Israël et des services de renseignements occidentaux accusés de “planifier” une guerre civile : c’est l’un des narratifs complotistes générés par la révolte en Iran. Des théories qui peuvent venir de l’intérieur même du pays, pour tenter de convaincre l’opinion iranienne, mais pas seulement.
La mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée le 16 septembre trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour ne pas avoir porté son voile correctement, a déclenché une vague de protestations en Iran. Trois mois plus tard, la colère populaire ne faiblit pas, malgré la répression.
Le 4 octobre dernier, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, accusait les Etats-Unis et Israël, deux ennemis jurés de l'Iran, d'avoir fomenté le mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini à Téhéran. "Ces émeutes et l'insécurité sont l'œuvre des Etats-Unis, du régime sioniste usurpateur [Israël], leurs mercenaires et certains Iraniens traîtres qui les ont aidés à l'étranger", a-t-il déclaré. Des théories du complot distillées à l'intérieur du pays afin de convaincre l'opinion iranienne. "C'est la vieille ficelle de 'la main de l'étranger' : l'idée que les manifestants sont en réalité manipulés, consciemment ou non, par les ennemis héréditaires de l'Iran", explique Rudy Reichstadt. Pour s'assurer que sa désinformation, y compris conspirationniste, touche le plus grand nombre, le pouvoir iranien dispose d'un puissant levier : son média, Press TV, et d'autres médias affiliés au pouvoir.
À travers ce mouvement, on peut voir des similitudes avec le mouvement vert de 2009. À l'époque, le 13 juin, l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad est annoncé réélu président dès le premier tour. Mais les partisans de son rival Mir Hossein Moussavi dénoncent des fraudes électorales et se rassemblent sous une même couleur : le vert.
Lors de ces manifestations, une Iranienne de 26 ans, Neda Agha-Soltan, avait été filmée agonisant dans une rue de Téhéran. Elle s'était fait tirer dessus lors d'une manifestation contre le pouvoir iranien en juin 2009. Cette vidéo, postée sur YouTube et vue par des millions de personnes, est devenue une "image icône de la résistance iranienne".
Enfin, dans cet épisode, on revient aussi sur la façon dont la complosphère française s'approprie certaines théories autour de l'Iran, notamment autour de la figure de Dieudonné.
"Iran : le complotisme à l'heure des manifestations", c'est le 39e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
La mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée le 16 septembre trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour ne pas avoir porté son voile correctement, a déclenché une vague de protestations en Iran. Trois mois plus tard, la colère populaire ne faiblit pas, malgré la répression.
Le 4 octobre dernier, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, accusait les Etats-Unis et Israël, deux ennemis jurés de l'Iran, d'avoir fomenté le mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini à Téhéran. "Ces émeutes et l'insécurité sont l'œuvre des Etats-Unis, du régime sioniste usurpateur [Israël], leurs mercenaires et certains Iraniens traîtres qui les ont aidés à l'étranger", a-t-il déclaré. Des théories du complot distillées à l'intérieur du pays afin de convaincre l'opinion iranienne. "C'est la vieille ficelle de 'la main de l'étranger' : l'idée que les manifestants sont en réalité manipulés, consciemment ou non, par les ennemis héréditaires de l'Iran", explique Rudy Reichstadt. Pour s'assurer que sa désinformation, y compris conspirationniste, touche le plus grand nombre, le pouvoir iranien dispose d'un puissant levier : son média, Press TV, et d'autres médias affiliés au pouvoir.
À travers ce mouvement, on peut voir des similitudes avec le mouvement vert de 2009. À l'époque, le 13 juin, l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad est annoncé réélu président dès le premier tour. Mais les partisans de son rival Mir Hossein Moussavi dénoncent des fraudes électorales et se rassemblent sous une même couleur : le vert.
Lors de ces manifestations, une Iranienne de 26 ans, Neda Agha-Soltan, avait été filmée agonisant dans une rue de Téhéran. Elle s'était fait tirer dessus lors d'une manifestation contre le pouvoir iranien en juin 2009. Cette vidéo, postée sur YouTube et vue par des millions de personnes, est devenue une "image icône de la résistance iranienne".
Enfin, dans cet épisode, on revient aussi sur la façon dont la complosphère française s'approprie certaines théories autour de l'Iran, notamment autour de la figure de Dieudonné.
"Iran : le complotisme à l'heure des manifestations", c'est le 39e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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