[LU SUR LE WEB] L’agnotologie s’intéresse à l’ignorance, à la manière dont elle est produite et répandue par certains qui y trouvent intérêt. Mais ce champ d’études comporte certains risques, notamment celui de servir à alimenter les théories du complot, prévient le professeur de philosophie Mathias Girel.
Forgé par l’historien américain Robert Proctor pour désigner « la production culturelle de l’ignorance et son étude », le terme d’« agnotologie » a d’abord été appliqué aux stratégies des cigarettiers et des producteurs d’énergie fossile en lutte contre des vérités dérangeantes pour eux, afin de maintenir public et décideurs dans l’ignorance ou le doute à leur égard. Il a permis de voir que l’ignorance n’était pas seulement un état dans lequel on est privé de ce que l’on pourrait ou de ce que l’on devrait savoir, mais aussi parfois un effet. L’ignorance peut être produite aussi bien par des mécanismes aveugles que par des stratégies.
C’est sans doute ce dernier sens – l’ignorance produite intentionnellement – qui a concentré l’attention d’un large public. Compris ainsi, ce courant d’études présente une vertu insigne et trois risques majeurs. [...]
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