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Antisémitisme : le parti travailliste britannique toujours dans la tourmente

Publié par La Rédaction09 février 2018,
(source : The Sunday Times, 4 février 2018 - capture d'écran)

Dimanche 4 février, un article du journal britannique The Sunday Times a révélé qu'un « négationniste » faisait partie des militants du Parti travailliste suspendus ou en passe d'être exclus.

La candidature de Mike Sivier, un bloggeur et journaliste gallois de 48 ans, a été écartée par le Labour pour les élections municipales de 2017 en raison de plusieurs propos jugés antisémites, négationnistes ou complotistes.

Sur son blog Vox Political, Sivier avait ainsi évoqué une « cabale de conseillers juifs » autour de l’ancien premier ministre Tony Blair, ainsi qu’une « conspiration » sioniste contre les membres du Parti travailliste accusés d’antisémitisme – dont, par exemple, l’ancien maire de Londres Ken Livingstone, qui avait suggéré une collusion entre le sionisme et le nazisme, interprétation reprise à son compte par Sivier dans un livre.

Sivier qualifie les accusations d’antisémitisme portées à son encontre de « haine » propagée par l’association britannique Campaign Against Antisemitism. Il avait écrit ne « pas savoir » si les victimes de l'Holocauste se comptaient par « milliers » ou par « millions ».

Dans la fureur qui a suivi la sortie de l’article du Times, on découvre que Sivier n’a pas été réadmis comme membre de plein droit au sein du Parti travailliste et qu’il reste suspendu le temps qu’une enquête interne de la commission chargée des exclusions parvienne à son terme.

Cette affaire est loin d’être le premier scandale d’antisémitisme au sein du Labour depuis que Jeremy Corbyn en a pris la direction en 2015. Suite à la suspension de son ancien allié Ken Livingstone et de la parlementaire Naz Shah pour un tweet proposant d'installer l’Etat d’Israël aux Etats-Unis, Corbyn a lancé une enquête interne sur l’antisémitisme en avril 2016. Certains fidèles du parti ont vu dans cette initiative une « chasse aux sorcières », tandis que pour d’autres, notamment au sein de la communauté juive britannique, l’engagement contre l’antisémitisme affiché par le leader du Parti travailliste n’est ni sincère ni sérieux.

Pour Simon Johnson, directeur du Jewish Leadership Council, ces « suspensions temporaires » sont le signe d’un manque de courage face à l’antisémitisme. Selon certains sondages, le faible soutien des Juifs pour ce parti s’explique largement par le sentiment que des tendances antisémites restent bien enracinées dans le camp travailliste sous la direction de Jeremy Corbyn.

Pour Jeremy Newmark, chef du Jewish Labour Movement, la branche du parti affiliée au socialisme sioniste, la question est complexe. « Je ne mets pas en doute la sincérité de sa lutte contre le racisme et l’antisémitisme, soutient-il sur le site de son organisation à propos de Corbyn, mais je doute qu’il [la] comprenne de la même manière que nous la comprenons ».

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(source : The Sunday Times, 4 février 2018 - capture d'écran)

Dimanche 4 février, un article du journal britannique The Sunday Times a révélé qu'un « négationniste » faisait partie des militants du Parti travailliste suspendus ou en passe d'être exclus.

La candidature de Mike Sivier, un bloggeur et journaliste gallois de 48 ans, a été écartée par le Labour pour les élections municipales de 2017 en raison de plusieurs propos jugés antisémites, négationnistes ou complotistes.

Sur son blog Vox Political, Sivier avait ainsi évoqué une « cabale de conseillers juifs » autour de l’ancien premier ministre Tony Blair, ainsi qu’une « conspiration » sioniste contre les membres du Parti travailliste accusés d’antisémitisme – dont, par exemple, l’ancien maire de Londres Ken Livingstone, qui avait suggéré une collusion entre le sionisme et le nazisme, interprétation reprise à son compte par Sivier dans un livre.

Sivier qualifie les accusations d’antisémitisme portées à son encontre de « haine » propagée par l’association britannique Campaign Against Antisemitism. Il avait écrit ne « pas savoir » si les victimes de l'Holocauste se comptaient par « milliers » ou par « millions ».

Dans la fureur qui a suivi la sortie de l’article du Times, on découvre que Sivier n’a pas été réadmis comme membre de plein droit au sein du Parti travailliste et qu’il reste suspendu le temps qu’une enquête interne de la commission chargée des exclusions parvienne à son terme.

Cette affaire est loin d’être le premier scandale d’antisémitisme au sein du Labour depuis que Jeremy Corbyn en a pris la direction en 2015. Suite à la suspension de son ancien allié Ken Livingstone et de la parlementaire Naz Shah pour un tweet proposant d'installer l’Etat d’Israël aux Etats-Unis, Corbyn a lancé une enquête interne sur l’antisémitisme en avril 2016. Certains fidèles du parti ont vu dans cette initiative une « chasse aux sorcières », tandis que pour d’autres, notamment au sein de la communauté juive britannique, l’engagement contre l’antisémitisme affiché par le leader du Parti travailliste n’est ni sincère ni sérieux.

Pour Simon Johnson, directeur du Jewish Leadership Council, ces « suspensions temporaires » sont le signe d’un manque de courage face à l’antisémitisme. Selon certains sondages, le faible soutien des Juifs pour ce parti s’explique largement par le sentiment que des tendances antisémites restent bien enracinées dans le camp travailliste sous la direction de Jeremy Corbyn.

Pour Jeremy Newmark, chef du Jewish Labour Movement, la branche du parti affiliée au socialisme sioniste, la question est complexe. « Je ne mets pas en doute la sincérité de sa lutte contre le racisme et l’antisémitisme, soutient-il sur le site de son organisation à propos de Corbyn, mais je doute qu’il [la] comprenne de la même manière que nous la comprenons ».

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