Une vidéo postée le 18 janvier 2010 sur YouTube a connu un succès préoccupant. Un dénommé T. West, un Afro-Américain de Seattle, y accuse Israël d’être venu en Haïti dans le seul but de « gagner de l’argent » en récupérant des organes sur les cadavres des sinistrés. Le 20 janvier, les chaînes de télévision iranienne PressTV et libanaise Al-Manar relayent l’intox. Le lendemain, l’agence de presse officielle iranienne IRIB titre, péremptoire : « Vol des organes des victimes du séisme en Haïti par l’entité sioniste ». Le 26 janvier, le site américain d’extrême gauche Counterpunch publie un texte signé Bouthaina Shaaban, conseillère et porte-parole du président syrien Bachar Al-Assad. On y lit :
L’article est bientôt traduit en français et diffusé par le site LeGrandSoir.info avant d’être repris en chœur par toute la blogosphère « antisioniste ». Plus inquiétant, on le retrouve sur le site de la section du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) du Finistère, en date du 7 février 2010. Il restera en ligne jusqu’au 18 février puis remplacé par cette note :
Dans cet entretien qui date de 2000, le Dr Hiss soutient qu’au cours des années 1990, des prélèvements de peau, de cornée, de valves cardiaques et d’os ont été pratiqués dans son établissement sans l’autorisation préalable des familles des défunts. Ces prélèvements ont été effectués sur des corps de civils ou de militaires aussi bien que sur des Israéliens ou des Palestiniens – même s’ils concernaient des Israéliens dans l’immense majorité des cas. Selon Jehuda Hiss, des chirurgiens militaires ont également utilisé des échantillons de peau prélevés dans ces conditions dans des opérations de greffes de patients brûlés. Hiss affirme qu'il pensait à l'époque que les familles avaient donné leur accord. Dans un communiqué, l’armée israélienne a confirmé que cette « activité a cessé il y a dix ans », ajoutant que « cela n’arrive plus ». Le ministère israélien de la Santé a précisé qu’« à cette époque, les directives n’étaient pas claires [et que] depuis les dix dernières années, Abu Kabir travaille selon l’éthique et la loi juive ».
Contrairement à ce que suggèrent les sites « antisionistes » qui brandissent triomphalement les « aveux » des responsables israéliens, Hiss n’évoque ni la vente d’organes volés ni le prélèvement d’organes vitaux tels que des foies ou des reins. Il ne dit pas non plus que des Palestiniens auraient été tués sciemment dans le but de récupérer leurs organes.
Voir aussi :
* Extraits d'une émission diffusée sur la télévision syrienne le 27 janvier 2010 (source : MEMRI).
* Sur Conspiracy Watch : Vol d'organes : le web conspirationniste ''antisioniste'' se lâche.
* Nathalie Rothschild, “ The mad myth of Israeli organ theft ”, Spiked, 16 février 2010.
Une vidéo postée le 18 janvier 2010 sur YouTube a connu un succès préoccupant. Un dénommé T. West, un Afro-Américain de Seattle, y accuse Israël d’être venu en Haïti dans le seul but de « gagner de l’argent » en récupérant des organes sur les cadavres des sinistrés. Le 20 janvier, les chaînes de télévision iranienne PressTV et libanaise Al-Manar relayent l’intox. Le lendemain, l’agence de presse officielle iranienne IRIB titre, péremptoire : « Vol des organes des victimes du séisme en Haïti par l’entité sioniste ». Le 26 janvier, le site américain d’extrême gauche Counterpunch publie un texte signé Bouthaina Shaaban, conseillère et porte-parole du président syrien Bachar Al-Assad. On y lit :
L’article est bientôt traduit en français et diffusé par le site LeGrandSoir.info avant d’être repris en chœur par toute la blogosphère « antisioniste ». Plus inquiétant, on le retrouve sur le site de la section du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) du Finistère, en date du 7 février 2010. Il restera en ligne jusqu’au 18 février puis remplacé par cette note :
Dans cet entretien qui date de 2000, le Dr Hiss soutient qu’au cours des années 1990, des prélèvements de peau, de cornée, de valves cardiaques et d’os ont été pratiqués dans son établissement sans l’autorisation préalable des familles des défunts. Ces prélèvements ont été effectués sur des corps de civils ou de militaires aussi bien que sur des Israéliens ou des Palestiniens – même s’ils concernaient des Israéliens dans l’immense majorité des cas. Selon Jehuda Hiss, des chirurgiens militaires ont également utilisé des échantillons de peau prélevés dans ces conditions dans des opérations de greffes de patients brûlés. Hiss affirme qu'il pensait à l'époque que les familles avaient donné leur accord. Dans un communiqué, l’armée israélienne a confirmé que cette « activité a cessé il y a dix ans », ajoutant que « cela n’arrive plus ». Le ministère israélien de la Santé a précisé qu’« à cette époque, les directives n’étaient pas claires [et que] depuis les dix dernières années, Abu Kabir travaille selon l’éthique et la loi juive ».
Contrairement à ce que suggèrent les sites « antisionistes » qui brandissent triomphalement les « aveux » des responsables israéliens, Hiss n’évoque ni la vente d’organes volés ni le prélèvement d’organes vitaux tels que des foies ou des reins. Il ne dit pas non plus que des Palestiniens auraient été tués sciemment dans le but de récupérer leurs organes.
Voir aussi :
* Extraits d'une émission diffusée sur la télévision syrienne le 27 janvier 2010 (source : MEMRI).
* Sur Conspiracy Watch : Vol d'organes : le web conspirationniste ''antisioniste'' se lâche.
* Nathalie Rothschild, “ The mad myth of Israeli organ theft ”, Spiked, 16 février 2010.
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