Francis Lalanne et Dieudonné M'Bala M'Bala s'invitent dans les élections européennes. L'occasion pour eux d'occuper le terrain médiatique bien mieux qu'ils ne l'auraient fait avec un spectacle public.
« C'est officiel, c'est parti ! » Début mai, Francis Lalanne et Dieudonné, respectivement premier et troisième sur la liste « France Libre », annoncent fièrement leur participation aux élections européennes. L'objectif affiché ? « Glisser une quenelle dans le fion du système ! » Si ce programme semble pour le moins sommaire, cela n'empêche pas les deux trublions de viser les sommets. « T'imagines si on déboule là-bas tous les deux ? », se prend à rêver le barde complotiste. « Faites-nous plaisir, envoyez-nous au Parlement européen » lui répond le polémiste antisémite, maintes fois condamné pour incitation à la haine raciale.
Ce n'est pas leur première aventure électorale. Les deux hommes − qui devaient se produire ensemble au Zénith de Paris en septembre dernier − ont chacun une expérience de candidat. Surfant sur le mouvement des Gilets jaunes, Lalanne s’est déjà présenté aux élections européennes en 2019. Sa liste, l'« Alliance Jaune », obtient alors 0,5 % des suffrages. En 2022, candidat aux élections législatives dans la 3ème circonscription de Charente, il réunit sur son nom 2,13 % des voix.
L'engagement de Dieudonné en politique remonte aux années 1990. À l'époque, le comparse d'Elie Semoun se présente aux élections législatives à Dreux pour s'opposer à une candidate du Front national. Une décennie plus tard, il demandera à Jean-Marie Le Pen de parrainer l'un de ses enfants... Le polémiste s'est également présenté à deux reprises aux élections européennes : en 2004, sur la liste « Euro-Palestine », puis en 2009 avec Alain Soral et Yahia Gouasmi, sur une « Liste antisioniste » dont le chef d'Égalité & Réconciliation révèlera qu'elle a été financée par des subsides iraniens. En 2012, Dieudonné s'est présenté à nouveau aux législatives à Dreux, pour le compte du Parti antisioniste, puis, en 2017, dans la circonscription de Manuel Valls dans l'Essonne. Eliminé dès le premier tour de l'élection, le polémiste appellera à voter au second pour la candidate LFI Farida Amrani.
Cette année, le binôme a pris soin de s'entourer de personnalités sulfureuses, à commencer par Anne-Laure Denilot, en deuxième position sur la liste. L'intermittente du spectacle a été candidate dans la 12ème circonscription de Paris aux législatives de 2022 sur une liste soutenant les collectifs citoyens et défendant le « concept de la souveraineté populaire ». Selon Libération, lors d'une réunion publique mi-décembre 2023, elle a notamment remis en cause la responsabilité d’Al-Qaïda dans les attentats du 11 septembre 2001, expliqué disposer de « listes de hauts fonctionnaires à abattre » et appelé « l’armée à prendre l’hémicycle ».
Déjà présent sur la Liste antisioniste de Dieudonné et Soral en 2009, Christian Cotten a été bombardé directeur de campagne de la liste « France Libre ». Cet ancien instituteur engagé dans la défense des mouvements sectaires a multiplié les candidatures ces dernières années − par exemple aux législatives de 2007 pour La France en action, le mouvement de Jean-Marc Governatori, aujourd'hui tête de liste d'Ecologie au centre. Cotten est aussi et surtout une figure historique de la complosphère et un pourfendeur de la vaccination, qu'il compare au génocide des Juifs par les nazis.
À la sixième place, Sylvie Bonaldi n'est pas une inconnue. En août 2020, en pleine crise sanitaire, cette élue niçoise qui émargeait à Europe Écologie-Les Verts (EELV) s’était illustrée en encourageant la population à refuser de porter le masque. Quelques semaines plus tard, elle avait soutenu l’attaque d’une antenne 5G.
En 7ème position, Stéphane Espic, « figure » excentrique des Gilets jaunes, est connu pour avoir remplacé le portrait d’Emmanuel Macron par un QR code destiné à protester contre le passe sanitaire à l’Hôtel de ville de Besançon (il avait été placé sous contrôle judiciaire pour « vol et dégradation de biens publics »).
Dieudonné et Lalanne peuvent également compter sur le soutien de Sylvain Baron, à la 9ème place. Ce chauffeur-routier est notamment connu pour avoir initié un mouvement de décrochage des drapeaux européens des lieux publics ainsi que pour ses prises de positions complotistes (il est notamment le co-fondateur du collectif « Vigi Médias ») et pro-négationnistes. Le 22 mars 2022, il a été arrêté et placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête visant le complotiste Rémy Daillet et ses complices, soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes contre les institutions de la République. Il a désigné Me Juan Branco pour assurer sa défense.
Laurent Chrétien Marquet (81ème place), un ancien ingénieur des télécoms, est quant à lui persuadé que « la pandémie de Covid-19 est un coup monté de A à Z ».
« C'est officiel, c'est parti ! » Début mai, Francis Lalanne et Dieudonné, respectivement premier et troisième sur la liste « France Libre », annoncent fièrement leur participation aux élections européennes. L'objectif affiché ? « Glisser une quenelle dans le fion du système ! » Si ce programme semble pour le moins sommaire, cela n'empêche pas les deux trublions de viser les sommets. « T'imagines si on déboule là-bas tous les deux ? », se prend à rêver le barde complotiste. « Faites-nous plaisir, envoyez-nous au Parlement européen » lui répond le polémiste antisémite, maintes fois condamné pour incitation à la haine raciale.
Ce n'est pas leur première aventure électorale. Les deux hommes − qui devaient se produire ensemble au Zénith de Paris en septembre dernier − ont chacun une expérience de candidat. Surfant sur le mouvement des Gilets jaunes, Lalanne s’est déjà présenté aux élections européennes en 2019. Sa liste, l'« Alliance Jaune », obtient alors 0,5 % des suffrages. En 2022, candidat aux élections législatives dans la 3ème circonscription de Charente, il réunit sur son nom 2,13 % des voix.
L'engagement de Dieudonné en politique remonte aux années 1990. À l'époque, le comparse d'Elie Semoun se présente aux élections législatives à Dreux pour s'opposer à une candidate du Front national. Une décennie plus tard, il demandera à Jean-Marie Le Pen de parrainer l'un de ses enfants... Le polémiste s'est également présenté à deux reprises aux élections européennes : en 2004, sur la liste « Euro-Palestine », puis en 2009 avec Alain Soral et Yahia Gouasmi, sur une « Liste antisioniste » dont le chef d'Égalité & Réconciliation révèlera qu'elle a été financée par des subsides iraniens. En 2012, Dieudonné s'est présenté à nouveau aux législatives à Dreux, pour le compte du Parti antisioniste, puis, en 2017, dans la circonscription de Manuel Valls dans l'Essonne. Eliminé dès le premier tour de l'élection, le polémiste appellera à voter au second pour la candidate LFI Farida Amrani.
Cette année, le binôme a pris soin de s'entourer de personnalités sulfureuses, à commencer par Anne-Laure Denilot, en deuxième position sur la liste. L'intermittente du spectacle a été candidate dans la 12ème circonscription de Paris aux législatives de 2022 sur une liste soutenant les collectifs citoyens et défendant le « concept de la souveraineté populaire ». Selon Libération, lors d'une réunion publique mi-décembre 2023, elle a notamment remis en cause la responsabilité d’Al-Qaïda dans les attentats du 11 septembre 2001, expliqué disposer de « listes de hauts fonctionnaires à abattre » et appelé « l’armée à prendre l’hémicycle ».
Déjà présent sur la Liste antisioniste de Dieudonné et Soral en 2009, Christian Cotten a été bombardé directeur de campagne de la liste « France Libre ». Cet ancien instituteur engagé dans la défense des mouvements sectaires a multiplié les candidatures ces dernières années − par exemple aux législatives de 2007 pour La France en action, le mouvement de Jean-Marc Governatori, aujourd'hui tête de liste d'Ecologie au centre. Cotten est aussi et surtout une figure historique de la complosphère et un pourfendeur de la vaccination, qu'il compare au génocide des Juifs par les nazis.
À la sixième place, Sylvie Bonaldi n'est pas une inconnue. En août 2020, en pleine crise sanitaire, cette élue niçoise qui émargeait à Europe Écologie-Les Verts (EELV) s’était illustrée en encourageant la population à refuser de porter le masque. Quelques semaines plus tard, elle avait soutenu l’attaque d’une antenne 5G.
En 7ème position, Stéphane Espic, « figure » excentrique des Gilets jaunes, est connu pour avoir remplacé le portrait d’Emmanuel Macron par un QR code destiné à protester contre le passe sanitaire à l’Hôtel de ville de Besançon (il avait été placé sous contrôle judiciaire pour « vol et dégradation de biens publics »).
Dieudonné et Lalanne peuvent également compter sur le soutien de Sylvain Baron, à la 9ème place. Ce chauffeur-routier est notamment connu pour avoir initié un mouvement de décrochage des drapeaux européens des lieux publics ainsi que pour ses prises de positions complotistes (il est notamment le co-fondateur du collectif « Vigi Médias ») et pro-négationnistes. Le 22 mars 2022, il a été arrêté et placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête visant le complotiste Rémy Daillet et ses complices, soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes contre les institutions de la République. Il a désigné Me Juan Branco pour assurer sa défense.
Laurent Chrétien Marquet (81ème place), un ancien ingénieur des télécoms, est quant à lui persuadé que « la pandémie de Covid-19 est un coup monté de A à Z ».
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