Avant de rejoindre votre famille pour les fêtes, armez-vous de quelques principes simples pour faire face aux théories du complot…
Dans un article pour PBS, Nsikan Akpan liste les quatre règles à observer lorsque vous devez expliquer, entre la dinde aux marrons et la bûche de Noël, pourquoi le 11-Septembre n’est pas une opération sous faux drapeau, ou pourquoi Lady Di n'a pas été assassinée.
Si une croyance complotiste est essentielle à l'identité d'une personne ou à sa compréhension d'un sujet en particulier, il sera extrêmement difficile de la faire changer d'avis. « Après la déconstruction, nous voyons souvent ce que nous appelons "l'effet d’influence persistante", où [cette] fausse croyance initiale persiste », explique Nadia Brashier, chercheur spécialisée dans les sciences de la cognition à l'Université Harvard. Cela arrive même quand une personne connaît la réalité des faits.
De plus, il y a actuellement un débat brûlant dans les sciences cognitives pour savoir si le fait de répéter un élément de désinformation, dans le but de le rectifier, aggrave ou non la situation. C'est ce qu'on appelle l'effet rebond ou « retour de flamme » [« backfire effect »]. Si cet effet était vérifié, cela signifierait que les gens peuvent oublier ou ignorer le contexte dans lequel la vérification des faits a eu lieu et adhérer encore plus fortement à la théorie du complot ou à la fausse information réfutée. Certaines recherches récentes en neurosciences montrent que notre cerveau peut stocker un élément de désinformation et sa rectification en même temps, mais que la mémoire de la rectification s'estompe plus rapidement.
Si vous essayez d'argumenter face à une personne qui adhère à une théorie du complot, ne l’excluez pas. Selon Nadia Brashier, l'ostracisme encourage les gens à se tourner d'abord vers des choses comme la superstition ou les théories du complot.
Pour Nadia Brashier, rectifier la pensée de quelqu'un peut fonctionner si un élément de désinformation peut être remplacé par quelque chose de concret. Cela explique pourquoi certaines croyances infondées très populaires peuvent être si difficiles à combattre. Par exemple, les scientifiques ont montré à plusieurs reprises que les vaccins ne jouent pas de rôle dans l'apparition de l'autisme. Mais les causes précises de l'autisme ne sont pas non plus encore connues précisément. « Il devient donc difficile de remplacer la proposition : "les vaccins provoquent l'autisme" par une autre », explique la chercheur, malgré les nombreuses preuves qui existent en faveur de la sécurité des vaccins.
Prenez plus de temps qu'un simple dîner pour faire valoir votre point de vue sur la vérité objective. Selon Joseph Uscinski, politologue à l'Université de Miami, « si quelqu'un croit fermement en quelque chose, vous n'allez pas modifier sa croyance en lui donnant une simple information ou en ayant une seule conversation avec lui. »
Nadia Brashier ajoute que l’idéal est en premier lieu d'empêcher nos proches de devenir la proie de la désinformation. Les correctifs apportés par les médias et l'édition universitaire aux fausses nouvelles n'atteignent jamais autant de personnes que la fausse nouvelle elle-même. Mais, d’après la chercheur, nous pouvons former nos amis et notre famille à être moins vulnérables à l'égard de ces fausses nouvelles : « Prendre un peu plus de temps pour reconsidérer nos réactions "instinctives" permet d'être plus rigoureux. Certains de mes travaux récents suggèrent qu'on devrait toujours d'abord se demander si telle ou telle information est vraie, si elle est cohérente avec ce que l'on sait par ailleurs. » Et d’ajouter : « Ça invite les gens à faire leur fact-checking intérieur, en confrontant une allégation à des faits qu'ils ont préalablement stockés dans leur mémoire. »
Cela peut tout simplement consister à conseiller à vos proches de consulter des sources d'informations plus fiables, ou de leur faire remarquer que la plupart des vraies manipulations sont révélées par des enquêtes journalistiques ou judiciaires – et non sur des forums de discussion ou sur les réseaux sociaux.
Voir aussi :
Des questions persistantes… auxquelles les conspirationnistes se refusent toujours à répondre
(Dernière mise à jour le 23/12/2019)
Dans un article pour PBS, Nsikan Akpan liste les quatre règles à observer lorsque vous devez expliquer, entre la dinde aux marrons et la bûche de Noël, pourquoi le 11-Septembre n’est pas une opération sous faux drapeau, ou pourquoi Lady Di n'a pas été assassinée.
Si une croyance complotiste est essentielle à l'identité d'une personne ou à sa compréhension d'un sujet en particulier, il sera extrêmement difficile de la faire changer d'avis. « Après la déconstruction, nous voyons souvent ce que nous appelons "l'effet d’influence persistante", où [cette] fausse croyance initiale persiste », explique Nadia Brashier, chercheur spécialisée dans les sciences de la cognition à l'Université Harvard. Cela arrive même quand une personne connaît la réalité des faits.
De plus, il y a actuellement un débat brûlant dans les sciences cognitives pour savoir si le fait de répéter un élément de désinformation, dans le but de le rectifier, aggrave ou non la situation. C'est ce qu'on appelle l'effet rebond ou « retour de flamme » [« backfire effect »]. Si cet effet était vérifié, cela signifierait que les gens peuvent oublier ou ignorer le contexte dans lequel la vérification des faits a eu lieu et adhérer encore plus fortement à la théorie du complot ou à la fausse information réfutée. Certaines recherches récentes en neurosciences montrent que notre cerveau peut stocker un élément de désinformation et sa rectification en même temps, mais que la mémoire de la rectification s'estompe plus rapidement.
Si vous essayez d'argumenter face à une personne qui adhère à une théorie du complot, ne l’excluez pas. Selon Nadia Brashier, l'ostracisme encourage les gens à se tourner d'abord vers des choses comme la superstition ou les théories du complot.
Pour Nadia Brashier, rectifier la pensée de quelqu'un peut fonctionner si un élément de désinformation peut être remplacé par quelque chose de concret. Cela explique pourquoi certaines croyances infondées très populaires peuvent être si difficiles à combattre. Par exemple, les scientifiques ont montré à plusieurs reprises que les vaccins ne jouent pas de rôle dans l'apparition de l'autisme. Mais les causes précises de l'autisme ne sont pas non plus encore connues précisément. « Il devient donc difficile de remplacer la proposition : "les vaccins provoquent l'autisme" par une autre », explique la chercheur, malgré les nombreuses preuves qui existent en faveur de la sécurité des vaccins.
Prenez plus de temps qu'un simple dîner pour faire valoir votre point de vue sur la vérité objective. Selon Joseph Uscinski, politologue à l'Université de Miami, « si quelqu'un croit fermement en quelque chose, vous n'allez pas modifier sa croyance en lui donnant une simple information ou en ayant une seule conversation avec lui. »
Nadia Brashier ajoute que l’idéal est en premier lieu d'empêcher nos proches de devenir la proie de la désinformation. Les correctifs apportés par les médias et l'édition universitaire aux fausses nouvelles n'atteignent jamais autant de personnes que la fausse nouvelle elle-même. Mais, d’après la chercheur, nous pouvons former nos amis et notre famille à être moins vulnérables à l'égard de ces fausses nouvelles : « Prendre un peu plus de temps pour reconsidérer nos réactions "instinctives" permet d'être plus rigoureux. Certains de mes travaux récents suggèrent qu'on devrait toujours d'abord se demander si telle ou telle information est vraie, si elle est cohérente avec ce que l'on sait par ailleurs. » Et d’ajouter : « Ça invite les gens à faire leur fact-checking intérieur, en confrontant une allégation à des faits qu'ils ont préalablement stockés dans leur mémoire. »
Cela peut tout simplement consister à conseiller à vos proches de consulter des sources d'informations plus fiables, ou de leur faire remarquer que la plupart des vraies manipulations sont révélées par des enquêtes journalistiques ou judiciaires – et non sur des forums de discussion ou sur les réseaux sociaux.
Voir aussi :
Des questions persistantes… auxquelles les conspirationnistes se refusent toujours à répondre
(Dernière mise à jour le 23/12/2019)
Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.