Dans les milieux nationalistes grecs, le référendum macédonien de dimanche a donné lieu à un déferlement de conspirationnisme antisémite sans précédent.
L’incendie meurtrier qui a ravagé la station balnéaire de Mati, dans l'Attique, à la fin du mois de juillet, ne devrait rien au hasard et tout au « Plan Dragon Rouge », un vaste complot contre la Grèce fomenté par les « sionistes satanistes » : c'est ce que l'on peut notamment lire dans les colonnes de Eleftheri Ora, un quotidien grec d'extrême droite.
Des études récentes révèlent que l’antisémitisme concerne plus des 2/3 de la population grecque. Les théories du complot et l’antisémitisme sont, en Grèce, les deux faces d’une même pièce.
Pour Andréas Pantazopoulos, la coalition au pouvoir en Grèce entre la gauche radicale et l'ANEL n'a rien d'étonnant, leur convergence politique et idéologique s'étant déjà manifesté lors du mouvement des « Indignés », en 2011.
[LU SUR LE WEB] Lors d'un meeting, au son des chansons révolutionnaires de Mikis Theodorakis, se trouvaient aux côtés des manifestants tous les députés de l'extrême droite pro-nazie d'Aube Dorée, des députés des "Grecs Indépendants", et un certain nombre de députés de la gauche radicale de Syriza. Tous unis contre le gouvernement.
[LU SUR LE WEB] Le politologue Andréas Pantazopoulos analyse le résultat des élections grecques du 6 mai dernier. Il interroge les convergences entre deux types de populisme radical rivalisant dans la surenchère complotiste : qui accusant la "trahison" des partis de gouvernement, supposés au service des "banquiers internationaux" ; qui dénonçant le "Nouvel Ordre Mondial", les projets secrets du Groupe de Bilderberg contre la Grèce ou l'emprise de "l'axe américano-sioniste" sur le pays.