Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 30/09/2019 au 06/10/2019).
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MÉCANIQUES DU COMPLOTISME. France Culture continue avec sa série d'émissions sur les « Mécaniques du complotisme ». Les « Monita Secreta » est le deuxième volet de cette collection inédite, accessible en podcasts sur le site. Dès leur création en 1534, les Jésuites ont suscité des fantasmes complotistes. On les accuse notamment de préparer l’avènement d’un nouvel ordre mondial. En 1614, un texte prétendument rédigé par le chef des Jésuites vient confirmer ces soupçons et commence à circuler : les « Monita Secreta ». Le texte est un faux grossier, mais peu importe, le mythe jésuite est né… (source : France Culture, 1er octobre 2019).
LUBRIZOL. Dans le sillage de la catastrophe de l’usine Lubrizol, à Rouen, des internautes ont diffusé et relayé des photos et vidéos montrant une eau trouble s’écoulant de robinets. L’une d’entre elles a été vue plus d’1,7 million de fois, relayée plus de 25.000 fois sur Twitter et « likée » 41.000 fois. Les témoignages ont été rares et Checknews, le service de fact-checking de Libération, a contacté sans succès les internautes qui ont fait circuler ces vidéos. La métropole Rouen Normandie est entrée en contact avec l'une de ces internautes. Les analyses rendues publiques le 1er octobre ont montré que « l’eau distribuée au niveau de son compteur est parfaitement potable et que la couleur de l’eau est due à son réseau intérieur vétuste, en acier » (source : Checknews, 30 septembre 2019).
NUAGE DE TCHERNOBYL. Le mythe d'un mensonge des autorités à propos du nuage radioactif de Tchernobyl est sans doute, aujourd'hui, la théorie du complot la plus répandue dans la société française selon la journaliste Géraldine Woessner. Il s'est pourtant forgé dans la foulée de la catastrophe nucléaire, survenue le 26 avril 1986, par un concours de circonstances mêlant une communication désastreuse des pouvoirs publics et les manipulations politiques de partis et de mouvements antinucléaires. Après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, le « mensonge du nuage de Tchernobyl » a resurgi (source : Le Point, 3 octobre 2019). Sur les aspects de la communication gouvernementale relative à l’événement, on écoutera notamment les analyses des invités de Ruth Elkrief sur BFMTV, Hervé Berville, porte-parole du groupe parlementaire LREM, Emmanuel Rivière, politologue, et Tristan Mendès France, spécialiste des nouvelles cultures numériques. Ce dernier évoque un contexte où les paroles d’autorité sont discréditées, « un phénomène présent depuis plusieurs années auquel vient s’ajouter un écosystème de la circulation de l’information qui est un peu particulier aujourd’hui, qui est travaillé par les réseaux sociaux et les algorithmes notamment, et qui vient vraiment niveler les paroles d’autorité » (source : BFMTV, 1er octobre 2019).
ALAIN SORAL. Un an de prison ferme : c’est la nouvelle condamnation prononcée à l'encontre de l’essayiste d’extrême droite par la 17e chambre correctionnelle, le 2 octobre 2019. Soral avait qualifié le Panthéon, qui venait d'accueillir les dépouilles de Simone Veil et de son époux, de « déchetterie casher » dans une vidéo postée l’an dernier sur son site internet, Egalité & Réconciliation. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, dénonçant sa « haine obsessionnelle persistante » et « sans la moindre inhibition » envers les juifs. Les juges ont notamment dénoncé le fait qu'il cible un jeune public par le biais de son site, cherchant à « en imposer sur la base d'un vernis de culture prétendument sérieuse, et à recruter pour son officine Égalité & Réconciliation » (source : Le Point, 2 octobre 2019).
MARION MARÉCHAL. Lors d’une Convention de la Droite organisée par ses proches, le 28 octobre 2019, Marion Maréchal a prononcé un discours quasiment programmatique, dont Le Monde a fait analyser de larges extraits par quatre chercheurs. Marion Maréchal se réfère notamment explicitement à l'idée de « Grand Remplacement » inventée par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, parlant de « ce compte à rebours démographique qui nous fait déjà entrevoir la possibilité de devenir minoritaire sur la terre de nos ancêtres, avec pour corollaire le grand ensauvagement d’une société multiculturelle qui se veut fracturée et violente » (source : lemonde.fr, 2 octobre 2019).
NÉGATIONNISME. Un néo-nazi allemand avait saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) après avoir été condamné par la justice allemande pour des propos négationnistes. Pour la Cour, la négation de l'Holocauste ne peut recevoir la protection de la Convention européenne des droits de l'Homme, puisqu'elle va tout simplement à son encontre. La CEDH réaffirmait en cela une opinion déjà formulée dans plusieurs affaires similaires, notamment en 2015 avec le polémiste français Dieudonné M'Bala M'Bala (source : Ouest-France, 3 octobre 2019).
KARIM OUALI. La police française a retrouvé la trace de Karim Ouali, l’un des criminels les plus recherchés de France, à la suite de son arrestation par les autorités de Hongkong pour possession de faux document. Libéré avant que les autorités françaises n’en soient informées, l’homme court toujours. Il est soupçonné d’avoir tué sauvagement l’un de ses collègues, contrôleur aérien, le 27 avril 2011, à l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse (Haut-Rhin). Se sentant persécuté et victime de racisme, il avait envoyé le jour du drame un courrier délirant et menaçant à ses collègues de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Il semblait aussi un adepte de la théorie du complot de Denver, qui fait de l'aéroport du Colorado le siège d'une conspiration maçonnique (source : La Voix du Nord, 4 octobre 2019).
DÉRIVES SECTAIRES. À l’heure où l’on s’interroge sur l’avenir de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui pourrait être amputée du quart de ses effectifs et qui passerait sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, il est utile de rappeler la valeur d’une structure interdisciplinaire unique au monde, observée à l’étranger, remarquable pour la qualité de son travail d’analyse, de pédagogie et de formation (source : Marianne, 4 octobre 2019). L’occasion de réécouter l’analyse de son président, Serge Blisko, qui, en juin 2017, revenait pour Conspiracy Watch sur les causes de la réticence croissante d’une partie du public à l’égard de la prévention vaccinale, encouragée par une désinformation aux relents complotistes à laquelle les groupes sectaires ne sont pas toujours étrangers… (source : Conspiracy Watch, 28 juin 2017).
PRÉFECTURE DE POLICE. À la suite de l’attaque de la Préfecture de police (Paris), le 3 octobre, qui a fait quatre victimes, le négationniste Alain Benajam, président de Réseau Voltaire France et proche de Thierry Meyssan, n’a pas tardé à se répandre en spéculations sur Facebook au sujet d’un complot de l’« Etat profond » ou… d’Israël : « On ne peut sérieusement parler du terrorisme islamiste sans parler de ceux qui l’utilisent, les finances (sic) et parfois fomentent eux même (re-sic) au nom de l’Islam comme celui du 11 septembre 2001. » À lire, pour rappel, le thread de Conspiracy Watch sur cet habitué des théories du complot :
#Prefecturedepolice / #complotisme : sur Facebook, le négationniste Alain Benajam, président de Réseau Voltaire France, proche de Thierry #Meyssan, spécule sur un complot de "l'Etat profond" ou... d'Israël.#PrefectureParis #antisémitisme #terrorisme pic.twitter.com/eS6CxQ6zED
— Conspiracy Watch (@conspiration) October 5, 2019
DONALD TRUMP. La conversation entre Donald Trump et son homologue ukrainien, au centre de la procédure d'impeachment aux États-Unis, suggère que le président américain n'utilise pas seulement les théories du complot à des fins électoralistes, mais qu'il y croit. Il n’est pas le premier président complotiste, comme l’explique Michael Butter, vice-directeur du réseau Comparative analysis of conspiracy in Europe, soulignant que ce type de croyances conduit à des choix politiques et représente un danger pour la démocratie (source : France 24, 4 octobre 2018). Donald Trump a qualifié de « coup d’Etat » la tentative des démocrates d’entamer une procédure de destitution. Il parle d’un complot mené par l’« Etat profond », une expression que l’on retrouve également dans la bouche d’Emmanuel Macron. Mais les significations diffèrent chez ces deux hommes, comme l’explique François Clemenceau dans Le Journal du Dimanche (source : JDD, 5 octobre 2019).
MÉCANIQUES DU COMPLOTISME. France Culture continue avec sa série d'émissions sur les « Mécaniques du complotisme ». Les « Monita Secreta » est le deuxième volet de cette collection inédite, accessible en podcasts sur le site. Dès leur création en 1534, les Jésuites ont suscité des fantasmes complotistes. On les accuse notamment de préparer l’avènement d’un nouvel ordre mondial. En 1614, un texte prétendument rédigé par le chef des Jésuites vient confirmer ces soupçons et commence à circuler : les « Monita Secreta ». Le texte est un faux grossier, mais peu importe, le mythe jésuite est né… (source : France Culture, 1er octobre 2019).
LUBRIZOL. Dans le sillage de la catastrophe de l’usine Lubrizol, à Rouen, des internautes ont diffusé et relayé des photos et vidéos montrant une eau trouble s’écoulant de robinets. L’une d’entre elles a été vue plus d’1,7 million de fois, relayée plus de 25.000 fois sur Twitter et « likée » 41.000 fois. Les témoignages ont été rares et Checknews, le service de fact-checking de Libération, a contacté sans succès les internautes qui ont fait circuler ces vidéos. La métropole Rouen Normandie est entrée en contact avec l'une de ces internautes. Les analyses rendues publiques le 1er octobre ont montré que « l’eau distribuée au niveau de son compteur est parfaitement potable et que la couleur de l’eau est due à son réseau intérieur vétuste, en acier » (source : Checknews, 30 septembre 2019).
NUAGE DE TCHERNOBYL. Le mythe d'un mensonge des autorités à propos du nuage radioactif de Tchernobyl est sans doute, aujourd'hui, la théorie du complot la plus répandue dans la société française selon la journaliste Géraldine Woessner. Il s'est pourtant forgé dans la foulée de la catastrophe nucléaire, survenue le 26 avril 1986, par un concours de circonstances mêlant une communication désastreuse des pouvoirs publics et les manipulations politiques de partis et de mouvements antinucléaires. Après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, le « mensonge du nuage de Tchernobyl » a resurgi (source : Le Point, 3 octobre 2019). Sur les aspects de la communication gouvernementale relative à l’événement, on écoutera notamment les analyses des invités de Ruth Elkrief sur BFMTV, Hervé Berville, porte-parole du groupe parlementaire LREM, Emmanuel Rivière, politologue, et Tristan Mendès France, spécialiste des nouvelles cultures numériques. Ce dernier évoque un contexte où les paroles d’autorité sont discréditées, « un phénomène présent depuis plusieurs années auquel vient s’ajouter un écosystème de la circulation de l’information qui est un peu particulier aujourd’hui, qui est travaillé par les réseaux sociaux et les algorithmes notamment, et qui vient vraiment niveler les paroles d’autorité » (source : BFMTV, 1er octobre 2019).
ALAIN SORAL. Un an de prison ferme : c’est la nouvelle condamnation prononcée à l'encontre de l’essayiste d’extrême droite par la 17e chambre correctionnelle, le 2 octobre 2019. Soral avait qualifié le Panthéon, qui venait d'accueillir les dépouilles de Simone Veil et de son époux, de « déchetterie casher » dans une vidéo postée l’an dernier sur son site internet, Egalité & Réconciliation. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, dénonçant sa « haine obsessionnelle persistante » et « sans la moindre inhibition » envers les juifs. Les juges ont notamment dénoncé le fait qu'il cible un jeune public par le biais de son site, cherchant à « en imposer sur la base d'un vernis de culture prétendument sérieuse, et à recruter pour son officine Égalité & Réconciliation » (source : Le Point, 2 octobre 2019).
MARION MARÉCHAL. Lors d’une Convention de la Droite organisée par ses proches, le 28 octobre 2019, Marion Maréchal a prononcé un discours quasiment programmatique, dont Le Monde a fait analyser de larges extraits par quatre chercheurs. Marion Maréchal se réfère notamment explicitement à l'idée de « Grand Remplacement » inventée par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, parlant de « ce compte à rebours démographique qui nous fait déjà entrevoir la possibilité de devenir minoritaire sur la terre de nos ancêtres, avec pour corollaire le grand ensauvagement d’une société multiculturelle qui se veut fracturée et violente » (source : lemonde.fr, 2 octobre 2019).
NÉGATIONNISME. Un néo-nazi allemand avait saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) après avoir été condamné par la justice allemande pour des propos négationnistes. Pour la Cour, la négation de l'Holocauste ne peut recevoir la protection de la Convention européenne des droits de l'Homme, puisqu'elle va tout simplement à son encontre. La CEDH réaffirmait en cela une opinion déjà formulée dans plusieurs affaires similaires, notamment en 2015 avec le polémiste français Dieudonné M'Bala M'Bala (source : Ouest-France, 3 octobre 2019).
KARIM OUALI. La police française a retrouvé la trace de Karim Ouali, l’un des criminels les plus recherchés de France, à la suite de son arrestation par les autorités de Hongkong pour possession de faux document. Libéré avant que les autorités françaises n’en soient informées, l’homme court toujours. Il est soupçonné d’avoir tué sauvagement l’un de ses collègues, contrôleur aérien, le 27 avril 2011, à l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse (Haut-Rhin). Se sentant persécuté et victime de racisme, il avait envoyé le jour du drame un courrier délirant et menaçant à ses collègues de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Il semblait aussi un adepte de la théorie du complot de Denver, qui fait de l'aéroport du Colorado le siège d'une conspiration maçonnique (source : La Voix du Nord, 4 octobre 2019).
DÉRIVES SECTAIRES. À l’heure où l’on s’interroge sur l’avenir de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui pourrait être amputée du quart de ses effectifs et qui passerait sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, il est utile de rappeler la valeur d’une structure interdisciplinaire unique au monde, observée à l’étranger, remarquable pour la qualité de son travail d’analyse, de pédagogie et de formation (source : Marianne, 4 octobre 2019). L’occasion de réécouter l’analyse de son président, Serge Blisko, qui, en juin 2017, revenait pour Conspiracy Watch sur les causes de la réticence croissante d’une partie du public à l’égard de la prévention vaccinale, encouragée par une désinformation aux relents complotistes à laquelle les groupes sectaires ne sont pas toujours étrangers… (source : Conspiracy Watch, 28 juin 2017).
PRÉFECTURE DE POLICE. À la suite de l’attaque de la Préfecture de police (Paris), le 3 octobre, qui a fait quatre victimes, le négationniste Alain Benajam, président de Réseau Voltaire France et proche de Thierry Meyssan, n’a pas tardé à se répandre en spéculations sur Facebook au sujet d’un complot de l’« Etat profond » ou… d’Israël : « On ne peut sérieusement parler du terrorisme islamiste sans parler de ceux qui l’utilisent, les finances (sic) et parfois fomentent eux même (re-sic) au nom de l’Islam comme celui du 11 septembre 2001. » À lire, pour rappel, le thread de Conspiracy Watch sur cet habitué des théories du complot :
#Prefecturedepolice / #complotisme : sur Facebook, le négationniste Alain Benajam, président de Réseau Voltaire France, proche de Thierry #Meyssan, spécule sur un complot de "l'Etat profond" ou... d'Israël.#PrefectureParis #antisémitisme #terrorisme pic.twitter.com/eS6CxQ6zED
— Conspiracy Watch (@conspiration) October 5, 2019
DONALD TRUMP. La conversation entre Donald Trump et son homologue ukrainien, au centre de la procédure d'impeachment aux États-Unis, suggère que le président américain n'utilise pas seulement les théories du complot à des fins électoralistes, mais qu'il y croit. Il n’est pas le premier président complotiste, comme l’explique Michael Butter, vice-directeur du réseau Comparative analysis of conspiracy in Europe, soulignant que ce type de croyances conduit à des choix politiques et représente un danger pour la démocratie (source : France 24, 4 octobre 2018). Donald Trump a qualifié de « coup d’Etat » la tentative des démocrates d’entamer une procédure de destitution. Il parle d’un complot mené par l’« Etat profond », une expression que l’on retrouve également dans la bouche d’Emmanuel Macron. Mais les significations diffèrent chez ces deux hommes, comme l’explique François Clemenceau dans Le Journal du Dimanche (source : JDD, 5 octobre 2019).
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