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Européennes 2024 : Focus sur la liste ASSELINEAU-FREXIT

Vétéran de la complosphère, François Asselineau rechausse les crampons pour les élections européennes. Au programme : crise sanitaire, immigration et poutinophilie.

François Asselineau (montage CW).

Début mai, sur le plateau de BFM TV, François Asselineau veut croire en sa bonne étoile. « Honnêtement, je pense que nous pouvons dépasser les 5 % et avoir nos premiers députés » confie le leader de l'Union populaire républicaine (UPR), avant d'assurer, l'œil malicieux : « Les vrais sondages – vous savez qu'il y a des sondages un peu secrets […] qui sont faits par des ministères de souveraineté –, nous donnent en ce moment entre 3,5 et 4 ». En 2019, sa liste « Ensemble pour le Frexit » n'avait pourtant récolté qu'1,17 % des suffrages.

L'énarque, passé par le cabinet de Charles Pasqua, est un habitué des sorties complotistes. D'après ses dires, Jean Monnet − le père de l'Europe − aurait été « un agent traitant » de la CIA, son concurrent Raphaël Glucksmann serait un « agent américain » et l'organisation terroriste Daesh, une entité créée par Hillary Clinton et Barack Obama.

Sans surprise, il a, depuis la crise sanitaire, investi la scène des influenceurs covido-sceptiques et droitisé son discours. Le programme de la liste « Asselineau Frexit, pour le pouvoir d’achat et pour la paix » propose ainsi de « clarifier et porter devant la justice le contrat de 41 milliards d’euros entre la Présidente de la commission européenne et le PDG de Pfizer ». On y déplore également « l'immigration de masse planifiée par l'UE » (sic) qui « ne peut conduire qu’à la chute de notre niveau de vie et à la destruction de notre identité et de notre unité nationale ». Une rhétorique étonnante de la part de quelqu'un qui, en 2017 encore, affirmait que le « Grand Remplacement » était une « théorie d'extrême droite ».

En matière de politique internationale, rien de très original : la liste souverainiste de François Asselineau s'oppose, comme celle de Florian Philippot, « au financement d'une guerre folle contre la Russie ».

Un tropisme géopolitique pro-russe incarné par le général Henri Roure, troisième colistier et déjà candidat en 2019 sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan. Présenté sur la chaîne YouTube de l'UPR (452 k abonnés) comme « officier-général issu des troupes de Marine », « Saint-Cyrien » et « breveté de l'Ecole Supérieure de Guerre », le gradé est un contributeur de la revue Méthode, une publication pilotée depuis le Donbass. Par le passé, il a également été le premier adjoint de Jean Castex à la mairie de Prades (Pyrénées-Orientales).

François Asselineau et Henri Roure (capture d'écran YouTube).

En avril 2021, Henri Roure signe, avec 15 autres généraux, une tribune adressée à l’ensemble des groupes parlementaires intitulée « Pour une stratégie globale contre l'islamisme et l'éclatement de la France ». En mars 2024, il s'est également rendu dans les locaux du « Dialogue Franco-Russe », une association de lobbying pro-Kremlin co-fondée par l'eurodéputé RN Thierry Mariani. Il y explique que « la guerre en Ukraine n'a pas commencé en 2022 » mais plutôt « en 2014 avec les manigances de la CIA ». Quelques semaines plus tard, sur le plateau de TV Libertés, une web-TV d'extrême droite, il prétend que « la Crimée [territoire ukrainien occupé par la Russie depuis 2014 − ndlr] a toujours été russe ».

Ses outrances et surtout ses mises en examen par la justice début 2021 pour « harcèlement moral », « harcèlement sexuel » et « agressions sexuelles » ont achevé de faire le vide autour du président de l'UPR. Si un ancien responsable national de l'UPR s'est recasé au sein du média en ligne Blast, l'essayiste souverainiste Charles-Henri Gallois a quant à lui quitté le navire UPR en 2020. Il a annoncé son soutien à la liste Philippot pour les élections européennes du 9 juin.

Dimanche dernier, François Asselineau annonçait sur les réseaux sociaux que la « collecte » lancée pour financer sa campagne européenne a franchi plus de 82 % de l'objectif recherché, soit la coquette somme d'1,16 million d'euros. Suffisant pour lui donner enfin sa chance ?

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François Asselineau (montage CW).

Début mai, sur le plateau de BFM TV, François Asselineau veut croire en sa bonne étoile. « Honnêtement, je pense que nous pouvons dépasser les 5 % et avoir nos premiers députés » confie le leader de l'Union populaire républicaine (UPR), avant d'assurer, l'œil malicieux : « Les vrais sondages – vous savez qu'il y a des sondages un peu secrets […] qui sont faits par des ministères de souveraineté –, nous donnent en ce moment entre 3,5 et 4 ». En 2019, sa liste « Ensemble pour le Frexit » n'avait pourtant récolté qu'1,17 % des suffrages.

L'énarque, passé par le cabinet de Charles Pasqua, est un habitué des sorties complotistes. D'après ses dires, Jean Monnet − le père de l'Europe − aurait été « un agent traitant » de la CIA, son concurrent Raphaël Glucksmann serait un « agent américain » et l'organisation terroriste Daesh, une entité créée par Hillary Clinton et Barack Obama.

Sans surprise, il a, depuis la crise sanitaire, investi la scène des influenceurs covido-sceptiques et droitisé son discours. Le programme de la liste « Asselineau Frexit, pour le pouvoir d’achat et pour la paix » propose ainsi de « clarifier et porter devant la justice le contrat de 41 milliards d’euros entre la Présidente de la commission européenne et le PDG de Pfizer ». On y déplore également « l'immigration de masse planifiée par l'UE » (sic) qui « ne peut conduire qu’à la chute de notre niveau de vie et à la destruction de notre identité et de notre unité nationale ». Une rhétorique étonnante de la part de quelqu'un qui, en 2017 encore, affirmait que le « Grand Remplacement » était une « théorie d'extrême droite ».

En matière de politique internationale, rien de très original : la liste souverainiste de François Asselineau s'oppose, comme celle de Florian Philippot, « au financement d'une guerre folle contre la Russie ».

Un tropisme géopolitique pro-russe incarné par le général Henri Roure, troisième colistier et déjà candidat en 2019 sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan. Présenté sur la chaîne YouTube de l'UPR (452 k abonnés) comme « officier-général issu des troupes de Marine », « Saint-Cyrien » et « breveté de l'Ecole Supérieure de Guerre », le gradé est un contributeur de la revue Méthode, une publication pilotée depuis le Donbass. Par le passé, il a également été le premier adjoint de Jean Castex à la mairie de Prades (Pyrénées-Orientales).

François Asselineau et Henri Roure (capture d'écran YouTube).

En avril 2021, Henri Roure signe, avec 15 autres généraux, une tribune adressée à l’ensemble des groupes parlementaires intitulée « Pour une stratégie globale contre l'islamisme et l'éclatement de la France ». En mars 2024, il s'est également rendu dans les locaux du « Dialogue Franco-Russe », une association de lobbying pro-Kremlin co-fondée par l'eurodéputé RN Thierry Mariani. Il y explique que « la guerre en Ukraine n'a pas commencé en 2022 » mais plutôt « en 2014 avec les manigances de la CIA ». Quelques semaines plus tard, sur le plateau de TV Libertés, une web-TV d'extrême droite, il prétend que « la Crimée [territoire ukrainien occupé par la Russie depuis 2014 − ndlr] a toujours été russe ».

Ses outrances et surtout ses mises en examen par la justice début 2021 pour « harcèlement moral », « harcèlement sexuel » et « agressions sexuelles » ont achevé de faire le vide autour du président de l'UPR. Si un ancien responsable national de l'UPR s'est recasé au sein du média en ligne Blast, l'essayiste souverainiste Charles-Henri Gallois a quant à lui quitté le navire UPR en 2020. Il a annoncé son soutien à la liste Philippot pour les élections européennes du 9 juin.

Dimanche dernier, François Asselineau annonçait sur les réseaux sociaux que la « collecte » lancée pour financer sa campagne européenne a franchi plus de 82 % de l'objectif recherché, soit la coquette somme d'1,16 million d'euros. Suffisant pour lui donner enfin sa chance ?

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