A l'origine de cette manifestation, un obscur « Centre Zahra », émanation de la Fédération chiite de France, soutien indéfectible du régime des mollahs. Le Centre Zahra bénéficie-t-il des subsides de la République islamique d’Iran ? C’est ce qu’on peut conjecturer si l’on en juge aux fonds qui ont dû être investis dans son site internet. Quoi qu’il en soit, se joignaient à cette initiative les propagandistes antisémites Ginette Skandrani, Maria Poumier, Kémi Séba, Dieudonné, et un groupuscule belge proche de la secte des Neturei Karta appelé Yechouroun-Judaïsme contre Sionisme.
La manifestation a finalement été interdite par la Préfecture de Police de Paris pour risque de troubles à l’ordre public. Sans surprise, les organisateurs ont dénoncé des « pressions sionistes ».
Ainsi fétichisé, le « Sionisme » des « antisionistes » n’a plus grand-chose à voir avec le sionisme historique qui, justement, a offert un refuge à des millions de « déshérités ». Ce « Sionisme » fantasmé, sorte d’hydre à mille têtes incarnant le mal absolu, ne répond pas davantage à la définition qu’en donne le Petit Robert : « mouvement politique et religieux, visant à l’établissement puis à la consolidation d’un Etat juif (la nouvelle Sion) en Palestine ».
Pour comprendre comment fonctionne le mythe, il faut faire un retour en arrière (voir sur ce site : Du « complot juif » au « complot sioniste » (1917-1939). Dès 1924, soit vingt quatre ans avant la proclamation de l’Etat d’Israël, le maurassien Roger Lambelin écrivait, dans Le Péril juif :
« En fait, on peut dire que le sionisme, organisé par Th. Herzl, et bien avant le mandat conféré à l'Angleterre de donner à Jérusalem un « home » aux Hébreux, a doté la race [juive - NDLR] d'un véritable gouvernement, c'est à dire d'un organe de direction et de centralisation. Lors de l'affaire Dreyfus, n'y avait-il pas un chef d'orchestre invisible qui réglait les démarches (...) ? ».
Trente ans plus tard, en 1954, paraît le livre du colonel anglais J. Creagh Scott, Hidden Government (tr. fr. : Le Gouvernement caché). Il y définit le sionisme comme la « branche militante de la Juiverie mondiale, et (...) donc son instrument pour la domination mondiale ».
« Peu importe la réalité politique et historique du nationalisme juif, écrit l’historien Georges Bensoussan : la raison marque là ses limites face à un système de pensée tautologique, clos sur lui même, où la réponse précède la question et où l'essence explique l'existence. Guerroyer contre ce faux que sont les Protocoles [Les Protocoles des Sages de Sion - NDLR] ou s'insurger contre cette démonisation du sionisme sont de peu d'effet : une pensée délirante retourne toute critique en bien fondé de ses assertions. Ainsi, soutenir que les Protocoles sont un faux est un effort vain, tant sa mise à plat et la démonstration parallèle de l'irréalité des « complots » sont transformées en preuves de leur bien fondé... Cet antisionisme arc bouté sur les Protocoles, renoue avec l'essentialisme raciste : si la nature éternelle du Juif c'est le mal, le sionisme n'en est que le dernier et le plus visible avatar... »
On le voit, cette dénonciation du « Sionisme », de la part d'antisémites patentés, a tout à voir avec le vieil antisémitisme et bien peu avec la défense des opprimés. Un antisionisme qui n’a strictement aucun rapport avec la critique, que tous s’accordent à reconnaître comme légitime - en Israël même - des choix politiques des gouvernements israéliens. Peut-être ne faut-il pas chercher beaucoup plus loin la raison pour laquelle les autorités de police ont refusé d’autoriser l’édition parisienne de la Journée d’Al Qods.
A l'origine de cette manifestation, un obscur « Centre Zahra », émanation de la Fédération chiite de France, soutien indéfectible du régime des mollahs. Le Centre Zahra bénéficie-t-il des subsides de la République islamique d’Iran ? C’est ce qu’on peut conjecturer si l’on en juge aux fonds qui ont dû être investis dans son site internet. Quoi qu’il en soit, se joignaient à cette initiative les propagandistes antisémites Ginette Skandrani, Maria Poumier, Kémi Séba, Dieudonné, et un groupuscule belge proche de la secte des Neturei Karta appelé Yechouroun-Judaïsme contre Sionisme.
La manifestation a finalement été interdite par la Préfecture de Police de Paris pour risque de troubles à l’ordre public. Sans surprise, les organisateurs ont dénoncé des « pressions sionistes ».
Ainsi fétichisé, le « Sionisme » des « antisionistes » n’a plus grand-chose à voir avec le sionisme historique qui, justement, a offert un refuge à des millions de « déshérités ». Ce « Sionisme » fantasmé, sorte d’hydre à mille têtes incarnant le mal absolu, ne répond pas davantage à la définition qu’en donne le Petit Robert : « mouvement politique et religieux, visant à l’établissement puis à la consolidation d’un Etat juif (la nouvelle Sion) en Palestine ».
Pour comprendre comment fonctionne le mythe, il faut faire un retour en arrière (voir sur ce site : Du « complot juif » au « complot sioniste » (1917-1939). Dès 1924, soit vingt quatre ans avant la proclamation de l’Etat d’Israël, le maurassien Roger Lambelin écrivait, dans Le Péril juif :
« En fait, on peut dire que le sionisme, organisé par Th. Herzl, et bien avant le mandat conféré à l'Angleterre de donner à Jérusalem un « home » aux Hébreux, a doté la race [juive - NDLR] d'un véritable gouvernement, c'est à dire d'un organe de direction et de centralisation. Lors de l'affaire Dreyfus, n'y avait-il pas un chef d'orchestre invisible qui réglait les démarches (...) ? ».
Trente ans plus tard, en 1954, paraît le livre du colonel anglais J. Creagh Scott, Hidden Government (tr. fr. : Le Gouvernement caché). Il y définit le sionisme comme la « branche militante de la Juiverie mondiale, et (...) donc son instrument pour la domination mondiale ».
« Peu importe la réalité politique et historique du nationalisme juif, écrit l’historien Georges Bensoussan : la raison marque là ses limites face à un système de pensée tautologique, clos sur lui même, où la réponse précède la question et où l'essence explique l'existence. Guerroyer contre ce faux que sont les Protocoles [Les Protocoles des Sages de Sion - NDLR] ou s'insurger contre cette démonisation du sionisme sont de peu d'effet : une pensée délirante retourne toute critique en bien fondé de ses assertions. Ainsi, soutenir que les Protocoles sont un faux est un effort vain, tant sa mise à plat et la démonstration parallèle de l'irréalité des « complots » sont transformées en preuves de leur bien fondé... Cet antisionisme arc bouté sur les Protocoles, renoue avec l'essentialisme raciste : si la nature éternelle du Juif c'est le mal, le sionisme n'en est que le dernier et le plus visible avatar... »
On le voit, cette dénonciation du « Sionisme », de la part d'antisémites patentés, a tout à voir avec le vieil antisémitisme et bien peu avec la défense des opprimés. Un antisionisme qui n’a strictement aucun rapport avec la critique, que tous s’accordent à reconnaître comme légitime - en Israël même - des choix politiques des gouvernements israéliens. Peut-être ne faut-il pas chercher beaucoup plus loin la raison pour laquelle les autorités de police ont refusé d’autoriser l’édition parisienne de la Journée d’Al Qods.
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