Le regretté William S. Burroughs définissait la paranoïa comme la capacité à connaître les faits. L'homme ordinaire se contente volontiers des explications que lui donnent les journaux. Le parano, lui, est étymologiquement plus subtil : il aime savoir ce qui se passe sous la toile. Le vaisseau Eagle One s'est-il réellement posé sur la Lune, le 20 juillet 1969 ? Pour quelles raisons Claude François est-il mort dans sa salle de bains ? Le secret des Templiers a-t-il traversé les siècles ? Qu'est-ce qu'on nous cache encore sur l'affaire du Rainbow Warrior ? Qui avait intérêt à voir Marilyn Monroe disparaître de cette Terre ? Pourquoi Jean-Paul Ier a-t-il occupé si brièvement le siège pontifical ? Et qui avait intérêt à fissurer le bloc historique gaullo-communiste en déclenchant les émeutes de Mai 68 ?
Forçats chevronnés de l'Underwood ou jeunes premiers, vieux routiers du polar ou égarés volontaires sur des chemins de traverse littéraires, les 18 écrivains rassemblés par notre confrère Olivier Delcroix dans le cadre de l'anthologie Complots capitaux ont pris un plaisir fou à distiller le doute.
Un Claude-François mélancolique
Et si, sur à peu près tous les sujets, on nous mentait depuis toujours ? C'est naturellement un plaisir pour le lecteur de se prendre au jeu et de laisser les gouttes de sueur froide lui glisser dans le bas du dos.
La palme va à notre camarade Jérôme Leroy, qui dans une nouvelle intitulée « Azimut 68 » démasque un agent de la CIA ayant pour nom… Daniel Cohn-Bendit ! Pourquoi pas ? Ces dernières années, on ne l'a pas entendu beaucoup lorsque l'aviation américaine bombardait un pays d'Europe ou du tiers-monde. Mention spéciale à l'excellent Philippe Ségur, mettant un Claude François mélancolique et étrangement héroïque face à une mort programmée par la mafia. Grand prix de l'humour à Philippe Colin-Olivier qui relit l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy sur le mode de la misère sexuelle.
On lira également avec attention la nouvelle de Chantal Pelletier, qui retrouve les origines secrètes et meurtrières de l'informatisation générale du monde à travers le destin d'Alan Turing, le génie britannique des codes secrets. Enfin, les lecteurs du Figaro découvriront avec plaisir les explorations paranoïdes d'événements aussi différents que la mort de Marylin Monroe, la disparition brutale du pape Jean-Paul Ier, le torpillage du Rainbow Warrior et l'histoire du trésor des Templiers des origines jusqu'à nos jours auxquelles se sont amusés nos amis Olivier Delcroix, Nicolas d'Estienne d'Orves, Claude Godfryd et Jacques de Saint-Victor. Des petits textes pleins de fantaisie et d'effronterie à lire comme on fait ses devoirs de vacances.
Complots capitaux, Olivier Delcroix (sous la direction de) Le Cherche Midi, coll. « Néo », 387 p., 21 €.
Voir aussi :
En excusivité, un extrait de "Azimut 68" de Jérôme Leroy sur le site de Marianne2.fr.
Le regretté William S. Burroughs définissait la paranoïa comme la capacité à connaître les faits. L'homme ordinaire se contente volontiers des explications que lui donnent les journaux. Le parano, lui, est étymologiquement plus subtil : il aime savoir ce qui se passe sous la toile. Le vaisseau Eagle One s'est-il réellement posé sur la Lune, le 20 juillet 1969 ? Pour quelles raisons Claude François est-il mort dans sa salle de bains ? Le secret des Templiers a-t-il traversé les siècles ? Qu'est-ce qu'on nous cache encore sur l'affaire du Rainbow Warrior ? Qui avait intérêt à voir Marilyn Monroe disparaître de cette Terre ? Pourquoi Jean-Paul Ier a-t-il occupé si brièvement le siège pontifical ? Et qui avait intérêt à fissurer le bloc historique gaullo-communiste en déclenchant les émeutes de Mai 68 ?
Forçats chevronnés de l'Underwood ou jeunes premiers, vieux routiers du polar ou égarés volontaires sur des chemins de traverse littéraires, les 18 écrivains rassemblés par notre confrère Olivier Delcroix dans le cadre de l'anthologie Complots capitaux ont pris un plaisir fou à distiller le doute.
Un Claude-François mélancolique
Et si, sur à peu près tous les sujets, on nous mentait depuis toujours ? C'est naturellement un plaisir pour le lecteur de se prendre au jeu et de laisser les gouttes de sueur froide lui glisser dans le bas du dos.
La palme va à notre camarade Jérôme Leroy, qui dans une nouvelle intitulée « Azimut 68 » démasque un agent de la CIA ayant pour nom… Daniel Cohn-Bendit ! Pourquoi pas ? Ces dernières années, on ne l'a pas entendu beaucoup lorsque l'aviation américaine bombardait un pays d'Europe ou du tiers-monde. Mention spéciale à l'excellent Philippe Ségur, mettant un Claude François mélancolique et étrangement héroïque face à une mort programmée par la mafia. Grand prix de l'humour à Philippe Colin-Olivier qui relit l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy sur le mode de la misère sexuelle.
On lira également avec attention la nouvelle de Chantal Pelletier, qui retrouve les origines secrètes et meurtrières de l'informatisation générale du monde à travers le destin d'Alan Turing, le génie britannique des codes secrets. Enfin, les lecteurs du Figaro découvriront avec plaisir les explorations paranoïdes d'événements aussi différents que la mort de Marylin Monroe, la disparition brutale du pape Jean-Paul Ier, le torpillage du Rainbow Warrior et l'histoire du trésor des Templiers des origines jusqu'à nos jours auxquelles se sont amusés nos amis Olivier Delcroix, Nicolas d'Estienne d'Orves, Claude Godfryd et Jacques de Saint-Victor. Des petits textes pleins de fantaisie et d'effronterie à lire comme on fait ses devoirs de vacances.
Complots capitaux, Olivier Delcroix (sous la direction de) Le Cherche Midi, coll. « Néo », 387 p., 21 €.
Voir aussi :
En excusivité, un extrait de "Azimut 68" de Jérôme Leroy sur le site de Marianne2.fr.
Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.