L’accusation d'espionnage visant Reiss est un chef d’inculpation que tous les observateurs de la vie politique iranienne s’accordent à juger fantaisiste. Elle ne repose que sur un prétendu « rapport » concernant les manifestations à Ispahan que Reiss aurait reconnu avoir rédigé pour le compte de l'ambassade de France à Téhéran.
En réalité, lors de son « procès », Clotilde Reiss n'a évoqué en langue farsi, qu'un « e-mail » destiné à ses proches et expédié, en copie, au directeur de l'Institut français de recherche en Iran (IFRI), une institution dépendant du service culturel de l'ambassade de France et qui est également le dernier centre de recherche étranger présent en Iran. L'agence de presse officielle iranienne, l’IRNA, a traduit le mot « e-mail » par « rapport », lequel a été repris par la plupart des agences de presse du monde.
Dans un article du Nouvel Observateur (« La drôle d'"espionne" de Téhéran », 20 août 2009), Stéphane Arteta a révélé la teneur des e-mails expédiés par Reiss :
« L'un des mails interceptés par la police iranienne finit par "Plein de bisous à tous". L'espionne supposée ne prend aucune précaution. Ses courriels, signés "Cloco", ont été envoyés depuis sa boîte habituelle, avec une adresse composée de son nom et son prénom ! Clotilde Reiss n'imagine pas un instant qu'elle est surveillée. Elle ne s'est pas créé un faux compte, n'a pas utilisé de serveur permettant l'envoi anonyme. Le 30 juin, lorsqu'elle écrit à nouveau à ses proches, elle ne se censure pas, ce que ferait n'importe quel espion digne de ce nom. "Après trois mois sans renouvellement de visa, à cause d'un bordel administratif innommable en Iran, pour finir dans une aise politique explosive... c'est un peu le stress !", écrit-elle. Sûre de s'envoler pour Beyrouth le lendemain, elle va "enfin pouvoir prendre un peu de recul et boire un verre tranquillou en terrasse". Elle confie avoir hésité à rentrer en France. "Mais voilà, poursuit-elle, je me suis lancée pour continuer l'aventure dans les splendides villes du Proche-Orient qui me font de l'œil depuis bien longtemps. Je me fais bien plaisir quoi !". Celle qui, d'après le pouvoir iranien, aurait joué les agents secrets dévoile même son plan de route : un mois à Beyrouth, puis la Turquie après un saut en Syrie. Intitulé "Départ d'Iran", ce courrier est adressé à plus de 10 personnes. »
Quant à « l’appareil » contenant les photos des manifestations dont elle a été témoin et avec lequel elle a été arrêtée, il ne s’agit que de son téléphone portable.
Dernier élément mis en exergue par les partisans de la théorie du complot : Clotilde Reiss a effectué, en 2007, un stage au Commissariat français de l'énergie atomique (CEA) – où travaille son père, Rémy Reiss – et y a élaboré un rapport sur le programme nucléaire iranien. Dans les faits, ce travail s'apparente à un classique rapport de stage rédigé à partir de recherches faites sur internet.
Rappelons à cet égard qu'un rapport d'information de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, portant notamment sur le programme nucléaire iranien, est librement accessible, en ligne depuis l'année dernière.
L’accusation d'espionnage visant Reiss est un chef d’inculpation que tous les observateurs de la vie politique iranienne s’accordent à juger fantaisiste. Elle ne repose que sur un prétendu « rapport » concernant les manifestations à Ispahan que Reiss aurait reconnu avoir rédigé pour le compte de l'ambassade de France à Téhéran.
En réalité, lors de son « procès », Clotilde Reiss n'a évoqué en langue farsi, qu'un « e-mail » destiné à ses proches et expédié, en copie, au directeur de l'Institut français de recherche en Iran (IFRI), une institution dépendant du service culturel de l'ambassade de France et qui est également le dernier centre de recherche étranger présent en Iran. L'agence de presse officielle iranienne, l’IRNA, a traduit le mot « e-mail » par « rapport », lequel a été repris par la plupart des agences de presse du monde.
Dans un article du Nouvel Observateur (« La drôle d'"espionne" de Téhéran », 20 août 2009), Stéphane Arteta a révélé la teneur des e-mails expédiés par Reiss :
« L'un des mails interceptés par la police iranienne finit par "Plein de bisous à tous". L'espionne supposée ne prend aucune précaution. Ses courriels, signés "Cloco", ont été envoyés depuis sa boîte habituelle, avec une adresse composée de son nom et son prénom ! Clotilde Reiss n'imagine pas un instant qu'elle est surveillée. Elle ne s'est pas créé un faux compte, n'a pas utilisé de serveur permettant l'envoi anonyme. Le 30 juin, lorsqu'elle écrit à nouveau à ses proches, elle ne se censure pas, ce que ferait n'importe quel espion digne de ce nom. "Après trois mois sans renouvellement de visa, à cause d'un bordel administratif innommable en Iran, pour finir dans une aise politique explosive... c'est un peu le stress !", écrit-elle. Sûre de s'envoler pour Beyrouth le lendemain, elle va "enfin pouvoir prendre un peu de recul et boire un verre tranquillou en terrasse". Elle confie avoir hésité à rentrer en France. "Mais voilà, poursuit-elle, je me suis lancée pour continuer l'aventure dans les splendides villes du Proche-Orient qui me font de l'œil depuis bien longtemps. Je me fais bien plaisir quoi !". Celle qui, d'après le pouvoir iranien, aurait joué les agents secrets dévoile même son plan de route : un mois à Beyrouth, puis la Turquie après un saut en Syrie. Intitulé "Départ d'Iran", ce courrier est adressé à plus de 10 personnes. »
Quant à « l’appareil » contenant les photos des manifestations dont elle a été témoin et avec lequel elle a été arrêtée, il ne s’agit que de son téléphone portable.
Dernier élément mis en exergue par les partisans de la théorie du complot : Clotilde Reiss a effectué, en 2007, un stage au Commissariat français de l'énergie atomique (CEA) – où travaille son père, Rémy Reiss – et y a élaboré un rapport sur le programme nucléaire iranien. Dans les faits, ce travail s'apparente à un classique rapport de stage rédigé à partir de recherches faites sur internet.
Rappelons à cet égard qu'un rapport d'information de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, portant notamment sur le programme nucléaire iranien, est librement accessible, en ligne depuis l'année dernière.
Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.