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Explosions à Beyrouth : ils dénoncent un complot

Les images glaçantes de la double explosion qui a frappé la capitale du Liban ont donné lieu à de très attendues spéculations conspirationnistes accusant généralement Israël ou les États-Unis d'être derrière le drame.

Explosion du 4 août 2020 sur le port de Beyrouth (capture d'écran Twitter).

Le bilan provisoire des explosions qui ont dévasté Beyrouth mardi 4 août 2020 s'élève à plus de 130 morts, 5000 blessés et au moins 250 000 sans-abris. Alors que l'enquête sur l'origine de la catastrophe s'oriente vers la piste accidentelle, la complosphère n'en démord pas : la vérité est ailleurs.

Certains comptes Twitter, comme « La Quenelle » (allusion au signe de ralliement des fans de Dieudonné), ont rapidement accusé l'État d'Israël d'être à l'origine du drame :

Source : Twitter, 04/08/2020.

Dans la foulée, une séquence en direct diffusée sur CNews, au cours de laquelle un rescapé beyrouthin des explosions a accusé là encore la main d'Israël, a fait l'objet d'un montage et a été postée sur Twitter, recueillant des centaines de likes :

Source : Twitter, 05/08/2020.

Le compte anonyme « Nacéra », qui véhicule de longue date des contenus à caractère complotiste et antisémite auprès de ses plus de 26 000 abonnés, a quant à lui évoqué « la piste terroriste judaïste israélienne » (sic) avant d'accuser très explicitement l'État hébreu d'être « derrière l’attentat terroriste qui a frappé le Liban » :

Source : Twitter, 05/08/2020.

Le site d'extrême droite américain Veterans Today s'est empressé d'évoquer, carrément, un « bombardement nucléaire israélien » de la capitale libanaise qui aurait été mené en représailles à une attaque du Hezbollah sur le Golan.

Crédits : Twitter/Veterans Today, 05/08/2020.

Bien que rapidement contredits par des sources officielles, les commentaires, à chaud, de Donald Trump sur la nature des explosions (« cela ressemble à une terrible attaque ») ont constitué une véritable aubaine pour les sites conspirationnistes.

Ainsi, le site Aube Digitale (repris sur Nouvelordremondial.cc) estime que « les paroles du président Trump sur la tragédie ont une fois de plus montré qu’il pourrait s’agir de quelque chose de différent. Il a déclaré en début de soirée qu’après avoir rencontré les principaux responsables militaires "Ils semblent penser qu’il s’agissait d’une attaque. C’était une bombe d’un certain type". »

Le média d'État iranien Press TV a diffusé de son côté un texte qui, s'appuyant sur les déclarations du président américain, attribue les explosions à une attaque américano-israélienne :

« Le coup diabolique que signent là les USA et qu'ils revendiquent par la déclaration intempestive de leur président, vise à changer un avantage des rapports de force que l'Amérique et son poulain sioniste ont perdu depuis leur défaite en Syrie. »

Dans une subreptice opération de réécriture de l'histoire, Press TV soutient dans le même article que l'assassinat, en 2005, de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a été « commis par l'axe US/OTAN » afin de l'imputer au Hezbollah (en réalité, le Tribunal spécial pour le Liban s'apprêtait à rendre son verdict, jugeant par contumace quatre membres présumés du Hezbollah).

Lui aussi ouvertement allié au Hezbollah, le site de désinformation complotiste Réseau Voltaire de Thierry Meyssan (rapidement repris par les sites complotistes Égalité & Réconciliation, Wikistrike et Sott.net) a publié un texte intitulé « Quelle est l'arme nouvelle utilisée dans le Golfe et à Beyrouth ? », qui tient pour acquis que les explosions de mardi sont en réalité des « attaques ».

Le blog complotiste Strategika51 (repris sur Réseau International) se réclame enfin de mystérieuses « sources anonymes du Pentagone » pour affirmer sans ambages que « la thèse de l’accident ne tient pas une seule seconde. »

Mercredi 5 juin, le journal libanais L'Orient-Le Jour a révélé que le directeur général des douanes libanaises avait alerté à six reprises sur la dangerosité d'une cargaison de nitrate d'ammonium stockée depuis 2013 dans un hangar du port de Beyrouth, à proximité d’un entrepôt de feux d’artifices. Le nitrate d'ammonium est un produit qui a déjà causé des accidents industriels comme l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en septembre 2001. La catastrophe à Beyrouth aurait été déclenchée par des travaux de maintenance.

 

Voir aussi :

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Thierry Meyssan

 

(Dernière mise à jour le 06/08/2020 à 11h20)

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Explosion du 4 août 2020 sur le port de Beyrouth (capture d'écran Twitter).

Le bilan provisoire des explosions qui ont dévasté Beyrouth mardi 4 août 2020 s'élève à plus de 130 morts, 5000 blessés et au moins 250 000 sans-abris. Alors que l'enquête sur l'origine de la catastrophe s'oriente vers la piste accidentelle, la complosphère n'en démord pas : la vérité est ailleurs.

Certains comptes Twitter, comme « La Quenelle » (allusion au signe de ralliement des fans de Dieudonné), ont rapidement accusé l'État d'Israël d'être à l'origine du drame :

Source : Twitter, 04/08/2020.

Dans la foulée, une séquence en direct diffusée sur CNews, au cours de laquelle un rescapé beyrouthin des explosions a accusé là encore la main d'Israël, a fait l'objet d'un montage et a été postée sur Twitter, recueillant des centaines de likes :

Source : Twitter, 05/08/2020.

Le compte anonyme « Nacéra », qui véhicule de longue date des contenus à caractère complotiste et antisémite auprès de ses plus de 26 000 abonnés, a quant à lui évoqué « la piste terroriste judaïste israélienne » (sic) avant d'accuser très explicitement l'État hébreu d'être « derrière l’attentat terroriste qui a frappé le Liban » :

Source : Twitter, 05/08/2020.

Le site d'extrême droite américain Veterans Today s'est empressé d'évoquer, carrément, un « bombardement nucléaire israélien » de la capitale libanaise qui aurait été mené en représailles à une attaque du Hezbollah sur le Golan.

Crédits : Twitter/Veterans Today, 05/08/2020.

Bien que rapidement contredits par des sources officielles, les commentaires, à chaud, de Donald Trump sur la nature des explosions (« cela ressemble à une terrible attaque ») ont constitué une véritable aubaine pour les sites conspirationnistes.

Ainsi, le site Aube Digitale (repris sur Nouvelordremondial.cc) estime que « les paroles du président Trump sur la tragédie ont une fois de plus montré qu’il pourrait s’agir de quelque chose de différent. Il a déclaré en début de soirée qu’après avoir rencontré les principaux responsables militaires "Ils semblent penser qu’il s’agissait d’une attaque. C’était une bombe d’un certain type". »

Le média d'État iranien Press TV a diffusé de son côté un texte qui, s'appuyant sur les déclarations du président américain, attribue les explosions à une attaque américano-israélienne :

« Le coup diabolique que signent là les USA et qu'ils revendiquent par la déclaration intempestive de leur président, vise à changer un avantage des rapports de force que l'Amérique et son poulain sioniste ont perdu depuis leur défaite en Syrie. »

Dans une subreptice opération de réécriture de l'histoire, Press TV soutient dans le même article que l'assassinat, en 2005, de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a été « commis par l'axe US/OTAN » afin de l'imputer au Hezbollah (en réalité, le Tribunal spécial pour le Liban s'apprêtait à rendre son verdict, jugeant par contumace quatre membres présumés du Hezbollah).

Lui aussi ouvertement allié au Hezbollah, le site de désinformation complotiste Réseau Voltaire de Thierry Meyssan (rapidement repris par les sites complotistes Égalité & Réconciliation, Wikistrike et Sott.net) a publié un texte intitulé « Quelle est l'arme nouvelle utilisée dans le Golfe et à Beyrouth ? », qui tient pour acquis que les explosions de mardi sont en réalité des « attaques ».

Le blog complotiste Strategika51 (repris sur Réseau International) se réclame enfin de mystérieuses « sources anonymes du Pentagone » pour affirmer sans ambages que « la thèse de l’accident ne tient pas une seule seconde. »

Mercredi 5 juin, le journal libanais L'Orient-Le Jour a révélé que le directeur général des douanes libanaises avait alerté à six reprises sur la dangerosité d'une cargaison de nitrate d'ammonium stockée depuis 2013 dans un hangar du port de Beyrouth, à proximité d’un entrepôt de feux d’artifices. Le nitrate d'ammonium est un produit qui a déjà causé des accidents industriels comme l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en septembre 2001. La catastrophe à Beyrouth aurait été déclenchée par des travaux de maintenance.

 

Voir aussi :

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Thierry Meyssan

 

(Dernière mise à jour le 06/08/2020 à 11h20)

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