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L'Affaire Al-Dura et la tentation conspirationniste

Publié par Rudy Reichstadt28 septembre 2008

Depuis plusieurs années maintenant, un argumentaire conspirationniste s’est développé autour du reportage de Charles Enderlin diffusé au JT de France 2 le 30 septembre 2000 qui relatait la fusillade du carrefour de Netzarim (Bande de Gaza) au cours de laquelle un jeune garçon palestinien, Mohammed Al-Dura, a été mortellement touché. Au-delà de la critique – légitime – des commentaires de Charles Enderlin, on assiste à une remise en cause de l’authenticité même des images de son cameraman, Talal Abu Rahmeh. Au récit, problématique, de l’« assassinat, en direct, d’un enfant sous les balles israéliennes », n’a pas tardé à répondre un contre-récit selon lequel « la mort de Mohammed Al-Dura est une mise en scène ». Or, ainsi que nous allons le voir, ces deux récits manquent, l’un et l’autre, de la rigueur élémentaire qu’exige la déontologie journalistique. [...]

Lire la suite sur le site du Meilleur des Mondes (titre original : « Affaire Al-Dura : des mythes concurrents sur fond d’Intifada »).

 

Mise à jour du 15/10/2008 :

Après avoir été contacté par Philippe Karsenty et Gérard Huber d’une part (voir ci-dessous), par Charles Enderlin d’autre part (voir sur son blog), il apparaît que des erreurs se sont glissées dans mon texte.

Ainsi, contrairement à ce qu’une note de bas de page de mon texte pouvait laisser entendre, le cameraman de France 2 Talal Abou Rahmeh n’a jamais été membre du Fatah « ni d’aucune organisation politique palestinienne » (Gérard Grizbec). « Tout au plus peut on le qualifier de patriote palestinien » affirme Charles Enderlin qui ajoute que Talal Abou Rahmeh « avait une accréditation officielle israélienne en bonne et due forme qui lui a été retirée en même temps qu’à tous les correspondants de presse palestiniens ». En outre, « aucun service de sécurité israélien ne l’accuse de menées anti-israéliennes et il est régulièrement autorisé à sortir de Gaza par le barrage d’Erez ».

Par ailleurs et contrairement à ce que je suggérais dans la fin de mon article, la journaliste allemande Esther Schapira, réalisatrice du film "Three Bullets and a Dead Child : Who Shot Mohammed al-Dura ?" [« Trois balles et un enfant mort : Qui a tué Mohammed Al-Dura ? »], ne rejette plus la thèse de la mise en scène et a témoigné par écrit en faveur de Philippe Karsenty lors de son procès en appel.

Enfin, il convient de souligner que la proposition d’une commission d’enquête internationale a été formulée pour la première fois par Gérard Huber, auteur de Contre-expertise d’une mise en scène (éditions Raphaël, 2003) et ancien correspondant bénévole de la Metula News Agency à Paris.

Ultime précision : mon texte n’a jamais eu pour vocation de renvoyer les deux parties dos à dos en me juchant sur un promontoire du haut duquel je compterais les points. En effet, Charles Enderlin ne défend pas la thèse d’un assassinat volontaire et « de sang-froid » d’un enfant palestinien, victime d’un prétendu sadisme israélien, thèse que je considère comme un mythe aussi inquiétant que celui d’une mise en scène complète de l’événement et dont il ressortirait que Mohammed Al-Dura n’est pas mort ou bien qu’il a été délibérément assassiné par des Palestiniens pour les besoins de la Cause.

RR.

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Depuis plusieurs années maintenant, un argumentaire conspirationniste s’est développé autour du reportage de Charles Enderlin diffusé au JT de France 2 le 30 septembre 2000 qui relatait la fusillade du carrefour de Netzarim (Bande de Gaza) au cours de laquelle un jeune garçon palestinien, Mohammed Al-Dura, a été mortellement touché. Au-delà de la critique – légitime – des commentaires de Charles Enderlin, on assiste à une remise en cause de l’authenticité même des images de son cameraman, Talal Abu Rahmeh. Au récit, problématique, de l’« assassinat, en direct, d’un enfant sous les balles israéliennes », n’a pas tardé à répondre un contre-récit selon lequel « la mort de Mohammed Al-Dura est une mise en scène ». Or, ainsi que nous allons le voir, ces deux récits manquent, l’un et l’autre, de la rigueur élémentaire qu’exige la déontologie journalistique. [...]

Lire la suite sur le site du Meilleur des Mondes (titre original : « Affaire Al-Dura : des mythes concurrents sur fond d’Intifada »).

 

Mise à jour du 15/10/2008 :

Après avoir été contacté par Philippe Karsenty et Gérard Huber d’une part (voir ci-dessous), par Charles Enderlin d’autre part (voir sur son blog), il apparaît que des erreurs se sont glissées dans mon texte.

Ainsi, contrairement à ce qu’une note de bas de page de mon texte pouvait laisser entendre, le cameraman de France 2 Talal Abou Rahmeh n’a jamais été membre du Fatah « ni d’aucune organisation politique palestinienne » (Gérard Grizbec). « Tout au plus peut on le qualifier de patriote palestinien » affirme Charles Enderlin qui ajoute que Talal Abou Rahmeh « avait une accréditation officielle israélienne en bonne et due forme qui lui a été retirée en même temps qu’à tous les correspondants de presse palestiniens ». En outre, « aucun service de sécurité israélien ne l’accuse de menées anti-israéliennes et il est régulièrement autorisé à sortir de Gaza par le barrage d’Erez ».

Par ailleurs et contrairement à ce que je suggérais dans la fin de mon article, la journaliste allemande Esther Schapira, réalisatrice du film "Three Bullets and a Dead Child : Who Shot Mohammed al-Dura ?" [« Trois balles et un enfant mort : Qui a tué Mohammed Al-Dura ? »], ne rejette plus la thèse de la mise en scène et a témoigné par écrit en faveur de Philippe Karsenty lors de son procès en appel.

Enfin, il convient de souligner que la proposition d’une commission d’enquête internationale a été formulée pour la première fois par Gérard Huber, auteur de Contre-expertise d’une mise en scène (éditions Raphaël, 2003) et ancien correspondant bénévole de la Metula News Agency à Paris.

Ultime précision : mon texte n’a jamais eu pour vocation de renvoyer les deux parties dos à dos en me juchant sur un promontoire du haut duquel je compterais les points. En effet, Charles Enderlin ne défend pas la thèse d’un assassinat volontaire et « de sang-froid » d’un enfant palestinien, victime d’un prétendu sadisme israélien, thèse que je considère comme un mythe aussi inquiétant que celui d’une mise en scène complète de l’événement et dont il ressortirait que Mohammed Al-Dura n’est pas mort ou bien qu’il a été délibérément assassiné par des Palestiniens pour les besoins de la Cause.

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à propos de l'auteur
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Rudy Reichstadt
Directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt est expert associé à la Fondation Jean-Jaurès et chroniqueur pour l'hebdomadaire Franc-Tireur. Co-auteur du film documentaire « Complotisme : les alibis de la terreur », il a publié chez Grasset L'Opium des imbéciles. Essai sur la question complotiste (2019) et Au cœur du complot (2023) et a co-dirigé Histoire politique de l'antisémitisme en France. De 1967 à nos jours, chez Robert Laffont (2024). Il a également participé à l'élaboration du rapport « Les Lumières à l’ère numérique » dans le cadre de la commission Bronner (2022). Depuis 2021, il co-anime le podcast « Complorama » sur France Info.
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