Une étude menée pour le compte d'une ONG slovaque en Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie montre qu'un quart des sondés est d'accord avec « plusieurs théories du complot ». En Slovaquie, ce sont plus de la moitié des sondés qui adhèrent au mythe du « complot juif mondial ».
Le think-tank slovaque GLOBSEC Policy Institute a livré récemment une passionnante analyse de l’état de l’opinion concernant plusieurs questions politiques essentielles (adhésion à l’Europe et à l’OTAN, position à l’égard des « grands blocs », nostalgie de l’époque soviétique…) dans les quatre pays partenaires du « Groupe de Visegrad » (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie).
L'étude met l'accent sur une « perméabilité » troublante de ces pays d'Europe centrale aux théories complotistes les plus éculées, même si des différences significatives peuvent être observées entre les pays concernés. Ainsi, les Slovaques sont les plus enclins à céder à la séduction du conspirationnisme tandis que leurs voisins tchèques sont les moins perméables à ce type de croyances.
Des résultats contrastés
Seuls les Tchèques rejettent majoritairement l'ensemble des théories conspirationnistes alors que les Slovaques y adhèrent massivement. Ainsi, plus de la moitié des Slovaques (53%) pensent que « les événements mondiaux ne sont pas décidés par des représentants élus publiquement, mais par des groupes secrets qui cherchent à établir un ordre mondial totalitaire ».
S'agissant des attentats du 11 septembre 2001, l'opinion publique slovaque est particulièrement polarisée, le nombre de sondés d'accord avec la théorie du complot étant quasiment équivalent à celui qui la rejette. De plus, alors que 39% des Slovaques adhèrent à la théorie du complot sur les attentats du 11-Septembre, les partisans de la théorie du complot ne sont que 17% en République tchèque, 14% en Hongrie et 13% en Pologne. Plus des deux tiers des Tchèques, des Hongrois et des Polonais désapprouvent l'idée que le gouvernement américain serait responsable de l'organisation des attaques terroristes. Seuls 41% des Slovaques partagent cette opinion.
Un antisémitisme toujours prégnant
Les Tchèques sont également les plus hostiles de la région aux théories strictement antisémites, puisque 67% d'entre eux (96% chez les jeunes) rejettent clairement le discours selon lequel « les Juifs ont trop de pouvoir et contrôlent secrètement de nombreux gouvernements et institutions à travers le monde », contre seulement 46% des Polonais et 43% des Hongrois. De leurs côtés, les Slovaques sont 52% à adhérer à l'idée d'un complot juif mondial. Seulement 32% d'entre eux rejettent cette idée.
Résistance à la « désinformation »
96% des jeunes Tchèques âgés de 18 à 24 ans estiment « avoir été confrontés à la désinformation sur les médias sociaux » (contre 83% des jeunes Polonais et 68% des jeunes Slovaques). 92% des jeunes Hongrois confrontés à des contenus inappropriés ne les signalent pas, alors qu'ils seraient 53% à le faire en Pologne... et seulement 9% (toutes classes d'âge confondues) en Slovaquie.
Une étude riche en enseignements qui vient très utilement compléter les résultats du sondage publié en Bulgarie en mars dernier ainsi que la grande enquête initiée par Conspiracy Watch et la Fondation Jean-Jaurès fin 2017.
Which Central Europeans are the most susceptible to #conspiracy theories? @GabrielMariya @STRATCOMCOE @EUvsDisinfo @OpenSociety @BuzzFeedNews @WIRED @melissasuzanneh @JulianRoepcke #TackleFakeNews READ #GLOBSECTrends2018 https://t.co/KkS29jJaew pic.twitter.com/kb8uVP7UOH
— GLOBSEC (@GLOBSEC) 25 mai 2018
Une étude menée pour le compte d'une ONG slovaque en Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie montre qu'un quart des sondés est d'accord avec « plusieurs théories du complot ». En Slovaquie, ce sont plus de la moitié des sondés qui adhèrent au mythe du « complot juif mondial ».
L'étude met l'accent sur une « perméabilité » troublante de ces pays d'Europe centrale aux théories complotistes les plus éculées, même si des différences significatives peuvent être observées entre les pays concernés. Ainsi, les Slovaques sont les plus enclins à céder à la séduction du conspirationnisme tandis que leurs voisins tchèques sont les moins perméables à ce type de croyances.
Des résultats contrastés
Seuls les Tchèques rejettent majoritairement l'ensemble des théories conspirationnistes alors que les Slovaques y adhèrent massivement. Ainsi, plus de la moitié des Slovaques (53%) pensent que « les événements mondiaux ne sont pas décidés par des représentants élus publiquement, mais par des groupes secrets qui cherchent à établir un ordre mondial totalitaire ».
S'agissant des attentats du 11 septembre 2001, l'opinion publique slovaque est particulièrement polarisée, le nombre de sondés d'accord avec la théorie du complot étant quasiment équivalent à celui qui la rejette. De plus, alors que 39% des Slovaques adhèrent à la théorie du complot sur les attentats du 11-Septembre, les partisans de la théorie du complot ne sont que 17% en République tchèque, 14% en Hongrie et 13% en Pologne. Plus des deux tiers des Tchèques, des Hongrois et des Polonais désapprouvent l'idée que le gouvernement américain serait responsable de l'organisation des attaques terroristes. Seuls 41% des Slovaques partagent cette opinion.
Un antisémitisme toujours prégnant
Les Tchèques sont également les plus hostiles de la région aux théories strictement antisémites, puisque 67% d'entre eux (96% chez les jeunes) rejettent clairement le discours selon lequel « les Juifs ont trop de pouvoir et contrôlent secrètement de nombreux gouvernements et institutions à travers le monde », contre seulement 46% des Polonais et 43% des Hongrois. De leurs côtés, les Slovaques sont 52% à adhérer à l'idée d'un complot juif mondial. Seulement 32% d'entre eux rejettent cette idée.
Résistance à la « désinformation »
96% des jeunes Tchèques âgés de 18 à 24 ans estiment « avoir été confrontés à la désinformation sur les médias sociaux » (contre 83% des jeunes Polonais et 68% des jeunes Slovaques). 92% des jeunes Hongrois confrontés à des contenus inappropriés ne les signalent pas, alors qu'ils seraient 53% à le faire en Pologne... et seulement 9% (toutes classes d'âge confondues) en Slovaquie.
Une étude riche en enseignements qui vient très utilement compléter les résultats du sondage publié en Bulgarie en mars dernier ainsi que la grande enquête initiée par Conspiracy Watch et la Fondation Jean-Jaurès fin 2017.
Which Central Europeans are the most susceptible to #conspiracy theories? @GabrielMariya @STRATCOMCOE @EUvsDisinfo @OpenSociety @BuzzFeedNews @WIRED @melissasuzanneh @JulianRoepcke #TackleFakeNews READ #GLOBSECTrends2018 https://t.co/KkS29jJaew pic.twitter.com/kb8uVP7UOH
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