Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Comment la complosphère a réagi à l'attaque d'Annecy

Publié par Victor Mottin14 juin 2023,

Sans surprise, les complotistes se sont emparés du drame d'Annecy pour faire valoir leurs obsessions. Quitte à verser dans l'abject.

Montage CW.

Jeudi 8 juin, dans la matinée, un homme d'une trentaine d'années armé d'un couteau a fait irruption sur une aire de jeux à proximité du lac d'Annecy. Abdalmasih H., Syrien résidant légalement en France depuis l’année dernière après avoir habité en Suède pendant près de dix ans, a blessé gravement six personnes, dont quatre enfants en bas âge. Une semaine après les faits, son mobile demeure inconnu.

Instantanément, plusieurs vidéos de l'attaque ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux. Difficilement soutenables, ces images montrent l'assaillant poignarder des nourrissons dans leurs poussettes. A deux reprises, on peut l'entendre prononcer, en anglais, la phrase : « Au nom de Jésus-Christ ». Dans son dossier de demande d’asile déposé en France, il s’était déclaré « chrétien de Syrie » et son prénom, Abdalmasih, est typiquement chrétien (il signifie « serviteur du Messie », en arabe).

Au moment de l'attaque, un passant muni de deux sacs a tenté de s'interposer entre l'agresseur et ses victimes. Le lendemain, les médias brosseront le portrait de Henri d'Anselme, le « héros au sac-à-dos ». Voilà pour les faits.

Pourtant, dans les heures qui ont suivi le drame, la complosphère s'est comme souvent acharnée à produire une multitude de récits alternatifs dénonçant une manipulation de l'opinion publique.

Hasard du calendrier, l'attaque est survenue alors que l'Assemblée nationale débattait d'une proposition d'abrogation de la retraite à 64 ans. La veille, les sénateurs avaient adopté une disposition du projet de loi Justice autorisant, dans le cadre d'affaires de terrorisme, de délinquance ou de crime organisé, la possibilité d'activer à distance les micros et caméras des téléphones portables.

Pour Gabin Formont, créateur du média gilet jaune (et conspi-friendly) « Vécu », cette coïncidence interroge :

« Ca me paraît bizarre quand même cette histoire qui arrive […] le jour où un projet politique sur les retraites [est débattu] » explique l'influenceur qui se déclare « pas étonné que le pouvoir puisse […] utiliser, monter, fabriquer des opérations […] pour troubler l'opinion publique créer de la peur, de la sidération » (sic).

Dans une vidéo postée le 8 juin – soit le jour même de l'agression ! – le youtubeur suisse Jean-Dominique Michel abonde dans ce sens :

« Cette attaque […] tombe objectivement de manière opportune par rapport au vote du Sénat pour autoriser la géolocalisation en temps réel de nos téléphones. »

L'« anthropologue médical » favori des complotistes estime qu'il est possible « que ce soit l'acte fortuit d'un forcené » mais évoque également la possibilité d'une « opération, comme il est coutumier que les services secrets des États occidentaux en commettent ». La preuve ? « Le 28 octobre 2020, Macron annonce le reconfinement. […] Eh bien, le lendemain : attaque au couteau à Nice ! »

Même rengaine du côté de sa compatriote Chloé Frammery qui rappelle qu'« une attaque peut en cacher une autre ». Et la Suissesse de détailler, en lettres capitales :

« Pendant L'OPÉRATION.. heu l'attaque d'Annecy, LE SÉNAT VALIDAIT LA GÉO-LOCALISATION ET L'ACTIVATION À DISTANCE DES CAMÉRAS & MICROS DE NOS TÉLÉPHONES PORTABLES. »

Sur les réseaux sociaux de Quartier Libre, un site co-animé par Johann Fakra, on entreprend de débunker pas moins de « 9 stratégies de manipulation des masses », à commencer par « le drame d'Annecy » qui viserait à « camoufler les lois liberticides votées au même moment » ou, plus globalement, les « manipulations mondiales sur le climat, la guerre en Ukraine et la théorie du genre ». Bingo.

« Ce type n'est ni fou, ni chrétien »

A l'heure où nous écrivons ces lignes, aucune certitude ne peut être établie concernant le profil et les motivations de l'assaillant. Plusieurs médias ont néanmoins évoqué la piste du trouble psychiatrique (ici, ici, ou encore ici), laquelle n'a pas l'heur de complaire à ceux qui n'y voient qu'un « narratif », comme le compte Twitter du Cercle Aristote, un think tank d'extrême droite présidé par Pierre-Yves Rougeyron, ancien assistant parlementaire d'un élu Front national et proche d'Idriss Aberkane. Rappelons que, lors de l'affaire Lola, du nom de cette enfant assassinée dans des conditions atroces en octobre 2022, les supposés troubles psychiatriques de la principale suspecte avaient également été mis en doute par une frange de l'extrême droite et plusieurs acteurs de la complosphère.

Les informations relatives à l'appartenance confessionnelle d'Abdalmasih H. ont semble-t-il embarrassé tous ceux qui entrevoyaient déjà l'opportunité d'instrumentaliser l'événement à des fins politiques. Peu importe rapporte CheckNews, qui observe que « certains s'accrochent à l'idée que l'assaillant n'est pas un chrétien mais un islamiste caché ». « Je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment chrétien, s'interroge ainsi Eric Zemmour, avant de poursuivre : Il s'est déclaré chrétien comme d'autres se déclarent homosexuels car ils ont compris que ce sont les catégories que l'on accueille plus favorablement ».

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui remettent en doute l'appartenance confessionnelle de l'assaillant (capture d'écran Twitter).

« Ce type n'est ni fou, ni chrétien » résume ce compte Twitter dénombrant 16 000 abonnés. Quant à Bruno Attal, un policier habitué des plateaux de télévision, il ne peut concevoir qu'un homme puisse « tuer au nom de Jésus »...

Henri d'Anselme, l'homme qui a tenté de stopper l'assaillant, n'a pas échappé à son lot de théories du complot. Comme le précise le service de fact-checking de LCI, « le fil tiré est toujours le même : la version officielle du "héros au sac à dos" présenterait des incohérences ». L'étudiant en philosophie est par exemple accusé d'être un policier du RAID agissant sous couverture.

Dans un tweet vu plus d'un million de fois, Bruno Attal met en doute l'appartenance de l'assaillant à la religion chrétienne (capture d'écran Twitter).

Quand certains, à l'instar de l'ex-capitaine de gendarmerie Alexandre Juving-Brunet, arguent que « les coulisses » de cette « action courageuse » sont « beaucoup moins reluisantes que le narratif officiel qu'ils sont en train de construire », d'autres épluchent sa vie ainsi que celle des membres de sa famille. C'est le cas de Chloé Frammery. CV à l'appui, l'influenceuse entreprend de décortiquer le parcours professionnel de François d'Anselme, le « père de Henri, le preux chevalier qui a donné tous les "détails de L'OPÉRATION" d'Annecy ». Horreur et damnation, François d'Anselme travaille pour le compte d'Atos, une société côtée en bourse au conseil d'administration de laquelle l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a siégé jusqu'au mois dernier. Un élément troublant selon les complotistes. « Ceci n'est pas une preuve de quoi que ce soit, mais peut servir d'élément de compréhension dans cette affaire un peu louche qu'est l'attaque au couteau d'Annecy. [...] Encore une fois, il est important de lire entre les lignes » nous enseigne t-on ailleurs.

MK-Ultra, false flag et manipulation psychologique

Innombrables sont les fusillades, attentats, catastrophes naturelles et drames accidentels dénoncés par la complosphère comme des « psyops » ou des « false flags ». Ce terme désigne une opération clandestine (attentat, attaque militaire…) menée sous « fausse bannière » et ayant pour objectif de faire porter la responsabilité à d'autres afin d'avoir un prétexte pour justifier des représailles à leur encontre. Le drame d'Annecy n'a pas échappé à cette réécriture complotiste.

Sur Twitter, Alexandre Juving-Brunet laisse libre cours à son complotisme (capture d'écran Twitter)

Dans cette logique, tous les éléments, aussi anecdotiques soient-ils, sont bons à prendre. Pour Morgan Ciel, qui distille la bonne parole à 82 000 abonnés sur TikTok, ce sont les « baskets blanches toute neuves, toute belles, toute propres » de l'assaillant, qui interrogent. Etonnant « pour un SDF ». D'autres vont jusqu'à fabriquer des preuves en imaginant que le forcené recevait ses ordres par l'intermédiaire d'une oreillette.

« Ils ont foirer (sic) la mise en scène ça se voit de trop et sur Twitter la vérité éclate ! » accuse, extatique, un internaute. Alexandre Juving-Brunet (encore lui !) estime qu'Abdelmasih H. a été manipulé par des « substances psychoactives pour reprogrammer les cerveaux ». Pour l'activiste, il faut y voir la marque de « MK-Ultra », du nom de ce programme de recherche de la CIA interrompu au début des années 1970 et visant à développer des techniques de contrôle de l'esprit. Rien que ça. « Ce qui se déroule sous nos yeux est le fait d'une organisation huilée et puissante qui coordonne plusieurs agendas » ajoute-t-il dans un autre tweet.

 

Voir aussi :

Sauvetage de l'enfant suspendu à un balcon : questions à André Bercoff

Incendie de Notre-Dame : ils dénoncent un complot

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Montage CW.

Jeudi 8 juin, dans la matinée, un homme d'une trentaine d'années armé d'un couteau a fait irruption sur une aire de jeux à proximité du lac d'Annecy. Abdalmasih H., Syrien résidant légalement en France depuis l’année dernière après avoir habité en Suède pendant près de dix ans, a blessé gravement six personnes, dont quatre enfants en bas âge. Une semaine après les faits, son mobile demeure inconnu.

Instantanément, plusieurs vidéos de l'attaque ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux. Difficilement soutenables, ces images montrent l'assaillant poignarder des nourrissons dans leurs poussettes. A deux reprises, on peut l'entendre prononcer, en anglais, la phrase : « Au nom de Jésus-Christ ». Dans son dossier de demande d’asile déposé en France, il s’était déclaré « chrétien de Syrie » et son prénom, Abdalmasih, est typiquement chrétien (il signifie « serviteur du Messie », en arabe).

Au moment de l'attaque, un passant muni de deux sacs a tenté de s'interposer entre l'agresseur et ses victimes. Le lendemain, les médias brosseront le portrait de Henri d'Anselme, le « héros au sac-à-dos ». Voilà pour les faits.

Pourtant, dans les heures qui ont suivi le drame, la complosphère s'est comme souvent acharnée à produire une multitude de récits alternatifs dénonçant une manipulation de l'opinion publique.

Hasard du calendrier, l'attaque est survenue alors que l'Assemblée nationale débattait d'une proposition d'abrogation de la retraite à 64 ans. La veille, les sénateurs avaient adopté une disposition du projet de loi Justice autorisant, dans le cadre d'affaires de terrorisme, de délinquance ou de crime organisé, la possibilité d'activer à distance les micros et caméras des téléphones portables.

Pour Gabin Formont, créateur du média gilet jaune (et conspi-friendly) « Vécu », cette coïncidence interroge :

« Ca me paraît bizarre quand même cette histoire qui arrive […] le jour où un projet politique sur les retraites [est débattu] » explique l'influenceur qui se déclare « pas étonné que le pouvoir puisse […] utiliser, monter, fabriquer des opérations […] pour troubler l'opinion publique créer de la peur, de la sidération » (sic).

Dans une vidéo postée le 8 juin – soit le jour même de l'agression ! – le youtubeur suisse Jean-Dominique Michel abonde dans ce sens :

« Cette attaque […] tombe objectivement de manière opportune par rapport au vote du Sénat pour autoriser la géolocalisation en temps réel de nos téléphones. »

L'« anthropologue médical » favori des complotistes estime qu'il est possible « que ce soit l'acte fortuit d'un forcené » mais évoque également la possibilité d'une « opération, comme il est coutumier que les services secrets des États occidentaux en commettent ». La preuve ? « Le 28 octobre 2020, Macron annonce le reconfinement. […] Eh bien, le lendemain : attaque au couteau à Nice ! »

Même rengaine du côté de sa compatriote Chloé Frammery qui rappelle qu'« une attaque peut en cacher une autre ». Et la Suissesse de détailler, en lettres capitales :

« Pendant L'OPÉRATION.. heu l'attaque d'Annecy, LE SÉNAT VALIDAIT LA GÉO-LOCALISATION ET L'ACTIVATION À DISTANCE DES CAMÉRAS & MICROS DE NOS TÉLÉPHONES PORTABLES. »

Sur les réseaux sociaux de Quartier Libre, un site co-animé par Johann Fakra, on entreprend de débunker pas moins de « 9 stratégies de manipulation des masses », à commencer par « le drame d'Annecy » qui viserait à « camoufler les lois liberticides votées au même moment » ou, plus globalement, les « manipulations mondiales sur le climat, la guerre en Ukraine et la théorie du genre ». Bingo.

« Ce type n'est ni fou, ni chrétien »

A l'heure où nous écrivons ces lignes, aucune certitude ne peut être établie concernant le profil et les motivations de l'assaillant. Plusieurs médias ont néanmoins évoqué la piste du trouble psychiatrique (ici, ici, ou encore ici), laquelle n'a pas l'heur de complaire à ceux qui n'y voient qu'un « narratif », comme le compte Twitter du Cercle Aristote, un think tank d'extrême droite présidé par Pierre-Yves Rougeyron, ancien assistant parlementaire d'un élu Front national et proche d'Idriss Aberkane. Rappelons que, lors de l'affaire Lola, du nom de cette enfant assassinée dans des conditions atroces en octobre 2022, les supposés troubles psychiatriques de la principale suspecte avaient également été mis en doute par une frange de l'extrême droite et plusieurs acteurs de la complosphère.

Les informations relatives à l'appartenance confessionnelle d'Abdalmasih H. ont semble-t-il embarrassé tous ceux qui entrevoyaient déjà l'opportunité d'instrumentaliser l'événement à des fins politiques. Peu importe rapporte CheckNews, qui observe que « certains s'accrochent à l'idée que l'assaillant n'est pas un chrétien mais un islamiste caché ». « Je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment chrétien, s'interroge ainsi Eric Zemmour, avant de poursuivre : Il s'est déclaré chrétien comme d'autres se déclarent homosexuels car ils ont compris que ce sont les catégories que l'on accueille plus favorablement ».

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui remettent en doute l'appartenance confessionnelle de l'assaillant (capture d'écran Twitter).

« Ce type n'est ni fou, ni chrétien » résume ce compte Twitter dénombrant 16 000 abonnés. Quant à Bruno Attal, un policier habitué des plateaux de télévision, il ne peut concevoir qu'un homme puisse « tuer au nom de Jésus »...

Henri d'Anselme, l'homme qui a tenté de stopper l'assaillant, n'a pas échappé à son lot de théories du complot. Comme le précise le service de fact-checking de LCI, « le fil tiré est toujours le même : la version officielle du "héros au sac à dos" présenterait des incohérences ». L'étudiant en philosophie est par exemple accusé d'être un policier du RAID agissant sous couverture.

Dans un tweet vu plus d'un million de fois, Bruno Attal met en doute l'appartenance de l'assaillant à la religion chrétienne (capture d'écran Twitter).

Quand certains, à l'instar de l'ex-capitaine de gendarmerie Alexandre Juving-Brunet, arguent que « les coulisses » de cette « action courageuse » sont « beaucoup moins reluisantes que le narratif officiel qu'ils sont en train de construire », d'autres épluchent sa vie ainsi que celle des membres de sa famille. C'est le cas de Chloé Frammery. CV à l'appui, l'influenceuse entreprend de décortiquer le parcours professionnel de François d'Anselme, le « père de Henri, le preux chevalier qui a donné tous les "détails de L'OPÉRATION" d'Annecy ». Horreur et damnation, François d'Anselme travaille pour le compte d'Atos, une société côtée en bourse au conseil d'administration de laquelle l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a siégé jusqu'au mois dernier. Un élément troublant selon les complotistes. « Ceci n'est pas une preuve de quoi que ce soit, mais peut servir d'élément de compréhension dans cette affaire un peu louche qu'est l'attaque au couteau d'Annecy. [...] Encore une fois, il est important de lire entre les lignes » nous enseigne t-on ailleurs.

MK-Ultra, false flag et manipulation psychologique

Innombrables sont les fusillades, attentats, catastrophes naturelles et drames accidentels dénoncés par la complosphère comme des « psyops » ou des « false flags ». Ce terme désigne une opération clandestine (attentat, attaque militaire…) menée sous « fausse bannière » et ayant pour objectif de faire porter la responsabilité à d'autres afin d'avoir un prétexte pour justifier des représailles à leur encontre. Le drame d'Annecy n'a pas échappé à cette réécriture complotiste.

Sur Twitter, Alexandre Juving-Brunet laisse libre cours à son complotisme (capture d'écran Twitter)

Dans cette logique, tous les éléments, aussi anecdotiques soient-ils, sont bons à prendre. Pour Morgan Ciel, qui distille la bonne parole à 82 000 abonnés sur TikTok, ce sont les « baskets blanches toute neuves, toute belles, toute propres » de l'assaillant, qui interrogent. Etonnant « pour un SDF ». D'autres vont jusqu'à fabriquer des preuves en imaginant que le forcené recevait ses ordres par l'intermédiaire d'une oreillette.

« Ils ont foirer (sic) la mise en scène ça se voit de trop et sur Twitter la vérité éclate ! » accuse, extatique, un internaute. Alexandre Juving-Brunet (encore lui !) estime qu'Abdelmasih H. a été manipulé par des « substances psychoactives pour reprogrammer les cerveaux ». Pour l'activiste, il faut y voir la marque de « MK-Ultra », du nom de ce programme de recherche de la CIA interrompu au début des années 1970 et visant à développer des techniques de contrôle de l'esprit. Rien que ça. « Ce qui se déroule sous nos yeux est le fait d'une organisation huilée et puissante qui coordonne plusieurs agendas » ajoute-t-il dans un autre tweet.

 

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à propos de l'auteur
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Victor Mottin
Victor Mottin est journaliste et travaille pour Conspiracy Watch depuis 2021. Il collabore régulièrement avec le magazine Usbek & Rica. Ses sujets de prédilection : complotisme, extrême droite et dérives sectaires.
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