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Antisémitisme : de quoi l'affaire Dieudonné est-elle le symptôme ?

JOL Press : Comment analyser le succès de Dieudonné ? Ce succès est-il lié à une montée d'un nouvel antisémitisme en France ?

Pierre-André Taguieff : Dieudonné et son succès en particulier sont l’un des symptômes autant d’une montée que d’une transformation de l’antisémitisme en France, que j’appelle depuis 1989 la nouvelle judéophobie. Il ne faut pas confondre la nouvelle judéophobie, fondée sur l’antisionisme radical ou absolu, avec le vieil antisémitisme politique à la française représenté naguère par Drumont ou Maurras. Cette nouvelle judéophobie s’est constituée après la guerre des Six Jours (juin 1967) : au cours des quarante dernières années s’est formé une nouvelle configuration anti-juive aussi bien sur le plan idéologique que sur le plan de la lutte armée. Je pense, en particulier, au front djihadiste dont l’une des principales cibles se trouve être les Juifs.

En France, la véritable montée de la nouvelle judéophobie, autour de l’antisionisme et de la stigmatisation d’Israël, remonte à l’automne 2000 : on passe alors de façon brutale de quelques dizaines de faits antijuifs en 1999 (82 actes et menaces), à plusieurs centaines d’actes et de menaces judéophobes en 2000 (744 faits relevés). (...)

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Voir aussi :
* Théories du complot : 11 questions à Pierre-André Taguieff

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