L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 01/02/2021 au 07/02/2021).
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TURQUIE. Depuis le début du mois de janvier, étudiants et enseignants de l’Université de Boğaziçi (Istanbul), mais également d’autres établissements, manifestent sans relâche contre la nomination par Erdogan d’un de ses proches comme recteur de l’université. Le président tente de discréditer le mouvement de protestation en propageant d'absurdes accusations, celle notamment selon laquelle le mouvement émanerait de jeunes athées, agressifs envers l’islam (source : L’Orient Le Jour, 3 février 2021).
VOILE. Il y a quelques semaines, certains (dont une ministre pakistanaise) affirmaient à tort que le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » prévoyait d'attribuer des numéros d'identification aux enfants musulmans. Vendredi 5 février 2021, la rumeur trompeuse selon laquelle ce même projet de loi prévoyait une amende de 1500 € en cas de port du voile dans l'espace public a été largement relayée sur les réseaux sociaux, au point de susciter un démenti officiel de la part du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et du ministère de l'intérieur.
Vendredi 5 février, ce compte twitter a diffusé une fausse information concernant le #PJLPrincipesRépublicains évoquant une amende de 1500€ qui serait prévue en cas du port du voile dans l’espace public. Ceci est totalement faux et mensonger. #FakeNews #factchecking pic.twitter.com/gb8GizkIjq
— SG-CIPDR (@SG_CIPDR) February 6, 2021
CAPITOLE. Le Wall Street Journal a révélé que le meeting de Donald Trump qui avait précédé l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 a été financé par Julie Jenkins Fancelli, l’une des grandes donatrices de l’ex-Président, à hauteur de 300.000 dollars. Ce soutien aurait été facilité par l’entremise d’Alex Jones, l’animateur du site complotiste InfoWars. À lire sur BuzzFeed, un article qui explique comment certains enseignants pro-Trump, sensibles aux théories du complot, les relaient auprès de leurs élèves et étudiants.
GIULIANI. Rudy Giuliani, avocat personnel de Donald Trump, a affirmé que la vaste conspiration criminelle qui aurait fomenté la défaite électorale de l’ex-président des États-Unis était « facilement prouvable ». Pourtant, Giuliani n'a jamais produit le début d’une preuve dans ses accusations à l’encontre de Dominion Voting Systems, le fabricant de matériel de vote électronique mis en cause. L’entreprise a intenté une action en diffamation contre l’avocat qui encourt une amende de 1,3 milliard de dollars (source : Radio-Canada, 25 janvier 2021). Ainsi, comme le souligne le journaliste scientifique Michael Shermer, l'une des manières de stopper une hystérie complotiste est d'appliquer la loi ou d'intenter une action en justice… (source : Reason.com, 25 janvier 2021).
QANON. Dans l’émission « Inside the QAnon Conspiracy » diffusée sur la chaîne américaine CNN le 30 janvier, le journaliste Anderson Cooper s’est entretenu avec un ex-membre de ce mouvement complotiste. L’ex-QAnon Jitarth Jadeja a tenu ce langage à son interlocuteur : « Je m’excuse d’avoir pensé que vous mangiez des bébés. Mais oui, je le pensais à 100%. » Jadeja a également avoué avoir été persuadé que le même Cooper était... un robot (source : CNews, 2 février 2021).
TAYLOR GREENE. Mitch McConnell, le chef de file des Républicains au Sénat américain, a décidé de croiser le fer avec les nouveaux élus complotistes et extrémistes du camp conservateur, incarnés notamment par Marjorie Taylor Greene, une adepte de plusieurs théories du complot, notamment du mouvement QAnon (source : Courrier international, 2 février 2021). Faisant acte de contrition, Taylor Greene a déclaré : « J'ai pu croire à des choses qui n'étaient pas vraies […] et je le regrette », ajoutant qu'elle avait « cessé de croire » aux théories du complot avant d'être candidate pour le parti républicain. Jeudi 4 février, l'élue a été sanctionnée par la Chambre des représentants qui l'a évincée de certaines commissions à 230 voix contre 190 (source : France 24, 5 février 2021).
DÉPLATEFORMISATION. À peine l’ex-président des États-Unis a-t-il été évincé de Twitter, Facebook ou YouTube que des études ont noté une baisse de la désinformation en ligne. « La suspension des comptes de Donald Trump sur les réseaux sociaux est un vrai soulagement même si elle ne règle rien », explique une correspondante du Monde. Ni la question de fond (la haine et la polarisation grandissantes aggravées par les réseaux sociaux qui y trouvent depuis des années un intérêt financier), ni celle des limites de la liberté d'expression (source : Le Monde, 2 février 2021).
DIEUDONNÉ. Condamné de multiples fois pour ses propos racistes et antisémites, Dieudonné M’Bala M’Bala sera jugé en mars prochain pour fraude fiscale. Annoncé dans « 100 villes en France en 2020 », il n’a pourtant pas toujours assuré les représentations. Se gardant d’informer ses fans des annulations, il ne rembourse pas non plus ceux qui achètent des billets, toujours en vente actuellement… (source : Le Parisien, 1er février 2021).
NÉMÉSIS. Le 31 janvier 2021, des membres du collectif d'extrême droite identitaire Némésis se sont réunies sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, au Trocadéro, pour une action « anti voile intégral ». L’occasion pour les militantes de prôner la thèse du Grand Remplacement. La cheffe du groupe, Alice, a été arrêtée (source : Pierre Plottu/Twitter, 31 janvier 2021).
Les Némésis, collectif d'extrême droite identitaire, a fait une action se voulant "anti voile intégral" au Trocadero, mais prônant surtout la théorie anti-islam aux relents conspirationnistes du "grand remplacement". La cheffe du groupe, Alice, a été arrêtée (2e photo) pic.twitter.com/gMEk3mzEp1
— Pierre Plottu (@pierre_plottu) January 31, 2021
CHARLATANS. Le 9 janvier 2021, un « conseil scientifique indépendant » composé de sept médecins s’est réuni dans le but de « réinformer les Français » dans le cadre de la crise sanitaire. Parmi eux, le rhumatologue Gérard Guillaume, la gynécologue Violaine Guérin et la députée anti-masques Martine Wonner – toutes deux intervenantes dans le film complotiste « Hold-up ». « Que nous explique ce "conseil scientifique" sauvage ? Que des vitamines et du zinc nous prémunissent des contaminations. Que des remèdes miracles (l'hydroxychloroquine, l'ivermectine...) soignent du Covid-19. Que ce coronavirus n'est pas pire qu'une grippe, que rien ne justifie l'urgence sanitaire et surtout pas un troisième confinement. S'ils prennent soin de préciser qu'ils ne sont pas "anti-vaccins", ces praticiens multiplient pourtant les critiques contre la "folie vaccinale" » lit-on dans L’Express qui a consacré une enquête à ce qu'il appelle « les charlatans du Covid-19 » (source : L’Express, 26 janvier 2021).
ICKE. Le complotiste David Icke annonce une tournée européenne en septembre prochain. La promotion est lancée sur Facebook, dont il est pourtant suspendu. Rappelons que l’homme, qui a activement contribué à la désinformation sur le Covid-19, est connu pour avoir réactualisé, à partir des années 1990, de vieilles théories du complot antisémites et pour avoir popularisé mondialement le mythe des reptiliens. À écouter également au sujet de cette figure clé de la complosphère la chronique de notre collaborateur Tristan Mendès France sur France Inter.
ANTIVAXX. Convaincu de la dangerosité du vaccin contre le coronavirus, un pharmacien du centre médical Aurora à Gratfon (Wisconsin) avait détruit des centaines de doses de vaccin. L’homme a reconnu être complotiste, estimant que la Terre est plate et que le ciel est un « bouclier dressé par le gouvernement pour empêcher les individus de voir Dieu » (source : The Daily Beast, 31 janvier 2021).
On en sait plus sur Steven Brandenburg qui avait saboté plus de 500 doses de vaccins Moderna : il pense également que la Terre est plate et que le ciel est en fait un "bouclier dressé par le gouvernement pour empêcher les individus de voir Dieu".
Source : https://t.co/26fF4jTt4b https://t.co/iS7gAEGmv8 pic.twitter.com/9VH9mRpMWC— Conspiracy Watch (@conspiration) February 1, 2021
HEALTHGUARD. Le media Newsguard, qui lutte contre la désinformation, vient de lancer HealthGuard, un outil gratuit à télécharger sur ordinateur, pour distinguer, dans le contexte de la crise sanitaire, les sites fiables de ceux diffusant des infox.
PUCES ÉLECTRONIQUES. Sur la base de propos falsifiés et de la lecture biaisée d’un article du Jerusalem Post du 8 mai 2020, plusieurs sites complotistes prétendent trompeusement que le Premier ministre israélien souhaite implanter des puces électroniques dans le corps des enfants. Conspiracy Watch a retracé l’itinéraire de cette infox (source : Conspiracy Watch, 3 février 2021).
COVID-19. Une vidéo problématique sur les « survivants du Covid », postée sur son compte Instagram par Laurent Ruquier, circule sur TikTok, répandant l’idée, notamment auprès des plus jeunes, de la faible létalité du Covid-19. Julien Pain, animateur de « Vrai ou Fake » (France Info), explique dans un thread ce qui pose effectivement problème (source : Julien Pain/Twitter, 2 février 2021).
Pour réduire la circulation de la désinformation sur sa plateforme, TikTok a d’ailleurs décidé d’agir auprès de ses utilisateurs. Les vidéos aux contenus trompeurs, expertisées avec l’aide d’un service de vérification, seront signalées comme telles avec une bannière. Si les fact-checkers estiment qu’un contenu est faux, il sera tout simplement supprimé (source : axios.com, 3 février 2021).
SCHALLER. À voir (pour le croire), une séquence de Quotidien dans laquelle Paul Gasnier interroge Christian Tal Schaller, complotiste anti-vaccination. D’après ce dernier, pour être en bonne santé, il faut arrêter de manger et boire sa propre urine. Une séquence remède contre le charlatanisme ? Rien n’est moins sûr à écouter les recommandations du Dr Louis Fouché, proche de la complosphère…
Ses théories sont complètement fausses, mais malheureusement, des gens y croient : on vous présente Christian Tal Schaller, militant anti-vaccin. Selon lui, pour être en bonne santé, il faut arrêter de manger et boire sa propre urine. 🤯 pic.twitter.com/E0HZv92B0X
— Quotidien (@Qofficiel) February 2, 2021
PARLER. Le PDG de l’application « Parler » a indiqué que pour connaître le succès, elle devait cesser d’héberger les terroristes et les extrémistes tels que QAnon. Le responsable a été renvoyé sur le champ par le milliardaire Robert Mercer, financeur de l’application et soutien de Trump (source : Sleeping Giants/Twitter, 4 février 2021).
CORBYN. Piers Corbyn, le frère de l’ancien dirigeant travailliste britannique Jeremy Corbyn, a été arrêté pour avoir diffusé un tract qui compare la campagne de vaccination du pays contre le COVID-19 au camp de la mort d’Auschwitz, selon les médias britanniques. Militant anti-vaccination et adepte des théories du complot, Corbyn était à l’origine de la conception du tract qui a été diffusé en ligne et distribué au porte-à-porte dans les boîtes aux lettres de Londres (source : The Times of Israël, 4 février 2021).
ASSELINEAU. L’ancien candidat à l’élection présidentielle François Asselineau a été placé en garde à vue le mercredi 3 février 2021, dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel. Des investigations avaient été lancées le 15 mai dernier par le parquet de Paris. L’enquête repose sur des accusations lancées par plusieurs de ses anciens collaborateurs ; deux plaintes ont été déposées par deux victimes présumées, anciens salariés de l’Union populaire républicaine (UPR) (source : Le Parisien, 3 février 2021). Confronté aux deux plaignants, Asselineau a avoué être l’auteur de lettres qu’il avait préécrites pour ses victimes, dans lesquelles ces dernières revenaient sur leurs accusations (source : Libération, 5 février 2021).
À LIRE. L’interview de Gérald Bronner dans Télérama à l’occasion de la sortie de son dernier livre Apocalypse cognitive (PUF, 2021) dans laquelle le sociologue évoque l’augmentation du temps de cerveau disponible et la dérégulation parallèle du marché des idées : « Dans cet océan d’informations et de représentations, horizontalisées, mises à égalité, chacun est invité à déverser sa vision du monde, ce qui fait naître une concurrence effrénée entre des modèles prétendant décrire le réel, des plus frustes aux plus sophistiqués » (source : Télérama, 1er février 2021).
À ÉCOUTER. Les complotistes et le business du Covid-19 : c’est le deuxième épisode de « Complorama », le podcast bimensuel de France Info animé par Marina Cabiten, avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence spécialiste des cultures numériques.
Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, était par ailleurs l’invité de « L’Atelier des médias » sur RFI. Au programme, une analyse des dynamiques actuelles du complotisme et une réflexion sur la responsabilité des médias et des grandes plateformes dans la diffusion des théories complotistes (source : RFI, 6 février 2021).
TURQUIE. Depuis le début du mois de janvier, étudiants et enseignants de l’Université de Boğaziçi (Istanbul), mais également d’autres établissements, manifestent sans relâche contre la nomination par Erdogan d’un de ses proches comme recteur de l’université. Le président tente de discréditer le mouvement de protestation en propageant d'absurdes accusations, celle notamment selon laquelle le mouvement émanerait de jeunes athées, agressifs envers l’islam (source : L’Orient Le Jour, 3 février 2021).
VOILE. Il y a quelques semaines, certains (dont une ministre pakistanaise) affirmaient à tort que le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » prévoyait d'attribuer des numéros d'identification aux enfants musulmans. Vendredi 5 février 2021, la rumeur trompeuse selon laquelle ce même projet de loi prévoyait une amende de 1500 € en cas de port du voile dans l'espace public a été largement relayée sur les réseaux sociaux, au point de susciter un démenti officiel de la part du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et du ministère de l'intérieur.
Vendredi 5 février, ce compte twitter a diffusé une fausse information concernant le #PJLPrincipesRépublicains évoquant une amende de 1500€ qui serait prévue en cas du port du voile dans l’espace public. Ceci est totalement faux et mensonger. #FakeNews #factchecking pic.twitter.com/gb8GizkIjq
— SG-CIPDR (@SG_CIPDR) February 6, 2021
CAPITOLE. Le Wall Street Journal a révélé que le meeting de Donald Trump qui avait précédé l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 a été financé par Julie Jenkins Fancelli, l’une des grandes donatrices de l’ex-Président, à hauteur de 300.000 dollars. Ce soutien aurait été facilité par l’entremise d’Alex Jones, l’animateur du site complotiste InfoWars. À lire sur BuzzFeed, un article qui explique comment certains enseignants pro-Trump, sensibles aux théories du complot, les relaient auprès de leurs élèves et étudiants.
GIULIANI. Rudy Giuliani, avocat personnel de Donald Trump, a affirmé que la vaste conspiration criminelle qui aurait fomenté la défaite électorale de l’ex-président des États-Unis était « facilement prouvable ». Pourtant, Giuliani n'a jamais produit le début d’une preuve dans ses accusations à l’encontre de Dominion Voting Systems, le fabricant de matériel de vote électronique mis en cause. L’entreprise a intenté une action en diffamation contre l’avocat qui encourt une amende de 1,3 milliard de dollars (source : Radio-Canada, 25 janvier 2021). Ainsi, comme le souligne le journaliste scientifique Michael Shermer, l'une des manières de stopper une hystérie complotiste est d'appliquer la loi ou d'intenter une action en justice… (source : Reason.com, 25 janvier 2021).
QANON. Dans l’émission « Inside the QAnon Conspiracy » diffusée sur la chaîne américaine CNN le 30 janvier, le journaliste Anderson Cooper s’est entretenu avec un ex-membre de ce mouvement complotiste. L’ex-QAnon Jitarth Jadeja a tenu ce langage à son interlocuteur : « Je m’excuse d’avoir pensé que vous mangiez des bébés. Mais oui, je le pensais à 100%. » Jadeja a également avoué avoir été persuadé que le même Cooper était... un robot (source : CNews, 2 février 2021).
TAYLOR GREENE. Mitch McConnell, le chef de file des Républicains au Sénat américain, a décidé de croiser le fer avec les nouveaux élus complotistes et extrémistes du camp conservateur, incarnés notamment par Marjorie Taylor Greene, une adepte de plusieurs théories du complot, notamment du mouvement QAnon (source : Courrier international, 2 février 2021). Faisant acte de contrition, Taylor Greene a déclaré : « J'ai pu croire à des choses qui n'étaient pas vraies […] et je le regrette », ajoutant qu'elle avait « cessé de croire » aux théories du complot avant d'être candidate pour le parti républicain. Jeudi 4 février, l'élue a été sanctionnée par la Chambre des représentants qui l'a évincée de certaines commissions à 230 voix contre 190 (source : France 24, 5 février 2021).
DÉPLATEFORMISATION. À peine l’ex-président des États-Unis a-t-il été évincé de Twitter, Facebook ou YouTube que des études ont noté une baisse de la désinformation en ligne. « La suspension des comptes de Donald Trump sur les réseaux sociaux est un vrai soulagement même si elle ne règle rien », explique une correspondante du Monde. Ni la question de fond (la haine et la polarisation grandissantes aggravées par les réseaux sociaux qui y trouvent depuis des années un intérêt financier), ni celle des limites de la liberté d'expression (source : Le Monde, 2 février 2021).
DIEUDONNÉ. Condamné de multiples fois pour ses propos racistes et antisémites, Dieudonné M’Bala M’Bala sera jugé en mars prochain pour fraude fiscale. Annoncé dans « 100 villes en France en 2020 », il n’a pourtant pas toujours assuré les représentations. Se gardant d’informer ses fans des annulations, il ne rembourse pas non plus ceux qui achètent des billets, toujours en vente actuellement… (source : Le Parisien, 1er février 2021).
NÉMÉSIS. Le 31 janvier 2021, des membres du collectif d'extrême droite identitaire Némésis se sont réunies sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, au Trocadéro, pour une action « anti voile intégral ». L’occasion pour les militantes de prôner la thèse du Grand Remplacement. La cheffe du groupe, Alice, a été arrêtée (source : Pierre Plottu/Twitter, 31 janvier 2021).
Les Némésis, collectif d'extrême droite identitaire, a fait une action se voulant "anti voile intégral" au Trocadero, mais prônant surtout la théorie anti-islam aux relents conspirationnistes du "grand remplacement". La cheffe du groupe, Alice, a été arrêtée (2e photo) pic.twitter.com/gMEk3mzEp1
— Pierre Plottu (@pierre_plottu) January 31, 2021
CHARLATANS. Le 9 janvier 2021, un « conseil scientifique indépendant » composé de sept médecins s’est réuni dans le but de « réinformer les Français » dans le cadre de la crise sanitaire. Parmi eux, le rhumatologue Gérard Guillaume, la gynécologue Violaine Guérin et la députée anti-masques Martine Wonner – toutes deux intervenantes dans le film complotiste « Hold-up ». « Que nous explique ce "conseil scientifique" sauvage ? Que des vitamines et du zinc nous prémunissent des contaminations. Que des remèdes miracles (l'hydroxychloroquine, l'ivermectine...) soignent du Covid-19. Que ce coronavirus n'est pas pire qu'une grippe, que rien ne justifie l'urgence sanitaire et surtout pas un troisième confinement. S'ils prennent soin de préciser qu'ils ne sont pas "anti-vaccins", ces praticiens multiplient pourtant les critiques contre la "folie vaccinale" » lit-on dans L’Express qui a consacré une enquête à ce qu'il appelle « les charlatans du Covid-19 » (source : L’Express, 26 janvier 2021).
ICKE. Le complotiste David Icke annonce une tournée européenne en septembre prochain. La promotion est lancée sur Facebook, dont il est pourtant suspendu. Rappelons que l’homme, qui a activement contribué à la désinformation sur le Covid-19, est connu pour avoir réactualisé, à partir des années 1990, de vieilles théories du complot antisémites et pour avoir popularisé mondialement le mythe des reptiliens. À écouter également au sujet de cette figure clé de la complosphère la chronique de notre collaborateur Tristan Mendès France sur France Inter.
ANTIVAXX. Convaincu de la dangerosité du vaccin contre le coronavirus, un pharmacien du centre médical Aurora à Gratfon (Wisconsin) avait détruit des centaines de doses de vaccin. L’homme a reconnu être complotiste, estimant que la Terre est plate et que le ciel est un « bouclier dressé par le gouvernement pour empêcher les individus de voir Dieu » (source : The Daily Beast, 31 janvier 2021).
On en sait plus sur Steven Brandenburg qui avait saboté plus de 500 doses de vaccins Moderna : il pense également que la Terre est plate et que le ciel est en fait un "bouclier dressé par le gouvernement pour empêcher les individus de voir Dieu".
Source : https://t.co/26fF4jTt4b https://t.co/iS7gAEGmv8 pic.twitter.com/9VH9mRpMWC— Conspiracy Watch (@conspiration) February 1, 2021
HEALTHGUARD. Le media Newsguard, qui lutte contre la désinformation, vient de lancer HealthGuard, un outil gratuit à télécharger sur ordinateur, pour distinguer, dans le contexte de la crise sanitaire, les sites fiables de ceux diffusant des infox.
PUCES ÉLECTRONIQUES. Sur la base de propos falsifiés et de la lecture biaisée d’un article du Jerusalem Post du 8 mai 2020, plusieurs sites complotistes prétendent trompeusement que le Premier ministre israélien souhaite implanter des puces électroniques dans le corps des enfants. Conspiracy Watch a retracé l’itinéraire de cette infox (source : Conspiracy Watch, 3 février 2021).
COVID-19. Une vidéo problématique sur les « survivants du Covid », postée sur son compte Instagram par Laurent Ruquier, circule sur TikTok, répandant l’idée, notamment auprès des plus jeunes, de la faible létalité du Covid-19. Julien Pain, animateur de « Vrai ou Fake » (France Info), explique dans un thread ce qui pose effectivement problème (source : Julien Pain/Twitter, 2 février 2021).
Pour réduire la circulation de la désinformation sur sa plateforme, TikTok a d’ailleurs décidé d’agir auprès de ses utilisateurs. Les vidéos aux contenus trompeurs, expertisées avec l’aide d’un service de vérification, seront signalées comme telles avec une bannière. Si les fact-checkers estiment qu’un contenu est faux, il sera tout simplement supprimé (source : axios.com, 3 février 2021).
SCHALLER. À voir (pour le croire), une séquence de Quotidien dans laquelle Paul Gasnier interroge Christian Tal Schaller, complotiste anti-vaccination. D’après ce dernier, pour être en bonne santé, il faut arrêter de manger et boire sa propre urine. Une séquence remède contre le charlatanisme ? Rien n’est moins sûr à écouter les recommandations du Dr Louis Fouché, proche de la complosphère…
Ses théories sont complètement fausses, mais malheureusement, des gens y croient : on vous présente Christian Tal Schaller, militant anti-vaccin. Selon lui, pour être en bonne santé, il faut arrêter de manger et boire sa propre urine. 🤯 pic.twitter.com/E0HZv92B0X
— Quotidien (@Qofficiel) February 2, 2021
PARLER. Le PDG de l’application « Parler » a indiqué que pour connaître le succès, elle devait cesser d’héberger les terroristes et les extrémistes tels que QAnon. Le responsable a été renvoyé sur le champ par le milliardaire Robert Mercer, financeur de l’application et soutien de Trump (source : Sleeping Giants/Twitter, 4 février 2021).
CORBYN. Piers Corbyn, le frère de l’ancien dirigeant travailliste britannique Jeremy Corbyn, a été arrêté pour avoir diffusé un tract qui compare la campagne de vaccination du pays contre le COVID-19 au camp de la mort d’Auschwitz, selon les médias britanniques. Militant anti-vaccination et adepte des théories du complot, Corbyn était à l’origine de la conception du tract qui a été diffusé en ligne et distribué au porte-à-porte dans les boîtes aux lettres de Londres (source : The Times of Israël, 4 février 2021).
ASSELINEAU. L’ancien candidat à l’élection présidentielle François Asselineau a été placé en garde à vue le mercredi 3 février 2021, dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel. Des investigations avaient été lancées le 15 mai dernier par le parquet de Paris. L’enquête repose sur des accusations lancées par plusieurs de ses anciens collaborateurs ; deux plaintes ont été déposées par deux victimes présumées, anciens salariés de l’Union populaire républicaine (UPR) (source : Le Parisien, 3 février 2021). Confronté aux deux plaignants, Asselineau a avoué être l’auteur de lettres qu’il avait préécrites pour ses victimes, dans lesquelles ces dernières revenaient sur leurs accusations (source : Libération, 5 février 2021).
À LIRE. L’interview de Gérald Bronner dans Télérama à l’occasion de la sortie de son dernier livre Apocalypse cognitive (PUF, 2021) dans laquelle le sociologue évoque l’augmentation du temps de cerveau disponible et la dérégulation parallèle du marché des idées : « Dans cet océan d’informations et de représentations, horizontalisées, mises à égalité, chacun est invité à déverser sa vision du monde, ce qui fait naître une concurrence effrénée entre des modèles prétendant décrire le réel, des plus frustes aux plus sophistiqués » (source : Télérama, 1er février 2021).
À ÉCOUTER. Les complotistes et le business du Covid-19 : c’est le deuxième épisode de « Complorama », le podcast bimensuel de France Info animé par Marina Cabiten, avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence spécialiste des cultures numériques.
Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, était par ailleurs l’invité de « L’Atelier des médias » sur RFI. Au programme, une analyse des dynamiques actuelles du complotisme et une réflexion sur la responsabilité des médias et des grandes plateformes dans la diffusion des théories complotistes (source : RFI, 6 février 2021).
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