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Les « révélations » de Thierry Meyssan sur Nicolas Sarkozy

Publié par La Rédaction21 juillet 2008

Puisant dans le stock des stéréotypes antiaméricains, antisémites et antimaçonniques les plus éculés, l'animateur du site complotiste Réseau Voltaire prétend que le président de la République est un « agent des États-Unis et d’Israël »...

La coqueluche des conspirationnistes, Thierry Meyssan, vient de faire de nouvelles « révélations » fracassantes. Dans un article exemplaire de toutes les saletés que déverse régulièrement le Réseau Voltaire sur internet, Thierry Meyssan se livre au délire complotiste dont il est coutumier. Il soutient, entre autres thèses farfelues et infondées, que le préfet Erignac n’a pas été tué par des nationalistes corses et qu’Yvan Colonna est innocent ou encore que Nicolas et Cécilia Sarkozy avaient une « maîtresse commune ». Le nom de cette dernière n’est pas cité, mais l’initié, habitué de la prose « meyssanienne », aura compris de lui-même que l’auteur fait référence aux rumeurs de caniveau qui courent sur Rachida Dati et qui lui prêtent une liaison avec Nicolas Sarkozy ainsi qu’un penchant pour les femmes.

Mais c’est surtout la rhétorique obsessionnelle du « complot américano-sioniste » qui s’en donne ici à cœur joie. Nicolas Sarkozy y est décrit comme « un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël ». Le lecteur découvre avec stupeur que le président de la République a été formé par le Département d’État américain (l’équivalent du ministère des Affaires étrangères - NDLR) ; que la CIA a planifié l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir en 1958 ; que la même CIA est derrière « une quarantaine de tentatives d’assassinat du général De Gaulle » ; que non seulement la famille Rothschild a placé ses hommes dans l’entourage proche de Nicolas Sarkozy (dont le milliardaire Vincent Bolloré), au plus haut sommet de l’État et dans la presse (1) mais que, naguère, Charles Pasqua, « officier d’honneur du Mossad », avait déjà préparé le terrain.

Évidemment, Thierry Meyssan est bien incapable d’apporter la moindre preuve de ce qu’il avance. Il lui suffit d’affirmer. Et de trouver un public assez crédule pour accepter de croire à ses balivernes. Ainsi, au sujet de l’un des protagonistes-clés de sa démonstration, Frank George Wisner II (le fils d’un ancien responsable de la CIA), Thierry Meyssan écrit : « Les fonctions de Frank Wisner Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important ». « Clair » ? Clair pour qui ? Voici l’exemple typique d’une affirmation gratuite que rien n’étaye si ce n’est la conviction que Frank Wisner joue un rôle au sein de la CIA – tout simplement parce que Thierry Meyssan en a décidé ainsi.

C’est que Frank Wisner est censé être à l’origine des pires machinations. La « montée en puissance de Nicolas Sarkozy » ? Lui. La « destruction du courant gaulliste » ? Lui. L’affaire Clearstream ? Encore lui. La nomination de Bernard Kouchner au Quai d’Orsay ? Toujours lui !

Dans l’univers de Thierry Meyssan, les néo-conservateurs américains, la CIA et la famille Rothschild tirent toutes les ficelles. De même qu’Israël, par le biais du Mossad et de l’Agence juive. Leurs « agents » : Nicolas Sarkozy bien sûr, mais pas seulement. La liste est longue. Il faut ajouter Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, Christine Lagarde, Jean-David Lévitte ou encore les 10 000 trotskistes du courant lambertiste infiltrés au Parti socialiste qui auraient joué un rôle déterminant dans la désignation de Ségolène Royal comme candidate aux présidentielles de 2007 afin de faciliter la victoire de l’UMP !

Bien sûr, pour ne pas décevoir les amateurs de complot maçonnique, Thierry Meyssan cite Alain Bauer, l’ancien Grand-Maître du Grand Orient de France, qu’il présente comme l’un des quatre hommes les plus proches de Nicolas Sarkozy et comme l’ancien n° 2 de la branche européenne de la National Security Agency (NSA) – un service de renseignement américain. Une « information » que rien ne corrobore, est-il utile de le préciser (2).

L’œuvre d’intoxication de Thierry Meyssan ne s’arrête pas là. En bon négationniste qui continue à prétendre qu’« aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre 2001 », il n’hésite pas à réécrire l’histoire en faisant de Georges Pompidou un homme de la Banque Rothschild au service des intérêts anglo-saxons !

Relayant complaisamment la rumeur selon laquelle Sarkozy serait juif, il présente ce dernier comme le fils d’« une roturière juive originaire de Thessalonique » (3).

 

Notes :

(1) Ainsi, le journal Libération, dont Edouard de Rothschild est propriétaire, aurait annoncé le divorce de Nicolas Sarkozy et de Cécilia dans le seul et unique but de « couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale ».
(2) Thierry Meyssan fait ici référence à la Science Application International Corporation (SAIC), une compagnie privée dont les conspirationnistes sont persuadés qu’elle est en réalité la « vitrine des services spéciaux américains ».
(3) La mère de Nicolas Sarkozy, Andrée Mallah, est la fille de Benedict Mallah, un Juif de Salonique immigré en France en 1913, converti au catholicisme, et d’Adèle Bouvier, également catholique.

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La coqueluche des conspirationnistes, Thierry Meyssan, vient de faire de nouvelles « révélations » fracassantes. Dans un article exemplaire de toutes les saletés que déverse régulièrement le Réseau Voltaire sur internet, Thierry Meyssan se livre au délire complotiste dont il est coutumier. Il soutient, entre autres thèses farfelues et infondées, que le préfet Erignac n’a pas été tué par des nationalistes corses et qu’Yvan Colonna est innocent ou encore que Nicolas et Cécilia Sarkozy avaient une « maîtresse commune ». Le nom de cette dernière n’est pas cité, mais l’initié, habitué de la prose « meyssanienne », aura compris de lui-même que l’auteur fait référence aux rumeurs de caniveau qui courent sur Rachida Dati et qui lui prêtent une liaison avec Nicolas Sarkozy ainsi qu’un penchant pour les femmes.

Mais c’est surtout la rhétorique obsessionnelle du « complot américano-sioniste » qui s’en donne ici à cœur joie. Nicolas Sarkozy y est décrit comme « un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël ». Le lecteur découvre avec stupeur que le président de la République a été formé par le Département d’État américain (l’équivalent du ministère des Affaires étrangères - NDLR) ; que la CIA a planifié l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir en 1958 ; que la même CIA est derrière « une quarantaine de tentatives d’assassinat du général De Gaulle » ; que non seulement la famille Rothschild a placé ses hommes dans l’entourage proche de Nicolas Sarkozy (dont le milliardaire Vincent Bolloré), au plus haut sommet de l’État et dans la presse (1) mais que, naguère, Charles Pasqua, « officier d’honneur du Mossad », avait déjà préparé le terrain.

Évidemment, Thierry Meyssan est bien incapable d’apporter la moindre preuve de ce qu’il avance. Il lui suffit d’affirmer. Et de trouver un public assez crédule pour accepter de croire à ses balivernes. Ainsi, au sujet de l’un des protagonistes-clés de sa démonstration, Frank George Wisner II (le fils d’un ancien responsable de la CIA), Thierry Meyssan écrit : « Les fonctions de Frank Wisner Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important ». « Clair » ? Clair pour qui ? Voici l’exemple typique d’une affirmation gratuite que rien n’étaye si ce n’est la conviction que Frank Wisner joue un rôle au sein de la CIA – tout simplement parce que Thierry Meyssan en a décidé ainsi.

C’est que Frank Wisner est censé être à l’origine des pires machinations. La « montée en puissance de Nicolas Sarkozy » ? Lui. La « destruction du courant gaulliste » ? Lui. L’affaire Clearstream ? Encore lui. La nomination de Bernard Kouchner au Quai d’Orsay ? Toujours lui !

Dans l’univers de Thierry Meyssan, les néo-conservateurs américains, la CIA et la famille Rothschild tirent toutes les ficelles. De même qu’Israël, par le biais du Mossad et de l’Agence juive. Leurs « agents » : Nicolas Sarkozy bien sûr, mais pas seulement. La liste est longue. Il faut ajouter Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, Christine Lagarde, Jean-David Lévitte ou encore les 10 000 trotskistes du courant lambertiste infiltrés au Parti socialiste qui auraient joué un rôle déterminant dans la désignation de Ségolène Royal comme candidate aux présidentielles de 2007 afin de faciliter la victoire de l’UMP !

Bien sûr, pour ne pas décevoir les amateurs de complot maçonnique, Thierry Meyssan cite Alain Bauer, l’ancien Grand-Maître du Grand Orient de France, qu’il présente comme l’un des quatre hommes les plus proches de Nicolas Sarkozy et comme l’ancien n° 2 de la branche européenne de la National Security Agency (NSA) – un service de renseignement américain. Une « information » que rien ne corrobore, est-il utile de le préciser (2).

L’œuvre d’intoxication de Thierry Meyssan ne s’arrête pas là. En bon négationniste qui continue à prétendre qu’« aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre 2001 », il n’hésite pas à réécrire l’histoire en faisant de Georges Pompidou un homme de la Banque Rothschild au service des intérêts anglo-saxons !

Relayant complaisamment la rumeur selon laquelle Sarkozy serait juif, il présente ce dernier comme le fils d’« une roturière juive originaire de Thessalonique » (3).

 

Notes :

(1) Ainsi, le journal Libération, dont Edouard de Rothschild est propriétaire, aurait annoncé le divorce de Nicolas Sarkozy et de Cécilia dans le seul et unique but de « couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale ».
(2) Thierry Meyssan fait ici référence à la Science Application International Corporation (SAIC), une compagnie privée dont les conspirationnistes sont persuadés qu’elle est en réalité la « vitrine des services spéciaux américains ».
(3) La mère de Nicolas Sarkozy, Andrée Mallah, est la fille de Benedict Mallah, un Juif de Salonique immigré en France en 1913, converti au catholicisme, et d’Adèle Bouvier, également catholique.

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