Le chroniqueur Thomas Legrand poussait un coup de gueule mercredi matin dernier sur France Inter contre l'atmosphère de défiance généralisée qui selon lui pourrit le débat public : « FNPS, UMPS... ceux qui abusent de ces accouplements d’acronymes rependent l’idée que tous, sauf eux, ont un agenda caché ou s’entendent pour nous manipuler. Manuel Valls […]
Le recours à la théorie du complot est devenu trop facile et trop commode, explique l'auteur de Meursault, contre-enquête (Actes Sud, 2014). « Notre pleurnichard statut de victime mondiale n’est donc coupable de rien ? » interroge l'écrivain.
Kamel Daoud est fatigué de ce réflexe de déni qui confine à la névrose. Car le théoricien de la « manipulation » ne fait rien contre la « manipulation » sauf répéter que c'est une manipulation...
Au terme d’une bataille sémantique qui a vu s’implanter fermement dans le débat public le terme longtemps controversé d’ «islamophobie», chacun ou presque s’accorde à reconnaître que le racisme anti-musulman n’est pas une « haine imaginaire ». Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau ont publié le 23 octobre dernier Islamophobie, la contre-enquête (éd. Plein Jour). Selon eux, nous assistons au détournement d’une cause légitime au profit d’une campagne identitaire.