Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Ces candidats du RN qui agitent le spectre d'un « Grand Remplacement »

Les cadres du RN assurent ne pas adhérer à la théorie complotiste et raciste du « Grand Remplacement ». Pourtant, certaines prises de positions des candidats aux législatives anticipées font craquer ce vernis de respectabilité.

Montage CW.

« Je ne connais pas cette théorie du Grand remplacement. Je n’ai jamais utilisé ce terme là » assure, à tort, Marine Le Pen le 17 mars 2019 sur le plateau de l'émission « Dimanche, c’est politique » (France 3). Deux jours auparavant, le suprémaciste blanc Brenton Tarrant massacrait 51 personnes dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Il laisse derrière lui un manifeste intitulé « The Great Replacement ».

Popularisée par l'écrivain français Renaud Camus en 2011, cette expression désigne un hypothétique processus de submersion migratoire de la population européenne dite « de souche » par des migrants, principalement originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. Ce changement démographique serait, selon les partisans de cette thèse, au pire orchestré par une élite malveillante, au mieux facilité par sa complice passivité.

Prendre ses distances... mais pas trop

En France, l'expression s'impose définitivement dans le débat public à l'occasion des élections présidentielles de 2022. Un homme, Eric Zemmour, y contribue activement. Ayant pour objectif d'expulser un million d'étrangers en cinq ans, le candidat du parti Reconquête fait du « Grand Remplacement » le thème majeur de sa campagne. Et explose littéralement la fenêtre d'Overton, au point où Valérie Pécresse, alors en lice pour le compte des Républicains, emploie à son tour la formule controversée lors d'un meeting au Zénith de Paris.

Du côté du Rassemblement national (RN), on préfère se tenir éloigné des polémiques. En août 2021, Jordan Bardella, alors vice-président du parti, tente néanmoins de reprendre l'expression à son compte. Le jeune député européen assure qu'il « n'aime pas ce mot de grand remplacement », un « slogan » qu'il trouve « trop intellectuel » mais concède qu'il « pointe une réalité qui est juste », à savoir « l’implantation sur notre sol d’une civilisation avec qui nous ne partageons rien ». Une sortie que Marine Le Pen n'a guère appréciée, rapporte Libération.

Dans une tribune à L'Opinion, publiée quelques mois plus tard, Louis Aliot tire lui aussi un trait sur ce thème qu'il juge « d'une grande ambiguïté » car « il fait plaisir aux éléments les plus radicaux ou folkloriques, mais installe dans l'esprit de beaucoup un malaise ». Le maire RN de Perpignan l'assure : « Marine Le Pen, depuis toujours, a prôné la rupture avec cette approche qui est politiquement inefficace. » Vraiment ?

Du « remplacement » à la « submersion migratoire » : les revirements de Marine Le Pen

Si Marine Le Pen explique, dès 2014, ne pas adhérer à la « vision complotiste » du « concept de Grand remplacement » − prouvant par la même occasion que la théorie ne lui est pas inconnue, contrairement à ce qu'elle affirmera cinq ans plus tard − certaines de ses déclarations jettent un doute quant à sa sincérité.

En février 2011, elle explique aux militants du Front national (FN) que « l'immigration en France n'a pas été freinée, mais qu'elle est volontairement accélérée dans un processus fou, dont on se demande s'il n'a pas pour objectif le remplacement pur et simple de la population française ».

Deux ans plus tard, en avril 2013, la présidente du FN se rend à un Forum des Patriotes, organisé par le petit parti Souveraineté, Indépendance et Libertés (SIEL). Elle y partage la vedette avec nul autre que... Renaud Camus, décrit sur le site du SIEL comme un « immense écrivain » qui « ne cesse d’alerter ses compatriotes sur les menaces que font peser "le grand remplacement" sur l’avenir du peuple français ».

Source : Marine Le Pen/X, 16/09/2018.

En 2017, elle s'oppose de nouveau à une prétendue « submersion migratoire programmée par l’Union européenne ». Lors d'un meeting à Fréjus en septembre 2018, six mois avant les attentats de Christchurch, elle martèle encore : « Jamais dans l'histoire des hommes, nous n'avons vu de société qui organise ainsi une submersion irréversible et d'une ampleur non-maîtrisable qui, à terme, fera disparaître, par dilution ou substitution, sa culture et son mode de vie. »

Au sein du parti à la flamme, l'expression « submersion migratoire » est d'ailleurs privilégiée à celle de « Grand Remplacement », qui aurait été « dévoyée » selon certains cadres du parti. Une brique de plus dans la stratégie de dédiabolisation mise en place par le RN. Pourtant, de nombreux candidats aux élections législatives anticipées de 2024 ne semblent pas avoir rompu avec la théorie popularisée par Renaud Camus...

Des candidats imprégnés par cette théorie

Certains, comme Bénédicte Auzanot – candidate à sa réélection dans le Vaucluse – n'évoquent pas directement la théorie du « Grand Remplacement » mais y font référence de manière détournée. Dans un éditorial publié sur le site d'extrême droite Boulevard Voltaire en 2022, la députée regrette que « nous ne faisons plus assez de bébés pour assurer le renouvellement des générations » et pointe du doigt l'État qui « préfère "importer" des enfants étrangers ». Pascale Bordes, députée sortante du Gard, incrimine plutôt le « Pacte migratoire qui organise la submersion des pays européens », dans un tweet posté au mois d'avril. « Pour eux, l’immigration n’est pas un problème, c’est un projet ! », abonde, à la même période, Laure Lavalette (Var), connue pour son opposition à la « propagande immigrationniste ».

Olivier Monteuil, en lice dans la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées évoque quant à lui « le chaos migratoire, caché par la caste politico-médiatique mais massivement rejeté par les Français ». Un discours similaire à celui de Guillaume Bigot. Chroniqueur chez CNews – reconverti depuis la dissolution en candidat RN dans le territoire de Belfort –, il assure que « les banlieues révèlent bel et bien que des petits remplacements localisés sont en cours ». Et ajoute : « Il est essentiel de stopper ce mécanisme infernal avant qu’il ne soit trop tard ! »

« L'immigration de peuplement est une immigration de remplacement »

D'autres candidats investis par le RN n'hésitent pas y aller de manière plus frontale, quitte à reprendre mots pour mots la terminologie forgée par Renaud Camus.

« L'immigration de peuplement est une immigration de remplacement », explique, en 2019, Frédéric Boccaletti (Var), l'une des têtes d'affiche du RN. Deux ans plus tard, Eric Ciotti – candidat LR-RN dans la première circonscription des Alpes-Maritimes – lui emboîte le pas. « Je n’ai pas peur des mots, s’il faut parler de grand remplacement, je parle de remplacement », a lancé celui qui, à l'époque, s'apprêtait à devenir président des Républicains...

Grégoire de Fournas, député sortant dans la cinquième circonscription de Gironde, est surtout connu pour avoir crié « Qu'il(s) retourne(nt) en Afrique ! » en plein hémicycle. Qualifiant les migrants de « ratons », il a également, en marge d'un appel à « renvoyer les Algériens en Algérie », déploré le nombre de prénoms à consonance étrangère sur une liste d'appel en classe. « Bonne rentrée au petit Lucas, en espérant qu'il parvienne à s'intégrer ! », ironise-t-il, accompagnant sa publication du hashtag « #grandremplacement ».

Direction la Mayenne ! Patron de la fédération RN du département, Jean-Michel Cadenas est un admirateur du général Challe, l’un des chefs de l’OAS, souligne Libération. Cet ancien militaire est également obsédé par le « Grand Remplacement » qu'il mentionne à longueur de tweets.

Source : Jean-Michel Cadenas/X, 04/10/2021.

Et la liste ne s'arrête pas là. En 2016, Hervé de Lépinau – désormais candidat à sa réélection dans la troisième circonscription du Vaucluse – défend la position de l’avocat Frédéric Pichon selon laquelle la loi sur le regroupement familial de 1974 et la loi Veil de 1975 auraient pour même finalité le « grand remplacement ». En 2020, son collègue Aurélien Lopez Liguori, député sortant du RN dans l'Hérault, adopte lui aussi un logiciel complotiste et écrit : « Les réflexes identitaires des Européens doivent faire une peur bleue aux élites mondialisées pour qu’elles veuillent à ce point nous détruire. Submersion migratoire, effacement de notre Histoire, destruction de notre identité, tout est bon pour tuer l’Homme Européen… »

En 2017, un documentaire sur la jeunesse frontiste révèle que le secrétaire départemental du FNJ à Nice, Bryan Masson – désormais candidat à sa réélection dans les Alpes-Maritimes – relaie les thèses de Renaud Camus sur le « grand remplacement » et la « remigration » sur un compte Twitter anonyme. À la même période, Marie-France Lorho, candidate dans le Vaucluse, explique elle aussi être « opposée au Grand Remplacement » et « le dénonce aussi souvent que possible ». En 2015, Marie-Caroline Le Pen, la sœur de Marine Le Pen, admet que Marion Maréchal « a raison » de « valider la théorie du grand remplacement ». Une affaire de famille, décidément.

De l'histoire ancienne ? Pas tout à fait. Au début du mois de juin 2024, Agnès Marion, candidate RN dans le Val-d'Oise, s'alarme, dans un tweet, du « grand remplacement islamique qui met en danger nos valeurs et nos enfants ».

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« Je ne connais pas cette théorie du Grand remplacement. Je n’ai jamais utilisé ce terme là » assure, à tort, Marine Le Pen le 17 mars 2019 sur le plateau de l'émission « Dimanche, c’est politique » (France 3). Deux jours auparavant, le suprémaciste blanc Brenton Tarrant massacrait 51 personnes dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Il laisse derrière lui un manifeste intitulé « The Great Replacement ».

Popularisée par l'écrivain français Renaud Camus en 2011, cette expression désigne un hypothétique processus de submersion migratoire de la population européenne dite « de souche » par des migrants, principalement originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. Ce changement démographique serait, selon les partisans de cette thèse, au pire orchestré par une élite malveillante, au mieux facilité par sa complice passivité.

Prendre ses distances... mais pas trop

En France, l'expression s'impose définitivement dans le débat public à l'occasion des élections présidentielles de 2022. Un homme, Eric Zemmour, y contribue activement. Ayant pour objectif d'expulser un million d'étrangers en cinq ans, le candidat du parti Reconquête fait du « Grand Remplacement » le thème majeur de sa campagne. Et explose littéralement la fenêtre d'Overton, au point où Valérie Pécresse, alors en lice pour le compte des Républicains, emploie à son tour la formule controversée lors d'un meeting au Zénith de Paris.

Du côté du Rassemblement national (RN), on préfère se tenir éloigné des polémiques. En août 2021, Jordan Bardella, alors vice-président du parti, tente néanmoins de reprendre l'expression à son compte. Le jeune député européen assure qu'il « n'aime pas ce mot de grand remplacement », un « slogan » qu'il trouve « trop intellectuel » mais concède qu'il « pointe une réalité qui est juste », à savoir « l’implantation sur notre sol d’une civilisation avec qui nous ne partageons rien ». Une sortie que Marine Le Pen n'a guère appréciée, rapporte Libération.

Dans une tribune à L'Opinion, publiée quelques mois plus tard, Louis Aliot tire lui aussi un trait sur ce thème qu'il juge « d'une grande ambiguïté » car « il fait plaisir aux éléments les plus radicaux ou folkloriques, mais installe dans l'esprit de beaucoup un malaise ». Le maire RN de Perpignan l'assure : « Marine Le Pen, depuis toujours, a prôné la rupture avec cette approche qui est politiquement inefficace. » Vraiment ?

Du « remplacement » à la « submersion migratoire » : les revirements de Marine Le Pen

Si Marine Le Pen explique, dès 2014, ne pas adhérer à la « vision complotiste » du « concept de Grand remplacement » − prouvant par la même occasion que la théorie ne lui est pas inconnue, contrairement à ce qu'elle affirmera cinq ans plus tard − certaines de ses déclarations jettent un doute quant à sa sincérité.

En février 2011, elle explique aux militants du Front national (FN) que « l'immigration en France n'a pas été freinée, mais qu'elle est volontairement accélérée dans un processus fou, dont on se demande s'il n'a pas pour objectif le remplacement pur et simple de la population française ».

Deux ans plus tard, en avril 2013, la présidente du FN se rend à un Forum des Patriotes, organisé par le petit parti Souveraineté, Indépendance et Libertés (SIEL). Elle y partage la vedette avec nul autre que... Renaud Camus, décrit sur le site du SIEL comme un « immense écrivain » qui « ne cesse d’alerter ses compatriotes sur les menaces que font peser "le grand remplacement" sur l’avenir du peuple français ».

Source : Marine Le Pen/X, 16/09/2018.

En 2017, elle s'oppose de nouveau à une prétendue « submersion migratoire programmée par l’Union européenne ». Lors d'un meeting à Fréjus en septembre 2018, six mois avant les attentats de Christchurch, elle martèle encore : « Jamais dans l'histoire des hommes, nous n'avons vu de société qui organise ainsi une submersion irréversible et d'une ampleur non-maîtrisable qui, à terme, fera disparaître, par dilution ou substitution, sa culture et son mode de vie. »

Au sein du parti à la flamme, l'expression « submersion migratoire » est d'ailleurs privilégiée à celle de « Grand Remplacement », qui aurait été « dévoyée » selon certains cadres du parti. Une brique de plus dans la stratégie de dédiabolisation mise en place par le RN. Pourtant, de nombreux candidats aux élections législatives anticipées de 2024 ne semblent pas avoir rompu avec la théorie popularisée par Renaud Camus...

Des candidats imprégnés par cette théorie

Certains, comme Bénédicte Auzanot – candidate à sa réélection dans le Vaucluse – n'évoquent pas directement la théorie du « Grand Remplacement » mais y font référence de manière détournée. Dans un éditorial publié sur le site d'extrême droite Boulevard Voltaire en 2022, la députée regrette que « nous ne faisons plus assez de bébés pour assurer le renouvellement des générations » et pointe du doigt l'État qui « préfère "importer" des enfants étrangers ». Pascale Bordes, députée sortante du Gard, incrimine plutôt le « Pacte migratoire qui organise la submersion des pays européens », dans un tweet posté au mois d'avril. « Pour eux, l’immigration n’est pas un problème, c’est un projet ! », abonde, à la même période, Laure Lavalette (Var), connue pour son opposition à la « propagande immigrationniste ».

Olivier Monteuil, en lice dans la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées évoque quant à lui « le chaos migratoire, caché par la caste politico-médiatique mais massivement rejeté par les Français ». Un discours similaire à celui de Guillaume Bigot. Chroniqueur chez CNews – reconverti depuis la dissolution en candidat RN dans le territoire de Belfort –, il assure que « les banlieues révèlent bel et bien que des petits remplacements localisés sont en cours ». Et ajoute : « Il est essentiel de stopper ce mécanisme infernal avant qu’il ne soit trop tard ! »

« L'immigration de peuplement est une immigration de remplacement »

D'autres candidats investis par le RN n'hésitent pas y aller de manière plus frontale, quitte à reprendre mots pour mots la terminologie forgée par Renaud Camus.

« L'immigration de peuplement est une immigration de remplacement », explique, en 2019, Frédéric Boccaletti (Var), l'une des têtes d'affiche du RN. Deux ans plus tard, Eric Ciotti – candidat LR-RN dans la première circonscription des Alpes-Maritimes – lui emboîte le pas. « Je n’ai pas peur des mots, s’il faut parler de grand remplacement, je parle de remplacement », a lancé celui qui, à l'époque, s'apprêtait à devenir président des Républicains...

Grégoire de Fournas, député sortant dans la cinquième circonscription de Gironde, est surtout connu pour avoir crié « Qu'il(s) retourne(nt) en Afrique ! » en plein hémicycle. Qualifiant les migrants de « ratons », il a également, en marge d'un appel à « renvoyer les Algériens en Algérie », déploré le nombre de prénoms à consonance étrangère sur une liste d'appel en classe. « Bonne rentrée au petit Lucas, en espérant qu'il parvienne à s'intégrer ! », ironise-t-il, accompagnant sa publication du hashtag « #grandremplacement ».

Direction la Mayenne ! Patron de la fédération RN du département, Jean-Michel Cadenas est un admirateur du général Challe, l’un des chefs de l’OAS, souligne Libération. Cet ancien militaire est également obsédé par le « Grand Remplacement » qu'il mentionne à longueur de tweets.

Source : Jean-Michel Cadenas/X, 04/10/2021.

Et la liste ne s'arrête pas là. En 2016, Hervé de Lépinau – désormais candidat à sa réélection dans la troisième circonscription du Vaucluse – défend la position de l’avocat Frédéric Pichon selon laquelle la loi sur le regroupement familial de 1974 et la loi Veil de 1975 auraient pour même finalité le « grand remplacement ». En 2020, son collègue Aurélien Lopez Liguori, député sortant du RN dans l'Hérault, adopte lui aussi un logiciel complotiste et écrit : « Les réflexes identitaires des Européens doivent faire une peur bleue aux élites mondialisées pour qu’elles veuillent à ce point nous détruire. Submersion migratoire, effacement de notre Histoire, destruction de notre identité, tout est bon pour tuer l’Homme Européen… »

En 2017, un documentaire sur la jeunesse frontiste révèle que le secrétaire départemental du FNJ à Nice, Bryan Masson – désormais candidat à sa réélection dans les Alpes-Maritimes – relaie les thèses de Renaud Camus sur le « grand remplacement » et la « remigration » sur un compte Twitter anonyme. À la même période, Marie-France Lorho, candidate dans le Vaucluse, explique elle aussi être « opposée au Grand Remplacement » et « le dénonce aussi souvent que possible ». En 2015, Marie-Caroline Le Pen, la sœur de Marine Le Pen, admet que Marion Maréchal « a raison » de « valider la théorie du grand remplacement ». Une affaire de famille, décidément.

De l'histoire ancienne ? Pas tout à fait. Au début du mois de juin 2024, Agnès Marion, candidate RN dans le Val-d'Oise, s'alarme, dans un tweet, du « grand remplacement islamique qui met en danger nos valeurs et nos enfants ».

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à propos de l'auteur
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Victor Mottin
Victor Mottin est journaliste et travaille pour Conspiracy Watch depuis 2021. Il collabore régulièrement avec le magazine Usbek & Rica. Ses sujets de prédilection : complotisme, extrême droite et dérives sectaires.
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