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Européennes 2024 : Focus sur la liste FORTERESSE EUROPE

Emmenée par l'avocat Pierre-Marie Bonneau, cette liste d'inspiration néo-fasciste conjugue rhétorique anti-immigration et allusions antisémites.

Sur la photo, de gauche à droite : Henri Massol, Damien Tarel, Pierre-Marie Bonneau et Jean-Christophe Gruau (montage CW).

« Le vrai pouvoir est détenu par la Commission européenne, inféodée à des lobbies apatrides, inféodée à l'État profond que nous combattons ! » Le ton est donné. Dans son premier clip de campagne, Me Pierre-Marie Bonneau, tête de liste de « Forteresse Europe », la liste « d'unité nationaliste », annonce la couleur : il n'aspire pas à siéger dans un parlement qui, selon lui, ne sert plus à rien. L'homme ne dissimule pas non plus ses intentions comme en témoigne l'écusson affiché en arrière-plan, directement inspiré de l'emblème du Parti populaire français (PPF), mouvement pro-nazi fondé par Jacques Doriot, « le petit Führer français », l'instigateur de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme.

Pierre-Marie Bonneau profite également de son passage sur les antennes du service public pour vilipender les « shylocks de Pfizer », du nom de ce personnage shakespearien devenu l'archétype du juif usurier. Nostalgie, quand tu nous tiens...

A gauche, le logo de la liste « Forteresse Europe » ; à droite : l'emblème du Parti populaire français (montage CW).

« Forteresse Europe » est l'émanation de forces qui entendent faire fructifier l'héritage politique du national-socialisme et de la Collaboration. Affiliée à l'Alliance pour la paix et la liberté (APF), un parti européen qui réunit plusieurs partis d'extrême droite radicaux (dont les néo-nazis NPD allemand et Aube dorée grecque), la liste de Pierre-Marie Bonneau peut ainsi compter sur le soutien d'Yvan Benedetti, chef du mouvement « Les Nationalistes » et grand pourfendeur de la « religion shoatique », mais aussi de Damien Tarel, récipiendaire d'une « quenelle d'or » pour avoir giflé Emmanuel Macron en juin 2021 (il avait alors été défendu par l'avocat Juan Branco). Le jeune homme regrette de ne pas avoir pu se présenter sur la liste de « Forteresse Europe » en raison de ses ennuis judiciaires. Cadeau de consolation : il s'est vu confier la présidence du comité de soutien de la liste qui comprend le négationniste Vincent Reynouard ou encore Clément Gautier, d'Amitié et Action française.

Maxime Sanial, troisième sur la liste, est le propriétaire de la librairie Les Arts enracinés. L'année dernière, le réseau antifasciste de Haute-Loire publiait une vidéo le montrant en train d'exécuter un salut nazi ainsi qu'un signe de reconnaissance inventé par Dieudonné. « Forteresse Europe » peut aussi compter sur Henri Massol (7ème position), qui souhaite la révision du procès de Philippe Pétain, sur André Gandillon, président de l'association des Amis de Rivarol (9ème position) ou sur Jean-Christophe Gruau (11ème position) qui dénonce, lors d'une récente conférence de presse, le « shoatisme », l'« avortisme », mais également « le réchauffisme, le LGBTisme, le covidisme, le wokisme ».

Notons également la présence de Sébastien Trejo – alias Monsieur K à la quinzième place. Fin novembre 2021, ce soralien convaincu faisait partie des treize personnes interpellées dans le cadre d'un coup de filet contre le groupuscule d'extrême-droite « Recolonisation France », soupçonné d'avoir préparé des actions violentes, dont il aurait été l'un des recruteurs. Il y a six mois, il expliquait sur X que les Juifs pervertissent le monde à travers l'industrie pornographique afin de « servir la Synagogue de Satan »...

Pierre-Marie Bonneau et Yvan Benedetti prennent la pose (source : Yvan Benedetti/X, 24/05/2024).

Revenons à Me Pierre-Marie Bonneau. Le parcours de l'avocat, qui a notamment défendu le polémiste « national-socialiste » Alain Soral, le néo-nazi breton Boris Le Lay ainsi que les négationnistes Hervé Ryssen et Robert Faurisson, est celui d'un militant d'extrême droite convaincu. Dans sa jeunesse, « Pilou », comme il est surnommé, a eu « l'honneur » de diriger le Groupe Union Défense (GUD) de Toulouse pendant un an. Il milite ensuite pour « L'Œuvre française » – un mouvement ultranationaliste fondé par Pierre Sidos et réactivé par la suite par Benedetti.

« Nous ne voulons pas disparaître, nous ne voulons pas subir ce que subissent les Palestiniens de Gaza, ce grand remplacement, ce génocide » clame Pierre-Marie Bonneau. Interrogé par le média local Made In Perpignan, le quinquagénaire dévoile quelques éléments de son programme. « Nous allons examiner les naturalisations et voir celles qui doivent être remises en question. Et si la personne naturalisée ne se sent pas française, il faudra la renvoyer à son pays d’origine » affirme-t-il, avant d'assurer que le député LFI Carlos Martens Bilongo est un « cas parfait d’un dossier de remigration ».

Une obsession que l'on retrouve dans la profession de foi de la liste « Forteresse Europe ». Pour « défendre notre identité » et « retrouver notre souveraineté », les aspirants fascistes entendent bien « arrêter totalement les flux migratoires », « engager la remigration » et « combattre le sionisme ». Pour ce faire, leur site propose la mise en place d'un « grand recensement de la population incluant des critères ethniques et religieux ». Toute ressemblance avec certaines périodes historiques serait purement fortuite.

 

(Dernière mise à jour le 06/06/2024)

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Sur la photo, de gauche à droite : Henri Massol, Damien Tarel, Pierre-Marie Bonneau et Jean-Christophe Gruau (montage CW).

« Le vrai pouvoir est détenu par la Commission européenne, inféodée à des lobbies apatrides, inféodée à l'État profond que nous combattons ! » Le ton est donné. Dans son premier clip de campagne, Me Pierre-Marie Bonneau, tête de liste de « Forteresse Europe », la liste « d'unité nationaliste », annonce la couleur : il n'aspire pas à siéger dans un parlement qui, selon lui, ne sert plus à rien. L'homme ne dissimule pas non plus ses intentions comme en témoigne l'écusson affiché en arrière-plan, directement inspiré de l'emblème du Parti populaire français (PPF), mouvement pro-nazi fondé par Jacques Doriot, « le petit Führer français », l'instigateur de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme.

Pierre-Marie Bonneau profite également de son passage sur les antennes du service public pour vilipender les « shylocks de Pfizer », du nom de ce personnage shakespearien devenu l'archétype du juif usurier. Nostalgie, quand tu nous tiens...

A gauche, le logo de la liste « Forteresse Europe » ; à droite : l'emblème du Parti populaire français (montage CW).

« Forteresse Europe » est l'émanation de forces qui entendent faire fructifier l'héritage politique du national-socialisme et de la Collaboration. Affiliée à l'Alliance pour la paix et la liberté (APF), un parti européen qui réunit plusieurs partis d'extrême droite radicaux (dont les néo-nazis NPD allemand et Aube dorée grecque), la liste de Pierre-Marie Bonneau peut ainsi compter sur le soutien d'Yvan Benedetti, chef du mouvement « Les Nationalistes » et grand pourfendeur de la « religion shoatique », mais aussi de Damien Tarel, récipiendaire d'une « quenelle d'or » pour avoir giflé Emmanuel Macron en juin 2021 (il avait alors été défendu par l'avocat Juan Branco). Le jeune homme regrette de ne pas avoir pu se présenter sur la liste de « Forteresse Europe » en raison de ses ennuis judiciaires. Cadeau de consolation : il s'est vu confier la présidence du comité de soutien de la liste qui comprend le négationniste Vincent Reynouard ou encore Clément Gautier, d'Amitié et Action française.

Maxime Sanial, troisième sur la liste, est le propriétaire de la librairie Les Arts enracinés. L'année dernière, le réseau antifasciste de Haute-Loire publiait une vidéo le montrant en train d'exécuter un salut nazi ainsi qu'un signe de reconnaissance inventé par Dieudonné. « Forteresse Europe » peut aussi compter sur Henri Massol (7ème position), qui souhaite la révision du procès de Philippe Pétain, sur André Gandillon, président de l'association des Amis de Rivarol (9ème position) ou sur Jean-Christophe Gruau (11ème position) qui dénonce, lors d'une récente conférence de presse, le « shoatisme », l'« avortisme », mais également « le réchauffisme, le LGBTisme, le covidisme, le wokisme ».

Notons également la présence de Sébastien Trejo – alias Monsieur K à la quinzième place. Fin novembre 2021, ce soralien convaincu faisait partie des treize personnes interpellées dans le cadre d'un coup de filet contre le groupuscule d'extrême-droite « Recolonisation France », soupçonné d'avoir préparé des actions violentes, dont il aurait été l'un des recruteurs. Il y a six mois, il expliquait sur X que les Juifs pervertissent le monde à travers l'industrie pornographique afin de « servir la Synagogue de Satan »...

Pierre-Marie Bonneau et Yvan Benedetti prennent la pose (source : Yvan Benedetti/X, 24/05/2024).

Revenons à Me Pierre-Marie Bonneau. Le parcours de l'avocat, qui a notamment défendu le polémiste « national-socialiste » Alain Soral, le néo-nazi breton Boris Le Lay ainsi que les négationnistes Hervé Ryssen et Robert Faurisson, est celui d'un militant d'extrême droite convaincu. Dans sa jeunesse, « Pilou », comme il est surnommé, a eu « l'honneur » de diriger le Groupe Union Défense (GUD) de Toulouse pendant un an. Il milite ensuite pour « L'Œuvre française » – un mouvement ultranationaliste fondé par Pierre Sidos et réactivé par la suite par Benedetti.

« Nous ne voulons pas disparaître, nous ne voulons pas subir ce que subissent les Palestiniens de Gaza, ce grand remplacement, ce génocide » clame Pierre-Marie Bonneau. Interrogé par le média local Made In Perpignan, le quinquagénaire dévoile quelques éléments de son programme. « Nous allons examiner les naturalisations et voir celles qui doivent être remises en question. Et si la personne naturalisée ne se sent pas française, il faudra la renvoyer à son pays d’origine » affirme-t-il, avant d'assurer que le député LFI Carlos Martens Bilongo est un « cas parfait d’un dossier de remigration ».

Une obsession que l'on retrouve dans la profession de foi de la liste « Forteresse Europe ». Pour « défendre notre identité » et « retrouver notre souveraineté », les aspirants fascistes entendent bien « arrêter totalement les flux migratoires », « engager la remigration » et « combattre le sionisme ». Pour ce faire, leur site propose la mise en place d'un « grand recensement de la population incluant des critères ethniques et religieux ». Toute ressemblance avec certaines périodes historiques serait purement fortuite.

 

(Dernière mise à jour le 06/06/2024)

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