Non, le Pentagone n'était pas l'endroit le plus surveillé de la planète.
C'est la question posée ce mercredi 10 novembre par Jean-Marie Bigard au micro de RMC :
« Je pose une question à la Terre entière, une seule et unique question : pourquoi est-ce que Obama... Le Pentagone est l'endroit le plus surveillé de la planète. Il y a 86 caméras qui surveillent le Pentagone. Pourquoi est-ce qu'il ne montre pas la vidéo du Boeing 757 qui frappe le Pentagone ? C'est la seule et unique question. Il n'a qu'à nous montrer les 86 caméras et je fermerai ma gueule jusqu'à la fin de mes jours ! »
Brisons le suspense. Si Barack Obama ne montre pas les fameuses « vidéos du Pentagone », c’est parce qu'elles ont déjà été rendues publiques et que la plupart des autres vidéos évoquées par l’humoriste ne montrent pas le crash de l’avion. Contrairement à une idée reçue, le siège du Département de la Défense américain n’est pas « l’endroit le plus surveillé au monde » dans le sens où absolument rien n’indique que des dizaines de caméras de sécurité filmeraient en permanence l’extérieur du bâtiment sous toutes les coutures.
Le chiffre de 85 vidéos est apparu pour la première fois dans la déclaration sous serment faite le 7 septembre 2005 par une agent du FBI, Jacqueline Maguire, dans le cadre d’une requête introduite par le citoyen américain Scott Bingham devant la cour du District de Columbia. Cette agent avait été mandatée par la justice pour évaluer le contenu des films :
« Je suis parvenue à déterminer, à partir d'une série de bases de données du FBI, parmi lesquelles le Electronic Case File System et le Investigative Case Management System, que le FBI avait en sa possession 85 cassettes vidéos qui pourraient potentiellement constituer une réponse dans le cadre d'une requête introduite au titre du Freedom of Information Act. Ces cassettes vidéos ont été soumises au FBI, envoyées directement au laboratoire du FBI à Quantico (1), en Virginie, et/ou obtenues par le bureau du FBI à Washington ».
Sur ces 85 vidéos, explique Jacqueline Maguire, 56 ne montrent tout simplement pas le bâtiment du Pentagone. Sur les 29 vidéos restantes, 16 ne montrent ni le lieu du crash ni l'impact de l'avion du Vol 77 dans le Pentagone. Sur les 13 restantes, 12 montrent le Pentagone après le crash. Seul un enregistrement, correspondant aux images prises par deux caméras de surveillance situées à l’entrée d'une aire de parking attenante au Pentagone (d’où le chiffre de « 86 caméras »), montre l'impact de l’avion dans le bâtiment. Hélas, ces caméras de vidéosurveillance ne prennent qu’une seule image à la seconde et ne permettent pas de capturer une image nette du crash d’un Boeing se déplaçant à la vitesse de 240 mètres par seconde (voir les images de la 1ère caméra ici ; celles de la seconde ici).
Quelques images de ces caméras ont été rendues publiques dès le mois de mars 2002 afin de répondre aux rumeurs selon lesquelles un missile aurait frappé le Pentagone. La version intégrale a été diffusée par les autorités américaines le 16 mai 2006 (2). Deux autres vidéos, qui ne montrent pas l’impact de l’avion, ont été diffusées en septembre 2006 (3) et en décembre 2006 (4). Pourquoi si tard ? Pour la simple raison que ces films constituaient des pièces à conviction dans le procès de Zacarias Moussaoui et qu’en droit américain ils ne pouvaient pas être rendus publics avant la fin du procès, le 3 mai 2006 (5).
Le 5 septembre 2008, Jean-Marie Bigard avait déclaré sur Europe 1 qu’il était convaincu que le Boeing qui s’est écrasé sur le Pentagone « n'existait pas » : « Pourquoi ils ne montrent pas les caméras de surveillance, ils ont intérêt à nous montrer un avion qui frappe le Pentagone ! Non, c’est un missile américain qui frappe le Pentagone, tout simplement ».
L'intégralité des dépositions des témoins oculaires est disponible sur le site 9/11Myths.com. Aucun témoin n’a vu un missile ou tout autre explosif provoquer la déflagration contre la façade du Pentagone. Pour leur enquête publiée en 2002 (6), les journalistes français Jean Guisnel et Guillaume Dasquié ont identifié et recueilli directement les déclarations de 18 témoins affirmant que c’est bien un avion qui a percuté le Pentagone le 11 septembre 2001.
Notes :
(1) Ce laboratoire est le Forensic Audio/Video & Image Analysis Unit (FAVIAU).
(2) L’enregistrement a été communiqué sur CD ROM à l’association américaine Judicial Watch.
(3) Il s’agit des images de la caméra de sécurité de la station essence Citgo.
(4) Il s’agit des images de la caméra de surveillance du Double Tree Hotel, situé à proximité du Pentagone, à Arlington.
(5) Ainsi que l’a écrit le chef du Bureau de la Liberté de l’information du Département de la Défense, William Kammer, dans sa lettre à Judicial Watch : « Maintenant que le procès de Zacarias Moussaoui est terminé, nous pouvons répondre à votre requête et vous communiquer la vidéo ».
(6) L’Effroyable mensonge. Thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, éd. La Découverte.
Voir aussi :
Les images d'une caméra de surveillance du Pentagone disqualifient la thèse du missile
11-Septembre/Pentagone : des débris bien gênants pour les théoriciens du complot
C'est la question posée ce mercredi 10 novembre par Jean-Marie Bigard au micro de RMC :
« Je pose une question à la Terre entière, une seule et unique question : pourquoi est-ce que Obama... Le Pentagone est l'endroit le plus surveillé de la planète. Il y a 86 caméras qui surveillent le Pentagone. Pourquoi est-ce qu'il ne montre pas la vidéo du Boeing 757 qui frappe le Pentagone ? C'est la seule et unique question. Il n'a qu'à nous montrer les 86 caméras et je fermerai ma gueule jusqu'à la fin de mes jours ! »
Brisons le suspense. Si Barack Obama ne montre pas les fameuses « vidéos du Pentagone », c’est parce qu'elles ont déjà été rendues publiques et que la plupart des autres vidéos évoquées par l’humoriste ne montrent pas le crash de l’avion. Contrairement à une idée reçue, le siège du Département de la Défense américain n’est pas « l’endroit le plus surveillé au monde » dans le sens où absolument rien n’indique que des dizaines de caméras de sécurité filmeraient en permanence l’extérieur du bâtiment sous toutes les coutures.
Le chiffre de 85 vidéos est apparu pour la première fois dans la déclaration sous serment faite le 7 septembre 2005 par une agent du FBI, Jacqueline Maguire, dans le cadre d’une requête introduite par le citoyen américain Scott Bingham devant la cour du District de Columbia. Cette agent avait été mandatée par la justice pour évaluer le contenu des films :
« Je suis parvenue à déterminer, à partir d'une série de bases de données du FBI, parmi lesquelles le Electronic Case File System et le Investigative Case Management System, que le FBI avait en sa possession 85 cassettes vidéos qui pourraient potentiellement constituer une réponse dans le cadre d'une requête introduite au titre du Freedom of Information Act. Ces cassettes vidéos ont été soumises au FBI, envoyées directement au laboratoire du FBI à Quantico (1), en Virginie, et/ou obtenues par le bureau du FBI à Washington ».
Sur ces 85 vidéos, explique Jacqueline Maguire, 56 ne montrent tout simplement pas le bâtiment du Pentagone. Sur les 29 vidéos restantes, 16 ne montrent ni le lieu du crash ni l'impact de l'avion du Vol 77 dans le Pentagone. Sur les 13 restantes, 12 montrent le Pentagone après le crash. Seul un enregistrement, correspondant aux images prises par deux caméras de surveillance situées à l’entrée d'une aire de parking attenante au Pentagone (d’où le chiffre de « 86 caméras »), montre l'impact de l’avion dans le bâtiment. Hélas, ces caméras de vidéosurveillance ne prennent qu’une seule image à la seconde et ne permettent pas de capturer une image nette du crash d’un Boeing se déplaçant à la vitesse de 240 mètres par seconde (voir les images de la 1ère caméra ici ; celles de la seconde ici).
Quelques images de ces caméras ont été rendues publiques dès le mois de mars 2002 afin de répondre aux rumeurs selon lesquelles un missile aurait frappé le Pentagone. La version intégrale a été diffusée par les autorités américaines le 16 mai 2006 (2). Deux autres vidéos, qui ne montrent pas l’impact de l’avion, ont été diffusées en septembre 2006 (3) et en décembre 2006 (4). Pourquoi si tard ? Pour la simple raison que ces films constituaient des pièces à conviction dans le procès de Zacarias Moussaoui et qu’en droit américain ils ne pouvaient pas être rendus publics avant la fin du procès, le 3 mai 2006 (5).
Le 5 septembre 2008, Jean-Marie Bigard avait déclaré sur Europe 1 qu’il était convaincu que le Boeing qui s’est écrasé sur le Pentagone « n'existait pas » : « Pourquoi ils ne montrent pas les caméras de surveillance, ils ont intérêt à nous montrer un avion qui frappe le Pentagone ! Non, c’est un missile américain qui frappe le Pentagone, tout simplement ».
L'intégralité des dépositions des témoins oculaires est disponible sur le site 9/11Myths.com. Aucun témoin n’a vu un missile ou tout autre explosif provoquer la déflagration contre la façade du Pentagone. Pour leur enquête publiée en 2002 (6), les journalistes français Jean Guisnel et Guillaume Dasquié ont identifié et recueilli directement les déclarations de 18 témoins affirmant que c’est bien un avion qui a percuté le Pentagone le 11 septembre 2001.
Notes :
(1) Ce laboratoire est le Forensic Audio/Video & Image Analysis Unit (FAVIAU).
(2) L’enregistrement a été communiqué sur CD ROM à l’association américaine Judicial Watch.
(3) Il s’agit des images de la caméra de sécurité de la station essence Citgo.
(4) Il s’agit des images de la caméra de surveillance du Double Tree Hotel, situé à proximité du Pentagone, à Arlington.
(5) Ainsi que l’a écrit le chef du Bureau de la Liberté de l’information du Département de la Défense, William Kammer, dans sa lettre à Judicial Watch : « Maintenant que le procès de Zacarias Moussaoui est terminé, nous pouvons répondre à votre requête et vous communiquer la vidéo ».
(6) L’Effroyable mensonge. Thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, éd. La Découverte.
Voir aussi :
Les images d'une caméra de surveillance du Pentagone disqualifient la thèse du missile
11-Septembre/Pentagone : des débris bien gênants pour les théoriciens du complot
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