porteurs d'idées racistes, antisémites, complotistes, factieuses, ou qui trouvent des circonstances atténuantes aux groupes terroristes ou aux dictatures : « Nous ne voulons pas endiguer un parti mais la fièvre et la peste, d’où qu’elles viennent, du RN ou de LFI, ou d’un autre parti. » Leur site propose une liste évolutive de candidats aux législatives à contrer, assortie des raisons de le faire (source : « Bloquons-les », 23 juin 2024).
COMPLOTISTES EN CAMPAGNE. Ils furent des candidats malheureux aux européennes, n'ont pas de réelles chances de se qualifier pour le second tour des législatives, mais ont malgré tout fait acte de candidature : Éric Verhaeghe, du site complotiste Le Courrier des Stratèges, est candidat dans la 7e circonscription de Seine-St-Denis pour l’Alliance centriste, une petite formation europhile de centre droit − alors que lui est souverainiste et évolue au sein de l'extrême droite (source : Conspiracy Watch/X, 18 juin 2024). Quant à François Asselineau, il est candidat dans la 11e circonscription des Français de l'étranger. N'ayant réuni que 3,30 % des suffrages dans cette circonscription lors des européennes, le président de l'UPR ne siégera probablement pas au Palais Bourbon le mois prochain (source : Conspiracy Watch/X, 18 juin 2024).
CLIMATO-SCEPTICISME. Depuis quelques années, le Rassemblement national (RN) essaie de se défaire de l'image d'un parti qui ne s'intéresserait pas à l'écologie, voire remettrait en question les données scientifiques sur le dérèglement climatique, préférant désormais se présenter comme favorable à une écologie protectionniste et identitaire, s'opposant à une « écologie de la punition ». Malgré ces discours nouveaux, Conspiracy Watch s'est intéressé aux nombreux candidats climatosceptiques investis par le RN pour les législatives qui fustigent allègrement la mise en place d'une prétendue « dictature écologique » (source : Conspiracy Watch, 17 juin 2024).
OPPOSITION CONTRÔLÉE. « Bardella, c’est la continuation de Macron. Il est conseillé par Davos. Le saviez-vous ? Mais évidemment qu'on le sait ! […] Mais vous pensez que si vraiment [Asselineau] avait un bon résultat, il passerait ? Mais vous rigolez ou quoi ? Mais tout est déjà machiné d'avance ! [...] Tout est orchestré avec ces machines Dominion, évidemment ! Combien d’élections truquées faut-il pour que les Français ouvrent les yeux ? ». Voici une partie de l'analyse politique de haute volée que nous propose Julie, de « Julie&leelou lives », cette chaîne TikTok complotiste dont nous avions parlé le mois dernier (source : Conspiracy Watch/X, 16 juin 2024).
CANDACE OWENS. En mars dernier, l'influenceuse trumpiste Candace Owens avait mis « en jeu toute [sa] réputation professionnelle sur le fait que Brigitte Macron est en réalité un homme ». Evincée du Daily Wire, le magazine conservateur où elle officiait, elle a expliqué il y a quelques jours que les États-Unis étaient retenus « en otage » par Israël et que l'AIPAC (le lobby pro-israélien américain) était impliqué dans l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy (source : The Algemeiner, 18 juin 2024).
BRIGITTE MACRON. La « journaliste indépendante autodidacte » Natacha Rey et la médium Amandine Roy étaient jugées le 19 juin par le tribunal de Paris pour diffamation à l'encontre de Brigitte Macron. En décembre 2021, Amandine Roy avait donné la parole sur sa chaîne YouTube à Natacha Rey pour qu’elle détaille, pendant plus de quatre heures et sans aucune contradiction, son « enquête », publiée auparavant dans la publication d'extrême droite Faits & Documents, prétendant révéler que Brigitte Macron était en fait un homme transgenre du nom de Jean-Michel Trogneux. Seule Amandine Roy s'est présentée à l'audience pendant laquelle ont été égrenés devant les juges les détails les plus saugrenus de cette théorie rocambolesque, qui a pourtant connu un véritable succès en ligne et au sein de la complosphère. On apprenait par exemple que, selon Natacha Rey, la date de naissance de « la fausse Brigitte Macron », à savoir le 13 avril 1953, aurait été choisie « en rapport à une opération secrète de la CIA ». Soutenue à l'audience par son comité, Amandine Roy, parfois en sanglots, s'est efforcée de minimiser son rôle, affirmant n'avoir fait que relayer les travaux de Natacha Rey au nom du « droit à l’information ». Le tribunal rendra son verdict le 12 septembre prochain (source : Marianne, 20 juin 2024). À noter que Natacha Rey était défendue par maître François Danglehant, l'un des anciens avocats du polémiste antisémite Dieudonné (source : Conspiracy Watch/X, 19 juin 2024).
JUSTICE. Fabrice Di Vizio, l'avocat star de la complosphère, a été reconnu coupable le 17 juin de diffamation à l’encontre du Dr Amélie Boissier Descombes, qu’il avait faussement accusée d’avoir fraudé à ses examens de médecine. Dans une vidéo, il s'était notamment vanté de vouloir « emmerder » ceux qui dénigraient Didier Raoult (source : Christian Peltier/X, 17 juin 2024). La médecin avait été attaquée après avoir critiqué les méthodes du professeur marseillais, en particulier son essai clinique sur 30 000 patients pour tester son protocole d'hydroxychloroquine contre le Covid-19 (source : 20 Minutes, 8 juin 2023).
RÉMY DAILLET. Figure radicale de la complosphère française, incarcéré pendant près de deux ans pour son rôle dans plusieurs affaires troubles, de l’enlèvement de la petite Mia par un commando complotiste à des projets de coup d’État, Rémy Daillet-Wiedemann, sorti de prison fin mai 2023, se serait reconverti dans le coaching de personnes confrontées à la justice. Sur Internet, il propose désormais des formations payantes pour apprendre à se défendre lors d’interrogatoires de police ou face aux juges (source : Maurice Ronai/X, 19 juin 2024).
IA ET MÉMOIRE DE LA SHOAH. Près de la moitié des contenus liés au génocide des Juifs sur Telegram sont antisémites. Sur X (ex-Twitter), c'est le cas d'un message sur cinq. L'UNESCO alerte dans un rapport récent sur le rôle négatif que l'intelligence artificielle pourrait jouer s'agissant de la mémoire de la Shoah et la diffusion du négationnisme. Sans filtrage humain, s'appuyant uniquement sur les éléments trouvés sur Internet, les contenus générés par IA présentent un risque élevé d'accroître la désinformation. Une tendance inquiétante, à l'heure où de plus en plus de jeunes sollicitent ces outils, comme ChatGPT ou Google Bard. « Le risque est double : que des utilisateurs de bonne foi soient induits en erreur par ces outils, dont les contenus semblent faire autorité, et que des personnes mal intentionnées s'en servent pour propager plus efficacement de la désinformation », résume ainsi Karel Fracapane, responsable de la lutte contre les discours de haine à l'Unesco (sources : UNESCO, 18 juin 2024 ; La Croix, 17 juin 2024).
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