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François Asselineau, leader de lui-même

L’autosatisfait président de l’UPR, dont les accointances avec l’extrême droite ne datent pas d’hier, ne jure que par le Frexit. En 2017, il avait obtenu 0,92 % des suffrages au premier tour. Par ici la sortie ?

François Asselineau (capture d'écran UPR TV).

« Bonjour, vous connaissez l’UPR ? » La formule fuse encore de temps à autre sur les réseaux sociaux. Utilisée depuis des années pour brocarder l’activisme légendaire – et un brin gênant – des militants de l’Union populaire républicaine, ces témoins de Jéhovah du souverainisme, elle est à peu près tout ce qui reste de la machine qu’en moins de dix ans un huitième couteau de la vie politique française nommé François Asselineau est parvenu à fabriquer pour s’inviter dans la cour des grands, tel le baron de Münchhausen s’extrayant des sables mouvants en se tirant lui-même par les cheveux.

Se rêvant un destin national, le champion du Frexit semble avoir toujours eu une (trop ?) haute opinion de lui-même. De 2001 à 2004, il dirige le cabinet de Charles Pasqua au conseil général des Hauts-de-Seine. Un haut fonctionnaire qui l’a côtoyé lors de ces années se souvient d’un homme « vibrionnant, baroque, veillant à ce que nul n’ignore son érudition et feignant de s’ennuyer dans un monde politique trop médiocre pour ses immenses talents ». Le mot « mégalomane » revient dans la bouche de plusieurs de ceux qui l’ont approché. Au siège du parti, Asselineau pouvait passer, paraît-il, « des heures entières à lire des commentaires le concernant sur YouTube ».

Des amis très gênants

Longtemps, c’est vers Marine Le Pen qu’il a dirigé ses attaques, accusée à la fois de lui piquer ses idées et d’être le faux nez d’une opération de la CIA. Désormais, c’est à Florian Philippot qu’il reproche d’avoir repris « 90 % » de ce qu’il disait. Quant à Zemmour, il ne devrait son succès qu’à « l’oligarchie » tapie dans l’ombre derrière lui.

L’ascension médiatique de François Asselineau s’est faite en plusieurs temps. Frédéric Taddéï est, en 2012, l’un des premiers à inviter sur un plateau de télé celui qui n’est alors à peu près connu que de « La Dissidence », cette mouvance volontiers complotiste où se croisent rouges-bruns, conspirationnistes du 11-Septembre, admirateurs de Hugo Chavez, fans de Dieudonné et nationaux-socialistes façon Soral. La même année, Asselineau fait d’ailleurs venir dans son université d’été le bras droit du complotiste Thierry Meyssan ainsi que le blogueur eurosceptique Étienne Chouard. [...]

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à propos de l'auteur
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Rudy Reichstadt
Directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt est expert associé à la Fondation Jean-Jaurès et chroniqueur pour l'hebdomadaire Franc-Tireur. Co-auteur du film documentaire « Complotisme : les alibis de la terreur », il a publié chez Grasset L'Opium des imbéciles. Essai sur la question complotiste (2019) et Au cœur du complot (2023) et a co-dirigé Histoire politique de l'antisémitisme en France. De 1967 à nos jours, chez Robert Laffont (2024). Il a également participé à l'élaboration du rapport « Les Lumières à l’ère numérique » dans le cadre de la commission Bronner (2022). Depuis 2021, il co-anime le podcast « Complorama » sur France Info.
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