Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Henri Roques (capture d'écran Rutube, 18 mars 2014).

Directeur de publication de la Revue d'histoire révisionniste, lancée en 1990, Henri Roques (1920 – 2014) – qui écrivit également sous les pseudonyme de Henri Jalin et de Henri Saint-Marceau – est une figure de premier plan du négationnisme et de l'extrême droite française.

Traumatisé par la Libération (il écrit que le jeune homme qu'il était à l'époque « s’est rendu compte qu’on était en plein dans une ère de mensonges. [...] Comme on nous mentait en France sur l’Occupation, pourquoi ne nous aurait-on pas menti sur ce qui s’est passé en Allemagne, en particulier dans les camps de concentration ? »), Roques découvre en 1945 une France qu'il décrit comme envahie « d’occupants invisibles qui ne portaient pas l’uniforme, qui assuraient sur nous une emprise intellectuelle, culturelle et politique », qui « risquaient de nous faire perdre notre identité [...], de nous faire perdre notre âme ».

En 1950, il rencontre Charles Gastaut, alias Charles Luca, dirigeant du mouvement national Citadelle (et neveu de l'épouse de Marcel Déat), auquel il adhère. Cinq ans plus tard, il devient, pour trois ans, secrétaire général de la Phalange française où il est chargé des relations avec l’Afrique du Nord.

En 1956, Roques participe au meeting inaugural de la Deutsch-Soziale Union, fondée par Otto Strasser en Allemagne. L'année suivante, en 1957, il devient secrétaire général des Jeunesses phalangistes de France, mouvement de jeunesses néofasciste. Parallèlement, il collabore à des journaux comme La Vague ou National Zeitung.

Il sera le correspondant pour la France de L’Europe réelle, journal du Nouvel Ordre européen.

Ingénieur agronome, Roques rencontre Paul Rassinier en 1962. Il se fait connaître avec sa thèse intitulée « Les "Confessions" de Kurt Gerstein. Étude comparative des différentes versions. Étude critique », soutenue le 15 juin 1985 à l'université de Nantes.

La soutenance de cette thèse négationniste déclenche une affaire qui met au jour la complaisance du jury d’Henri Roques. Les universitaires qui y siégeaient, liés à la Nouvelle Droite, étaient conscients du caractère de l’entreprise menée par Roques, comme le confiera l'intéressé : « Mon travail de critiques de textes sur les confessions de Kurt Gerstein a été effectué en vue de servir la science historique dans un esprit révisionniste et de lui faire accorder le label universitaire. »

Le 2 juillet 1986, la soutenance est annulée pour irrégularités administratives. La thèse d’Henri Roques est publiée aux éditions d’extrême droite Polémiques, sous le titre Faut-il fusiller Henri Roques ? Succès de librairie, elle est rééditée sous le titre La Thèse de Nantes et l’Affaire Roques. Elle est diffusée par la librairie néonazie Ogmios.

Henri Roques fait partie des négationnistes de sensibilité frontiste. Son épouse a été conseillère municipale de Colombes, élue sur la liste de Jean-Yves Le Gallou, un ami personnel d’Henri Roques.

 

IL A DIT  (lors de la huitième conférence de l’Institute for Historical Review en août 1987) :

« C’est un honneur qui n’est certainement pas dû à l’étendue de mes recherches historiques. Si l’on veut me reconnaître des qualités, j’en admets deux : la patience et la ténacité. La patience ? Je l’ai exercée pendant quarante ans, en attendant qu’une occasion me soit offerte de dénoncer une imposture perpétrée par ceux qui, avides de propagande à n’importe quel prix, ont exploité les situations troubles et inévitables de la guerre. La ténacité ? Il m’en a fallu pas mal pour venir à bout de ma thèse ; il m’en a fallu beaucoup pour réussir, enfin, à constituer un jury universitaire ; il m’en a fallu peut-être plus encore pour tenir tête au cours de mon affaire à certaines forces mondiales, puissantes, déchaînées contre ma personne. [...] Nos adversaires ont fait connaître mon travail au monde entier par l’intermédiaire des médias qu’ils contrôlent presque totalement. [...] Je suis fier d’appartenir à l’école révisionniste française ».

Source : André Chelain, La Thèse de Nantes et l’Affaire Roques, Polémiques, 1988, pp. 506-507.

 

(Dernière mise à jour le 15/01/2020)

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Henri Roques (capture d'écran Rutube, 18 mars 2014).

Directeur de publication de la Revue d'histoire révisionniste, lancée en 1990, Henri Roques (1920 – 2014) – qui écrivit également sous les pseudonyme de Henri Jalin et de Henri Saint-Marceau – est une figure de premier plan du négationnisme et de l'extrême droite française.

Traumatisé par la Libération (il écrit que le jeune homme qu'il était à l'époque « s’est rendu compte qu’on était en plein dans une ère de mensonges. [...] Comme on nous mentait en France sur l’Occupation, pourquoi ne nous aurait-on pas menti sur ce qui s’est passé en Allemagne, en particulier dans les camps de concentration ? »), Roques découvre en 1945 une France qu'il décrit comme envahie « d’occupants invisibles qui ne portaient pas l’uniforme, qui assuraient sur nous une emprise intellectuelle, culturelle et politique », qui « risquaient de nous faire perdre notre identité [...], de nous faire perdre notre âme ».

En 1950, il rencontre Charles Gastaut, alias Charles Luca, dirigeant du mouvement national Citadelle (et neveu de l'épouse de Marcel Déat), auquel il adhère. Cinq ans plus tard, il devient, pour trois ans, secrétaire général de la Phalange française où il est chargé des relations avec l’Afrique du Nord.

En 1956, Roques participe au meeting inaugural de la Deutsch-Soziale Union, fondée par Otto Strasser en Allemagne. L'année suivante, en 1957, il devient secrétaire général des Jeunesses phalangistes de France, mouvement de jeunesses néofasciste. Parallèlement, il collabore à des journaux comme La Vague ou National Zeitung.

Il sera le correspondant pour la France de L’Europe réelle, journal du Nouvel Ordre européen.

Ingénieur agronome, Roques rencontre Paul Rassinier en 1962. Il se fait connaître avec sa thèse intitulée « Les "Confessions" de Kurt Gerstein. Étude comparative des différentes versions. Étude critique », soutenue le 15 juin 1985 à l'université de Nantes.

La soutenance de cette thèse négationniste déclenche une affaire qui met au jour la complaisance du jury d’Henri Roques. Les universitaires qui y siégeaient, liés à la Nouvelle Droite, étaient conscients du caractère de l’entreprise menée par Roques, comme le confiera l'intéressé : « Mon travail de critiques de textes sur les confessions de Kurt Gerstein a été effectué en vue de servir la science historique dans un esprit révisionniste et de lui faire accorder le label universitaire. »

Le 2 juillet 1986, la soutenance est annulée pour irrégularités administratives. La thèse d’Henri Roques est publiée aux éditions d’extrême droite Polémiques, sous le titre Faut-il fusiller Henri Roques ? Succès de librairie, elle est rééditée sous le titre La Thèse de Nantes et l’Affaire Roques. Elle est diffusée par la librairie néonazie Ogmios.

Henri Roques fait partie des négationnistes de sensibilité frontiste. Son épouse a été conseillère municipale de Colombes, élue sur la liste de Jean-Yves Le Gallou, un ami personnel d’Henri Roques.

 

IL A DIT  (lors de la huitième conférence de l’Institute for Historical Review en août 1987) :

« C’est un honneur qui n’est certainement pas dû à l’étendue de mes recherches historiques. Si l’on veut me reconnaître des qualités, j’en admets deux : la patience et la ténacité. La patience ? Je l’ai exercée pendant quarante ans, en attendant qu’une occasion me soit offerte de dénoncer une imposture perpétrée par ceux qui, avides de propagande à n’importe quel prix, ont exploité les situations troubles et inévitables de la guerre. La ténacité ? Il m’en a fallu pas mal pour venir à bout de ma thèse ; il m’en a fallu beaucoup pour réussir, enfin, à constituer un jury universitaire ; il m’en a fallu peut-être plus encore pour tenir tête au cours de mon affaire à certaines forces mondiales, puissantes, déchaînées contre ma personne. [...] Nos adversaires ont fait connaître mon travail au monde entier par l’intermédiaire des médias qu’ils contrôlent presque totalement. [...] Je suis fier d’appartenir à l’école révisionniste française ».

Source : André Chelain, La Thèse de Nantes et l’Affaire Roques, Polémiques, 1988, pp. 506-507.

 

(Dernière mise à jour le 15/01/2020)

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