Un rapport publié par le CeMAS, un think tank allemand spécialisé sur l'extrémisme politique et le conspirationnisme, revient sur l'émergence des Reichsbürger en Allemagne.
Il y a un peu plus d'un an, la police allemande arrêtait 25 personnes évoluant au sein de la mouvance des Reichsbürger, les « citoyens du Reich ». Elles projetaient d'attaquer plusieurs institutions de la République fédérale et notamment le Parlement. A l'époque, les profils pour le moins atypiques des apprentis putschistes avaient surpris la presse du monde entier.
Le Centre de surveillance, d'analyse et de stratégie (CeMAS), une organisation allemande à but non lucratif qui se consacre à l'étude du complotisme et des mouvances d'extrême droite, vient de sortir un rapport édifiant, d'une soixantaine de pages, sur l'origine et la montée en puissance du « souverainisme idéologique conspirationniste ». Le terme de « souverainisme » renvoie ici spécifiquement à la mouvance conspirationniste dite des « Citoyens souverains », qui comptent dans leurs rangs des monarchistes et des antivax aussi bien que des nostalgiques du nazisme. Le CeMAS montre que ces groupes ont su exploiter la crise sanitaire pour propager leur idéologie, notamment en alignant leurs agendas avec ceux d'autres mouvements conspirationnistes comme QAnon.
En Allemagne, les « citoyens du Reich » contestent la légitimité de la République fédérale mais aussi son existence légale. Selon eux, l'Allemagne est toujours gouvernée par le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF), le quartier général des forces alliées, dissous en 1945, deux mois après la capitulation du Troisième Reich.
« De cette négation de la République allemande résulte le fait que d’après les citoyens du Reich, […] le parlement, le système juridique et les forces de l’ordre sont des pantins, relevait en 2020 le journaliste Maxime Macé. L'antisémitisme et le négationnisme font souvent parti de leur corpus idéologique comme l'adhésion à tout un tas de théorie du complot. » Parmi eux, souligne La Libre Belgique, figure ainsi l'ancien avocat Horst Mahler.
« Pour des raisons historiques, le souverainisme idéologique conspirationniste en Allemagne est étroitement lié au néonazisme et à l'extrême droite » approfondit le CeMAS, rappelant notamment que, depuis la victoire des Alliés en 1945, « les nationaux-socialistes tentent de restaurer la capacité juridique du Reich allemand. […] Comme les néonazis et les extrémistes de droite qui les ont suivis, ils ont insinué que la République fédérale était un instrument de domination des Allemands sous le contrôle de puissances étrangères. »
Au milieu des années 1980, cette mouvance, déjà hétérogène, connaît une nouvelle dynamique sous l'impulsion de Wolfgang Gerhard Günter Ebel (1939-2014). En 1985, ce cheminot fonde le Gouvernement provisoire de l'Empire – le « Kommissarische Reichsregierung » (KRR) –, une entité fictive revendiquant, entre autres, le retour aux frontières de 1937. Un irrédentisme que partage une partie de l'extrême droite allemande, qui continue de lorgner sur le territoire polonais.
Ebel se considérait lui-même à la fois comme « chancelier et président du Second Empire allemand (la République de Weimar), précise le Berliner Zeitung dans un article publié en mai 2023. En tant que premier Reichsbürger de l'Allemagne d'après-guerre, [il] a été l'inspirateur d'un mouvement d'extrême droite qui est devenu depuis une menace pour l'ordre démocratique. »
Une trajectoire qui n'est pas sans rappeler celle de Peter Fitzek, éminente figure des « Reichsbürger ». En 2012, cet ancien professeur de karaté s'auto-proclame « roi d’Allemagne » et fonde, dans la banlieue de la ville de Wittenberg, un pseudo « Royaume d'Allemagne » dans lequel plus de 5 000 citoyens du Reich « vivent en marge de la société », selon l'AFP.
Début 2020, Angela Merkel et son gouvernement prennent les premières mesures destinées à lutter contre la propagation du Covid-19. En Allemagne, comme dans le reste de l'Europe, la crise sanitaire suscite une vague complotiste sans précédent. Pour la mouvance des citoyens souverains, c'est une « une occasion unique de diffuser son idéologie », souligne le rapport du CeMAS, qui pointe du doigt le rôle joué par le mouvement Querdenken à partir du printemps 2020.
Créé à Stuttgart par Michael Ballweg, un entrepreneur en informatique, Querdenken – « penser différemment » en français – est une organisation officiellement « non partisane ». Elle est à l'initiative de nombreuses manifestations contre les mesures sanitaires anti-Covid. Elle agrège des profils hétéroclites, parmi lesquels des covido-sceptiques, des antivax, des anti-masques mais aussi des membres liés à des groupes d'extrême droite. Selon le CeMAS, cette « organisation a eu très tôt des liens personnels avec des "Reichsbürger" et des idéologues conspirationnistes diffusant des revendications souverainistes », notamment Peter Fitzek, le fameux « roi d'Allemagne ».
Le rapport du CeMAS met également l'accent sur l'émergence de Telegram, une plateforme qui a permis aux Reichsbürger « d'atteindre un nouveau public ». Ces derniers se sont également emparés des thématiques propre à l'idéologie conspirationniste QAnon, alors en pleine émergence en Allemagne, ce qui leur a permis d'élargir leur audience. Certaines sources estiment que le nombre de « citoyens du Reich » avoisine aujourd'hui les 23 000 adeptes outre-Rhin. Un chiffre en constante augmentation.
Pour les autorités allemandes, la crainte d'un passage à l'acte violent est plus que jamais d'actualité. Dès 2016, un individu appartenant à la mouvance des « citoyens du Reich » a abattu un policier et blessé d'autres personnes à Georgensgmünd, en Bavière. Trente armes ont été retrouvées chez lui. Si le CeMAS souligne qu'il « n'y a pas eu d'attaques terroristes réussies de la part des milieux souverainistes depuis l'apparition de la pandémie en Allemagne », le rapport précise également que deux tentatives de ce type ont été empêchées en avril et décembre 2022. L'objectif des Vereinte Patrioten (Patriotes Unis), l'un des deux groupuscules mis en cause, « était de créer une ou plusieurs pannes d'électricité en s'attaquant à des infrastructures critiques, puis d'enlever le ministre fédéral de la santé, Karl Lauterbach » afin de « précipiter une guerre civile » puis de « proclamer publiquement la démission du gouvernement fédéral et rétablir la validité de la Constitution de 1871 ». En janvier 2023, un groupe de cinq personnes adeptes des thèses des Reichsbürger a été arrêté dans le cadre de cette affaire.
Parallèlement, les membres du groupe Patriotische Union (Union patriotique), formé autour du prince de Reuss Heinrich XIII, sont accusés d'avoir fomenté « un coup d'État militaire, à la suite duquel un gouvernement militaire de transition devait être formé ». Il leur est également reproché d'avoir voulu « pénétrer par la force dans le parlement fédéral allemand, le Bundestag, avec un petit nombre d'hommes armés », notamment grâce à la complicité de Birgit Malsack-Winkemann, juge et ancienne députée AfD au Bundestag, également membre du groupe.
Ils se nomment les "citoyens du Reich", ils sont considérés comme une organisation terroriste et il a fallu 3000 policiers pour déjouer leur tentative de coup d'État en Allemagne. Voici l'histoire du mouvement d'extrême droite des Reichsbürger. pic.twitter.com/J5vIZ8LV8r
— Brut FR (@brutofficiel) December 8, 2022
Le 7 décembre 2022, la police allemande a arrêté les principaux instigateurs et a mis la main sur un arsenal d'une grande ampleur : « des pistolets et des fusils, plus de 149 000 munitions − dont certaines proviendraient des forces armées allemandes −, une liste d'ennemis et des téléphones satellites, ainsi que de l'or d'une valeur de six millions d'euros et 420 000 euros en espèces ». Cinq mois plus tard, trois nouveaux suspects ont été arrêtés en Allemagne dans le cadre de cette enquête rapporte 20 Minutes. « Les accusés sont fortement soupçonnés d’appartenance à une organisation terroriste », indique le parquet fédéral dans un communiqué à propos de ces nouvelles arrestations.
Cette mouvance, que le rapport du CeMAS définit comme relevant du « souverainisme idéologique conspirationniste », n'est pas cantonnée à l'Allemagne. Aux États-Unis, les « sovereign citizens » refusent toute légitimité à l'État fédéral. Leur doctrine se base sur une théorie du complot selon laquelle le système juridique et politique mis en place par les Pères fondateurs aurait été secrètement remplacé par un nouveau système de gouvernement basé sur le droit maritime et le commerce international. Au Canada ou en Australie, le mouvement Freeman on the land partage de nombreux points communs avec les Reichsbürger et les Sovereign citizens.
En France, le mouvement des « Êtres souverains », des adeptes de la théorie du complot de la « fraude du nom légal », a émergé durant la crise sanitaire. Certains de ceux qui s'y reconnaissent sont liés à l'enlèvement de la petite Mia en avril 2021. D'autres, à l'instar d'Éric Fiorile, le fondateur du Conseil National de Transition (CNT), fantasment une prise de contrôle des institutions avec le soutien de l'armée. Fiorile assure que la France n'a plus de constitution depuis décembre 2016 et que « la République n'est plus légitime depuis 2009 ». En 2020, il a été interpellé par la police dans le cadre de l'enquête sur les Barjols, un groupe identitaire qui, en 2018, projetait un attentat contre le président de la République.
Voir aussi :
Il y a un peu plus d'un an, la police allemande arrêtait 25 personnes évoluant au sein de la mouvance des Reichsbürger, les « citoyens du Reich ». Elles projetaient d'attaquer plusieurs institutions de la République fédérale et notamment le Parlement. A l'époque, les profils pour le moins atypiques des apprentis putschistes avaient surpris la presse du monde entier.
Le Centre de surveillance, d'analyse et de stratégie (CeMAS), une organisation allemande à but non lucratif qui se consacre à l'étude du complotisme et des mouvances d'extrême droite, vient de sortir un rapport édifiant, d'une soixantaine de pages, sur l'origine et la montée en puissance du « souverainisme idéologique conspirationniste ». Le terme de « souverainisme » renvoie ici spécifiquement à la mouvance conspirationniste dite des « Citoyens souverains », qui comptent dans leurs rangs des monarchistes et des antivax aussi bien que des nostalgiques du nazisme. Le CeMAS montre que ces groupes ont su exploiter la crise sanitaire pour propager leur idéologie, notamment en alignant leurs agendas avec ceux d'autres mouvements conspirationnistes comme QAnon.
En Allemagne, les « citoyens du Reich » contestent la légitimité de la République fédérale mais aussi son existence légale. Selon eux, l'Allemagne est toujours gouvernée par le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF), le quartier général des forces alliées, dissous en 1945, deux mois après la capitulation du Troisième Reich.
« De cette négation de la République allemande résulte le fait que d’après les citoyens du Reich, […] le parlement, le système juridique et les forces de l’ordre sont des pantins, relevait en 2020 le journaliste Maxime Macé. L'antisémitisme et le négationnisme font souvent parti de leur corpus idéologique comme l'adhésion à tout un tas de théorie du complot. » Parmi eux, souligne La Libre Belgique, figure ainsi l'ancien avocat Horst Mahler.
« Pour des raisons historiques, le souverainisme idéologique conspirationniste en Allemagne est étroitement lié au néonazisme et à l'extrême droite » approfondit le CeMAS, rappelant notamment que, depuis la victoire des Alliés en 1945, « les nationaux-socialistes tentent de restaurer la capacité juridique du Reich allemand. […] Comme les néonazis et les extrémistes de droite qui les ont suivis, ils ont insinué que la République fédérale était un instrument de domination des Allemands sous le contrôle de puissances étrangères. »
Au milieu des années 1980, cette mouvance, déjà hétérogène, connaît une nouvelle dynamique sous l'impulsion de Wolfgang Gerhard Günter Ebel (1939-2014). En 1985, ce cheminot fonde le Gouvernement provisoire de l'Empire – le « Kommissarische Reichsregierung » (KRR) –, une entité fictive revendiquant, entre autres, le retour aux frontières de 1937. Un irrédentisme que partage une partie de l'extrême droite allemande, qui continue de lorgner sur le territoire polonais.
Ebel se considérait lui-même à la fois comme « chancelier et président du Second Empire allemand (la République de Weimar), précise le Berliner Zeitung dans un article publié en mai 2023. En tant que premier Reichsbürger de l'Allemagne d'après-guerre, [il] a été l'inspirateur d'un mouvement d'extrême droite qui est devenu depuis une menace pour l'ordre démocratique. »
Une trajectoire qui n'est pas sans rappeler celle de Peter Fitzek, éminente figure des « Reichsbürger ». En 2012, cet ancien professeur de karaté s'auto-proclame « roi d’Allemagne » et fonde, dans la banlieue de la ville de Wittenberg, un pseudo « Royaume d'Allemagne » dans lequel plus de 5 000 citoyens du Reich « vivent en marge de la société », selon l'AFP.
Début 2020, Angela Merkel et son gouvernement prennent les premières mesures destinées à lutter contre la propagation du Covid-19. En Allemagne, comme dans le reste de l'Europe, la crise sanitaire suscite une vague complotiste sans précédent. Pour la mouvance des citoyens souverains, c'est une « une occasion unique de diffuser son idéologie », souligne le rapport du CeMAS, qui pointe du doigt le rôle joué par le mouvement Querdenken à partir du printemps 2020.
Créé à Stuttgart par Michael Ballweg, un entrepreneur en informatique, Querdenken – « penser différemment » en français – est une organisation officiellement « non partisane ». Elle est à l'initiative de nombreuses manifestations contre les mesures sanitaires anti-Covid. Elle agrège des profils hétéroclites, parmi lesquels des covido-sceptiques, des antivax, des anti-masques mais aussi des membres liés à des groupes d'extrême droite. Selon le CeMAS, cette « organisation a eu très tôt des liens personnels avec des "Reichsbürger" et des idéologues conspirationnistes diffusant des revendications souverainistes », notamment Peter Fitzek, le fameux « roi d'Allemagne ».
Le rapport du CeMAS met également l'accent sur l'émergence de Telegram, une plateforme qui a permis aux Reichsbürger « d'atteindre un nouveau public ». Ces derniers se sont également emparés des thématiques propre à l'idéologie conspirationniste QAnon, alors en pleine émergence en Allemagne, ce qui leur a permis d'élargir leur audience. Certaines sources estiment que le nombre de « citoyens du Reich » avoisine aujourd'hui les 23 000 adeptes outre-Rhin. Un chiffre en constante augmentation.
Pour les autorités allemandes, la crainte d'un passage à l'acte violent est plus que jamais d'actualité. Dès 2016, un individu appartenant à la mouvance des « citoyens du Reich » a abattu un policier et blessé d'autres personnes à Georgensgmünd, en Bavière. Trente armes ont été retrouvées chez lui. Si le CeMAS souligne qu'il « n'y a pas eu d'attaques terroristes réussies de la part des milieux souverainistes depuis l'apparition de la pandémie en Allemagne », le rapport précise également que deux tentatives de ce type ont été empêchées en avril et décembre 2022. L'objectif des Vereinte Patrioten (Patriotes Unis), l'un des deux groupuscules mis en cause, « était de créer une ou plusieurs pannes d'électricité en s'attaquant à des infrastructures critiques, puis d'enlever le ministre fédéral de la santé, Karl Lauterbach » afin de « précipiter une guerre civile » puis de « proclamer publiquement la démission du gouvernement fédéral et rétablir la validité de la Constitution de 1871 ». En janvier 2023, un groupe de cinq personnes adeptes des thèses des Reichsbürger a été arrêté dans le cadre de cette affaire.
Parallèlement, les membres du groupe Patriotische Union (Union patriotique), formé autour du prince de Reuss Heinrich XIII, sont accusés d'avoir fomenté « un coup d'État militaire, à la suite duquel un gouvernement militaire de transition devait être formé ». Il leur est également reproché d'avoir voulu « pénétrer par la force dans le parlement fédéral allemand, le Bundestag, avec un petit nombre d'hommes armés », notamment grâce à la complicité de Birgit Malsack-Winkemann, juge et ancienne députée AfD au Bundestag, également membre du groupe.
Ils se nomment les "citoyens du Reich", ils sont considérés comme une organisation terroriste et il a fallu 3000 policiers pour déjouer leur tentative de coup d'État en Allemagne. Voici l'histoire du mouvement d'extrême droite des Reichsbürger. pic.twitter.com/J5vIZ8LV8r
— Brut FR (@brutofficiel) December 8, 2022
Le 7 décembre 2022, la police allemande a arrêté les principaux instigateurs et a mis la main sur un arsenal d'une grande ampleur : « des pistolets et des fusils, plus de 149 000 munitions − dont certaines proviendraient des forces armées allemandes −, une liste d'ennemis et des téléphones satellites, ainsi que de l'or d'une valeur de six millions d'euros et 420 000 euros en espèces ». Cinq mois plus tard, trois nouveaux suspects ont été arrêtés en Allemagne dans le cadre de cette enquête rapporte 20 Minutes. « Les accusés sont fortement soupçonnés d’appartenance à une organisation terroriste », indique le parquet fédéral dans un communiqué à propos de ces nouvelles arrestations.
Cette mouvance, que le rapport du CeMAS définit comme relevant du « souverainisme idéologique conspirationniste », n'est pas cantonnée à l'Allemagne. Aux États-Unis, les « sovereign citizens » refusent toute légitimité à l'État fédéral. Leur doctrine se base sur une théorie du complot selon laquelle le système juridique et politique mis en place par les Pères fondateurs aurait été secrètement remplacé par un nouveau système de gouvernement basé sur le droit maritime et le commerce international. Au Canada ou en Australie, le mouvement Freeman on the land partage de nombreux points communs avec les Reichsbürger et les Sovereign citizens.
En France, le mouvement des « Êtres souverains », des adeptes de la théorie du complot de la « fraude du nom légal », a émergé durant la crise sanitaire. Certains de ceux qui s'y reconnaissent sont liés à l'enlèvement de la petite Mia en avril 2021. D'autres, à l'instar d'Éric Fiorile, le fondateur du Conseil National de Transition (CNT), fantasment une prise de contrôle des institutions avec le soutien de l'armée. Fiorile assure que la France n'a plus de constitution depuis décembre 2016 et que « la République n'est plus légitime depuis 2009 ». En 2020, il a été interpellé par la police dans le cadre de l'enquête sur les Barjols, un groupe identitaire qui, en 2018, projetait un attentat contre le président de la République.
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