Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Alain Soral (source : Twitter, 10 juillet 2020).

Alain Soral (1958 - ), de son vrai nom Alain Bonnet, est l'un des plus influents polémistes antisémites francophones des années 2010.

Président de l'association Égalité & Réconciliation et directeur du site éponyme, Soral, qui se réclame ouvertement du « national-socialisme », a eu une première carrière de trublion médiatique dans les années 1990, intervenant sur des plateaux d'émissions de télévision de divertissement ou de débats. Il est alors surtout connu pour son lien de parenté avec l'actrice Agnès Soral, sa sœur cadette. Comme celle-ci le rapporte dans son livre paru en 2015, Frangin, il lui aurait affirmé : « Quand tu seras morte, on t'oubliera. Moi, je serai dans le dictionnaire ».

Décrit par les auteurs du livre Le Système Soral (Calmann-Lévy, 2015) comme un « Limonov français », il fut tour à tour spécialiste des mouvements de mode, pigiste pour des magazines féminins, adhérent du Parti communiste, coach en séduction, réalisateur d'un film sur la drague, auteur de pamphlets atrabilaires (Jusqu’où va-t-on descendre ? ; Socrate à Saint-Tropez...) et d'essais sur le désir ou la féminisation de la société, membre du comité central du Front national (FN), youtubeur complotiste, candidat « antisioniste » aux élections européennes de 2009, publiciste négationniste ou encore scénariste de bande-dessinée. Il a été condamné à de très nombreuses reprises pour provocation à la haine raciale.

En 1993, Alain Soral participe à la rédaction du texte « Vers un front national » publié dans les colonnes de L'Idiot international, le journal de Jean-Edern Hallier. Le texte, qui appelle à « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel », prône « une politique autoritaire de redressement du pays » et dénonce « la balkanisation du monde […] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » (sic).

Il affirme avoir voté pour Jean-Marie Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2002 par « stratégie révolutionnaire et de résistance ».

Dans Socrate à Saint-Tropez (2003), il écrit ne pas pouvoir évoquer librement tous les événements de la Seconde Guerre mondiale au risque d'être poursuivi en justice.

En 2004, il soutient la liste « Euro-Palestine » aux élections européennes à laquelle participe comme candidat son futur comparse Dieudonné M’Bala M’Bala en compagnie de la militante antisioniste Olivia Zémor et du chirurgien Christophe Oberlin. Cette même année, il tient des propos à caractère antisémite dans l'émission « Complément d’enquête » diffusée sur France 2.

Il se rend en 2006 en Syrie et au Liban aux côtés notamment de Dieudonné, de l'ancien leader du GUD Frédéric Chatillon et de l'auteur conspirationniste Thierry Meyssan. Il y rencontre des membres des gouvernements syrien et libanais ainsi que des membres de l'organisation islamiste chiite Hezbollah.

Ayant adhéré au FN, Alain Soral est l'un des principaux rédacteurs du discours prononcé à Valmy le 20 septembre 2006 par Jean-Marie Le Pen, alors candidat à l'élection présidentielle de 2007.

C'est avec des proches de Frédéric Chatillon, les anciens « gudards » Jildaz Mahé O'Chinal et Philippe Péninque, qu'il crée en 2007 Égalité & Réconciliation (E&R).

Ne parvenant pas à être investi tête de liste du Front national en Ile-de-France aux élections européennes de 2009, il se présente avec Dieudonné et Yahia Gouasmi sur la « Liste antisioniste ». Y figurent notamment Maria PoumierGinette Skandrani (cofondatrice des Verts, exclue de ce parti pour ses collaborations au site Internet négationniste Aaargh), Pierre PanetAhmed Moualek ou encore Christian Cotten. Il reconnaîtra plus tard, lors d'une conférence à Nice en mars 2016, que la « Liste antisioniste » n'a pu se faire que grâce à « l'argent des Iraniens ».

De 2008 à 2011, Soral livre des chroniques dans le bimensuel d'extrême droite Flash. Auteur de Comprendre l'Empire (éd. Blanches, 2011), il y développe en 237 pages sa vision d'un monde dirigé secrètement depuis deux siècles par une oligarchie de banquiers, pour l'essentiel d'origine juive.

Il préface également en 2011 le livre collectif Le 11-septembre n'a pas eu lieu (Le Retour aux sources) où il écrit :

« Le livre de Meyssan [sur les attentats du 11 septembre 2001 ndlr] offre un magnifique exemple de ce que pourrait devenir […] le révisionnisme historique sans l’inique loi Gayssot ! Les collabos à l’Empire ne s’y trompent pas d’ailleurs, eux qui vont jusqu’à clamer, devant la déferlante de doutes quant à la version officielle, qu’oser la contester c’est comme remettre en cause l’existence des chambres à gaz. Ce qui est parfaitement exact ! »

Commentant l'assassinat d'un professeur et de trois enfants dans l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse par Mohamed Merah le 19 mars 2012, Soral affirme qu'il s'agit « d’une opération conjointe franco-israélienne, dans le but de diaboliser les musulmans. C’est la version française, petit budget, des attentats du 11 septembre ! »

En janvier puis en juin 2012, il publie par ailleurs deux vidéos à caractère négationniste. Parallèlement, il interprète le rôle d'un producteur dans le film « L'Antisémite », de Dieudonné.

Le 26 janvier 2014, Soral prend part avec ses partisans à la manifestation « Jour de colère » qui sera décrite par l'historien Pierre Birnbaum comme un « nouveau moment antisémite » au cours duquel sont scandés des slogans tels que « Juif ! Juif ! Juif ! La France n’est pas à toi ! » ou encore « Juifs ! Licra ! On n’en veut pas ! »

Le 14 juin 2014, Soral déclare dans une vidéo :

« Et puis on a vu aussi le petit Elkabbach – là, c'est mon analyse un peu plus racialo-communautaire , qui est finalement le petit sémite séfarade, se soumettre finalement comme une femme à quelqu'un [Vladimir Poutine ndlr] qui représente encore, je dirais, la virilité... "aryenne" d'une certaine manière, même si elle est "slave", voyez ?! Et ça, c'est la juste hiérarchie traditionnelle, voyez. Quand Poutine ouvre sa gueule, un Elkabach la ferme ! Et c'est comme ça que se conçoit un monde qui fonctionne bien. Parce qu'il y en a un qui incarne l'autorité légitime et la virilité, et l'autre qui incarne la place qu'il aurait dû garder depuis toujours, c'est-à-dire une place d'intermédiaire et de courtisan et au mieux de diplomate. Comme du temps où la France était la France, hein, pour ceux qui comprennent bien de quoi je veux parler. »

Fin 2014, Soral annonce la création avec Dieudonné d'un parti politique, Réconciliation nationale, qui n'aura jamais d'existence concrète.

En mai 2015, il poste sur sa page Facebook un lien vers son site reproduisant l'extrait d’un article de presse annonçant la remise de l’ordre allemand du mérite aux chasseurs de criminels nazis Serge et Beate Klarsfeld, accompagné du commentaire suivant : « Voilà ce qui arrive quand on ne finit pas le boulot ! »

Source : Facebook.

Le 10 juin 2016, Alain Soral prononce une conférence à Moscou dans le cadre du forum « Nouvelle ère du journalisme : l’adieu au mainstream » organisée par Rossia Segodnia, la principale agence russe pro-pouvoir. Il y remercie Vladimir Poutine « d’avoir financé [sa] visite car [il a] été invité et même très bien invité ». Au cours de son allocution, il prétend que Mai 1968 est la « première révolution de couleur de l’ère moderne » fomentée par « l’impérialisme américain » et ses relais « judéo-franc-maçonniques ».

Fin 2017, Alain Soral visite la Corée du Nord en compagnie de son vidéaste Vincent Lapierre et de Dieudonné. Il y explique que Kim Jong-un « appartient à une dynastie qui sont, je dirais, les super de Gaulle du pays ». Et de poursuivre :

« C'est réellement un socialisme national d'émancipation qui, en plus, n'est pas expansionniste, qui est purement défensif et il faut comprendre... il y a une grande comment dirais-je "harmonie" entre guillemets entre le régime, ses leaders et son peuple. C'est pour ça que c'est pas facile de les déstabiliser. [...] Effectivement, on se dit que non seulement la Corée du Nord n'est pas un problème mais que ça peut être un modèle même pour la France : pays non-aligné, pays de patriotes mais de patriotes "de gauche" je dirais… et surtout un authentique pays socialiste. Mais pas un socialisme mensonger comme a pu être à un moment donné l'URSS, on va dire à partir de la fin des années soixante, mais un socialisme réel et même un socialisme de loisirs aujourd'hui. »

Le 14 mars 2018, Alain Soral comparait devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris pour provocations et injures publiques à la haine raciale après la diffusion sur E&R de dessins à caractère antisémite. À la suite du procès, Alain Soral publie sur son site un texte où l’on peut notamment lire, en conclusion, qu’« entre le peuple juif et le reste de l’humanité, le combat ne peut être que "génocidaire et total" ».

Dans une vidéo commentant l'inhumation de Simone Veil et de son époux Antoine au Panthéon, le 1er juillet 2018, Soral qualifie le monument de « véritable déchetterie casher », propos pour lesquels il sera condamné l'année suivante à un an de prison ferme.

Le 25 octobre 2018, la chaîne YouTube d’E&R met en ligne une vidéo de 19 minutes réagissant au décès du négationniste Robert Faurisson quatre jours plus tôt. Etendu sur un canapé orange, Soral témoigne sa gratitude envers celui qu’il décrit comme un « maître de la rectitude morale » qui mériterait d’avoir des rues, des boulevards et des écoles à son nom.

Dans un clip de rap intitulé « Gilets jaunes » et diffusé par la chaîne YouTube d’E&R, une pancarte contenant le nom de Rothschild est jetée au feu. Des photos de Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali ou encore Patrick Drahi sont aussi envoyées au bûcher. On y appelle en outre à « virer » Rothschild, Attali et BHL, en les qualifiant de « parasites ».

Le 11 septembre 2019, il poste sur le réseau social russe VKontakte (VK) le commentaire suivant : « De Silverstein au Mossad, tout est juif dans le 11 septembre. Il suffit de voir l’hystérie d’Elisabeth Lévy sur un sujet qui soi-disant ne concerne pas sa communauté. »

Dans une vidéo postée sur YouTube le 25 mars 2020 et intitulée « Réflexions sur le couillonavirus », Soral déclare : « Je vais quand même citer les gens qui ont aujourd’hui en charge la médecine d’État : nous avons donc Lévy, Buzyn, Hirsch, Guedj, Deray, Jacob, Salomon… Enfin, je veux dire… C’est la Liste de Schindler, hein ! »

En juillet 2020, ses chaînes YouTube ont été supprimées, une semaine après celles de Dieudonné. Dans la foulée, Soral est également banni de VK, puis, fin novembre 2020, de Twitter, où il était suivi par plus de 67 000 abonnés, toujours pour enfreintes répétées aux règles d'utilisation de la plateforme. Il avait déjà été banni de Facebook en décembre 2017. Après la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, Alain Soral récupère finalement son compte sur la plateforme (rebaptisée X entre-temps) le 13 octobre 2023. Le jour même, il relaie sur X un contenu d'Égalité & Réconciliation avec en commentaire « C'est parti mon qui-QUI ?! #17 – Comprendre le conflit israélo-palestinien », référence très claire à une pancarte brandie dans une manifestation et devenue slogan antisémite, dans laquelle le pronom « Qui ? » désigne les Juifs. À la mi-décembre 2023, son compte X regroupait un peu moins de 19 000 abonnés.

Depuis le mois d'octobre 2019, Alain Soral vit à Lausanne, en Suisse, où il s'est réfugié, selon ses propres aveux, afin d'échapper à une peine de prison ferme en France.

 

IL A DIT :

« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire : "y'a peut-être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n’est pas systématiquement la faute de l’autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds". Parce qu’en gros, c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2 500 ans que, chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c’est bizarre ! C’est que tout le monde a toujours tort, sauf eux ? Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C’est-à-dire, je pense, c’est qu’il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme-sionisme qui confine à la maladie mentale. »

Source : Alain Soral (« Complément d’enquête », France 2,

« La nouvelle religion mondiale, c'est la Shoah. [...] La croix, c'est la chambre à gaz. Il faut effectivement que tous aillent visiter la chambre à gaz. [...] Pour que les six millions soient un chiffre possible, quatre millions et demi d’êtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois hein [...] ce qui est le plus grand prodige de l’histoire de l’humanité, si vous réfléchissez aux conditions matérielles que ça implique, je me dis qu’heureusement que les footballeurs n’y sont pas allés parce que quand on voit comme cet espace doit être saturé de… de… de je sais pas quoi, de reste de gaz, ça aurait été peut-être même dangereux pour leur santé. »

Source : Alain Soral, YouTube/ERTV, juin 2012.

 

Voir aussi :

Financement de la haine : ce très opaque montage suisse embarrasse-t-il Alain Soral ?

Soral sur l'affaire Lelandais : un exemple contemporain d’antisémitisme eschatologique

Les documents qui rhabillent Soral pour l'hiver

 

(Dernière mise à jour le 19/07/2024)

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Alain Soral (source : Twitter, 10 juillet 2020).

Alain Soral (1958 - ), de son vrai nom Alain Bonnet, est l'un des plus influents polémistes antisémites francophones des années 2010.

Président de l'association Égalité & Réconciliation et directeur du site éponyme, Soral, qui se réclame ouvertement du « national-socialisme », a eu une première carrière de trublion médiatique dans les années 1990, intervenant sur des plateaux d'émissions de télévision de divertissement ou de débats. Il est alors surtout connu pour son lien de parenté avec l'actrice Agnès Soral, sa sœur cadette. Comme celle-ci le rapporte dans son livre paru en 2015, Frangin, il lui aurait affirmé : « Quand tu seras morte, on t'oubliera. Moi, je serai dans le dictionnaire ».

Décrit par les auteurs du livre Le Système Soral (Calmann-Lévy, 2015) comme un « Limonov français », il fut tour à tour spécialiste des mouvements de mode, pigiste pour des magazines féminins, adhérent du Parti communiste, coach en séduction, réalisateur d'un film sur la drague, auteur de pamphlets atrabilaires (Jusqu’où va-t-on descendre ? ; Socrate à Saint-Tropez...) et d'essais sur le désir ou la féminisation de la société, membre du comité central du Front national (FN), youtubeur complotiste, candidat « antisioniste » aux élections européennes de 2009, publiciste négationniste ou encore scénariste de bande-dessinée. Il a été condamné à de très nombreuses reprises pour provocation à la haine raciale.

En 1993, Alain Soral participe à la rédaction du texte « Vers un front national » publié dans les colonnes de L'Idiot international, le journal de Jean-Edern Hallier. Le texte, qui appelle à « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel », prône « une politique autoritaire de redressement du pays » et dénonce « la balkanisation du monde […] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » (sic).

Il affirme avoir voté pour Jean-Marie Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2002 par « stratégie révolutionnaire et de résistance ».

Dans Socrate à Saint-Tropez (2003), il écrit ne pas pouvoir évoquer librement tous les événements de la Seconde Guerre mondiale au risque d'être poursuivi en justice.

En 2004, il soutient la liste « Euro-Palestine » aux élections européennes à laquelle participe comme candidat son futur comparse Dieudonné M’Bala M’Bala en compagnie de la militante antisioniste Olivia Zémor et du chirurgien Christophe Oberlin. Cette même année, il tient des propos à caractère antisémite dans l'émission « Complément d’enquête » diffusée sur France 2.

Il se rend en 2006 en Syrie et au Liban aux côtés notamment de Dieudonné, de l'ancien leader du GUD Frédéric Chatillon et de l'auteur conspirationniste Thierry Meyssan. Il y rencontre des membres des gouvernements syrien et libanais ainsi que des membres de l'organisation islamiste chiite Hezbollah.

Ayant adhéré au FN, Alain Soral est l'un des principaux rédacteurs du discours prononcé à Valmy le 20 septembre 2006 par Jean-Marie Le Pen, alors candidat à l'élection présidentielle de 2007.

C'est avec des proches de Frédéric Chatillon, les anciens « gudards » Jildaz Mahé O'Chinal et Philippe Péninque, qu'il crée en 2007 Égalité & Réconciliation (E&R).

Ne parvenant pas à être investi tête de liste du Front national en Ile-de-France aux élections européennes de 2009, il se présente avec Dieudonné et Yahia Gouasmi sur la « Liste antisioniste ». Y figurent notamment Maria PoumierGinette Skandrani (cofondatrice des Verts, exclue de ce parti pour ses collaborations au site Internet négationniste Aaargh), Pierre PanetAhmed Moualek ou encore Christian Cotten. Il reconnaîtra plus tard, lors d'une conférence à Nice en mars 2016, que la « Liste antisioniste » n'a pu se faire que grâce à « l'argent des Iraniens ».

De 2008 à 2011, Soral livre des chroniques dans le bimensuel d'extrême droite Flash. Auteur de Comprendre l'Empire (éd. Blanches, 2011), il y développe en 237 pages sa vision d'un monde dirigé secrètement depuis deux siècles par une oligarchie de banquiers, pour l'essentiel d'origine juive.

Il préface également en 2011 le livre collectif Le 11-septembre n'a pas eu lieu (Le Retour aux sources) où il écrit :

« Le livre de Meyssan [sur les attentats du 11 septembre 2001 ndlr] offre un magnifique exemple de ce que pourrait devenir […] le révisionnisme historique sans l’inique loi Gayssot ! Les collabos à l’Empire ne s’y trompent pas d’ailleurs, eux qui vont jusqu’à clamer, devant la déferlante de doutes quant à la version officielle, qu’oser la contester c’est comme remettre en cause l’existence des chambres à gaz. Ce qui est parfaitement exact ! »

Commentant l'assassinat d'un professeur et de trois enfants dans l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse par Mohamed Merah le 19 mars 2012, Soral affirme qu'il s'agit « d’une opération conjointe franco-israélienne, dans le but de diaboliser les musulmans. C’est la version française, petit budget, des attentats du 11 septembre ! »

En janvier puis en juin 2012, il publie par ailleurs deux vidéos à caractère négationniste. Parallèlement, il interprète le rôle d'un producteur dans le film « L'Antisémite », de Dieudonné.

Le 26 janvier 2014, Soral prend part avec ses partisans à la manifestation « Jour de colère » qui sera décrite par l'historien Pierre Birnbaum comme un « nouveau moment antisémite » au cours duquel sont scandés des slogans tels que « Juif ! Juif ! Juif ! La France n’est pas à toi ! » ou encore « Juifs ! Licra ! On n’en veut pas ! »

Le 14 juin 2014, Soral déclare dans une vidéo :

« Et puis on a vu aussi le petit Elkabbach – là, c'est mon analyse un peu plus racialo-communautaire , qui est finalement le petit sémite séfarade, se soumettre finalement comme une femme à quelqu'un [Vladimir Poutine ndlr] qui représente encore, je dirais, la virilité... "aryenne" d'une certaine manière, même si elle est "slave", voyez ?! Et ça, c'est la juste hiérarchie traditionnelle, voyez. Quand Poutine ouvre sa gueule, un Elkabach la ferme ! Et c'est comme ça que se conçoit un monde qui fonctionne bien. Parce qu'il y en a un qui incarne l'autorité légitime et la virilité, et l'autre qui incarne la place qu'il aurait dû garder depuis toujours, c'est-à-dire une place d'intermédiaire et de courtisan et au mieux de diplomate. Comme du temps où la France était la France, hein, pour ceux qui comprennent bien de quoi je veux parler. »

Fin 2014, Soral annonce la création avec Dieudonné d'un parti politique, Réconciliation nationale, qui n'aura jamais d'existence concrète.

En mai 2015, il poste sur sa page Facebook un lien vers son site reproduisant l'extrait d’un article de presse annonçant la remise de l’ordre allemand du mérite aux chasseurs de criminels nazis Serge et Beate Klarsfeld, accompagné du commentaire suivant : « Voilà ce qui arrive quand on ne finit pas le boulot ! »

Source : Facebook.

Le 10 juin 2016, Alain Soral prononce une conférence à Moscou dans le cadre du forum « Nouvelle ère du journalisme : l’adieu au mainstream » organisée par Rossia Segodnia, la principale agence russe pro-pouvoir. Il y remercie Vladimir Poutine « d’avoir financé [sa] visite car [il a] été invité et même très bien invité ». Au cours de son allocution, il prétend que Mai 1968 est la « première révolution de couleur de l’ère moderne » fomentée par « l’impérialisme américain » et ses relais « judéo-franc-maçonniques ».

Fin 2017, Alain Soral visite la Corée du Nord en compagnie de son vidéaste Vincent Lapierre et de Dieudonné. Il y explique que Kim Jong-un « appartient à une dynastie qui sont, je dirais, les super de Gaulle du pays ». Et de poursuivre :

« C'est réellement un socialisme national d'émancipation qui, en plus, n'est pas expansionniste, qui est purement défensif et il faut comprendre... il y a une grande comment dirais-je "harmonie" entre guillemets entre le régime, ses leaders et son peuple. C'est pour ça que c'est pas facile de les déstabiliser. [...] Effectivement, on se dit que non seulement la Corée du Nord n'est pas un problème mais que ça peut être un modèle même pour la France : pays non-aligné, pays de patriotes mais de patriotes "de gauche" je dirais… et surtout un authentique pays socialiste. Mais pas un socialisme mensonger comme a pu être à un moment donné l'URSS, on va dire à partir de la fin des années soixante, mais un socialisme réel et même un socialisme de loisirs aujourd'hui. »

Le 14 mars 2018, Alain Soral comparait devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris pour provocations et injures publiques à la haine raciale après la diffusion sur E&R de dessins à caractère antisémite. À la suite du procès, Alain Soral publie sur son site un texte où l’on peut notamment lire, en conclusion, qu’« entre le peuple juif et le reste de l’humanité, le combat ne peut être que "génocidaire et total" ».

Dans une vidéo commentant l'inhumation de Simone Veil et de son époux Antoine au Panthéon, le 1er juillet 2018, Soral qualifie le monument de « véritable déchetterie casher », propos pour lesquels il sera condamné l'année suivante à un an de prison ferme.

Le 25 octobre 2018, la chaîne YouTube d’E&R met en ligne une vidéo de 19 minutes réagissant au décès du négationniste Robert Faurisson quatre jours plus tôt. Etendu sur un canapé orange, Soral témoigne sa gratitude envers celui qu’il décrit comme un « maître de la rectitude morale » qui mériterait d’avoir des rues, des boulevards et des écoles à son nom.

Dans un clip de rap intitulé « Gilets jaunes » et diffusé par la chaîne YouTube d’E&R, une pancarte contenant le nom de Rothschild est jetée au feu. Des photos de Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali ou encore Patrick Drahi sont aussi envoyées au bûcher. On y appelle en outre à « virer » Rothschild, Attali et BHL, en les qualifiant de « parasites ».

Le 11 septembre 2019, il poste sur le réseau social russe VKontakte (VK) le commentaire suivant : « De Silverstein au Mossad, tout est juif dans le 11 septembre. Il suffit de voir l’hystérie d’Elisabeth Lévy sur un sujet qui soi-disant ne concerne pas sa communauté. »

Dans une vidéo postée sur YouTube le 25 mars 2020 et intitulée « Réflexions sur le couillonavirus », Soral déclare : « Je vais quand même citer les gens qui ont aujourd’hui en charge la médecine d’État : nous avons donc Lévy, Buzyn, Hirsch, Guedj, Deray, Jacob, Salomon… Enfin, je veux dire… C’est la Liste de Schindler, hein ! »

En juillet 2020, ses chaînes YouTube ont été supprimées, une semaine après celles de Dieudonné. Dans la foulée, Soral est également banni de VK, puis, fin novembre 2020, de Twitter, où il était suivi par plus de 67 000 abonnés, toujours pour enfreintes répétées aux règles d'utilisation de la plateforme. Il avait déjà été banni de Facebook en décembre 2017. Après la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, Alain Soral récupère finalement son compte sur la plateforme (rebaptisée X entre-temps) le 13 octobre 2023. Le jour même, il relaie sur X un contenu d'Égalité & Réconciliation avec en commentaire « C'est parti mon qui-QUI ?! #17 – Comprendre le conflit israélo-palestinien », référence très claire à une pancarte brandie dans une manifestation et devenue slogan antisémite, dans laquelle le pronom « Qui ? » désigne les Juifs. À la mi-décembre 2023, son compte X regroupait un peu moins de 19 000 abonnés.

Depuis le mois d'octobre 2019, Alain Soral vit à Lausanne, en Suisse, où il s'est réfugié, selon ses propres aveux, afin d'échapper à une peine de prison ferme en France.

 

IL A DIT :

« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire : "y'a peut-être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n’est pas systématiquement la faute de l’autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds". Parce qu’en gros, c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2 500 ans que, chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c’est bizarre ! C’est que tout le monde a toujours tort, sauf eux ? Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C’est-à-dire, je pense, c’est qu’il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme-sionisme qui confine à la maladie mentale. »

Source : Alain Soral (« Complément d’enquête », France 2,

« La nouvelle religion mondiale, c'est la Shoah. [...] La croix, c'est la chambre à gaz. Il faut effectivement que tous aillent visiter la chambre à gaz. [...] Pour que les six millions soient un chiffre possible, quatre millions et demi d’êtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois hein [...] ce qui est le plus grand prodige de l’histoire de l’humanité, si vous réfléchissez aux conditions matérielles que ça implique, je me dis qu’heureusement que les footballeurs n’y sont pas allés parce que quand on voit comme cet espace doit être saturé de… de… de je sais pas quoi, de reste de gaz, ça aurait été peut-être même dangereux pour leur santé. »

Source : Alain Soral, YouTube/ERTV, juin 2012.

 

Voir aussi :

Financement de la haine : ce très opaque montage suisse embarrasse-t-il Alain Soral ?

Soral sur l'affaire Lelandais : un exemple contemporain d’antisémitisme eschatologique

Les documents qui rhabillent Soral pour l'hiver

 

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