Las, les conspirationnistes n’en ont pas eu pour leur argent. Il sont même un peu déçus, et pas seulement parce que Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, a déclaré qu’il était «agacé de voir que des gens se laissent distraire par de faux complots comme celui du 11-Septembre». Ce qui tarabuste les amateurs de complots, c’est que de complots, dans ces dizaines de milliers de page, on ne trouve aucune trace.
Ainsi, sur Slate.fr, le journaliste Fred Kaplan juge « grotesque » la comparaison faite par Julian Assange entre ces documents et les Pentagon Papers, « le dossier top-secret sur la Guerre du Vietnam que Daniel Ellsberg avait révélé en 1972 » :
« Les Pentagon Papers – une étude mandatée par l'ancien Secrétaire de la Défense Robert McNamara pour savoir comment les États-Unis s'étaient retrouvés impliqués au Vietnam – était un dossier complet et en plusieurs volumes, dont les documents classifiés révélaient que la guerre du Vietnam était largement un conflit civil ; qu'elle aurait pu ne jamais éclater si les États-Unis avaient respecté les Accord de Genève de 1954 en appelant à des élections nationales pour réunifier le Vietnam du Nord et du Sud ; et, plus fondamentalement, qu'au début 1965, même s'ils se déclaraient optimistes dans les chances de victoire, de nombreux officiels militaires américains savaient que la guerre était perdue. En bref, les Pentagon Papers révélaient que, depuis le début et tout au long de l'aggravation du conflit sous la présidence de Lyndon B. Johnson, la guerre était une imposture. En revanche, il y a très peu de choses dans les documents bruts de WikiLeaks (…) qui se trouvent en totale contradiction avec les déclarations officielles des États-Unis et de l'OTAN sur la guerre en Afghanistan ».
Les documents de Wikileaks offriraient une image « brute et sans fard de la guerre en Afghanistan » ? « Ce n’est pas vrai » objecte Kaplan, qui cite le rapport officiel du Département de la Défense, non-classifié, daté d'avril 2010 et intitulé " Report on Progress Toward Security and Stability in Afghanistan " (« Rapport et progression vers la sécurité et la stabilité en Afghanistan »). Ce seul document, long de 150 pages, apparaît au journaliste comme « bien plus sinistre que les documents éparpillés du dossier Wikileaks ».
Et si le véritable enseignement de l’affaire Wikileaks était ailleurs ? Si, Wikileaks démontrait, à son insu, que les gouvernements sont moins dissimulateurs, moins comploteurs, moins menteurs qu’on ne s’accorde habituellement à le penser ? C’est ce que pense Jean-Dominique Merchet pour qui le contenu des documents Wikileaks « prouve une chose : à l'ère de l'information de masse, les grandes démocraties, comme les Etats-Unis ou la France, peuvent "oublier" de donner quelques détails, mais elles ne mentent pas sur l'essentiel ».
Las, les conspirationnistes n’en ont pas eu pour leur argent. Il sont même un peu déçus, et pas seulement parce que Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, a déclaré qu’il était «agacé de voir que des gens se laissent distraire par de faux complots comme celui du 11-Septembre». Ce qui tarabuste les amateurs de complots, c’est que de complots, dans ces dizaines de milliers de page, on ne trouve aucune trace.
Ainsi, sur Slate.fr, le journaliste Fred Kaplan juge « grotesque » la comparaison faite par Julian Assange entre ces documents et les Pentagon Papers, « le dossier top-secret sur la Guerre du Vietnam que Daniel Ellsberg avait révélé en 1972 » :
« Les Pentagon Papers – une étude mandatée par l'ancien Secrétaire de la Défense Robert McNamara pour savoir comment les États-Unis s'étaient retrouvés impliqués au Vietnam – était un dossier complet et en plusieurs volumes, dont les documents classifiés révélaient que la guerre du Vietnam était largement un conflit civil ; qu'elle aurait pu ne jamais éclater si les États-Unis avaient respecté les Accord de Genève de 1954 en appelant à des élections nationales pour réunifier le Vietnam du Nord et du Sud ; et, plus fondamentalement, qu'au début 1965, même s'ils se déclaraient optimistes dans les chances de victoire, de nombreux officiels militaires américains savaient que la guerre était perdue. En bref, les Pentagon Papers révélaient que, depuis le début et tout au long de l'aggravation du conflit sous la présidence de Lyndon B. Johnson, la guerre était une imposture. En revanche, il y a très peu de choses dans les documents bruts de WikiLeaks (…) qui se trouvent en totale contradiction avec les déclarations officielles des États-Unis et de l'OTAN sur la guerre en Afghanistan ».
Les documents de Wikileaks offriraient une image « brute et sans fard de la guerre en Afghanistan » ? « Ce n’est pas vrai » objecte Kaplan, qui cite le rapport officiel du Département de la Défense, non-classifié, daté d'avril 2010 et intitulé " Report on Progress Toward Security and Stability in Afghanistan " (« Rapport et progression vers la sécurité et la stabilité en Afghanistan »). Ce seul document, long de 150 pages, apparaît au journaliste comme « bien plus sinistre que les documents éparpillés du dossier Wikileaks ».
Et si le véritable enseignement de l’affaire Wikileaks était ailleurs ? Si, Wikileaks démontrait, à son insu, que les gouvernements sont moins dissimulateurs, moins comploteurs, moins menteurs qu’on ne s’accorde habituellement à le penser ? C’est ce que pense Jean-Dominique Merchet pour qui le contenu des documents Wikileaks « prouve une chose : à l'ère de l'information de masse, les grandes démocraties, comme les Etats-Unis ou la France, peuvent "oublier" de donner quelques détails, mais elles ne mentent pas sur l'essentiel ».
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