Edward S. Herman (1925-2017) est mort le 11 novembre dernier à l'âge de 92 ans. Professeur d'économie et figure de la gauche radicale américaine, il était l'auteur principal de Manufacturing Consent [La Fabrication du consentement] (1988), un célèbre essai co-écrit avec Noam Chomsky et proposant une analyse à nouveaux frais du concept de propagande en milieu démocratique.
Critiqué dans les années 1970 pour sa complaisance à l'égard du régime des Khmers rouges au Cambodge, Herman a adopté au cours des dernières années des positions plus que controversées en matière de politique internationale.
Concernant le génocide de 1994 au Rwanda, Edward Herman et David Peterson écrivaient ainsi dans The Politics of Genocide (2010), que « la majorité des victimes étaient probablement les Hutus et non les Tutsis », qualifiant le FPR (tutsi) de Paul Kagamé de « premier génocidaire ». Une inversion victimaire relevant d'un discours classiquement « négationniste » comme le dénonça notamment le chercheur Adam Jones.
Dans The Srebrenica Massacre (2011), Herman affirmait également que « le bilan de 8000 tués, souvent avancé dans la communauté internationale, est une exagération insoutenable. Le vrai chiffre pourrait être plus proche de 800 » (sic). Des propos là encore entachés de complaisance avec la version nationaliste serbe de l'assassinat de milliers de civils musulmans de Bosnie en juillet 1995 qui demeure la pire tuerie de masse en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Edward S. Herman (1925-2017) est mort le 11 novembre dernier à l'âge de 92 ans. Professeur d'économie et figure de la gauche radicale américaine, il était l'auteur principal de Manufacturing Consent [La Fabrication du consentement] (1988), un célèbre essai co-écrit avec Noam Chomsky et proposant une analyse à nouveaux frais du concept de propagande en milieu démocratique.
Critiqué dans les années 1970 pour sa complaisance à l'égard du régime des Khmers rouges au Cambodge, Herman a adopté au cours des dernières années des positions plus que controversées en matière de politique internationale.
Concernant le génocide de 1994 au Rwanda, Edward Herman et David Peterson écrivaient ainsi dans The Politics of Genocide (2010), que « la majorité des victimes étaient probablement les Hutus et non les Tutsis », qualifiant le FPR (tutsi) de Paul Kagamé de « premier génocidaire ». Une inversion victimaire relevant d'un discours classiquement « négationniste » comme le dénonça notamment le chercheur Adam Jones.
Dans The Srebrenica Massacre (2011), Herman affirmait également que « le bilan de 8000 tués, souvent avancé dans la communauté internationale, est une exagération insoutenable. Le vrai chiffre pourrait être plus proche de 800 » (sic). Des propos là encore entachés de complaisance avec la version nationaliste serbe de l'assassinat de milliers de civils musulmans de Bosnie en juillet 1995 qui demeure la pire tuerie de masse en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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