Historien de formation, Lionel Chanel a collaboré pour France Inter à l’écriture de plusieurs pièces radiophoniques historiques. Il est l'auteur d'un livre d’histoire pour la jeunesse, "Résister à la nuit" (éd. Palanquée, 2019). Il anime le blog "Thucydide" : https://blogthucydide.wordpress.com
L’anxiété est un moteur puissant du phénomène complotiste. Or, elle découle presque naturellement de l'état d'incertitude qui caractérise les démocraties modernes.
Pour mieux mettre en doute la réalité de la planification du génocide des Tutsi, un discours de facture négationniste s'emploie à mettre en cause l'existence de l'Akazu, ainsi qu'était désigné le premier cercle du pouvoir hutu qui entourait le président Habyarimana.
La sortie en salles de J’accuse, le dernier film de Roman Polanski consacré à l’Affaire Dreyfus, est l’occasion de rappeler que celle-ci fut d’abord une conspiration de militaires contre l’un de leur frère d’armes dont le seul tort était d’être juif.
Vingt-cinq ans ont passé depuis la fin du génocide des Tutsi du Rwanda. Un génocide justifié par une idéologie aux forts accents complotistes et dont les procédés douteux, les biais cognitifs et les éléments de langage font écho à ceux des conspirationnistes d’aujourd’hui.