En quelques minutes, les théories conspirationnistes se sont répandues sur les réseaux sociaux. L’opération terroriste perpétrée le 7 octobre par le Hamas contre Israël et sa population réunit tous les ingrédients propices à l’émergence d’une version complotiste du réel : la surprise de l’attaque (qui a stupéfait les analystes du monde entier) ; un crime propre à paralyser la réflexion (le plus grand meurtre de masse anti-Juifs depuis la Shoah) ; un « principe maléfique » immédiatement mobilisable (le « sionisme », Nétanyahou…) ; et la préexistence d’un refrain bien connu depuis le 11-Septembre : les attentats seraient mis en scène par ses victimes. Israël étant perçu comme dominant, le méchant de l’histoire, l’idée qu’il puisse être vulnérable constitue pour certains une inconfortable dissonance cognitive. Le seul moyen de la surmonter, de remettre son objet de détestation en position d’agresseur et non d’agressé, consiste donc à nier les faits. Il suffit, pour cela, de considérer qu’Israël est lui-même responsable de ce qui lui arrive.
La théorie du complot absolutise cette conviction en faisant littéralement des Israéliens leurs propres bourreaux. [...]
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