La théorie du complot est l’une des ficelles les plus élimées du discours politique. Les régimes autoritaires et les politiciens au pied du mur ont coutume d’en user et abuser. Laurent Gbagbo, dont le mandat présidentiel a déjà expiré depuis cinq ans, est précisément dans cette situation.
Selon Laurent Gbagbo et ses partisans, la France et les Etats-Unis agiraient en coulisses afin d’installer son rival, Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. La Commission électorale indépendante, qui a déclaré Ouattara vainqueur, est accusée de travailler pour le compte des puissances occidentales, avec la complicité de l’ONU. Quant à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont les pays membres ont récemment enjoint Gbagbo de se retirer, elle serait également manipulée…
Sur le web, les pro-Gbagbo agitent le spectre du “complot de l’étranger”. Samuel Laurent (LeMonde.fr) a relevé quelques exemples caractéristiques de cette campagne médiatique :
« Le site officiel de Laurent Gbagbo met ainsi à la “une”, mercredi 29 décembre, un article issu d’un journal en sa faveur, qui présente un “document secret des militaires français” destiné à “tuer Gbagbo”, et accuse l’Onuci d’avoir volontairement chercher à “embraser Abidjian”. Autre site quasi officiel du président sortant, Lgconnect.net met en cause, dans un article, la gouvernance de nombre de leaders mondiaux ayant appelé Gbagbo à reconnaître sa défaite, dont Nicolas Sarkozy au premier rang. La France est également accusée, sur le site Gbagbolaurent.net, de mettre en place une ” stratégie du chaos ” dans le pays. Des accusations reprises et répétées sur l’ensemble des sites partisans du président sortant ».
De leurs côtés, les partisans français de Laurent Gbagbo n’hésitent pas à verser dans les conspirationnisme. Pour Rue89, il s’agit essentiellement d’hommes de droite et d’extrême droite, la plupart du temps issus de milieux « souverainistes » et guidés par un fort sentiment antiaméricain. Parmi eux, Jean-François Probst. L’ancien collaborateur de Jacques Chirac à Matignon et au RPR, a récemment déclaré sur la radio Kernews 91.5 FM qu’Alassane Ouattara et son épouse étaient manipulés par les services secrets américains : « De mon point de vue, et du point de vue de certains observateurs avertis et connaissant bien les affaires ivoiriennes, il est évident que depuis longtemps la CIA téléguide avec quelques longues cornes, et assez facilement semble-t-il, le couple Alassane et Dominique Ouattara… »
Marcel Ceccaldi, un avocat proche de Jean-Marie Le Pen et « conseiller » de plusieurs dictateurs africains comme le maréchal Mobutu et Moussa Dadis Camara, dénonce quant à lui un « coup de force électoral » contre Gbagbo. Dans un entretien diffusé sur la chaîne satellitaire panafricaine Canal 3 Monde, il insiste sur les « intérêts cachés » et les « liens amicaux » qui expliqueraient la position du secrétaire général des Nations unies sur l’issue du scrutin.
La gauche française n’est pas complètement en reste. L’ancien « Monsieur Afrique » du Parti socialiste de 1993 à 2006, Guy Labertit (par ailleurs proche de Laurent Gbagbo qu’il avait hébergé durant son exil), accuse lui aussi la Commission électorale indépendante de partialité. Pour lui, ce qui se déroule en Côte d’Ivoire n’est rien moins qu’une « tentative d’usurpation du pouvoir orchestrée par l’ONU ! ». Selon Labertit, le soutien accordé par son parti à Alassane Ouattara ne s’explique que par les manœuvres du député européen socialiste Harlem Désir : « Derrière la position d’Aubry qui soutient Ouattara, je vois la patte d’Harlem Désir : il a toujours été hostile à Gbagbo ».
Pourquoi la théorie du complot ?
La théorie du complot est l’une des ficelles les plus élimées du discours politique. Les régimes autoritaires et les politiciens au pied du mur ont coutume d’en user et abuser. Laurent Gbagbo, dont le mandat présidentiel a déjà expiré depuis cinq ans, est précisément dans cette situation.
A cela, il convient d’ajouter que la Françafrique et les relations paternalistes qu’entretient notre pays avec ses anciennes colonies ne sont pas une vue de l’esprit. En ce sens, « le soupçon de manœuvres de la France pour préserver ses intérêts économiques en Afrique » est loin d’être injustifié, comme le remarque l’éditorialiste Philippe Alexandre sur son blog.
Par ailleurs, Alassane Ouattara, qui a fait une partie de sa carrière au sein du FMI, est vu par beaucoup comme « l’homme des Américains ». Reste qu’il a remporté les élections à la régulière, avec un écart incontestable sur Laurent Gbagbo. Les résultats ont d’ailleurs été certifiés par les Nations unies.
La théorie du complot est l’une des ficelles les plus élimées du discours politique. Les régimes autoritaires et les politiciens au pied du mur ont coutume d’en user et abuser. Laurent Gbagbo, dont le mandat présidentiel a déjà expiré depuis cinq ans, est précisément dans cette situation.
Selon Laurent Gbagbo et ses partisans, la France et les Etats-Unis agiraient en coulisses afin d’installer son rival, Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. La Commission électorale indépendante, qui a déclaré Ouattara vainqueur, est accusée de travailler pour le compte des puissances occidentales, avec la complicité de l’ONU. Quant à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont les pays membres ont récemment enjoint Gbagbo de se retirer, elle serait également manipulée…
Sur le web, les pro-Gbagbo agitent le spectre du “complot de l’étranger”. Samuel Laurent (LeMonde.fr) a relevé quelques exemples caractéristiques de cette campagne médiatique :
« Le site officiel de Laurent Gbagbo met ainsi à la “une”, mercredi 29 décembre, un article issu d’un journal en sa faveur, qui présente un “document secret des militaires français” destiné à “tuer Gbagbo”, et accuse l’Onuci d’avoir volontairement chercher à “embraser Abidjian”. Autre site quasi officiel du président sortant, Lgconnect.net met en cause, dans un article, la gouvernance de nombre de leaders mondiaux ayant appelé Gbagbo à reconnaître sa défaite, dont Nicolas Sarkozy au premier rang. La France est également accusée, sur le site Gbagbolaurent.net, de mettre en place une ” stratégie du chaos ” dans le pays. Des accusations reprises et répétées sur l’ensemble des sites partisans du président sortant ».
De leurs côtés, les partisans français de Laurent Gbagbo n’hésitent pas à verser dans les conspirationnisme. Pour Rue89, il s’agit essentiellement d’hommes de droite et d’extrême droite, la plupart du temps issus de milieux « souverainistes » et guidés par un fort sentiment antiaméricain. Parmi eux, Jean-François Probst. L’ancien collaborateur de Jacques Chirac à Matignon et au RPR, a récemment déclaré sur la radio Kernews 91.5 FM qu’Alassane Ouattara et son épouse étaient manipulés par les services secrets américains : « De mon point de vue, et du point de vue de certains observateurs avertis et connaissant bien les affaires ivoiriennes, il est évident que depuis longtemps la CIA téléguide avec quelques longues cornes, et assez facilement semble-t-il, le couple Alassane et Dominique Ouattara… »
Marcel Ceccaldi, un avocat proche de Jean-Marie Le Pen et « conseiller » de plusieurs dictateurs africains comme le maréchal Mobutu et Moussa Dadis Camara, dénonce quant à lui un « coup de force électoral » contre Gbagbo. Dans un entretien diffusé sur la chaîne satellitaire panafricaine Canal 3 Monde, il insiste sur les « intérêts cachés » et les « liens amicaux » qui expliqueraient la position du secrétaire général des Nations unies sur l’issue du scrutin.
La gauche française n’est pas complètement en reste. L’ancien « Monsieur Afrique » du Parti socialiste de 1993 à 2006, Guy Labertit (par ailleurs proche de Laurent Gbagbo qu’il avait hébergé durant son exil), accuse lui aussi la Commission électorale indépendante de partialité. Pour lui, ce qui se déroule en Côte d’Ivoire n’est rien moins qu’une « tentative d’usurpation du pouvoir orchestrée par l’ONU ! ». Selon Labertit, le soutien accordé par son parti à Alassane Ouattara ne s’explique que par les manœuvres du député européen socialiste Harlem Désir : « Derrière la position d’Aubry qui soutient Ouattara, je vois la patte d’Harlem Désir : il a toujours été hostile à Gbagbo ».
Pourquoi la théorie du complot ?
La théorie du complot est l’une des ficelles les plus élimées du discours politique. Les régimes autoritaires et les politiciens au pied du mur ont coutume d’en user et abuser. Laurent Gbagbo, dont le mandat présidentiel a déjà expiré depuis cinq ans, est précisément dans cette situation.
A cela, il convient d’ajouter que la Françafrique et les relations paternalistes qu’entretient notre pays avec ses anciennes colonies ne sont pas une vue de l’esprit. En ce sens, « le soupçon de manœuvres de la France pour préserver ses intérêts économiques en Afrique » est loin d’être injustifié, comme le remarque l’éditorialiste Philippe Alexandre sur son blog.
Par ailleurs, Alassane Ouattara, qui a fait une partie de sa carrière au sein du FMI, est vu par beaucoup comme « l’homme des Américains ». Reste qu’il a remporté les élections à la régulière, avec un écart incontestable sur Laurent Gbagbo. Les résultats ont d’ailleurs été certifiés par les Nations unies.
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