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Qui est vraiment Issa El-Ayoubi, le vice-président du Réseau Voltaire ?

Publié par La Rédaction23 mai 2009

La réputation sulfureuse qui entoure le Réseau Voltaire doit beaucoup à la personnalité de Thierry Meyssan. Les élucubrations conspirationnistes de l’auteur de l’Effroyable imposture ont toutefois tendance à éclipser son entourage où l’on trouve un personnage aussi discret qu’énigmatique : Issa El-Ayoubi.

Correspondant du journal libanais prosyrien Ad-Diyar, ce descendant de Saladin (il est l’un des héritiers de la dynastie des Ayyoubides) est aussi le vice-président du Réseau Voltaire – et accessoirement, du grand raout "rouge-brun" intitulé Axis for Peace. En novembre 2004, en pleine affaire Al-Manar, le public français a pu l’apercevoir sur France 3 : Issa El-Ayoubi venait défendre, sur le plateau de l’émission On ne peut pas plaire à tout le monde, le droit de la chaîne de télévision du Hezbollah à émettre en France, en dépit du contenu ouvertement antisémite de ses programmes. La chaîne Al-Manar avait notamment diffusé, l’année précédente, la série Al-Shatat, une version télévisée des Protocoles des Sages de Sion.

Mais Issa El-Ayoubi est aussi et surtout l'un des cadres les plus éminents du Parti social-nationaliste syrien (PSNS), un mouvement dont le négationniste François Duprat disait - pour en faire l'éloge - qu'il « représente la tendance la plus authentiquement fasciste du mouvement nationaliste arabe, et cela depuis sa fondation » (1).

Le PSNS a été fondé en 1932 par un instituteur libanais, Antoun Saadé, qui ne cachait pas ses sympathie pour l'Allemagne hitlérienne. Pro-nazi, le PSNS s'est organisé dès sa naissance sur le modèle des partis fascistes européens. Son hymne, « Salut à toi, Syrie », se chante ainsi sur l’air du Deutschlandlied (« Deutschland, Deutschland über alles », l’hymne officiel du IIIe Reich). Quant à son drapeau, il est directement calqué sur celui du parti nazi. L’emblème central, une tornade rouge à quatre branches appelée zawba'a, suggère d'ailleurs explicitement la croix gammée.

Qui est vraiment Issa El-Ayoubi, le vice-président du Réseau Voltaire ?
Vouant, encore aujourd’hui, un véritable culte de la personnalité à son fondateur, le PSNS dispose d'une milice armée et est allié au Hezbollah. Le propre père d'Hassan Nasrallah, l'actuel secrétaire général du mouvement islamiste chiite, était d'ailleurs membre du PSNS. C'est également l'une de ses combattantes, Sana Mehaïdli (alias Sana Khyadali) qui, le 9 avril 1985, a été la première femme à perpétrer un attentat-kamikaze au Moyen-Orient. Partisan d'un pouvoir autoritaire, le PSNS est à l'origine de deux tentatives de coup d’État au Liban, en 1949 et en 1961. Il prône la création d'une chimérique « Grande Syrie » qui s’étendrait de l’île de Chypre au Koweït et comprendrait la péninsule égyptienne du Sinaï, la Palestine, la Jordanie, le Liban et l'Irak. Il compterait 90 000 membres en Syrie (soit trois fois plus qu’au Liban) et aurait plusieurs sections en Jordanie, en Irak, au Koweït et dans les Territoires palestiniens.

Lors de la guerre israélo-libanaise de 2006, des miliciens du PSNS ont participé aux combats sous le commandement du Hezbollah. Deux semaines après la fin des hostilités, le président du PSNS, Ali Qanso (2), recevait, à Beyrouth, une délégation composée de Thierry Meyssan, Dieudonné, Alain Soral et deux seconds couteaux proches du Front national, Marc Robert et Ahmed Moualek. Les nervis du PSNS se sont illustrés lors des affrontements inter libanais de mai 2008 et, pour la dernière fois, à l’automne 2008, lorsque plusieurs d'entre eux ont violemment agressé le journaliste libanais Omar Harkous, par ailleurs membre du Mouvement de la Gauche démocratique (fondé par l'éditorialiste Samir Kassir). L’incident a été ainsi rapporté par l’AFP (dépêche du 28/11/2008) :

Un journaliste travaillant pour des médias proches de la majorité parlementaire au Liban a été hospitalisé jeudi soir après avoir été agressé par des partisans d'un parti prosyrien (...). Omar Harkous, journaliste au quotidien Al Moustaqbal et à la chaîne Future news, tous deux appartenant à la famille du chef de la majorité antisyrienne Saad Hariri, a affirmé au quotidien francophone L'Orient-Le Jour avoir été battu par des partisans du Parti social national syrien (PSNS). Le journaliste a assuré avoir été agressé par une vingtaine de personnes alors qu'il couvrait un rassemblement du parti dans le quartier Hamra, dans l'ouest de Beyrouth. M. Harkous a indiqué depuis l'hôpital que les partisans du PSNS lui avaient demandé de quitter les lieux quand ils ont vu qu'il était journaliste à la Future news. « Ils se sont mis à crier que j'étais juif, que j'étais leur ennemi et qu'il fallait que je parte », a indiqué le journaliste, avant qu'ils ne commencent à le frapper.

Notes :
(1) citation rapportée par Pierre-Marie Le Diberder (militant du mouvement d’extrême droite Unité radicale) dans la fiche qu’il a rédigé sur le PSNS.
(2) Ali Qanso est Ministre d'Etat dans l'actuel gouvernement d'Union nationale.

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La réputation sulfureuse qui entoure le Réseau Voltaire doit beaucoup à la personnalité de Thierry Meyssan. Les élucubrations conspirationnistes de l’auteur de l’Effroyable imposture ont toutefois tendance à éclipser son entourage où l’on trouve un personnage aussi discret qu’énigmatique : Issa El-Ayoubi.

Correspondant du journal libanais prosyrien Ad-Diyar, ce descendant de Saladin (il est l’un des héritiers de la dynastie des Ayyoubides) est aussi le vice-président du Réseau Voltaire – et accessoirement, du grand raout "rouge-brun" intitulé Axis for Peace. En novembre 2004, en pleine affaire Al-Manar, le public français a pu l’apercevoir sur France 3 : Issa El-Ayoubi venait défendre, sur le plateau de l’émission On ne peut pas plaire à tout le monde, le droit de la chaîne de télévision du Hezbollah à émettre en France, en dépit du contenu ouvertement antisémite de ses programmes. La chaîne Al-Manar avait notamment diffusé, l’année précédente, la série Al-Shatat, une version télévisée des Protocoles des Sages de Sion.

Mais Issa El-Ayoubi est aussi et surtout l'un des cadres les plus éminents du Parti social-nationaliste syrien (PSNS), un mouvement dont le négationniste François Duprat disait - pour en faire l'éloge - qu'il « représente la tendance la plus authentiquement fasciste du mouvement nationaliste arabe, et cela depuis sa fondation » (1).

Le PSNS a été fondé en 1932 par un instituteur libanais, Antoun Saadé, qui ne cachait pas ses sympathie pour l'Allemagne hitlérienne. Pro-nazi, le PSNS s'est organisé dès sa naissance sur le modèle des partis fascistes européens. Son hymne, « Salut à toi, Syrie », se chante ainsi sur l’air du Deutschlandlied (« Deutschland, Deutschland über alles », l’hymne officiel du IIIe Reich). Quant à son drapeau, il est directement calqué sur celui du parti nazi. L’emblème central, une tornade rouge à quatre branches appelée zawba'a, suggère d'ailleurs explicitement la croix gammée.

Qui est vraiment Issa El-Ayoubi, le vice-président du Réseau Voltaire ?
Vouant, encore aujourd’hui, un véritable culte de la personnalité à son fondateur, le PSNS dispose d'une milice armée et est allié au Hezbollah. Le propre père d'Hassan Nasrallah, l'actuel secrétaire général du mouvement islamiste chiite, était d'ailleurs membre du PSNS. C'est également l'une de ses combattantes, Sana Mehaïdli (alias Sana Khyadali) qui, le 9 avril 1985, a été la première femme à perpétrer un attentat-kamikaze au Moyen-Orient. Partisan d'un pouvoir autoritaire, le PSNS est à l'origine de deux tentatives de coup d’État au Liban, en 1949 et en 1961. Il prône la création d'une chimérique « Grande Syrie » qui s’étendrait de l’île de Chypre au Koweït et comprendrait la péninsule égyptienne du Sinaï, la Palestine, la Jordanie, le Liban et l'Irak. Il compterait 90 000 membres en Syrie (soit trois fois plus qu’au Liban) et aurait plusieurs sections en Jordanie, en Irak, au Koweït et dans les Territoires palestiniens.

Lors de la guerre israélo-libanaise de 2006, des miliciens du PSNS ont participé aux combats sous le commandement du Hezbollah. Deux semaines après la fin des hostilités, le président du PSNS, Ali Qanso (2), recevait, à Beyrouth, une délégation composée de Thierry Meyssan, Dieudonné, Alain Soral et deux seconds couteaux proches du Front national, Marc Robert et Ahmed Moualek. Les nervis du PSNS se sont illustrés lors des affrontements inter libanais de mai 2008 et, pour la dernière fois, à l’automne 2008, lorsque plusieurs d'entre eux ont violemment agressé le journaliste libanais Omar Harkous, par ailleurs membre du Mouvement de la Gauche démocratique (fondé par l'éditorialiste Samir Kassir). L’incident a été ainsi rapporté par l’AFP (dépêche du 28/11/2008) :

Un journaliste travaillant pour des médias proches de la majorité parlementaire au Liban a été hospitalisé jeudi soir après avoir été agressé par des partisans d'un parti prosyrien (...). Omar Harkous, journaliste au quotidien Al Moustaqbal et à la chaîne Future news, tous deux appartenant à la famille du chef de la majorité antisyrienne Saad Hariri, a affirmé au quotidien francophone L'Orient-Le Jour avoir été battu par des partisans du Parti social national syrien (PSNS). Le journaliste a assuré avoir été agressé par une vingtaine de personnes alors qu'il couvrait un rassemblement du parti dans le quartier Hamra, dans l'ouest de Beyrouth. M. Harkous a indiqué depuis l'hôpital que les partisans du PSNS lui avaient demandé de quitter les lieux quand ils ont vu qu'il était journaliste à la Future news. « Ils se sont mis à crier que j'étais juif, que j'étais leur ennemi et qu'il fallait que je parte », a indiqué le journaliste, avant qu'ils ne commencent à le frapper.

Notes :
(1) citation rapportée par Pierre-Marie Le Diberder (militant du mouvement d’extrême droite Unité radicale) dans la fiche qu’il a rédigé sur le PSNS.
(2) Ali Qanso est Ministre d'Etat dans l'actuel gouvernement d'Union nationale.

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