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Les invisibles vidéos de Me Mokhtari (2/2)

Publié par La Rédaction14 juillet 2012

Dans ce qui s'apparente à une véritable fuite en avant dans la théorie du complot, l’avocate s'en tient à un récit alternatif qui entre en complète contradiction avec les éléments de l’enquête.

Les invisibles vidéos de Me Mokhtari (2/2)
Me Zahia Mokhtari (image : France 5).

Lire la première partie.

Poussée dans ses retranchements, Me Zahia Mokhtari a sorti l’artillerie lourde lors d’une conférence de presse tenue à Alger jeudi soir, déclarant que TF1 avait diffusé une « vidéo truquée » et des « images fausses ». Selon les propos de l'avocate, rapportés par Le Temps d'Algérie, les images de TF1 « ne sont pas celles de Merah » et cette « manipulation est destinée à m'obliger à rendre public le contenu des deux enregistrements dont je dispose ».

L'avocate du père de Mohamed Merah dit ne pas pouvoir publier ses vidéos dans l’immédiat, au motif que cela risquerait d’aggraver « les relations entre Alger et Paris » :

« Si jamais je diffuse les deux vidéos, eh bien, croyez-moi, la réaction des Algériens en France et en Algérie sera explosive. Croyez-moi tous, les deux vidéos qui sont actuellement entre mes mains sont difficiles à voir. Vous y trouverez toute la vérité sur la manière dont Merah a été lâchement tué par les équipes d'intervention du Raid. […] Toutefois, il est hors de question que j'utilise les deux vidéos ; ces pièces à conviction, je vais les laisser comme un ultime recours, contrairement à la volonté de cercles français qui veulent que j'utilise les deux enregistrements maintenant pour que je perde à coup sûr et que la vérité ne soit ainsi jamais connue de l'opinion publique ».

Cette référence à « certains cercles en France » revient à plusieurs reprises dans le discours de l’avocate qui, lundi dernier, avait déjà affirmé que « des personnes dans l'ombre s'agitaient ». Selon elle, ces mystérieux cercles « voulaient abattre Merah pour en finir avec lui et en finir, surtout, avec les secrets qu'il détenait ». Ils voudraient, poursuit-elle « que j’utilise mes deux vidéos auprès du parquet de Paris afin que les preuves en ma possession soient connues, et que de cette façon, ils pourraient préparer la riposte judiciaire pour tenter de les décréditer » (sic).

Fuite en avant

Dans ce qui s'apparente à une véritable fuite en avant dans la théorie du complot, l’avocate a ensuite exposé un récit alternatif qui entre toutefois en totale contradiction avec les éléments de l’enquête :

  • A deux reprises, elle prétend que le corps de Mohamed Merah a été « criblé de 87 balles », ce qui montrerait « l'acharnement des équipes d'intervention » contre lui. Or, ce chiffre de 87 balles n’a jamais été avancé auparavant, la presse hexagonale se basant sur le rapport d’autopsie de l'Institut médico-légal de Rangueil à Toulouse, mentionnant la présence d'« au moins vingt projectiles » dans le corps de Merah.
  • Dans sa réécriture de l’histoire, Me Mokhtari fait également naître Mohamed Merah avec quatre années de retard ! Selon elle, Merah « semblait paniqué », « pleurait comme un enfant » et « tremblait comme un petit oiseau, lui qui n'avait que 19 ans» (sic). Né en 1988, Mohamed Merah était en réalité âgé de 23 ans lorsqu’il a été abattu.
  • L’avocate prétend aussi qu’« au moment où les équipes d'intervention spéciale du Raid encerclaient Merah qui était retranché dans sa maison, sa fiancée se trouvait avec lui », ce qui entre encore une fois en contradiction totale avec les informations à disposition de la justice. « Toutefois, continue Me Mokhtari, elle a réussi à prendre la fuite, sûrement par le balcon qui donne accès à la cour de la maison. Mais avant qu'elle ne prenne la fuite, Merah lui avait donné des preuves de son innocence », allusion aux fameuses vidéos qui seraient en sa possession.
  • Puis l’avocate explique que ces preuves « impliquent directement un certain Benrehou, d’origine marocaine [qui] est derrière l'enrôlement de Mohamed Merah à la DCRI ». Là encore, il n’y a aucune trace d’un dénommé Benrehou dans l’enquête française.

Contactée par téléphone par France 5, Me Mokhtari soutient que les vidéos en sa possession ont été confiées à un expert assermenté chargé de les authentifier. Elle a cependant refusé de livrer son identité.

 

Voir aussi :

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Les invisibles vidéos de Me Mokhtari (2/2)
Me Zahia Mokhtari (image : France 5).

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Poussée dans ses retranchements, Me Zahia Mokhtari a sorti l’artillerie lourde lors d’une conférence de presse tenue à Alger jeudi soir, déclarant que TF1 avait diffusé une « vidéo truquée » et des « images fausses ». Selon les propos de l'avocate, rapportés par Le Temps d'Algérie, les images de TF1 « ne sont pas celles de Merah » et cette « manipulation est destinée à m'obliger à rendre public le contenu des deux enregistrements dont je dispose ».

L'avocate du père de Mohamed Merah dit ne pas pouvoir publier ses vidéos dans l’immédiat, au motif que cela risquerait d’aggraver « les relations entre Alger et Paris » :

« Si jamais je diffuse les deux vidéos, eh bien, croyez-moi, la réaction des Algériens en France et en Algérie sera explosive. Croyez-moi tous, les deux vidéos qui sont actuellement entre mes mains sont difficiles à voir. Vous y trouverez toute la vérité sur la manière dont Merah a été lâchement tué par les équipes d'intervention du Raid. […] Toutefois, il est hors de question que j'utilise les deux vidéos ; ces pièces à conviction, je vais les laisser comme un ultime recours, contrairement à la volonté de cercles français qui veulent que j'utilise les deux enregistrements maintenant pour que je perde à coup sûr et que la vérité ne soit ainsi jamais connue de l'opinion publique ».

Cette référence à « certains cercles en France » revient à plusieurs reprises dans le discours de l’avocate qui, lundi dernier, avait déjà affirmé que « des personnes dans l'ombre s'agitaient ». Selon elle, ces mystérieux cercles « voulaient abattre Merah pour en finir avec lui et en finir, surtout, avec les secrets qu'il détenait ». Ils voudraient, poursuit-elle « que j’utilise mes deux vidéos auprès du parquet de Paris afin que les preuves en ma possession soient connues, et que de cette façon, ils pourraient préparer la riposte judiciaire pour tenter de les décréditer » (sic).

Fuite en avant

Dans ce qui s'apparente à une véritable fuite en avant dans la théorie du complot, l’avocate a ensuite exposé un récit alternatif qui entre toutefois en totale contradiction avec les éléments de l’enquête :

  • A deux reprises, elle prétend que le corps de Mohamed Merah a été « criblé de 87 balles », ce qui montrerait « l'acharnement des équipes d'intervention » contre lui. Or, ce chiffre de 87 balles n’a jamais été avancé auparavant, la presse hexagonale se basant sur le rapport d’autopsie de l'Institut médico-légal de Rangueil à Toulouse, mentionnant la présence d'« au moins vingt projectiles » dans le corps de Merah.
  • Dans sa réécriture de l’histoire, Me Mokhtari fait également naître Mohamed Merah avec quatre années de retard ! Selon elle, Merah « semblait paniqué », « pleurait comme un enfant » et « tremblait comme un petit oiseau, lui qui n'avait que 19 ans» (sic). Né en 1988, Mohamed Merah était en réalité âgé de 23 ans lorsqu’il a été abattu.
  • L’avocate prétend aussi qu’« au moment où les équipes d'intervention spéciale du Raid encerclaient Merah qui était retranché dans sa maison, sa fiancée se trouvait avec lui », ce qui entre encore une fois en contradiction totale avec les informations à disposition de la justice. « Toutefois, continue Me Mokhtari, elle a réussi à prendre la fuite, sûrement par le balcon qui donne accès à la cour de la maison. Mais avant qu'elle ne prenne la fuite, Merah lui avait donné des preuves de son innocence », allusion aux fameuses vidéos qui seraient en sa possession.
  • Puis l’avocate explique que ces preuves « impliquent directement un certain Benrehou, d’origine marocaine [qui] est derrière l'enrôlement de Mohamed Merah à la DCRI ». Là encore, il n’y a aucune trace d’un dénommé Benrehou dans l’enquête française.

Contactée par téléphone par France 5, Me Mokhtari soutient que les vidéos en sa possession ont été confiées à un expert assermenté chargé de les authentifier. Elle a cependant refusé de livrer son identité.

 

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