Les lignes qui suivent sont extraites du livre de Guillaume Dasquié et Jean Guisnel, L'Effroyable mensonge. Thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre (La Découverte, 2002).
Pour nous forger une opinion, nous avons réalisé le travail soigneusement évité par l’auteur de L’effroyable imposture (Thierry Meyssan – NDLR) : une prise de contact directe et personnelle avec des témoins, sans intermédiaire, c’est-à-dire des entretiens avec les personnes les plus proches de l’origine de l’information – le B.A. BA d’une enquête journalistique. Pas bégueules, nous avons progressé de manière contradictoire, à charge et à décharge, en recherchant des individus qui avaient vu le Boeing d’American Airlines foncer sur le Pentagone, mais aussi en recherchant des individus qui auraient vu un missile se précipiter sur le bâtiment ou toute autre manifestation de nature à infirmer la présence du Boeing à cet endroit-là.
Premier constat : nous n’avons identifié aucune personne, s’exprimant en son nom propre ou sous le sceau de l’anonymat, qui déclare avoir vu un missile ou tout autre explosif provoquer la déflagration contre la façade du Pentagone. Second constat : nous avons pu constituer une première liste de témoins oculaires affirmant qu’un Boeing s’est bien précipité contre le Pentagone ce 11 septembre au matin. Nos contacts personnels à Washington, la consultation de la presse locale écrite et télévisée des 11 et 12 septembre ont permis en l’espace de trois jours de répertorier dix-huit personnes, vivant dans la région d’Arlington ou à Washington, et facilement joignables en consultant les annuaires locaux. Il s’agit des personnes suivantes, qui décrivent toutes, avec de nombreuses similitudes, la trajectoire de l’avion avant l’impact contre le Pentagone :
- Alfred Regnery, arrivé en voiture depuis le pont sur la rivière Potomac ;
- Allen Cleveland, piéton sortant du métro ;
- D. S. Khavkin : elle et son mari vivent au huitième étage d’un immeuble qui fait face au Pentagone ; depuis leur balcon, ils ont assisté aux derniers instants du vol du Boeing sur le bâtiment ;
- Paul Coleridge, qui se trouvait sur le Wilson Bridge quand il a vu l’avion ;
- Pam Bradley, automobiliste ;
- Joel Sucherman, journaliste, piéton ;
- Fred Gaskins, automobiliste ;
- Aydan Kizildrgli, piéton ;
- Omar Campo, piéton, employé à l’entretien des pelouses, a vu l’avion passer au-dessus de sa tête et heurter le Pentagone ;
- Afework Ragos, automobiliste, programmateur informatique ;
- Mike Walter, piéton ;
- Tim Timmerman, automobiliste et pilote de ligne ;
- Steve Eiden, automobiliste ;
- Elaine McCusker, automobiliste, employée à l’Université de Washington ;
- Stephen McGraw, passager en voiture ;
- Steve Anderson, du journal USA Today, a assisté aux derniers instants du vol 77 depuis son bureau, au dix-neuvième étage d’une tour à Arlington ;
- James Robbins, journaliste à National Review.
Dans le cas présent, interroger de manière détaillée certains témoins présentait une difficulté de principe : puisque le Pentagone abrite près de 23 000 employés du ministère de la Défense, une partie non négligeable des témoins présents dans l’environnement de la bâtisse, le 11 septembre au matin, appartenaient au personnel de cette administration. Or, comme Thierry Meyssan juge que tous ces fonctionnaires sont peu ou prou complices, il semblait d’autant plus objectif – et magnanime – de s’entretenir avec un homme ou une femme, témoin oculaire, qui ne porte pas l’uniforme.
John 0'Keefe fait partie de ceux-là. Ce jeune homme de vingt-six ans travaille dans l’entreprise de presse Legal Times, et coordonne le travail éditorial d’une partie des titres publiés par la société, en particulier le bimensuel Influence. Ce dernier suit l’actualité du lobbying, c’est-à-dire des groupes de pression industriels et des cabinets qui les représentent. Il consacre régulièrement des articles d’enquête aux liens entre l’administration Bush et les groupes de pression de l’industrie du pétrole ou du tabac – du vrai journalisme d’investigation, sans accusations à l’emporte-pièce et ciselé. Donc, a priori, rien qui place John O’Keefe au nombre des représentants zélés du parti républicain, de l’armée ou du complexe militaro-industriel. John 0'Keefe vit dans la ville d’Alexandria, dans l’État de Virginie, à une quinzaine de minutes en voiture d’Arlington, près de laquelle il passe chaque matin et chaque soir pour se rendre à son bureau, situé un peu plus loin, dans le quartier nord-ouest de Washington, sur M Street.
Voici le témoignage écrit et signé qu’il nous a livré : « Ce matin-là, comme d’habitude, je me préparais pour aller travailler tout en écoutant la radio. Peu avant 9 heures, l’animateur à la radio a annoncé qu’un avion venait de s’écraser sur le World Trade Center. À cet instant, comme beaucoup de gens je crois, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un petit appareil [de la catégorie des avions d’affaires privés très répandus aux États- Unis], mais j’ai éteint la radio pour allumer la télé sur l’émission Good Morning America [la grande émission d’information du matin diffusée sur ABC News], où j’ai découvert ce qui se passait.
« Je continuais à m’habiller tout en regardant la télé et là j’ai vu l’avion toucher la seconde tour. Je me souviens avoir eu le souffle coupé par le spectacle de l’explosion. L’autre chose dont je me souviens c’est que le téléphone a sonné à cet instant ; c’était une collègue, qui était au travail et s’inquiétait : “Penses-tu que nous sommes en sécurité ici ?” m’a-t-elle demandé. Je lui ai assuré que nous l’étions, lui expliquant que ça ne concernait que New York. Nous avons parlé un court instant, puis je lui ai dit que je partais pour venir au bureau. Il était 9 h 20.
« J’habite à environ dix-quinze minutes du Pentagone, à Alexandria, et dans mes navettes quotidiennes pour aller travailler je dois passer près de la façade ouest du bâtiment. La circulation était très ralentie sur l’autoroute ce matin-là, peut-être parce que tout le monde écoutait la radio. Pour ma part, j’écoutais la radio d’information continue WTOP. J’ai décidé de quitter l’autoroute et d’emprunter une longue bretelle menant à une route qui me permettait de contourner le Pentagone. Puis, je me souviens que je me suis arrêté à un stop. Je venais juste d’e
ntendre à la radio que le National Airport [le Reagan National Airport, aéroport pour les lignes régulières, situé à proximité du Pentagone] venait de fermer au trafic aérien, sauf pour les vols en cours d’arrivée.
« Là, soudain, arrivant de mon côté gauche – j’ignore si je l’ai d’abord vu ou entendu – un avion de couleur argentée est passé [les appareils des lignes American Airlines se distinguent aisément à la partie de leur carlingue recouverte d’une peinture argentée]. Je suis habitué à voir des avions volé à basse altitude dans cette zone, car nous sommes vraiment à un mile ou deux [1 mile = 1,6 km] du National Airport. Mais là, il semblait voler trop bas et filer dans une mauvaise direction. Je me rappelle que je me suis dit qu’il ne pourrait jamais rejoindre l’aéroport dans ces conditions.
« Jusqu’à ce que je réalise qu’il entrait en collision avec le Pentagone. Il est arrivé en descente, en passant. Au-dessus de l’autoroute, sur ma gauche, et est passé devant ma voiture. L’avion ne volait pas en piqué. Il paraissait sous contrôle et voler comme un appareil sur le point d’atterrir. Ça s’est déroulé très vite et très près de moi, mais j’ai clairement vu le nom et le logo American Airlines sur l’avion. Il y a eu une explosion géante, avec des flammes orange qui sortaient du Pentagone. J’ai pensé que la route devant moi allait être détruite. Puis tout devint noir, il y eut juste une épaisse fumée noire ».
Source : site officiel L’Effroyable mensonge, de Guillaume Dasquié, chapitre 1, partie 2.
Voir aussi :
Sur Conspiracy Watch :
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