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Conspiracy News #09.2020

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Publié par La Rédaction02 mars 2020

Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 24/02/2020 au 01/03/2020).

MICHÈLE RIVASI. Quelques mois seulement après avoir regretté publiquement d’avoir invité le militant anti-vaccins Andrew Wakefield au Parlement européen, l’eurodéputé Michèle Rivasi (EELV) partagerait à nouveau l'affiche prochainement avec le très controversé professeur Henri Joyeux lors d'une conférence annoncée sur les réseaux sociaux depuis le 17 janvier. Cette participation a été démentie par l'eurodéputé écologiste David Cormand, collègue de la députée au Parlement européen, sans que les organisateurs de l’événement et la principale concernée n’apporte, à ce jour, de précision (source : Conspiracy Watch (Twitter), 28 février 2020).

"Le champignon vénéneux" (ouvrage nazi) vendu sur Amazon.
AMAZON. La direction du musée d'Auschwitz a appelé, via Twitter, le milliardaire américain Jeff Bezos, propriétaire du site de commerce en ligne Amazon, à retirer de la vente les livres antisémites pour enfants datant de l'époque nazie. Parmi les ouvrages visés, le livre, tristement célèbre, intitulé Der Giftpilz (« Le champignon vénéneux »), publié en 1938 par le propagandiste nazi Julius Streicher. Le livre est disponible sur Amazon dans la version originale en allemand mais aussi en anglais, en français et en espagnol (source : Le Matin, 22 février 2020).

ANTISÉMITISME FESTIF. Des chars utilisant des stéréotypes antisémites avaient valu au Carnaval d’Alost (Belgique) d’être rayé de la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019. Pour l’édition 2020, les participants ont surenchéri, par la confection de marionnettes au nez crochu, le port d’uniformes nazis ou encore de déguisements de fourmi devant un mur des Lamentations en or. L’UNESCO avait été, pour la circonstance, rebaptisé « Unestapo »... Les réactions ont été vives à l’échelle internationale, un porte-parole de la Commission européenne, Adalbert Jahnz, ayant notamment affirmé que ces caricatures n’avaient « rien à faire dans les rues européennes soixante-quinze ans après la Shoah » (source : Le Monde, 24 février 2020). On notera à ce sujet la réaction du Mémorial de la Shoah qui a publié sur son compte Twitter des photographies d’un carnaval de semblable facture dans les années 1930, dans l’Allemagne nazie. L’événement ne constitue pas un cas isolé en Europe. À Ciudad Real (Espagne), au même moment, le carnaval de Campo de Criptana a lui aussi banalisé la Shoah et suscité de multiples condamnations, dont celle de l’ambassade d’Israël en Espagne (source : Paris Match, 26 février 2020).

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MICHÈLE RIVASI. Quelques mois seulement après avoir regretté publiquement d’avoir invité le militant anti-vaccins Andrew Wakefield au Parlement européen, l’eurodéputé Michèle Rivasi (EELV) partagerait à nouveau l'affiche prochainement avec le très controversé professeur Henri Joyeux lors d'une conférence annoncée sur les réseaux sociaux depuis le 17 janvier. Cette participation a été démentie par l'eurodéputé écologiste David Cormand, collègue de la députée au Parlement européen, sans que les organisateurs de l’événement et la principale concernée n’apporte, à ce jour, de précision (source : Conspiracy Watch (Twitter), 28 février 2020).

"Le champignon vénéneux" (ouvrage nazi) vendu sur Amazon.

AMAZON. La direction du musée d'Auschwitz a appelé, via Twitter, le milliardaire américain Jeff Bezos, propriétaire du site de commerce en ligne Amazon, à retirer de la vente les livres antisémites pour enfants datant de l'époque nazie. Parmi les ouvrages visés, le livre, tristement célèbre, intitulé Der Giftpilz (« Le champignon vénéneux »), publié en 1938 par le propagandiste nazi Julius Streicher. Le livre est disponible sur Amazon dans la version originale en allemand mais aussi en anglais, en français et en espagnol (source : Le Matin, 22 février 2020).

ANTISÉMITISME FESTIF. Des chars utilisant des stéréotypes antisémites avaient valu au Carnaval d’Alost (Belgique) d’être rayé de la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019. Pour l’édition 2020, les participants ont surenchéri, par la confection de marionnettes au nez crochu, le port d’uniformes nazis ou encore de déguisements de fourmi devant un mur des Lamentations en or. L’UNESCO avait été, pour la circonstance, rebaptisé « Unestapo »... Les réactions ont été vives à l’échelle internationale, un porte-parole de la Commission européenne, Adalbert Jahnz, ayant notamment affirmé que ces caricatures n’avaient « rien à faire dans les rues européennes soixante-quinze ans après la Shoah » (source : Le Monde, 24 février 2020). On notera à ce sujet la réaction du Mémorial de la Shoah qui a publié sur son compte Twitter des photographies d’un carnaval de semblable facture dans les années 1930, dans l’Allemagne nazie. L’événement ne constitue pas un cas isolé en Europe. À Ciudad Real (Espagne), au même moment, le carnaval de Campo de Criptana a lui aussi banalisé la Shoah et suscité de multiples condamnations, dont celle de l’ambassade d’Israël en Espagne (source : Paris Match, 26 février 2020).

PROTOCOLES DES SAGES DE SION. Le 11 février 2020, la chaîne qatarie Al-Jazeera diffusait un débat sur Israël et les pays arabes. Le journaliste syrien Thaer Al-Nashef a soutenu que les dirigeants arabes dictatoriaux et autoritaires étaient le produit des sociétés arabes et non d’Israël. Il a tourné en dérision les théories du complot accusant Israël, précisant que ce pays n’était pas responsable du progrès ou du retard des sociétés arabes. Al-Nashef a aussi moqué la croyance selon laquelle les deux bandes bleues du drapeau israélien représenteraient le Nil et l’Euphrate. Sati Mohammed Al-Hajj, secrétaire politique du Parti unioniste nassérien du Soudan, a rétorqué que l’objectif d’Israël était bien de s’étendre le Nil à l’Euphrate, citant comme source... Les Protocoles des Sages de Sion ! (source : MEMRI, 24 février 2020).

ANTISÉMITISME (ITALIE). Eurispes, un institut privé basé à Rome, a publié récemment son rapport 2020. Douze pages y sont consacrées à la question de l’antisémitisme en Italie, sur la base d’une enquête d’opinion réalisée entre décembre 2019 et janvier 2020. L’étude montre, entre autres enseignements, que près de 24% des Italiens approuvent l’affirmation selon laquelle « les Juifs contrôlent le pouvoir économique et financier », tandis que 22% sont d’accord avec l’idée que « les Juifs contrôlent les médias » et que 26% considèrent que « les Juifs déterminent les choix politiques des États-Unis ». La prévalence du négationnisme dans la population italienne aurait en outre été multiplié par cinq en 15 ans... (source : Conspiracy Watch, 25 février 2020).

HOSNI MOUBARAK. L’ancien président égyptien Hosni Moubarak est mort le 25 février 2020 à l’âge de 91 ans à l’hôpital militaire Galaa au Caire (Égypte). Chassé du pouvoir en février 2011, il avait été condamné à la prison à perpétuité pour sa répression du soulèvement de la place Tahrir. Lors de son procès, quelques mois plus tard, un avocat avait défendu la thèse que Moubarak était mort depuis 2004 et avait été remplacé par un sosie. On relira le billet que Conspiracy Watch avait publié à ce sujet à l'époque (source : Conspiracy Watch, 6 août 2011).

COVID-19. Dans une publication virale, un internaute s’était étonné de trouver des références au coronavirus bien avant le début de l’épidémie à Wuhan. Checknews a consacré une mise au point à ce sujet, en rappelant que le Covid-19 n'était pas le premier des coronavirus, « une famille comptant un grand nombre de virus » (source : Libération (Checknews), 21 février 2020).

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié d'« infodémie massive » la surabondance d'informations inexactes sur le Covid-19, qui complique sa tâche et celle des autorités de santé (source : Le Point, 26 février 2020).

Le complotisme a aussi trouvé là le terreau idéal pour s'épanouir. Ainsi, pour Hassan Rohani, président de la République islamique d'Iran, devenue l’un des principaux foyers de Covid-19 hors de Chine, cette situation est le résultat d’une conspiration ourdie par « l’ennemi »« Nous devons tous continuer à travailler, poursuivre nos activités tout en étant prudent », a déclaré mardi 25 février le président lors d’une allocution télévisée, promettant un retour à la normale dans les semaines à venir. Ce message rassurant était délivré aux Iraniens alors que, les unes après les autres, des figures officielles s’avéraient, elles-mêmes, être atteintes par le coronavirus (source : Le Monde, 26 février 2020). On notera que la faible participation (42%) aux élections législatives, en Iran, le dimanche 23 février a été expliquée par le guide suprême de la Révolution islamique Ali Khamenei par la « propagande négative » des ennemis de l'Iran sur le virus, une propagande qui aurait « commencé il y a quelques mois et [...] pris de l'ampleur avant les élections » (source : Reuters, 23 février 2020).

Ce recours à la théorie du complot est loin d'être un cas isolé : au Venezuela, le Président de la République, Nicolas Maduro, a présenté le Covid-19 comme une possible « arme biologique » dirigée contre la Chine et contre les peuples du monde en général.

Cette thèse s’inspire de celle du « terrorisme biologique », diffusée le 7 février dernier par l’organe officiel du Parti communiste cubain, Granma, insinuant que le coronavirus avait été « créé dans des laboratoires aux États-Unis » (source : Conspiracy Watch (Twitter), 28 février 2020).

Aux Philippines, le président du Sénat, Tito Sotto, a diffusé mardi 4 février une vidéo présentant le virus comme une arme biologique dirigée par les États-Unis contre la Chine, évoquant la main de la CIA, de Bill Gates ou encore de George Soros (source : CNN, 4 février 2020).

Aux États-Unis, l'animateur conservateur – et complotsite – Rush Limbaugh y a vu de son côté « une tentative pour renverser Trump... » (source : Slate, 26 février 2020).

Dans l’émission Clique TV (Canal +), Tristan Mendès France a témoigné de ses craintes au sujet de la potentielle « instrumentalisation politique et idéologique de l’épidémie » qui sévit actuellement dans de nombreux pays. Sur son compte Twitter, ce spécialiste du numérique a signalé la mise en doute de la réalité du virus par Dieudonné M’Bala M’Bala, dans une vidéo « virale ».

Le Covid-19 se révèle un terreau fertile pour les théories du complot. On lira à ce sujet la traduction française proposée par Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l’Université libre de Bruxelles, d’un article de Daniel Jolley et de Pia Lamberty, paru dans The Conversation. Un article de la BBC signale par ailleurs que des complotistes ont établi un lien entre le virus, la 5G et les chemtrails : « Ces théories du complot illustrent bien la manière dont cette désinformation se propage en ligne, car elles trouvent une audience de choix chez les personnes qui rejettent les analyses des experts au profit de récits alternatifs non fondés et souvent fantaisistes » ( source : BBC, 26 février 2020).

LUTTE CONTRE LE DJIHADISME. L'association « Killuminateam – les soldats dans le sentier d’Allah », qui « légitimait le djihad armé », a été dissoute mercredi, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Sous couvert de « venir en aide aux plus démunis et défendre la justice », le groupement, composé d'une quinzaine de personnes et basé à Sannois (Val d'Oise), faisait l'apologie du terrorisme. Ses membres s'adonnaient régulièrement à des « actions de voie publique donnant lieu à des appels à la haine et à la violence, ainsi que la diffusion sur Internet de nombreux contenus et vidéos à caractère conspirationniste, antisémite, antichrétien », indique le Ministère de l'Intérieur (source : Le Figaro, 26 février 2020).

ATTAQUE DE LA MOSQUÉE DE BAYONNE. Claude Sinké, l’homme de 84 ans, soupçonné d’avoir attaqué une mosquée, faisant deux blessés graves à Bayonne, le 28 octobre 2019, est décédé le 26 février 2020, a annoncé le procureur de Mont-de-Marsan. Incarcéré depuis le 30 octobre 2019 au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), il bénéficiait d’un suivi médical pour « diverses pathologies ». Lors de sa garde à vue, l’octogénaire avait indiqué avoir voulu « se venger » de l’incendie de Notre-Dame, au sujet duquel la piste accidentelle est privilégiée, mais qu’il imputait aux musulmans (source : Le Parisien, 27 février 2020).

ATTAQUES CHIMIQUES. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) est la cible d’une campagne de désinformation au sujet de son enquête sur l’attaque chimique de Douma (Syrie, 7 avril 2018). Cette campagne émane de personnalités connues pour relayer les propagandes de Damas et de Moscou sur la Syrie. Selon WikiLeaks, par exemple, des éléments de l’enquête auraient été injustement rejetés du rapport final. L’organisation de Julian Assange a publié des documents internes divulgués par deux prétendus « lanceurs d’alerte ». Un sujet complexe sur lequel il est facile de semer la confusion… (source : Conspiracy Watch, 27 février 2020).

À VOIR. Arte a diffusé le 11 février dernier un documentaire de Patrick Rotman en trois parties, « Goulag – Une histoire soviétique » (2017). On visionnera sur le site de Conspiracy Watch un extrait de ce film, par ailleurs disponible en replay jusqu’au 10 avril 2020, relatif au procès dit du « parti industriel », qui s'est tenu à Moscou du 25 novembre au 7 décembre 1930. Dans un simulacre de justice, préfigurant les grands procès de Moscou des années 1936 à 1938, des ingénieurs et des techniciens soviétiques « avouent » avoir comploté avec des puissances étrangères et contre-révolutionnaires pour saboter la production nationale et « détruire le pouvoir des soviets ».

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MICHÈLE RIVASI. Quelques mois seulement après avoir regretté publiquement d’avoir invité le militant anti-vaccins Andrew Wakefield au Parlement européen, l’eurodéputé Michèle Rivasi (EELV) partagerait à nouveau l'affiche prochainement avec le très controversé professeur Henri Joyeux lors d'une conférence annoncée sur les réseaux sociaux depuis le 17 janvier. Cette participation a été démentie par l'eurodéputé écologiste David Cormand, collègue de la députée au Parlement européen, sans que les organisateurs de l’événement et la principale concernée n’apporte, à ce jour, de précision (source : Conspiracy Watch (Twitter), 28 février 2020).

"Le champignon vénéneux" (ouvrage nazi) vendu sur Amazon.

AMAZON. La direction du musée d'Auschwitz a appelé, via Twitter, le milliardaire américain Jeff Bezos, propriétaire du site de commerce en ligne Amazon, à retirer de la vente les livres antisémites pour enfants datant de l'époque nazie. Parmi les ouvrages visés, le livre, tristement célèbre, intitulé Der Giftpilz (« Le champignon vénéneux »), publié en 1938 par le propagandiste nazi Julius Streicher. Le livre est disponible sur Amazon dans la version originale en allemand mais aussi en anglais, en français et en espagnol (source : Le Matin, 22 février 2020).

ANTISÉMITISME FESTIF. Des chars utilisant des stéréotypes antisémites avaient valu au Carnaval d’Alost (Belgique) d’être rayé de la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019. Pour l’édition 2020, les participants ont surenchéri, par la confection de marionnettes au nez crochu, le port d’uniformes nazis ou encore de déguisements de fourmi devant un mur des Lamentations en or. L’UNESCO avait été, pour la circonstance, rebaptisé « Unestapo »... Les réactions ont été vives à l’échelle internationale, un porte-parole de la Commission européenne, Adalbert Jahnz, ayant notamment affirmé que ces caricatures n’avaient « rien à faire dans les rues européennes soixante-quinze ans après la Shoah » (source : Le Monde, 24 février 2020). On notera à ce sujet la réaction du Mémorial de la Shoah qui a publié sur son compte Twitter des photographies d’un carnaval de semblable facture dans les années 1930, dans l’Allemagne nazie. L’événement ne constitue pas un cas isolé en Europe. À Ciudad Real (Espagne), au même moment, le carnaval de Campo de Criptana a lui aussi banalisé la Shoah et suscité de multiples condamnations, dont celle de l’ambassade d’Israël en Espagne (source : Paris Match, 26 février 2020).

PROTOCOLES DES SAGES DE SION. Le 11 février 2020, la chaîne qatarie Al-Jazeera diffusait un débat sur Israël et les pays arabes. Le journaliste syrien Thaer Al-Nashef a soutenu que les dirigeants arabes dictatoriaux et autoritaires étaient le produit des sociétés arabes et non d’Israël. Il a tourné en dérision les théories du complot accusant Israël, précisant que ce pays n’était pas responsable du progrès ou du retard des sociétés arabes. Al-Nashef a aussi moqué la croyance selon laquelle les deux bandes bleues du drapeau israélien représenteraient le Nil et l’Euphrate. Sati Mohammed Al-Hajj, secrétaire politique du Parti unioniste nassérien du Soudan, a rétorqué que l’objectif d’Israël était bien de s’étendre le Nil à l’Euphrate, citant comme source... Les Protocoles des Sages de Sion ! (source : MEMRI, 24 février 2020).

ANTISÉMITISME (ITALIE). Eurispes, un institut privé basé à Rome, a publié récemment son rapport 2020. Douze pages y sont consacrées à la question de l’antisémitisme en Italie, sur la base d’une enquête d’opinion réalisée entre décembre 2019 et janvier 2020. L’étude montre, entre autres enseignements, que près de 24% des Italiens approuvent l’affirmation selon laquelle « les Juifs contrôlent le pouvoir économique et financier », tandis que 22% sont d’accord avec l’idée que « les Juifs contrôlent les médias » et que 26% considèrent que « les Juifs déterminent les choix politiques des États-Unis ». La prévalence du négationnisme dans la population italienne aurait en outre été multiplié par cinq en 15 ans... (source : Conspiracy Watch, 25 février 2020).

HOSNI MOUBARAK. L’ancien président égyptien Hosni Moubarak est mort le 25 février 2020 à l’âge de 91 ans à l’hôpital militaire Galaa au Caire (Égypte). Chassé du pouvoir en février 2011, il avait été condamné à la prison à perpétuité pour sa répression du soulèvement de la place Tahrir. Lors de son procès, quelques mois plus tard, un avocat avait défendu la thèse que Moubarak était mort depuis 2004 et avait été remplacé par un sosie. On relira le billet que Conspiracy Watch avait publié à ce sujet à l'époque (source : Conspiracy Watch, 6 août 2011).

COVID-19. Dans une publication virale, un internaute s’était étonné de trouver des références au coronavirus bien avant le début de l’épidémie à Wuhan. Checknews a consacré une mise au point à ce sujet, en rappelant que le Covid-19 n'était pas le premier des coronavirus, « une famille comptant un grand nombre de virus » (source : Libération (Checknews), 21 février 2020).

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié d'« infodémie massive » la surabondance d'informations inexactes sur le Covid-19, qui complique sa tâche et celle des autorités de santé (source : Le Point, 26 février 2020).

Le complotisme a aussi trouvé là le terreau idéal pour s'épanouir. Ainsi, pour Hassan Rohani, président de la République islamique d'Iran, devenue l’un des principaux foyers de Covid-19 hors de Chine, cette situation est le résultat d’une conspiration ourdie par « l’ennemi »« Nous devons tous continuer à travailler, poursuivre nos activités tout en étant prudent », a déclaré mardi 25 février le président lors d’une allocution télévisée, promettant un retour à la normale dans les semaines à venir. Ce message rassurant était délivré aux Iraniens alors que, les unes après les autres, des figures officielles s’avéraient, elles-mêmes, être atteintes par le coronavirus (source : Le Monde, 26 février 2020). On notera que la faible participation (42%) aux élections législatives, en Iran, le dimanche 23 février a été expliquée par le guide suprême de la Révolution islamique Ali Khamenei par la « propagande négative » des ennemis de l'Iran sur le virus, une propagande qui aurait « commencé il y a quelques mois et [...] pris de l'ampleur avant les élections » (source : Reuters, 23 février 2020).

Ce recours à la théorie du complot est loin d'être un cas isolé : au Venezuela, le Président de la République, Nicolas Maduro, a présenté le Covid-19 comme une possible « arme biologique » dirigée contre la Chine et contre les peuples du monde en général.

Cette thèse s’inspire de celle du « terrorisme biologique », diffusée le 7 février dernier par l’organe officiel du Parti communiste cubain, Granma, insinuant que le coronavirus avait été « créé dans des laboratoires aux États-Unis » (source : Conspiracy Watch (Twitter), 28 février 2020).

Aux Philippines, le président du Sénat, Tito Sotto, a diffusé mardi 4 février une vidéo présentant le virus comme une arme biologique dirigée par les États-Unis contre la Chine, évoquant la main de la CIA, de Bill Gates ou encore de George Soros (source : CNN, 4 février 2020).

Aux États-Unis, l'animateur conservateur – et complotsite – Rush Limbaugh y a vu de son côté « une tentative pour renverser Trump... » (source : Slate, 26 février 2020).

Dans l’émission Clique TV (Canal +), Tristan Mendès France a témoigné de ses craintes au sujet de la potentielle « instrumentalisation politique et idéologique de l’épidémie » qui sévit actuellement dans de nombreux pays. Sur son compte Twitter, ce spécialiste du numérique a signalé la mise en doute de la réalité du virus par Dieudonné M’Bala M’Bala, dans une vidéo « virale ».

Le Covid-19 se révèle un terreau fertile pour les théories du complot. On lira à ce sujet la traduction française proposée par Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l’Université libre de Bruxelles, d’un article de Daniel Jolley et de Pia Lamberty, paru dans The Conversation. Un article de la BBC signale par ailleurs que des complotistes ont établi un lien entre le virus, la 5G et les chemtrails : « Ces théories du complot illustrent bien la manière dont cette désinformation se propage en ligne, car elles trouvent une audience de choix chez les personnes qui rejettent les analyses des experts au profit de récits alternatifs non fondés et souvent fantaisistes » ( source : BBC, 26 février 2020).

LUTTE CONTRE LE DJIHADISME. L'association « Killuminateam – les soldats dans le sentier d’Allah », qui « légitimait le djihad armé », a été dissoute mercredi, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Sous couvert de « venir en aide aux plus démunis et défendre la justice », le groupement, composé d'une quinzaine de personnes et basé à Sannois (Val d'Oise), faisait l'apologie du terrorisme. Ses membres s'adonnaient régulièrement à des « actions de voie publique donnant lieu à des appels à la haine et à la violence, ainsi que la diffusion sur Internet de nombreux contenus et vidéos à caractère conspirationniste, antisémite, antichrétien », indique le Ministère de l'Intérieur (source : Le Figaro, 26 février 2020).

ATTAQUE DE LA MOSQUÉE DE BAYONNE. Claude Sinké, l’homme de 84 ans, soupçonné d’avoir attaqué une mosquée, faisant deux blessés graves à Bayonne, le 28 octobre 2019, est décédé le 26 février 2020, a annoncé le procureur de Mont-de-Marsan. Incarcéré depuis le 30 octobre 2019 au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), il bénéficiait d’un suivi médical pour « diverses pathologies ». Lors de sa garde à vue, l’octogénaire avait indiqué avoir voulu « se venger » de l’incendie de Notre-Dame, au sujet duquel la piste accidentelle est privilégiée, mais qu’il imputait aux musulmans (source : Le Parisien, 27 février 2020).

ATTAQUES CHIMIQUES. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) est la cible d’une campagne de désinformation au sujet de son enquête sur l’attaque chimique de Douma (Syrie, 7 avril 2018). Cette campagne émane de personnalités connues pour relayer les propagandes de Damas et de Moscou sur la Syrie. Selon WikiLeaks, par exemple, des éléments de l’enquête auraient été injustement rejetés du rapport final. L’organisation de Julian Assange a publié des documents internes divulgués par deux prétendus « lanceurs d’alerte ». Un sujet complexe sur lequel il est facile de semer la confusion… (source : Conspiracy Watch, 27 février 2020).

À VOIR. Arte a diffusé le 11 février dernier un documentaire de Patrick Rotman en trois parties, « Goulag – Une histoire soviétique » (2017). On visionnera sur le site de Conspiracy Watch un extrait de ce film, par ailleurs disponible en replay jusqu’au 10 avril 2020, relatif au procès dit du « parti industriel », qui s'est tenu à Moscou du 25 novembre au 7 décembre 1930. Dans un simulacre de justice, préfigurant les grands procès de Moscou des années 1936 à 1938, des ingénieurs et des techniciens soviétiques « avouent » avoir comploté avec des puissances étrangères et contre-révolutionnaires pour saboter la production nationale et « détruire le pouvoir des soviets ».

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