Jean Guisnel considère qu’Aymeric Chauprade a apporté sa caution scientifique aux théories du complot sur le 11-Septembre, sans prendre aucune distance avec elles. Le ministre de la Défense Hervé Morin n’a pas tardé à réagir puisque dès aujourd’hui, 5 février, il a indiqué avoir « donné pour consigne au (…) directeur du Collège interarmées de défense de ne pas conserver ce monsieur Chauprade dans son corps enseignant ». « J'ai découvert un texte au travers duquel passent des relents inacceptables, a déclaré le ministre. Sur onze pages, on nous parle d'un complot israélo-américain imaginaire visant à la conquête du monde ».
Sources :
* Jean Guisnel, « Chauprade, l'homme qui forme les officiers et déforme l'histoire », Le Point.fr, 4 février 2009.
* Jean Guisnel, « Un géopoliticien congédié par Hervé Morin suite à un article du Point », Le Point.fr, 5 février 2009.
Il est également précisé qu'Aymeric Chauprade, interrogé par Le Point avant la parution de l'article sur le site internet du journal, n'avait pas répondu (cf. Jean Guisnel, « Congédié par Hervé Morin, le géopoliticien Aymeric Chauprade est "très fâché" », Le Point.fr, 6 février 2009).
Antoine Beauquier, l'avocat d'Aymeric Chauprade, a indiqué que son client entendait contester la décision d'Hervé Morin devant le tribunal administratif pour « abus de pouvoir », et niait être un partisan d'une quelconque théorie du complot à propos des attentats. Aymeric Chauprade « évoque dans son livre les thèses négationnistes, mais à aucun moment n'y souscrit » a déclaré l'avocat. « Comme il s'agit d'un ouvrage scientifique le ton n'est pas virulent », a poursuivi Me Beauquier qui a précisé que son client envisageait des poursuites en diffamation contre le site du Point.fr (cf. « Théorie du complot/11 septembre : Morin limoge un enseignant de la Défense », dépêche AFP du 5 février 2009).
* Dans un communiqué publié sur son site le 9 février 2008, le Bloc Identitaire (extrême droite) « exige la réintégration immédiate et sans condition d'Aymeric Chauprade dans ses fonctions ».
* Chrétienté.info reproduit sur son site une partie d'un article de Bruno Larebière - du journal d'extrême droite Minute - selon lequel Aymeric Chauprade n'aurait été écarté que parce qu'il avait critiqué « l'hégémonie militaire américaine » (source : « Quel véritable crime a commis Aymeric Chauprade ? », 10 février 2009).
• Au terme d'une seconde plainte d'Aymeric Chauprade, le tribunal administratif de Paris a suspendu, le 24 mars 2009, la décision de sanction prise par Hervé Morin, estimant que le ministre avait porté atteinte aux droits de la défense (source : AFP, « Le licenciement de Chauprade suspendu », dépêche du 24 mars 2009).
Mise à jour (07/08/2011) :
Dénouement de l’affaire avec cet article de Jean Guisnel paru dans Le Point du 7 juillet 2011. Extraits :
« Dans un jugement rendu public le 1er juin dernier (…), le tribunal administratif estime que, effectivement, Chauprade livre "sans distance critique suffisante une présentation flatteuse de ces thèses (...), [ce qui] constitue un manquement au devoir de réserve qui s'impose à tout agent public en dehors du service". Pour autant, il juge qu'Hervé Morin a eu tort de renvoyer Chauprade sans respecter les formes ni entendre ses arguments en réplique et condamne l'État à lui verser 1 500 euros en remboursement de ses frais de justice. (…) Par ailleurs, M. Chauprade avait engagé des poursuites contre Le Point. (…) En première instance, le 13 octobre 2009, la 17e chambre du tribunal de Paris a estimé que [Le Point n’avait] "pas outrepassé les limites de la libre critique des thèses et opinions publiquement formulées par la partie civile, soit dans un ouvrage qu'elle a choisi de livrer à l'examen des lecteurs et de la presse, soit à l'occasion de diverses prises de position et engagements publics". Quant à la cour d'appel, elle a considéré, le 23 septembre 2010, que [l’] expression évoquant un professeur "qui déforme l'histoire", "vague et imprécise, renvoie à la place, jugée excessive par le journaliste, donnée par la partie civile dans cet ouvrage aux théories du complot développées après le 11 septembre 2011". »
Jean Guisnel considère qu’Aymeric Chauprade a apporté sa caution scientifique aux théories du complot sur le 11-Septembre, sans prendre aucune distance avec elles. Le ministre de la Défense Hervé Morin n’a pas tardé à réagir puisque dès aujourd’hui, 5 février, il a indiqué avoir « donné pour consigne au (…) directeur du Collège interarmées de défense de ne pas conserver ce monsieur Chauprade dans son corps enseignant ». « J'ai découvert un texte au travers duquel passent des relents inacceptables, a déclaré le ministre. Sur onze pages, on nous parle d'un complot israélo-américain imaginaire visant à la conquête du monde ».
Sources :
* Jean Guisnel, « Chauprade, l'homme qui forme les officiers et déforme l'histoire », Le Point.fr, 4 février 2009.
* Jean Guisnel, « Un géopoliticien congédié par Hervé Morin suite à un article du Point », Le Point.fr, 5 février 2009.
Il est également précisé qu'Aymeric Chauprade, interrogé par Le Point avant la parution de l'article sur le site internet du journal, n'avait pas répondu (cf. Jean Guisnel, « Congédié par Hervé Morin, le géopoliticien Aymeric Chauprade est "très fâché" », Le Point.fr, 6 février 2009).
Antoine Beauquier, l'avocat d'Aymeric Chauprade, a indiqué que son client entendait contester la décision d'Hervé Morin devant le tribunal administratif pour « abus de pouvoir », et niait être un partisan d'une quelconque théorie du complot à propos des attentats. Aymeric Chauprade « évoque dans son livre les thèses négationnistes, mais à aucun moment n'y souscrit » a déclaré l'avocat. « Comme il s'agit d'un ouvrage scientifique le ton n'est pas virulent », a poursuivi Me Beauquier qui a précisé que son client envisageait des poursuites en diffamation contre le site du Point.fr (cf. « Théorie du complot/11 septembre : Morin limoge un enseignant de la Défense », dépêche AFP du 5 février 2009).
* Dans un communiqué publié sur son site le 9 février 2008, le Bloc Identitaire (extrême droite) « exige la réintégration immédiate et sans condition d'Aymeric Chauprade dans ses fonctions ».
* Chrétienté.info reproduit sur son site une partie d'un article de Bruno Larebière - du journal d'extrême droite Minute - selon lequel Aymeric Chauprade n'aurait été écarté que parce qu'il avait critiqué « l'hégémonie militaire américaine » (source : « Quel véritable crime a commis Aymeric Chauprade ? », 10 février 2009).
• Au terme d'une seconde plainte d'Aymeric Chauprade, le tribunal administratif de Paris a suspendu, le 24 mars 2009, la décision de sanction prise par Hervé Morin, estimant que le ministre avait porté atteinte aux droits de la défense (source : AFP, « Le licenciement de Chauprade suspendu », dépêche du 24 mars 2009).
Mise à jour (07/08/2011) :
Dénouement de l’affaire avec cet article de Jean Guisnel paru dans Le Point du 7 juillet 2011. Extraits :
« Dans un jugement rendu public le 1er juin dernier (…), le tribunal administratif estime que, effectivement, Chauprade livre "sans distance critique suffisante une présentation flatteuse de ces thèses (...), [ce qui] constitue un manquement au devoir de réserve qui s'impose à tout agent public en dehors du service". Pour autant, il juge qu'Hervé Morin a eu tort de renvoyer Chauprade sans respecter les formes ni entendre ses arguments en réplique et condamne l'État à lui verser 1 500 euros en remboursement de ses frais de justice. (…) Par ailleurs, M. Chauprade avait engagé des poursuites contre Le Point. (…) En première instance, le 13 octobre 2009, la 17e chambre du tribunal de Paris a estimé que [Le Point n’avait] "pas outrepassé les limites de la libre critique des thèses et opinions publiquement formulées par la partie civile, soit dans un ouvrage qu'elle a choisi de livrer à l'examen des lecteurs et de la presse, soit à l'occasion de diverses prises de position et engagements publics". Quant à la cour d'appel, elle a considéré, le 23 septembre 2010, que [l’] expression évoquant un professeur "qui déforme l'histoire", "vague et imprécise, renvoie à la place, jugée excessive par le journaliste, donnée par la partie civile dans cet ouvrage aux théories du complot développées après le 11 septembre 2011". »
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