La dénonciation du CRIF et de son « pouvoir » est devenu l’un poncifs du discours « antisioniste » hexagonal. Certains veulent y voir une sorte de vitrine institutionnelle d’un « lobby sioniste » à l’influence démesurée.
De nos jours, c'est encore cette incapacité des pouvoirs démocratiques à mettre un frein aux excès de la recherche technologique et scientifique, aux grands flux financiers, aux réactions soudaines et violentes de certaines factions qui pousse les conspirationnistes à trouver refuge dans leur dénonciation d'un système occulte, caché, insaisissable et tenu par une tout petit nombre d’hommes se réunissant en conventicules secrets pour tirer les ficelles. "C'est faire beaucoup d'honneur à ces agents imaginaires que de leur prêter tant de pouvoir" estime Lionel Duvoy.
Ami intime de François Mitterrand, François de Grossouvre s'est suicidé le 7 avril 1994. La journaliste Raphaëlle Bacqué lui a consacré un livre, "Le dernier mort de Mitterrand" (Grasset, 2010). Elle nous explique pourquoi rien ne permet d’affirmer que François de Grossouvre a été assassiné comme le pensent certains.
L'essayiste Caroline Fourest est accusée par le site Riposte Laïque d’être partie prenante d’une obscure machination œuvrant à l’islamisation de l’Europe. Dans cette interview exclusive, l'auteur de "Frère Tariq" (Grasset, 2004) et de "La tentation obscurantiste" (Grasset, 2005) revient sur le thème du complot "eurabien" popularisé par Bat Ye’Or.
Propos recueillis par François Barras 24 heures : Comment expliquer la séduction des théories du complot ? Pierre-André Taguieff : Ces explications répondent à un besoin de sens global : le complot mondial, ou mégacomplot, permet d’échafauder une sorte de philosophie de l’histoire destinée au grand public, il représente l’une des vulgarisations les plus populaires […]
Entretien avec Philippe Roger Conspiracy Watch : Dans votre livre, L'Ennemi américain (Seuil, 2002), vous retracez la « généalogie de l'antiaméricanisme français ». Comment définiriez-vous l'antiaméricanisme ? Philippe Roger : Avant tout, comme un «discours», un peu au sens de Michel Foucault : une sédimentation sur la longue durée de perceptions, de textes, d'images hostiles […]