Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme.
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RUSSIE. Mis en cause dans l’affaire Skripal ou encore dans l’attaque des serveurs démocrates durant la campagne américaine, le renseignement militaire russe (GRU) est aujourd'hui mis à mal par le dévoilement de l’identité de centaines de ses agents. À l’origine des fuites, le site d’investigation russe The Insider, en association avec le site britannique Bellingcat. « Seulement 305 agents ont été révélés, mais aujourd’hui plus d’un millier sont paralysés », précise Roman Dobrokhotov, rédacteur en chef de The Insider. La Russie a accusé The Insider d’être l’instrument de services étrangers. « C’est faux bien sûr, mais c’est assez amusant car cela crédibilise plutôt nos informations, ironise son rédacteur en chef, Roman Dobrokhotov. Avant, elle disait que c’était des “fake news.” » (source : Le Monde, 19 novembre 2018).
JAPON. La disparition de l’île japonaise de Esambe Hanakita Kojima, probablement balayée des cartes, il y a quelques semaines, par une tempête maritime, a inspiré, comme cela était prévisible, des théories conspirationnistes : le gouvernement japonais aurait ainsi cherché à dissimuler des activités secrètes menées sur l’île. Au regard du relief naturel de l’île (1,4 mètre au-dessus de la mer), avant son immersion, ces théories n’ont toutefois aucun sens. En revanche, elles se nourrissent probablement d'une vidéo publiée le 7 novembre sur la chaîne YouTube Science Channel, qui évoque la disparition – présumée – d'une autre île... (source : fredzone.org, 15 novembre 2018).
JONESTOWN. Le 18 novembre 1978, le monde entier découvre avec effroi l’existence de Jonestown, une communauté agraire située au Guyana, à l’occasion d’un suicide collectif : le révérend Jim Jones et 908 des adeptes se donnent la mort ce jour-là en ingérant du cyanure. Le délire mégalomaniaque du gourou de la secte millénariste du Temple du peuple se doublait d’une appétence pour les théories du complot : « Le révérend Jones se voyait lui-même comme l’objet d’une conspiration. L’identité des conspirateurs changeait selon sa vision erratique du monde. Il installait chez les autres la crainte que, par leur contact avec lui, ils étaient devenus les objectifs de la conspiration », rapporte une ancienne adepte qui s’est enfuie de Jonestown en mai 1978. Pour Conspiracy Watch, Bertrand Maury revient sur cet événement tragique et notamment sur le rôle joué par certains membres de l’entourage de Jones, versés eux aussi dans le complotisme (source : Conspiracy Watch, 20 novembre 2018).
UKRAINE. Le cinquième anniversaire du mouvement de la place Maïdan (Ukraine), qui a débouché sur l’éviction de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, est l’occasion de revenir sur plusieurs mythes et boniments complotistes qui circulent sur Internet en dehors de tout contrôle. Pour Conspiracy Watch, Hélène Roudier et Philippe de Lara déconstruisent les propos du blogueur Étienne Chouard, dans une vidéo datant d’août 2017, à propos de la révolution ukrainienne de 2013-2014 : inexacts et outranciers, ils constituent une falsification de l’histoire et une idéologisation des faits, qui alimentent la version des événements que le Kremlin cherche à imposer (source : Conspiracy Watch, 21 novembre 2018).
BRÉSIL. Le profil du nouveau ministre des Affaires étrangères brésilien, Ernesto Araújo, récemment nommé par le président Bolsonaro, n’a rien pour rassurer ceux qui se soucient de l’avenir de la planète. Sur son blog, « Metapolítica 17 », le diplomate de 51 ans dénonce le « dogme » du réchauffement climatique. Faisant écho à des propos qu’avait tenus Donald Trump en 2012, le ministre brésilien estime que ce « dogme » a d’abord pour finalité de favoriser la croissance de la Chine en bridant les autres puissances économiques (source : Conspiracy Watch, 22 novembre 2018).
CYBER TERRORISME. Politico Magazine publie un extrait d’un livre récent de John P. Carlin (avec Garrett M. Graff, Dawn of the Code War: America's Battle Against Russia, China, and the Rising Global Cyber Threat, PublicAffaires, 2018), ancien du département de la Justice des États-Unis. L’auteur y analyse les mutations du djihad numérique depuis les années 2000, en racontant comment Junaid Hussain, un pirate informatique britannique est devenu l’un des cyber-terroristes les plus recherchés au monde après avoir rejoint les rangs de l’État islamique. Pirate informatique à l’âge de onze ans, Hussain a d’abord glissé vers le complotisme : Laurence Bindner, experte en cyber intelligence, souligne à cet égard, dans un thread, le rôle joué par le conspirationnisme dans le processus conduisant à l’engagement djihadiste.
« DICTATURE ». Certains « gilets jaunes » se sont emparés d’une rumeur farfelue qui prétend que notre pays aurait perdu sa Constitution depuis fin 2016. Elle prend sa source dans un décret controversé, signé par Manuel Valls il y a deux ans, et que plusieurs sites conspirationnistes et d’extrême droite ont détourné de sa signification première. La rumeur circule depuis des mois sur les réseaux sociaux et permet à certains d’arguer aujourd’hui que le pouvoir d’Emmanuel Macron serait « illégitime » et qu’il peut donc être renversé… (source : Les Décodeurs, 23 novembre 2018).
DREUZ. « Cette invasion de l’Europe par les migrants est programmée, contrôlée et acceptée ». Telles sont les paroles que l’ancien général de corps d’armée et patron de la Direction du renseignement militaire (DRM) Christophe Gomart aurait prononcées... Problème : la citation est fausse. Au cours des quatre dernières semaines, l’intox – partie du site Dreuz.info – s’est répandue comme une traînée de poudre, avec plusieurs milliers de partages, sur divers sites conspirationnistes et/ou d’extrême droite. Conspiracy Watch en retrace l’origine et le développement (source : Conspiracy Watch, 23 novembre 2018). L'occasion de voir ou revoir une vidéo de l'Observatoire du conspirationnisme consacrée à la notion de « Grand Remplacement ».
YOUTUBE. Selon une étude du Pew Research Center (USA), en 2018, 38 % des adultes considèrent YouTube comme une source d’information. Un sur cinq « estime [que cette plateforme est] très importante pour les aider à comprendre les événements qui se produisent dans le monde ». Les incendies de Californie illustrent les dégâts causés par l’algorithme de YouTube qui valorise les contenus complotistes, à l’image de cette théorie qui explique que les feux ont été délibérément allumés grâce à des armes laser montées sur des avions. Pour le site d’informations Motherboard, « YouTube n’a pas pris les mesures adéquates pour empêcher ces théories du complot de pulluler sur sa plateforme » (source : Courrier international, 23 novembre 2018).
FACEBOOK. Mercredi 21 novembre, Elliot Schrage, responsable de la communication de Facebook, a clarifié dans un mémo public les conditions dans lesquelles le réseau social a été amené à engager un cabinet de conseil proche du Parti Républicain, Definers Public Affairs, dont une partie de l'activité a consisté à tenter de discréditer les organisations critiques de Facebook en suggérant qu'elles étaient financées par le milliardaire et philanthrope George Soros. Une semaine plus tôt, le New York Times avait publié une enquête sur les campagnes de communication menées par Facebook au cours des deux dernières années. Facebook a reconnu qu'il avait chargé la société Definers, avec laquelle il n'entretient plus de relations, d'enquêter pour savoir qui était derrière la campagne « Freedom from Facebook » et savoir si Soros – qui, en janvier 2018, avait qualifié Facebook de « menace pour la société » – y était mêlé. « Nous n'avions jamais entendu auparavant de telles critiques de sa part et nous voulions savoir s'il avait une quelconque motivation financière », plaide Elliot Schrage. Cible récurrente de la droite américaine mais aussi de la complosphère antisémite, George Soros a notamment financé Color of Change, une organisation anti-raciste membre de « Freedom from Facebook » et visée à ce titre par la campagne de dénigrement de Definers. Pour le président de Color of Change, Rashad Robinson, « la réaction de Facebook à notre campagne a été d'attiser les flammes de l'antisémitisme. Elle a donné de l'oxygène aux pires théories du complot antisémites qui circulent au sein de la base nationaliste blanche pro-Trump. Ces théories visent non seulement à déshumaniser les Juifs, mais aussi à nier la légitimité des mouvements sociaux progressistes dirigés par des personnes de couleur, en suggérant que nous ne suivons pas notre propre agenda ». Selon Sheryl Sandberg – la numéro 2 de Facebook –, « personne n'a jamais eu l'intention de promouvoir un récit antisémite à l'encontre de Monsieur Soros ou de quiconque. [...] Notre entreprise est fermement opposée à la haine. L'idée que notre travail a été interprété comme antisémite est pour moi profondément odieuse » (sources : Vox.com, 16 novembre 2018 ; Next Inpact, 21 novembre 2018 ; Paris-Match, Europe 1, 22 novembre 2018).
« GILETS JAUNES ». La mobilisation des « gilets jaunes » a été propice à la circulation de fausses informations, de photographies décontextualisées et de montages grossiers. Fausse agression par les CRS d’un homme en fauteuil roulant, détournement de la manif post-Charlie Hebdo, pseudo-censure d'un journal télévisé de France 3, fausse marée humaine sur l’autoroute… Tour d'horizon des infoxs les plus partagées depuis le début du mouvement (source : francetvinfo.fr, 22 novembre 2018). On aura noté la présence de Dieudonné M’Bala M’Bala venu témoigner, au début de la semaine écoulée, son soutien aux manifestants, à Langon (Gironde). Le geste ne manque pas de piquant au regard des accusations de fraude fiscale et d’abus de biens sociaux en vertu desquels le provocateur est renvoyé devant la justice au printemps prochain. À l'affichage de quelques personnalités sulfureuses, s'ajoute la sensibilité inquiétante de certains porte-paroles improvisés du mouvement. « Nous constatons que les manifestants radicaux ne sont plus du tout les mêmes que ceux présents le 17, souligne une source sécuritaire. Il y a désormais des activistes d’ultra-gauche comme des citoyens non-militants sensibles aux thèses complotistes et de l’extrême droite », note le Service central du renseignement territorial (SCRT) qui, dans un rapport, dit percevoir là des « signaux alarmants » (source : Le Parisien, 20 novembre 2018).
RUSSIE. Mis en cause dans l’affaire Skripal ou encore dans l’attaque des serveurs démocrates durant la campagne américaine, le renseignement militaire russe (GRU) est aujourd'hui mis à mal par le dévoilement de l’identité de centaines de ses agents. À l’origine des fuites, le site d’investigation russe The Insider, en association avec le site britannique Bellingcat. « Seulement 305 agents ont été révélés, mais aujourd’hui plus d’un millier sont paralysés », précise Roman Dobrokhotov, rédacteur en chef de The Insider. La Russie a accusé The Insider d’être l’instrument de services étrangers. « C’est faux bien sûr, mais c’est assez amusant car cela crédibilise plutôt nos informations, ironise son rédacteur en chef, Roman Dobrokhotov. Avant, elle disait que c’était des “fake news.” » (source : Le Monde, 19 novembre 2018).
JAPON. La disparition de l’île japonaise de Esambe Hanakita Kojima, probablement balayée des cartes, il y a quelques semaines, par une tempête maritime, a inspiré, comme cela était prévisible, des théories conspirationnistes : le gouvernement japonais aurait ainsi cherché à dissimuler des activités secrètes menées sur l’île. Au regard du relief naturel de l’île (1,4 mètre au-dessus de la mer), avant son immersion, ces théories n’ont toutefois aucun sens. En revanche, elles se nourrissent probablement d'une vidéo publiée le 7 novembre sur la chaîne YouTube Science Channel, qui évoque la disparition – présumée – d'une autre île... (source : fredzone.org, 15 novembre 2018).
JONESTOWN. Le 18 novembre 1978, le monde entier découvre avec effroi l’existence de Jonestown, une communauté agraire située au Guyana, à l’occasion d’un suicide collectif : le révérend Jim Jones et 908 des adeptes se donnent la mort ce jour-là en ingérant du cyanure. Le délire mégalomaniaque du gourou de la secte millénariste du Temple du peuple se doublait d’une appétence pour les théories du complot : « Le révérend Jones se voyait lui-même comme l’objet d’une conspiration. L’identité des conspirateurs changeait selon sa vision erratique du monde. Il installait chez les autres la crainte que, par leur contact avec lui, ils étaient devenus les objectifs de la conspiration », rapporte une ancienne adepte qui s’est enfuie de Jonestown en mai 1978. Pour Conspiracy Watch, Bertrand Maury revient sur cet événement tragique et notamment sur le rôle joué par certains membres de l’entourage de Jones, versés eux aussi dans le complotisme (source : Conspiracy Watch, 20 novembre 2018).
UKRAINE. Le cinquième anniversaire du mouvement de la place Maïdan (Ukraine), qui a débouché sur l’éviction de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, est l’occasion de revenir sur plusieurs mythes et boniments complotistes qui circulent sur Internet en dehors de tout contrôle. Pour Conspiracy Watch, Hélène Roudier et Philippe de Lara déconstruisent les propos du blogueur Étienne Chouard, dans une vidéo datant d’août 2017, à propos de la révolution ukrainienne de 2013-2014 : inexacts et outranciers, ils constituent une falsification de l’histoire et une idéologisation des faits, qui alimentent la version des événements que le Kremlin cherche à imposer (source : Conspiracy Watch, 21 novembre 2018).
BRÉSIL. Le profil du nouveau ministre des Affaires étrangères brésilien, Ernesto Araújo, récemment nommé par le président Bolsonaro, n’a rien pour rassurer ceux qui se soucient de l’avenir de la planète. Sur son blog, « Metapolítica 17 », le diplomate de 51 ans dénonce le « dogme » du réchauffement climatique. Faisant écho à des propos qu’avait tenus Donald Trump en 2012, le ministre brésilien estime que ce « dogme » a d’abord pour finalité de favoriser la croissance de la Chine en bridant les autres puissances économiques (source : Conspiracy Watch, 22 novembre 2018).
CYBER TERRORISME. Politico Magazine publie un extrait d’un livre récent de John P. Carlin (avec Garrett M. Graff, Dawn of the Code War: America's Battle Against Russia, China, and the Rising Global Cyber Threat, PublicAffaires, 2018), ancien du département de la Justice des États-Unis. L’auteur y analyse les mutations du djihad numérique depuis les années 2000, en racontant comment Junaid Hussain, un pirate informatique britannique est devenu l’un des cyber-terroristes les plus recherchés au monde après avoir rejoint les rangs de l’État islamique. Pirate informatique à l’âge de onze ans, Hussain a d’abord glissé vers le complotisme : Laurence Bindner, experte en cyber intelligence, souligne à cet égard, dans un thread, le rôle joué par le conspirationnisme dans le processus conduisant à l’engagement djihadiste.
« DICTATURE ». Certains « gilets jaunes » se sont emparés d’une rumeur farfelue qui prétend que notre pays aurait perdu sa Constitution depuis fin 2016. Elle prend sa source dans un décret controversé, signé par Manuel Valls il y a deux ans, et que plusieurs sites conspirationnistes et d’extrême droite ont détourné de sa signification première. La rumeur circule depuis des mois sur les réseaux sociaux et permet à certains d’arguer aujourd’hui que le pouvoir d’Emmanuel Macron serait « illégitime » et qu’il peut donc être renversé… (source : Les Décodeurs, 23 novembre 2018).
DREUZ. « Cette invasion de l’Europe par les migrants est programmée, contrôlée et acceptée ». Telles sont les paroles que l’ancien général de corps d’armée et patron de la Direction du renseignement militaire (DRM) Christophe Gomart aurait prononcées... Problème : la citation est fausse. Au cours des quatre dernières semaines, l’intox – partie du site Dreuz.info – s’est répandue comme une traînée de poudre, avec plusieurs milliers de partages, sur divers sites conspirationnistes et/ou d’extrême droite. Conspiracy Watch en retrace l’origine et le développement (source : Conspiracy Watch, 23 novembre 2018). L'occasion de voir ou revoir une vidéo de l'Observatoire du conspirationnisme consacrée à la notion de « Grand Remplacement ».
YOUTUBE. Selon une étude du Pew Research Center (USA), en 2018, 38 % des adultes considèrent YouTube comme une source d’information. Un sur cinq « estime [que cette plateforme est] très importante pour les aider à comprendre les événements qui se produisent dans le monde ». Les incendies de Californie illustrent les dégâts causés par l’algorithme de YouTube qui valorise les contenus complotistes, à l’image de cette théorie qui explique que les feux ont été délibérément allumés grâce à des armes laser montées sur des avions. Pour le site d’informations Motherboard, « YouTube n’a pas pris les mesures adéquates pour empêcher ces théories du complot de pulluler sur sa plateforme » (source : Courrier international, 23 novembre 2018).
FACEBOOK. Mercredi 21 novembre, Elliot Schrage, responsable de la communication de Facebook, a clarifié dans un mémo public les conditions dans lesquelles le réseau social a été amené à engager un cabinet de conseil proche du Parti Républicain, Definers Public Affairs, dont une partie de l'activité a consisté à tenter de discréditer les organisations critiques de Facebook en suggérant qu'elles étaient financées par le milliardaire et philanthrope George Soros. Une semaine plus tôt, le New York Times avait publié une enquête sur les campagnes de communication menées par Facebook au cours des deux dernières années. Facebook a reconnu qu'il avait chargé la société Definers, avec laquelle il n'entretient plus de relations, d'enquêter pour savoir qui était derrière la campagne « Freedom from Facebook » et savoir si Soros – qui, en janvier 2018, avait qualifié Facebook de « menace pour la société » – y était mêlé. « Nous n'avions jamais entendu auparavant de telles critiques de sa part et nous voulions savoir s'il avait une quelconque motivation financière », plaide Elliot Schrage. Cible récurrente de la droite américaine mais aussi de la complosphère antisémite, George Soros a notamment financé Color of Change, une organisation anti-raciste membre de « Freedom from Facebook » et visée à ce titre par la campagne de dénigrement de Definers. Pour le président de Color of Change, Rashad Robinson, « la réaction de Facebook à notre campagne a été d'attiser les flammes de l'antisémitisme. Elle a donné de l'oxygène aux pires théories du complot antisémites qui circulent au sein de la base nationaliste blanche pro-Trump. Ces théories visent non seulement à déshumaniser les Juifs, mais aussi à nier la légitimité des mouvements sociaux progressistes dirigés par des personnes de couleur, en suggérant que nous ne suivons pas notre propre agenda ». Selon Sheryl Sandberg – la numéro 2 de Facebook –, « personne n'a jamais eu l'intention de promouvoir un récit antisémite à l'encontre de Monsieur Soros ou de quiconque. [...] Notre entreprise est fermement opposée à la haine. L'idée que notre travail a été interprété comme antisémite est pour moi profondément odieuse » (sources : Vox.com, 16 novembre 2018 ; Next Inpact, 21 novembre 2018 ; Paris-Match, Europe 1, 22 novembre 2018).
« GILETS JAUNES ». La mobilisation des « gilets jaunes » a été propice à la circulation de fausses informations, de photographies décontextualisées et de montages grossiers. Fausse agression par les CRS d’un homme en fauteuil roulant, détournement de la manif post-Charlie Hebdo, pseudo-censure d'un journal télévisé de France 3, fausse marée humaine sur l’autoroute… Tour d'horizon des infoxs les plus partagées depuis le début du mouvement (source : francetvinfo.fr, 22 novembre 2018). On aura noté la présence de Dieudonné M’Bala M’Bala venu témoigner, au début de la semaine écoulée, son soutien aux manifestants, à Langon (Gironde). Le geste ne manque pas de piquant au regard des accusations de fraude fiscale et d’abus de biens sociaux en vertu desquels le provocateur est renvoyé devant la justice au printemps prochain. À l'affichage de quelques personnalités sulfureuses, s'ajoute la sensibilité inquiétante de certains porte-paroles improvisés du mouvement. « Nous constatons que les manifestants radicaux ne sont plus du tout les mêmes que ceux présents le 17, souligne une source sécuritaire. Il y a désormais des activistes d’ultra-gauche comme des citoyens non-militants sensibles aux thèses complotistes et de l’extrême droite », note le Service central du renseignement territorial (SCRT) qui, dans un rapport, dit percevoir là des « signaux alarmants » (source : Le Parisien, 20 novembre 2018).
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