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Jean Lassalle : derrière le trublion, le compagnon de route des complotistes

Publié par Élie Guckert26 mai 2021

Connu pour ses interventions décalées, le député des Pyrénées-Atlantiques a perdu de son capital sympathie en prenant Éric Zemmour dans ses bras lors de la manifestation des policiers devant l’Assemblée nationale. Au-delà des blagues, le Béarnais est pourtant un compagnon de route de la complosphère.

Jean Lassalle sur RT France (capture d'écran, 21/11/2018).

Et soudain, Jean Lassalle ne fait plus rire. Le député des Pyrénées-Atlantiques faisait le bonheur des médias et des réseaux sociaux avec ses interventions décalées à l’Assemblée nationale. Un bon vivant et un représentant du terroir peu avare de blagues tendancieuses et un brin misogyne comme une certaine France en raffole. Mais voilà, le 19 mai, en se rendant au chevet des policiers en colère lors d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, c’est au polémiste Éric Zemmour que l’ancien membre du MoDem a donné une franche accolade virile et sans masque, Philippe de Villiers observant la scène d’un air amusé.

Jean Lassalle s’était pourtant déjà rendu sur le plateau de « Face à l’info », sur CNews, l’émission d’Éric Zemmour animée par Christine Kelly. En janvier 2020, Lassalle les remercie d’ailleurs d’être « les très rares à [l]'inviter. Et croyez que pour moi ça a une signification ». « Face à l’info c’est la liberté d’expression ! », se félicite Christine Kelly. Une liberté qui avait permis au Béarnais de débattre avec Éric Zemmour de l’islamisation d’une France en déclin. Certes sans être d’accord sur tout, Lassalle prônant par exemple le retour des djihadistes français à condition de monter des « tribunaux militaires » là où Zemmour pense que c’est peine perdue. Un « face à face » déjà fort cordial, Zemmour laissant d’ailleurs échapper un tutoiement à plusieurs reprises.

Mais Christine Kelly et Éric Zemmour ne sont pas les seuls à inviter le facétieux berger en plateau. En décembre 2018, après avoir affiché son soutien aux Gilets jaunes dans une de ces esclandres au Parlement dont il a le secret, il est l’invité de BTLV, un média alternatif qui selon son propre site traite des « grands mystères de la vie et de l’après-vie, les phénomènes paranormaux, l’archéologie mystérieuse, l’univers, les Ovnis, la spiritualité, la conscience, notre société et la civilisation ».

La France forte, les Gilets jaunes et la CIA

L’émission en question est cependant un peu plus terre à terre. Il s'agit de débattre de la nature du mouvement des Gilets jaunes. Aux côtés d’Étienne Chouard et de Philippe Pascot, Lassalle balance alors que « c’est la CIA entièrement qui a voulu lancer ces Printemps arabes pour mieux neutraliser et foutre en l’air des gens de façon à mettre le chaos absolu […] pour préparer cette globalisation qui permet à la finance de tout gérer » ; soit la reprise du narratif russe sur les « révolutions de couleur » visant à transformer tout soulèvement populaire (sauf celui des Gilets jaunes) en complot des services américains.

Ce n’est pas un hasard si Lassalle se retrouve alors en si bonne compagnie. Déjà en décembre 2016, il est avec les mêmes Chouard et Pascot l’invité d’une émission du Cercle des volontaires, site conspirationniste de « ré-information citoyenne », co-fondé par le pro-Dieudonné Jonathan Moadab. Au programme : « Les élections présidentielles, en France, sont-elles démocratiques ? ». Cassons le suspens d’entrée de jeu. Les invités, Jean Lassalle y compris, sont unanimes : c’est non !

Ce qui n’empêche pas le député des Pyrénées-Atlantiques de prendre la défense de leaders autoritaires élus au cours de scrutins totalement truqués. En janvier 2017, aux côtés de Nicolas Dhuicq et Thierry Mariani, Jean Lassalle, alors candidat à la présidentielle, est ainsi accueilli par Bachar el-Assad en personne au cours d’un séjour en Syrie organisé par la très controversée association SOS Chrétiens d’Orient.

Qu’importe que le régime soit accusé d’avoir lui-même détruit le minaret de la mosquée omeyyade d’Alep où Lassalle et ses compagnons viennent se recueillir, le but de la visite est de ramener en France l’image d’une Alep « libérée » des « terroristes » par la valeureuse armée syrienne. Les députés passent sous silence sa campagne de siège, de bombardements indiscriminés appuyés par l’aviation russe, et ses nombreux crimes de guerre, Lassalle expliquant que ce n’est pas du tout ce qu’il a vu sur place.

À son retour en France, attaqué par des députés qui notent son soutien à un régime criminel, il accuse ses détracteurs de « tromper et trahir le peuple français ». Et d’ajouter que « ce voyage s'inscrit pleinement dans la politique étrangère que je mènerai si je suis élu : restaurer une diplomatie française forte et mettre en place une politique juste à l'égard du Moyen-Orient ».

En novembre 2015, il s’était déjà rendu en Syrie avec Thierry Mariani, affirmant que selon les Syriens qu’il a rencontrés, la France serait soumise à une domination américaine, et laissant entendre, au lendemain des attentats du 13-Novembre, que la France aurait participé à l’émergence de l’État islamique.

Fan de Chávez, poutinôlatre... mais homme du terroir avant tout !

En 2019, Vincent Lapierre, ancien collaborateur d’Alain Soral, proche de Dieudonné et coqueluche des Gilets jaunes, publie son troisième ouvrage à la gloire de l’ancien président vénézuélien, Hugo Chávez : biographie et discours. Et ça tombe bien. Pour écrire sa préface, il peut compter sur un autre fan du caudillo bolivarien : Jean Lassalle.

Dans un documentaire sorti la même année, les réalisateurs Pierre Carles et Philippe Lespinasse racontent la campagne présidentielle du Béarnais en 2017, persuadés de tenir le « Hugo Chávez français ». Lassalle y raconte déjà sa fascination pour le défunt président vénézuélien ainsi que pour son allié bolivien Evo Morales.

Jean Lassalle s’inscrit ainsi parmi ces politiques français soutenant des leaders autoritaires opposés à ce qu’ils qualifient d’impérialisme américain. Pas étonnant donc s’il semble être une des figures préférées de la chaîne de propagande russe RT France où il intervient régulièrement pour dénoncer la politique étrangère française. En avril 2018, juste après que la France a rejoint les États-Unis et la Grande-Bretagne pour mener des frappes contre le régime syrien en réponse à l’attaque chimique de Douma, il accuse la France de frapper Assad, allié de Poutine, « au moment où il libère son pays ». Quelques mois plus tôt, Assad avait carrément accusé la France d'être « le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie ».

Quelque jours auparavant, le député était intervenu en plein débat sur la réforme de la SNCF pour demander au gouvernement de ne pas intervenir en Syrie, exprimant ses doutes sur le fait qu’Assad soit responsable d’une attaque chimique, malgré l’écrasante quantité de preuves en ce sens. L’année suivante, en décembre 2019, il est invité au deuxième anniversaire de RT France où il se fait remarquer en entonnant un chant traditionnel du Sud-Ouest devant un public conquis composé notamment d'Alexis Poulin, de Philippe Pascot et du Gilet jaune Jérôme Rodrigues. Il est visiblement loin le courageux berger qui pendant la présidentielle de 2017 affirmait qu’il tiendrait tête à Trump et Poutine parce qu’il avait déjà « eu affaire aux ours et aux loups... et aux cavernes ».

« Théâtre d’ombres »

Ces fameuses « cavernes » seraient-elles celles de Platon ? En juin 2020, il avait accueilli Valeurs actuelles « pour évoquer son livre-manifeste Aurore ou crépuscule, entre deux pieds de tomates ». Il y évoque la création d’un nouveau Conseil National de la Résistance « contre le système capitaliste financiarisé » et assure : « nous ne dirigeons plus rien, nous exécutons, nous sommes dans un théâtre d’ombres ».

Cette vision du monde où la main de la finance mondiale se cache derrière tout événement a l’avantage de pouvoir s’appliquer à n’importe quel sujet. Sans surprise, pendant la crise sanitaire du Covid-19, le député, déjà candidat pour 2022, s’est rangé du côté des soupçonneux en relayant des contenus de RT remettant par exemple en doute l’efficacité des masques. En novembre 2020, il avait pris la défense du film conspirationniste « Hold-up », affirmant qu’il soulevait « des interrogations non seulement sur la gestion de la crise du Covid, mais aussi sur les immenses puissances financières et leur influence sur la marche du monde ».

Au sujet des vaccins, il a déclaré au Parisien : « Je ne veux convaincre ni conseiller personne de se faire vacciner. Je ne suis pas médecin. Je ne connais pas les effets secondaires possibles ». Dès 2012, il était venu soutenir aux côtés de José Bové des grévistes de la faim protestant contre la présence d’aluminium dans les vaccins, supposés être la cause de myofasciite à macrophages. La corrélation entre les deux est pourtant contestée scientifiquement.

Lassalle est également un des soutiens de la députée covido-sceptique Martine Wonner qu'il côtoie au sein du groupe parlementaire « Libertés et Territoires ». La même qui a enjoint à Conspiracy Watch de retirer toute publication la concernant sous peine de poursuites...

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Jean Lassalle sur RT France (capture d'écran, 21/11/2018).

Et soudain, Jean Lassalle ne fait plus rire. Le député des Pyrénées-Atlantiques faisait le bonheur des médias et des réseaux sociaux avec ses interventions décalées à l’Assemblée nationale. Un bon vivant et un représentant du terroir peu avare de blagues tendancieuses et un brin misogyne comme une certaine France en raffole. Mais voilà, le 19 mai, en se rendant au chevet des policiers en colère lors d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, c’est au polémiste Éric Zemmour que l’ancien membre du MoDem a donné une franche accolade virile et sans masque, Philippe de Villiers observant la scène d’un air amusé.

Jean Lassalle s’était pourtant déjà rendu sur le plateau de « Face à l’info », sur CNews, l’émission d’Éric Zemmour animée par Christine Kelly. En janvier 2020, Lassalle les remercie d’ailleurs d’être « les très rares à [l]'inviter. Et croyez que pour moi ça a une signification ». « Face à l’info c’est la liberté d’expression ! », se félicite Christine Kelly. Une liberté qui avait permis au Béarnais de débattre avec Éric Zemmour de l’islamisation d’une France en déclin. Certes sans être d’accord sur tout, Lassalle prônant par exemple le retour des djihadistes français à condition de monter des « tribunaux militaires » là où Zemmour pense que c’est peine perdue. Un « face à face » déjà fort cordial, Zemmour laissant d’ailleurs échapper un tutoiement à plusieurs reprises.

Mais Christine Kelly et Éric Zemmour ne sont pas les seuls à inviter le facétieux berger en plateau. En décembre 2018, après avoir affiché son soutien aux Gilets jaunes dans une de ces esclandres au Parlement dont il a le secret, il est l’invité de BTLV, un média alternatif qui selon son propre site traite des « grands mystères de la vie et de l’après-vie, les phénomènes paranormaux, l’archéologie mystérieuse, l’univers, les Ovnis, la spiritualité, la conscience, notre société et la civilisation ».

La France forte, les Gilets jaunes et la CIA

L’émission en question est cependant un peu plus terre à terre. Il s'agit de débattre de la nature du mouvement des Gilets jaunes. Aux côtés d’Étienne Chouard et de Philippe Pascot, Lassalle balance alors que « c’est la CIA entièrement qui a voulu lancer ces Printemps arabes pour mieux neutraliser et foutre en l’air des gens de façon à mettre le chaos absolu […] pour préparer cette globalisation qui permet à la finance de tout gérer » ; soit la reprise du narratif russe sur les « révolutions de couleur » visant à transformer tout soulèvement populaire (sauf celui des Gilets jaunes) en complot des services américains.

Ce n’est pas un hasard si Lassalle se retrouve alors en si bonne compagnie. Déjà en décembre 2016, il est avec les mêmes Chouard et Pascot l’invité d’une émission du Cercle des volontaires, site conspirationniste de « ré-information citoyenne », co-fondé par le pro-Dieudonné Jonathan Moadab. Au programme : « Les élections présidentielles, en France, sont-elles démocratiques ? ». Cassons le suspens d’entrée de jeu. Les invités, Jean Lassalle y compris, sont unanimes : c’est non !

Ce qui n’empêche pas le député des Pyrénées-Atlantiques de prendre la défense de leaders autoritaires élus au cours de scrutins totalement truqués. En janvier 2017, aux côtés de Nicolas Dhuicq et Thierry Mariani, Jean Lassalle, alors candidat à la présidentielle, est ainsi accueilli par Bachar el-Assad en personne au cours d’un séjour en Syrie organisé par la très controversée association SOS Chrétiens d’Orient.

Qu’importe que le régime soit accusé d’avoir lui-même détruit le minaret de la mosquée omeyyade d’Alep où Lassalle et ses compagnons viennent se recueillir, le but de la visite est de ramener en France l’image d’une Alep « libérée » des « terroristes » par la valeureuse armée syrienne. Les députés passent sous silence sa campagne de siège, de bombardements indiscriminés appuyés par l’aviation russe, et ses nombreux crimes de guerre, Lassalle expliquant que ce n’est pas du tout ce qu’il a vu sur place.

À son retour en France, attaqué par des députés qui notent son soutien à un régime criminel, il accuse ses détracteurs de « tromper et trahir le peuple français ». Et d’ajouter que « ce voyage s'inscrit pleinement dans la politique étrangère que je mènerai si je suis élu : restaurer une diplomatie française forte et mettre en place une politique juste à l'égard du Moyen-Orient ».

En novembre 2015, il s’était déjà rendu en Syrie avec Thierry Mariani, affirmant que selon les Syriens qu’il a rencontrés, la France serait soumise à une domination américaine, et laissant entendre, au lendemain des attentats du 13-Novembre, que la France aurait participé à l’émergence de l’État islamique.

Fan de Chávez, poutinôlatre... mais homme du terroir avant tout !

En 2019, Vincent Lapierre, ancien collaborateur d’Alain Soral, proche de Dieudonné et coqueluche des Gilets jaunes, publie son troisième ouvrage à la gloire de l’ancien président vénézuélien, Hugo Chávez : biographie et discours. Et ça tombe bien. Pour écrire sa préface, il peut compter sur un autre fan du caudillo bolivarien : Jean Lassalle.

Dans un documentaire sorti la même année, les réalisateurs Pierre Carles et Philippe Lespinasse racontent la campagne présidentielle du Béarnais en 2017, persuadés de tenir le « Hugo Chávez français ». Lassalle y raconte déjà sa fascination pour le défunt président vénézuélien ainsi que pour son allié bolivien Evo Morales.

Jean Lassalle s’inscrit ainsi parmi ces politiques français soutenant des leaders autoritaires opposés à ce qu’ils qualifient d’impérialisme américain. Pas étonnant donc s’il semble être une des figures préférées de la chaîne de propagande russe RT France où il intervient régulièrement pour dénoncer la politique étrangère française. En avril 2018, juste après que la France a rejoint les États-Unis et la Grande-Bretagne pour mener des frappes contre le régime syrien en réponse à l’attaque chimique de Douma, il accuse la France de frapper Assad, allié de Poutine, « au moment où il libère son pays ». Quelques mois plus tôt, Assad avait carrément accusé la France d'être « le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie ».

Quelque jours auparavant, le député était intervenu en plein débat sur la réforme de la SNCF pour demander au gouvernement de ne pas intervenir en Syrie, exprimant ses doutes sur le fait qu’Assad soit responsable d’une attaque chimique, malgré l’écrasante quantité de preuves en ce sens. L’année suivante, en décembre 2019, il est invité au deuxième anniversaire de RT France où il se fait remarquer en entonnant un chant traditionnel du Sud-Ouest devant un public conquis composé notamment d'Alexis Poulin, de Philippe Pascot et du Gilet jaune Jérôme Rodrigues. Il est visiblement loin le courageux berger qui pendant la présidentielle de 2017 affirmait qu’il tiendrait tête à Trump et Poutine parce qu’il avait déjà « eu affaire aux ours et aux loups... et aux cavernes ».

« Théâtre d’ombres »

Ces fameuses « cavernes » seraient-elles celles de Platon ? En juin 2020, il avait accueilli Valeurs actuelles « pour évoquer son livre-manifeste Aurore ou crépuscule, entre deux pieds de tomates ». Il y évoque la création d’un nouveau Conseil National de la Résistance « contre le système capitaliste financiarisé » et assure : « nous ne dirigeons plus rien, nous exécutons, nous sommes dans un théâtre d’ombres ».

Cette vision du monde où la main de la finance mondiale se cache derrière tout événement a l’avantage de pouvoir s’appliquer à n’importe quel sujet. Sans surprise, pendant la crise sanitaire du Covid-19, le député, déjà candidat pour 2022, s’est rangé du côté des soupçonneux en relayant des contenus de RT remettant par exemple en doute l’efficacité des masques. En novembre 2020, il avait pris la défense du film conspirationniste « Hold-up », affirmant qu’il soulevait « des interrogations non seulement sur la gestion de la crise du Covid, mais aussi sur les immenses puissances financières et leur influence sur la marche du monde ».

Au sujet des vaccins, il a déclaré au Parisien : « Je ne veux convaincre ni conseiller personne de se faire vacciner. Je ne suis pas médecin. Je ne connais pas les effets secondaires possibles ». Dès 2012, il était venu soutenir aux côtés de José Bové des grévistes de la faim protestant contre la présence d’aluminium dans les vaccins, supposés être la cause de myofasciite à macrophages. La corrélation entre les deux est pourtant contestée scientifiquement.

Lassalle est également un des soutiens de la députée covido-sceptique Martine Wonner qu'il côtoie au sein du groupe parlementaire « Libertés et Territoires ». La même qui a enjoint à Conspiracy Watch de retirer toute publication la concernant sous peine de poursuites...

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à propos de l'auteur
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Élie Guckert
Élie Guckert est journaliste indépendant. Il a collaboré avec Mediapart, Disclose, Bellingcat, Slate, Street Press et Conspiracy Watch. Il est l'auteur de Comment Poutine a conquis nos cerveaux, dix ans de propagande russe en France (Plon, 2023).
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