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Conspiracy News #13.2019

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Publié par La Rédaction01 avril 2019

Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 25/03/2019 au 31/03/2019).

CHASSE AUX ROMS. Une rumeur faisant savoir qu’une fourgonnette blanche circulait entre les villes de Nanterre et de Colombes pour enlever des jeunes femmes a été relayée sur les réseaux sociaux le lundi 25 mars 2019. Le partage de l’infox a entraîné l’agression physique de deux personnes injustement accusées. Face à l’ampleur prise par la rumeur, la Préfecture de Police a été contrainte de communiquer sur Twitter pour préciser qu’il s’agissait là d’une fake news. Des débordements violents ont eu lieu dans le département de Seine-Saint-Denis. Des individus porteurs de couteaux et de bâtons ont menacé et attaqué des Roms. Ils ont conduit à l’interpellation, dans la nuit du 25 au 26 mars, de vingt personnes (source : LCI, 26 mars 2019). Après des attaques, les autorités ont dû sécuriser trente-quatre campements en Seine-Saint-Denis. Ces « dérives absolument inacceptables » sont « la démonstration de la nécessité absolue de lutter contre les "Fake news’"», a déclaré l’ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (source : Le Figaro, 29 mars 2019).

JUSTICE. Le pourvoi en cassation d’Alain Soral a été rejeté le 26 mars 2019 : le polémiste d’extrême droite a été définitivement condamné à 10 000 euros d’amende avec une peine d’emprisonnement possible en cas de non-paiement, pour avoir publié en 2016 sur son site Internet, Égalité & Réconciliation, un dessin négationniste. Un autre jugement sera rendu le 15 avril prochain dans le cadre d’un autre procès pour contestation de l’existence de la Shoah. Le parquet a requis six mois de prison ferme contre Soral et 15 000 euros d’amende contre son avocat (source : France Info, 26 mars 2019). On relira l’analyse détaillée sur le site PHDN, spécialiste du négationnisme, sur le traitement par Soral du génocide des Juifs, où l’on constate que le polémiste « ne parvient même pas à recopier correctement les falsifications négationnistes » (source : PHDN.org, 2013-2015). À la troisième édition de la Fête du pays réel, organisée par l’association catholique intégriste Civitas le samedi 30 mars à Rungis, on a pu noter la présence d’Alain Soral et de Jean-Marie Le Pen. Interrogé sur la présence de Soral, Alain Escalada a fait allusion au jugement rendu trois jours plus tôt contre son invité : « Cette justice est inique. Toutes les personnes qui sont sur la même ligne que nous sont les bienvenues » (source : Le Parisien, 30 mars 2019).

ÉTIENNE CHOUARD. Invité de l’émission de Pascal Praud sur la chaîne CNews, Étienne Chouard a souligné que « la vertu cardinale d‘un citoyen [était] d’être vigilant ». À la question de l’animateur : « Vous pensez vraiment que le gouvernement est responsable de l’attentat de Strasbourg ? », le conférencier et blogueur a répondu « Mais j’en sais rien ! » ajoutant qu’ « a priori, le doute doit être possible sur tous les sujets ». Celui qui est devenu une référence pour les Gilets jaunes, en raison de son activisme en faveur du référendum d’initiative citoyenne (RIC), confirme ainsi nettement son penchant complotiste qu’avait particulièrement mis en lumière une vidéo publiée à l’été 2016. Chouard y expliquait que les véritables terroristes étaient les gouvernements et qu’ « on se fout de la gueule du monde avec les "terroristes" entre guillemets, qui servent à nous terroriser nous ». Voir le thread de Conspiracy Watch.

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CHASSE AUX ROMS. Une rumeur faisant savoir qu’une fourgonnette blanche circulait entre les villes de Nanterre et de Colombes pour enlever des jeunes femmes a été relayée sur les réseaux sociaux le lundi 25 mars 2019. Le partage de l’infox a entraîné l’agression physique de deux personnes injustement accusées. Face à l’ampleur prise par la rumeur, la Préfecture de Police a été contrainte de communiquer sur Twitter pour préciser qu’il s’agissait là d’une fake news. Des débordements violents ont eu lieu dans le département de Seine-Saint-Denis. Des individus porteurs de couteaux et de bâtons ont menacé et attaqué des Roms. Ils ont conduit à l’interpellation, dans la nuit du 25 au 26 mars, de vingt personnes (source : LCI, 26 mars 2019). Après des attaques, les autorités ont dû sécuriser trente-quatre campements en Seine-Saint-Denis. Ces « dérives absolument inacceptables » sont « la démonstration de la nécessité absolue de lutter contre les "Fake news’"», a déclaré l’ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (source : Le Figaro, 29 mars 2019).

JUSTICE. Le pourvoi en cassation d’Alain Soral a été rejeté le 26 mars 2019 : le polémiste d’extrême droite a été définitivement condamné à 10 000 euros d’amende avec une peine d’emprisonnement possible en cas de non-paiement, pour avoir publié en 2016 sur son site Internet, Égalité & Réconciliation, un dessin négationniste. Un autre jugement sera rendu le 15 avril prochain dans le cadre d’un autre procès pour contestation de l’existence de la Shoah. Le parquet a requis six mois de prison ferme contre Soral et 15 000 euros d’amende contre son avocat (source : France Info, 26 mars 2019). On relira l’analyse détaillée sur le site PHDN, spécialiste du négationnisme, sur le traitement par Soral du génocide des Juifs, où l’on constate que le polémiste « ne parvient même pas à recopier correctement les falsifications négationnistes » (source : PHDN.org, 2013-2015). À la troisième édition de la Fête du pays réel, organisée par l’association catholique intégriste Civitas le samedi 30 mars à Rungis, on a pu noter la présence d’Alain Soral et de Jean-Marie Le Pen. Interrogé sur la présence de Soral, Alain Escalada a fait allusion au jugement rendu trois jours plus tôt contre son invité : « Cette justice est inique. Toutes les personnes qui sont sur la même ligne que nous sont les bienvenues » (source : Le Parisien, 30 mars 2019).

ÉTIENNE CHOUARD. Invité de l’émission de Pascal Praud sur la chaîne CNews, Étienne Chouard a souligné que « la vertu cardinale d‘un citoyen [était] d’être vigilant ». À la question de l’animateur : « Vous pensez vraiment que le gouvernement est responsable de l’attentat de Strasbourg ? », le conférencier et blogueur a répondu « Mais j’en sais rien ! » ajoutant qu’ « a priori, le doute doit être possible sur tous les sujets ». Celui qui est devenu une référence pour les Gilets jaunes, en raison de son activisme en faveur du référendum d’initiative citoyenne (RIC), confirme ainsi nettement son penchant complotiste qu’avait particulièrement mis en lumière une vidéo publiée à l’été 2016. Chouard y expliquait que les véritables terroristes étaient les gouvernements et qu’ « on se fout de la gueule du monde avec les "terroristes" entre guillemets, qui servent à nous terroriser nous ». Voir le thread de Conspiracy Watch.

CHRISTCHURCH. Le président de la mosquée de Masjid E Umar à Auckland (Nouvelle-Zélande) n’a pas craint d’affirmer devant un large public rassemblé dans le centre de la ville, le samedi 23 mars : « Je n’ai pas peur de dire que je pense que le Mossad est derrière ceci [l’attentat de Christchurch qui a fait 50 morts le 15 mars dernier] ». On lira à ce sujet le thread de John-Paul Pagano (source : Twitter, 26 mars 2019).

NÉGATIONNISME. Si la négation du génocide arménien n’est pas pénalisée en France, elle peut être dénoncée. La cour d'appel de Paris a relaxé le 28 mars 2019 le directeur du site des Nouvelles d'Arménie, Jean-Marc Toranian, poursuivi par un chercheur français qualifié de « négationniste patenté » du génocide arménien de 1915, Maxime Gauin. Ce dernier, débouté de sa plainte, avait aussi été comparé au négationniste Faurisson et qualifié de « véritable tâcheron au service du fascisme turc ». Après le jugement en première instance, en octobre 2017, l’avocat Henri Leclerc avait réagi en affirmant : « Puisqu’on n’érige pas en délit le négationnisme des Turcs [i.e. de l'Etat turc - ndlr], qu’au moins on puisse dire que ce sont des menteurs » (source : Le Figaro, 28 mars 2019).

RUSSIA TODAY. Le 29 mars 2019, la chaîne gouvernementale russe Russia Today a publié un article sur son site Internet affirmant que les services secrets français et belges prépareraient une attaque chimique en Syrie. Les deux pays chercheraient à faire accuser la Russie d’en être à l’origine selon le général Victor Kouptchichine, chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie. Le ministère belge de la Défense a rejeté ces allégations, relayées par le site Internet Sputnik, tandis que Gérard Araud, ambassadeur de France aux États-Unis, a tweeté que « RT n’est pas une chaîne d’information. C’est l’instrument d’une puissance étrangère » (source : rtbf.be, 30 mars 2019). Ce n'est pas la première fois que les médias contrôlés par le Kremlin agitent des rumeurs de ce type comme l'a fait remarquer le journaliste Nicolas Hénin, auteur de La France russe. Enquête sur les réseaux de Poutine (Fayard, 2016).

AMAZON. L’historienne spécialiste du négationnisme Stéphanie Courouble-Share avait recensé près d’une centaine d’ouvrages et d’articles niant la Shoah sur la plateforme de vente en ligne Amazon. Elle avait adressé cette « liste » à l’entreprise. À la suite de cet envoi, les ouvrages ont été supprimés. S’il faut se réjouir de cette réaction rapide d’Amazon, l’historienne souligne le fait que le travail est à poursuivre puisque « certains ouvrages et revues […] se retrouvent sous d’autres liens, mis en vente soit par Amazon lui-même, soit par d’autres vendeurs » (source : blog de Stéphanie Share, 29 mars 2019). Amazon met également en avant des contenus anti-vaccins dont la vente contribue directement au financement d’un mouvement dirigé contre la santé publique. Le site accepte de l’argent pour de la publicité qui promeut ouvertement de la désinformation complotiste. Les mêmes contenus sont également valorisés sur YouTube ou encore sur le réseau social Pinterest. Cette promotion a de quoi inquiéter alors que les cas de rougeole connaissent actuellement une recrudescence aux États-Unis comme en France, où un décès est à déplorer depuis le début de l’année 2019 (source : Conspiracy Watch, 28 mars 2019). On lira également à ce sujet l’article du Monde consacré à l’activisme antivaccin qui a trouvé sur les réseaux sociaux « le parfait terrain de diffusion pour ses idées ». Les contre-discours sont difficiles à diffuser, en raison même de la nature de ces médias : « les modes de fonctionnement de ces plates-formes facilitent la diffusion des idées "antivax", et le regroupement de celles et ceux qui y croient. Les groupes Facebook, qui permettent aux personnes s’intéressant à un sujet de se retrouver en comité restreint, sont un outil idéal pour la diffusion de ces idées, permettant de créer des "bulles de filtres" au sein desquelles les discours contrariants n’ont pas leur place » (source : lemonde.fr, 29 mars 2019).

FIN DU VRAI. L’émission Ça vous regarde sur la chaîne LCP avait pour titre, le 29 mars, « Vers la fin du vrai en politique ? » La philosophe Myriam Revault d’Allones a pu notamment rappeler qu’ « en toute rigueur, dans une démocratie digne de ce nom, on devrait pouvoir dire que l’échange des opinions est légitime que s’il repose sur des faits. » Le sociologue Gérald Bronner a pointé « notre capacité à endosser trop facilement des récits qui n’ont pas été sélectionnés de façon méthodique ». Le spécialiste Tristan Mendès France a souligné quant à lui le risque lié au système de suggestions des algorithmes sur lequel repose les grandes plateformes. L’intégralité de l’émission est à revoir sur le site de la chaîne.

PHILIPPE DE VILLIERS. Un collectif d’universitaires européens spécialistes d’histoire contemporaine a fait paraître dans le journal Le Monde une tribune dans laquelle il dénonce le dernier ouvrage de l’ex-député sur les origines de la construction européenne. Les signataires y déconstruisent un certain nombre de contrevérités concluant sur le fait que « Philippe de Villiers a tout à fait le droit de ne pas aimer la construction de l’Europe, mais pas celui d’en falsifier l’histoire au nom d’une idéologie. » Faisant allusion au titre même de l’opus (J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, Fayard, 2019), ils ajoutent : « Il a "tiré sur le fil" de ce qu’il a appelé le mensonge européen, et c’est un tissu de faux-semblants qui "est venu", sous forme d’un pamphlet biaisé n’ayant rien à voir avec la science historique qui, elle cherche à comprendre, à éclairer, et non à développer des théories du complot, hélas, si à la mode aujourd’hui » (source : lemonde.fr, 27 mars 2019).

VENEZUELA. À la suite de deux pannes majeures subies par le système électrique national, le ministre de l’Information et de la Communication du Venezuela, Jorge Rodriguez, a affirmé que le gouvernement « rendrait à la population » son droit à l’électricité. Il a en outre accusé les « agents de l’Empire suprémaciste du nord et ses sinistres laquais et esclaves » d’être derrière les coupures massives d’électricité dans le pays (source : blog Venezuela Conspiracy Theories, 31 mars 2019).

ROTHSCHILD. À lire, l’article de Jean Corcos sur le « délire viral » autour du nom Rothschild dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes (source : Times of Israel, 31 mars 2019).

« LA FABRIQUE DU MENSONGE ». Baptisés « fake news » depuis la campagne présidentielle opposant Donald Trump à Hillary Clinton, ces mensonges bénéficient de l’effet démultiplicateur des réseaux sociaux. Un virage technologique que les manipulateurs d’opinion ont su négocier, par appât du gain ou du pouvoir, comme le prouve la série « La Fabrique du mensonge », qui décortique en six documentaires autant de campagnes de manipulation de l'information à l’efficacité redoutable. Les trois premiers ont été diffusés sur France 5, dimanche 31 mars, dans le cadre d’une soirée spéciale : ils concernent le Brexit, la campagne présidentielle française de 2017 et la question des vaccins (source : Le Monde, 31 mars 2019).

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CHASSE AUX ROMS. Une rumeur faisant savoir qu’une fourgonnette blanche circulait entre les villes de Nanterre et de Colombes pour enlever des jeunes femmes a été relayée sur les réseaux sociaux le lundi 25 mars 2019. Le partage de l’infox a entraîné l’agression physique de deux personnes injustement accusées. Face à l’ampleur prise par la rumeur, la Préfecture de Police a été contrainte de communiquer sur Twitter pour préciser qu’il s’agissait là d’une fake news. Des débordements violents ont eu lieu dans le département de Seine-Saint-Denis. Des individus porteurs de couteaux et de bâtons ont menacé et attaqué des Roms. Ils ont conduit à l’interpellation, dans la nuit du 25 au 26 mars, de vingt personnes (source : LCI, 26 mars 2019). Après des attaques, les autorités ont dû sécuriser trente-quatre campements en Seine-Saint-Denis. Ces « dérives absolument inacceptables » sont « la démonstration de la nécessité absolue de lutter contre les "Fake news’"», a déclaré l’ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (source : Le Figaro, 29 mars 2019).

JUSTICE. Le pourvoi en cassation d’Alain Soral a été rejeté le 26 mars 2019 : le polémiste d’extrême droite a été définitivement condamné à 10 000 euros d’amende avec une peine d’emprisonnement possible en cas de non-paiement, pour avoir publié en 2016 sur son site Internet, Égalité & Réconciliation, un dessin négationniste. Un autre jugement sera rendu le 15 avril prochain dans le cadre d’un autre procès pour contestation de l’existence de la Shoah. Le parquet a requis six mois de prison ferme contre Soral et 15 000 euros d’amende contre son avocat (source : France Info, 26 mars 2019). On relira l’analyse détaillée sur le site PHDN, spécialiste du négationnisme, sur le traitement par Soral du génocide des Juifs, où l’on constate que le polémiste « ne parvient même pas à recopier correctement les falsifications négationnistes » (source : PHDN.org, 2013-2015). À la troisième édition de la Fête du pays réel, organisée par l’association catholique intégriste Civitas le samedi 30 mars à Rungis, on a pu noter la présence d’Alain Soral et de Jean-Marie Le Pen. Interrogé sur la présence de Soral, Alain Escalada a fait allusion au jugement rendu trois jours plus tôt contre son invité : « Cette justice est inique. Toutes les personnes qui sont sur la même ligne que nous sont les bienvenues » (source : Le Parisien, 30 mars 2019).

ÉTIENNE CHOUARD. Invité de l’émission de Pascal Praud sur la chaîne CNews, Étienne Chouard a souligné que « la vertu cardinale d‘un citoyen [était] d’être vigilant ». À la question de l’animateur : « Vous pensez vraiment que le gouvernement est responsable de l’attentat de Strasbourg ? », le conférencier et blogueur a répondu « Mais j’en sais rien ! » ajoutant qu’ « a priori, le doute doit être possible sur tous les sujets ». Celui qui est devenu une référence pour les Gilets jaunes, en raison de son activisme en faveur du référendum d’initiative citoyenne (RIC), confirme ainsi nettement son penchant complotiste qu’avait particulièrement mis en lumière une vidéo publiée à l’été 2016. Chouard y expliquait que les véritables terroristes étaient les gouvernements et qu’ « on se fout de la gueule du monde avec les "terroristes" entre guillemets, qui servent à nous terroriser nous ». Voir le thread de Conspiracy Watch.

CHRISTCHURCH. Le président de la mosquée de Masjid E Umar à Auckland (Nouvelle-Zélande) n’a pas craint d’affirmer devant un large public rassemblé dans le centre de la ville, le samedi 23 mars : « Je n’ai pas peur de dire que je pense que le Mossad est derrière ceci [l’attentat de Christchurch qui a fait 50 morts le 15 mars dernier] ». On lira à ce sujet le thread de John-Paul Pagano (source : Twitter, 26 mars 2019).

NÉGATIONNISME. Si la négation du génocide arménien n’est pas pénalisée en France, elle peut être dénoncée. La cour d'appel de Paris a relaxé le 28 mars 2019 le directeur du site des Nouvelles d'Arménie, Jean-Marc Toranian, poursuivi par un chercheur français qualifié de « négationniste patenté » du génocide arménien de 1915, Maxime Gauin. Ce dernier, débouté de sa plainte, avait aussi été comparé au négationniste Faurisson et qualifié de « véritable tâcheron au service du fascisme turc ». Après le jugement en première instance, en octobre 2017, l’avocat Henri Leclerc avait réagi en affirmant : « Puisqu’on n’érige pas en délit le négationnisme des Turcs [i.e. de l'Etat turc - ndlr], qu’au moins on puisse dire que ce sont des menteurs » (source : Le Figaro, 28 mars 2019).

RUSSIA TODAY. Le 29 mars 2019, la chaîne gouvernementale russe Russia Today a publié un article sur son site Internet affirmant que les services secrets français et belges prépareraient une attaque chimique en Syrie. Les deux pays chercheraient à faire accuser la Russie d’en être à l’origine selon le général Victor Kouptchichine, chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie. Le ministère belge de la Défense a rejeté ces allégations, relayées par le site Internet Sputnik, tandis que Gérard Araud, ambassadeur de France aux États-Unis, a tweeté que « RT n’est pas une chaîne d’information. C’est l’instrument d’une puissance étrangère » (source : rtbf.be, 30 mars 2019). Ce n'est pas la première fois que les médias contrôlés par le Kremlin agitent des rumeurs de ce type comme l'a fait remarquer le journaliste Nicolas Hénin, auteur de La France russe. Enquête sur les réseaux de Poutine (Fayard, 2016).

AMAZON. L’historienne spécialiste du négationnisme Stéphanie Courouble-Share avait recensé près d’une centaine d’ouvrages et d’articles niant la Shoah sur la plateforme de vente en ligne Amazon. Elle avait adressé cette « liste » à l’entreprise. À la suite de cet envoi, les ouvrages ont été supprimés. S’il faut se réjouir de cette réaction rapide d’Amazon, l’historienne souligne le fait que le travail est à poursuivre puisque « certains ouvrages et revues […] se retrouvent sous d’autres liens, mis en vente soit par Amazon lui-même, soit par d’autres vendeurs » (source : blog de Stéphanie Share, 29 mars 2019). Amazon met également en avant des contenus anti-vaccins dont la vente contribue directement au financement d’un mouvement dirigé contre la santé publique. Le site accepte de l’argent pour de la publicité qui promeut ouvertement de la désinformation complotiste. Les mêmes contenus sont également valorisés sur YouTube ou encore sur le réseau social Pinterest. Cette promotion a de quoi inquiéter alors que les cas de rougeole connaissent actuellement une recrudescence aux États-Unis comme en France, où un décès est à déplorer depuis le début de l’année 2019 (source : Conspiracy Watch, 28 mars 2019). On lira également à ce sujet l’article du Monde consacré à l’activisme antivaccin qui a trouvé sur les réseaux sociaux « le parfait terrain de diffusion pour ses idées ». Les contre-discours sont difficiles à diffuser, en raison même de la nature de ces médias : « les modes de fonctionnement de ces plates-formes facilitent la diffusion des idées "antivax", et le regroupement de celles et ceux qui y croient. Les groupes Facebook, qui permettent aux personnes s’intéressant à un sujet de se retrouver en comité restreint, sont un outil idéal pour la diffusion de ces idées, permettant de créer des "bulles de filtres" au sein desquelles les discours contrariants n’ont pas leur place » (source : lemonde.fr, 29 mars 2019).

FIN DU VRAI. L’émission Ça vous regarde sur la chaîne LCP avait pour titre, le 29 mars, « Vers la fin du vrai en politique ? » La philosophe Myriam Revault d’Allones a pu notamment rappeler qu’ « en toute rigueur, dans une démocratie digne de ce nom, on devrait pouvoir dire que l’échange des opinions est légitime que s’il repose sur des faits. » Le sociologue Gérald Bronner a pointé « notre capacité à endosser trop facilement des récits qui n’ont pas été sélectionnés de façon méthodique ». Le spécialiste Tristan Mendès France a souligné quant à lui le risque lié au système de suggestions des algorithmes sur lequel repose les grandes plateformes. L’intégralité de l’émission est à revoir sur le site de la chaîne.

PHILIPPE DE VILLIERS. Un collectif d’universitaires européens spécialistes d’histoire contemporaine a fait paraître dans le journal Le Monde une tribune dans laquelle il dénonce le dernier ouvrage de l’ex-député sur les origines de la construction européenne. Les signataires y déconstruisent un certain nombre de contrevérités concluant sur le fait que « Philippe de Villiers a tout à fait le droit de ne pas aimer la construction de l’Europe, mais pas celui d’en falsifier l’histoire au nom d’une idéologie. » Faisant allusion au titre même de l’opus (J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, Fayard, 2019), ils ajoutent : « Il a "tiré sur le fil" de ce qu’il a appelé le mensonge européen, et c’est un tissu de faux-semblants qui "est venu", sous forme d’un pamphlet biaisé n’ayant rien à voir avec la science historique qui, elle cherche à comprendre, à éclairer, et non à développer des théories du complot, hélas, si à la mode aujourd’hui » (source : lemonde.fr, 27 mars 2019).

VENEZUELA. À la suite de deux pannes majeures subies par le système électrique national, le ministre de l’Information et de la Communication du Venezuela, Jorge Rodriguez, a affirmé que le gouvernement « rendrait à la population » son droit à l’électricité. Il a en outre accusé les « agents de l’Empire suprémaciste du nord et ses sinistres laquais et esclaves » d’être derrière les coupures massives d’électricité dans le pays (source : blog Venezuela Conspiracy Theories, 31 mars 2019).

ROTHSCHILD. À lire, l’article de Jean Corcos sur le « délire viral » autour du nom Rothschild dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes (source : Times of Israel, 31 mars 2019).

« LA FABRIQUE DU MENSONGE ». Baptisés « fake news » depuis la campagne présidentielle opposant Donald Trump à Hillary Clinton, ces mensonges bénéficient de l’effet démultiplicateur des réseaux sociaux. Un virage technologique que les manipulateurs d’opinion ont su négocier, par appât du gain ou du pouvoir, comme le prouve la série « La Fabrique du mensonge », qui décortique en six documentaires autant de campagnes de manipulation de l'information à l’efficacité redoutable. Les trois premiers ont été diffusés sur France 5, dimanche 31 mars, dans le cadre d’une soirée spéciale : ils concernent le Brexit, la campagne présidentielle française de 2017 et la question des vaccins (source : Le Monde, 31 mars 2019).

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