Le premier cas attesté d’une théorie du complot remonte au XVIIe siècle, avec la publication d’un manuel secret attribué aux Jésuites. Emmanuel Kreis a rassemblé une trentaine d’extraits de textes français dénonçant des conspirations en tous genres, depuis la « faction de l’étranger », désignée par Saint-Just, jusqu’aux complots des « élites » en passant par les templiers, les protestants, les socialistes et, bien sûr, les francs-maçons et les juifs.
« Malgré quelques antécédents au Moyen-Age à propos des juifs et des sorciers, on estime que la forme canonique du texte conspirationniste est apparue avec la Révolution : le complot, c’est d’abord la sécularisation de la Providence. Le procédé inauguré par Saint-Just va être repris par tous les bords politiques et, parfois, en miroir. Lors d’un débat à la Chambre en 1904, le député Prache, s’appuyant sur la nouvelle loi sur les congrégations, dénonce le pouvoir caché des francs-maçons. Le député Laferre, franc-maçon affiché, lui répond en vitupérant "les puissances occultes qu’on appelle les congrégations", et lance : "La voilà, la vraie franc-maçonnerie." A complot, complot et demi, en somme. Et, puisqu’il est très difficile de prouver que l’on ne fait pas partie d’une conspiration (démentir pouvant être interprété comme l’indice que vous en faites bien partie), il va arriver que les accusés fassent de la surenchère : vers 1880-1890, à ceux qui prétendront que la Révolution française fut un complot ourdi par la franc-maçonnerie, certains répondront : "Oui, la Révolution, c’est nous !", exagérant leur rôle réel bien au-delà de la réalité.
Lire la suite sur le site de Libération.
Le premier cas attesté d’une théorie du complot remonte au XVIIe siècle, avec la publication d’un manuel secret attribué aux Jésuites. Emmanuel Kreis a rassemblé une trentaine d’extraits de textes français dénonçant des conspirations en tous genres, depuis la « faction de l’étranger », désignée par Saint-Just, jusqu’aux complots des « élites » en passant par les templiers, les protestants, les socialistes et, bien sûr, les francs-maçons et les juifs.
« Malgré quelques antécédents au Moyen-Age à propos des juifs et des sorciers, on estime que la forme canonique du texte conspirationniste est apparue avec la Révolution : le complot, c’est d’abord la sécularisation de la Providence. Le procédé inauguré par Saint-Just va être repris par tous les bords politiques et, parfois, en miroir. Lors d’un débat à la Chambre en 1904, le député Prache, s’appuyant sur la nouvelle loi sur les congrégations, dénonce le pouvoir caché des francs-maçons. Le député Laferre, franc-maçon affiché, lui répond en vitupérant "les puissances occultes qu’on appelle les congrégations", et lance : "La voilà, la vraie franc-maçonnerie." A complot, complot et demi, en somme. Et, puisqu’il est très difficile de prouver que l’on ne fait pas partie d’une conspiration (démentir pouvant être interprété comme l’indice que vous en faites bien partie), il va arriver que les accusés fassent de la surenchère : vers 1880-1890, à ceux qui prétendront que la Révolution française fut un complot ourdi par la franc-maçonnerie, certains répondront : "Oui, la Révolution, c’est nous !", exagérant leur rôle réel bien au-delà de la réalité.
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