Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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L'affaire des stades

Publié par La Rédaction13 octobre 2010

En 1974, le jeune quotidien Libération, suivi par Le Canard enchaîné et Le Nouvel Observateur, publient une série d’articles censés prouver que le pouvoir gaulliste a eu l'intention, au cours des événements de Mai 68, de rafler ses opposants, militants d'extrême gauche et syndicalistes, et de les parquer dans des stades ! En fait de scoop, les documents sur lesquels se basent Libération sont des faux fabriqués par un ancien membre du Service d’action civique, le fameux « SAC ». Auteur d’une Histoire du SAC (Stock, 2003), l’historien François Audigier revient ici sur cette affaire :

Le 25 février 1974, Libération publia un document censé émaner du SAC marseillais et daté du 25 mai 68 (1). Selon ce texte, Gérard Kappé, chef du SAC local, avait envisagé avec la collaboration de la DST de regrouper préventivement les militants de gauche de la région dans des stades ! Le 14 mars, le même quotidien gauchiste présenta un autre document concernant la ville de Grenoble et impliquant toujours le SAC et la DST. On apprenait que le service d’ordre, en liaison avec le contre-espionnage, avait prévu de rafler dans 41 villes de France près de 50 000 personnes connues pour leurs prises de position politique ou syndicale. Dominique Calzi, un ancien du SAC en rupture de ban avec son organisation depuis la fin 1971, se trouvait à l’origine du « scoop ». Sous le pseudonyme de Patrice Chairoff, il revint sur cette affaire en 1975 dans un brûlot présentant les dessous crapuleux et barbouzards du service d’ordre (2). A le croire, le SAC disposait depuis quelque temps de listes de militants d’extrême gauche et de syndicalistes fournies par la DST. Cette dernière avait demandé au SAC d’actualiser les adresses des « suspects », d’où sur le document les mentions « origine liste : DST » et « vérifications : effectuées - à faire (mention inutile à rayer) ». Les documents semblaient authentiques avec leur timbre « diffusion restreinte » et leur numéro d’ordre de mission. Dans le cas de Marseille, les opposants devaient être « regroupés au stade Vélodrome en cas de clash ou sur ordre de Paris », sans « brutalités inutiles » et en présentant « l’internement comme une mesure passagère ». En 1968, l’opération s’inspirait du putsch des colonels grecs d’avril 1967 quand le stade Olympique d’Athènes avait été transformé par les militaires en « centre de tri et de clarification ».

L’affaire connut un écho immédiat à gauche. Fin février 1974, le Canard Enchaîné reproduisit une partie de la liste en laissant entendre que l’opération n’avait pu être décidée sans l’accord de Jacques Foccart et sans l’approbation du ministre de l’Intérieur de l’époque, Christian Fouchet (3). Le 4 mars, François Mitterrand affirma publiquement que ces révélations ne le surprenaient pas. Selon lui, « un régime fondé sur des complots, sur la conjuration, sur les services secrets et le développement des polices parallèles » ne pouvait se débarrasser de ses mauvaises habitudes lorsqu’il se trouvait menacé. Ce scandale validait sa thèse du « coup d’Etat permanent ». Le 7 mars, Gaston Defferre, député-maire socialiste de Marseille et qui avait en tant que directeur du Provençal donné localement à l’affaire une grande publicité, exprima à son tour son indignation dans Libération. En face, les réactions semblaient embarrassées. La rue de Solférino ne porta pas plainte pour diffamation tandis que Christian Fouchet, interrogé le 5 mars, se contenta d’affirmer qu’il « ne se souvenait pas » avoir demandé à ses services de fournir au SAC des listes de personnalités à enfermer. Exaspéré par le mutisme du pouvoir devant un apparent scandale d’Etat, le député de la Drôme et porte-parole du parti socialiste, Georges Fillioud déposa les 5 et 11 mars au Parlement deux questions écrites au Premier Ministre. Il s’interrogeait sur les conditions dans lesquelles la direction de la DST avait pu fournir des renseignements à une organisation politique, évoquant en matière de collaboration DST-SAC un précédent remontant au putsch des généraux en avril 1961.

Avec ses tampons « DST », « confidentiel », « secret » et ses consignes sur les « sujets à tranquilliser », le document se révéla un faux monté par un Dominique Calzi condamné à quatre ans de prison en 1975 pour escroquerie et déjà inquiété dans le passé pour falsification de documents. L’allusion à « la carte bleue du SAC » révélait le montage puisque ces badges plastifiés de couleur créés en 1970 (époque où Dominique Calzi appartenait à l’organisation) n’existaient pas encore en 1968. Si des quotidiens comme Le Monde restèrent réservés sur l’affaire, ce n’était d’ailleurs pas comme l’affirmait Rouge parce que la grande presse s’ingéniait « à cacher à la masse des travailleurs le visage réel du pouvoir », mais plutôt par réflexe professionnel de prudence devant un scoop trop parfait. Même la presse communiste fit preuve de discrétion. L’Humanité se contenta de citer Libération tandis que La Marseillaise suivit le mutisme de la fédération PCF des Bouches-du-Rhône. Après s’être emballé, le Canard enchaîné évita par la suite de polémiquer sur le sujet et Le Nouvel Observateur qui avait d’abord alerté ses lecteurs fit ensuite silence.

Si au-delà de sa frange radicale issue de 68, une partie importante de la gauche crut toutefois au scandale d’une collaboration SAC-DST, c’est que sa culture politique l’y incitait. L’allusion au stade rappelait les milliers de personnes arrêtées et parquées dans des stades au Chili lors du coup d’Etat du général Pinochet cinq mois plus tôt (voir la rafle du Vel’d’Hiv du 13 juillet…). L’Unité céda d’ailleurs à ces références faciles (4), tout comme Libération. Publiant le témoignage d’une réfugiée chilienne, ce dernier quotidien proposa aux lecteurs des affiches à placarder sur les murs qui reproduisaient les listes de noms en dessous de photos de Chiliens raflés dans les rues de Santiago avec comme légende :
« DST-SAC : ce qu’ils nous préparent »
(5). Un an après les petites phrases maladroites de certains responsables gaullistes sur la « légitimité » d’une éventuelle victoire de la gauche aux législatives de 1973, ces « révélations » tombaient à pic. Un certain peuple de gauche frissonnait en découvrant ce qu’il aurait pu vivre en cas d’arrivée au pouvoir d’une coalition PS-PCF...

Pour Jean-Pierre Le Goff, « l’opération Stades » qu’il considère comme une intoxication, révèle combien le SAC nourrissait chez une partie de la gauche l’idée d’une dérive fascisante du pouvoir gaulliste (6). Selon l’historien de Mai 68 et de son héritage intellectuel, le discours du Général le 30 mai et notamment son appel à la défense de la République contre la subversion, la manifestation très revancharde des Champs Elysées, la création des CDR et les dérives du SAC lors des législatives de juin, avaient rendu crédible aux yeux de certains intellectuels et militants l’hypothèse d’un « salazarisme à la française ». Beaucoup crurent au renforcement du caractère autoritaire du régime à la faveur des nombreux et graves délits commis par des membres ou des proches du SAC dans la période 1970-74 (attentat-provocation contre les palais de justice de Grenoble et de Besançon en 1970, brutalités de la CFT à l’usine Citroën d’Issy-les-Moulineaux, violences meurtrières contre des colleurs d’affiches de l’opposition à Puteaux et Hirson). Cette crainte que la France ne bascule dans une dictature réactionnaire à la faveur d’un nouveau soulèvement de sa jeunesse et cette obsession d’un « fascisme qui ne venait pas » furent le moteur de l’affaire des stades (7).

Notes :
(1) Lancé par les maoïstes de l’ex-Gauche prolétarienne, le quotidien Libération apparut au printemps 1973 et rassembla tous les courants de Mai 68 (Jean Guisnel, Libération, la biographie, Paris, La Découverte, 1999).
(2) Patrice Chairoff, B comme Barbouzes, Paris, Editions Alain Moreau, 1975.
(3) Le Canard Enchaîné, 27 février 1974.
(4) L’Unité, 8 mars 1974.
(5) Les trotskistes étaient en pointe dans la critique du SAC, « cette milice de la bourgeoisie », « une nouvelle forme de la peste brune, beaucoup plus dangereuse que les nazillons qui se réclament de la croix gammée et de l’idéologie SS » (Rouge, n°140, 15 janvier 1972).
(6) Jean-Pierre Le Goff, Mai 68, l’héritage impossible, Paris, La Découverte, 2002, p. 262.
(7) Un courant historiographique politiquement marqué continue de défendre la thèse de la dérive répressive du régime gaulliste qui aurait dans « les années Marcellin » actualisé son potentiel autoritaire en réaction au choc de 68 (Maurice Rajfus, Mai 68, Sous les pavés, la répression, Paris, Le Cherche Midi, 1998).

Source :
* Extraits de François Audigier, « Le SAC de 1968 à 1974 : une officine de renseignement politique ? », in Sébastien Laurent (dir.), Politiques du renseignement, Presses universitaires de Bordeaux, 2009. Voir aussi, de François Audigier, Histoire du SAC, la part d’ombre du gaullisme, Stock, 2003.
L'affaire des stades
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En 1974, le jeune quotidien Libération, suivi par Le Canard enchaîné et Le Nouvel Observateur, publient une série d’articles censés prouver que le pouvoir gaulliste a eu l'intention, au cours des événements de Mai 68, de rafler ses opposants, militants d'extrême gauche et syndicalistes, et de les parquer dans des stades ! En fait de scoop, les documents sur lesquels se basent Libération sont des faux fabriqués par un ancien membre du Service d’action civique, le fameux « SAC ». Auteur d’une Histoire du SAC (Stock, 2003), l’historien François Audigier revient ici sur cette affaire :

Le 25 février 1974, Libération publia un document censé émaner du SAC marseillais et daté du 25 mai 68 (1). Selon ce texte, Gérard Kappé, chef du SAC local, avait envisagé avec la collaboration de la DST de regrouper préventivement les militants de gauche de la région dans des stades ! Le 14 mars, le même quotidien gauchiste présenta un autre document concernant la ville de Grenoble et impliquant toujours le SAC et la DST. On apprenait que le service d’ordre, en liaison avec le contre-espionnage, avait prévu de rafler dans 41 villes de France près de 50 000 personnes connues pour leurs prises de position politique ou syndicale. Dominique Calzi, un ancien du SAC en rupture de ban avec son organisation depuis la fin 1971, se trouvait à l’origine du « scoop ». Sous le pseudonyme de Patrice Chairoff, il revint sur cette affaire en 1975 dans un brûlot présentant les dessous crapuleux et barbouzards du service d’ordre (2). A le croire, le SAC disposait depuis quelque temps de listes de militants d’extrême gauche et de syndicalistes fournies par la DST. Cette dernière avait demandé au SAC d’actualiser les adresses des « suspects », d’où sur le document les mentions « origine liste : DST » et « vérifications : effectuées - à faire (mention inutile à rayer) ». Les documents semblaient authentiques avec leur timbre « diffusion restreinte » et leur numéro d’ordre de mission. Dans le cas de Marseille, les opposants devaient être « regroupés au stade Vélodrome en cas de clash ou sur ordre de Paris », sans « brutalités inutiles » et en présentant « l’internement comme une mesure passagère ». En 1968, l’opération s’inspirait du putsch des colonels grecs d’avril 1967 quand le stade Olympique d’Athènes avait été transformé par les militaires en « centre de tri et de clarification ».

L’affaire connut un écho immédiat à gauche. Fin février 1974, le Canard Enchaîné reproduisit une partie de la liste en laissant entendre que l’opération n’avait pu être décidée sans l’accord de Jacques Foccart et sans l’approbation du ministre de l’Intérieur de l’époque, Christian Fouchet (3). Le 4 mars, François Mitterrand affirma publiquement que ces révélations ne le surprenaient pas. Selon lui, « un régime fondé sur des complots, sur la conjuration, sur les services secrets et le développement des polices parallèles » ne pouvait se débarrasser de ses mauvaises habitudes lorsqu’il se trouvait menacé. Ce scandale validait sa thèse du « coup d’Etat permanent ». Le 7 mars, Gaston Defferre, député-maire socialiste de Marseille et qui avait en tant que directeur du Provençal donné localement à l’affaire une grande publicité, exprima à son tour son indignation dans Libération. En face, les réactions semblaient embarrassées. La rue de Solférino ne porta pas plainte pour diffamation tandis que Christian Fouchet, interrogé le 5 mars, se contenta d’affirmer qu’il « ne se souvenait pas » avoir demandé à ses services de fournir au SAC des listes de personnalités à enfermer. Exaspéré par le mutisme du pouvoir devant un apparent scandale d’Etat, le député de la Drôme et porte-parole du parti socialiste, Georges Fillioud déposa les 5 et 11 mars au Parlement deux questions écrites au Premier Ministre. Il s’interrogeait sur les conditions dans lesquelles la direction de la DST avait pu fournir des renseignements à une organisation politique, évoquant en matière de collaboration DST-SAC un précédent remontant au putsch des généraux en avril 1961.

Avec ses tampons « DST », « confidentiel », « secret » et ses consignes sur les « sujets à tranquilliser », le document se révéla un faux monté par un Dominique Calzi condamné à quatre ans de prison en 1975 pour escroquerie et déjà inquiété dans le passé pour falsification de documents. L’allusion à « la carte bleue du SAC » révélait le montage puisque ces badges plastifiés de couleur créés en 1970 (époque où Dominique Calzi appartenait à l’organisation) n’existaient pas encore en 1968. Si des quotidiens comme Le Monde restèrent réservés sur l’affaire, ce n’était d’ailleurs pas comme l’affirmait Rouge parce que la grande presse s’ingéniait « à cacher à la masse des travailleurs le visage réel du pouvoir », mais plutôt par réflexe professionnel de prudence devant un scoop trop parfait. Même la presse communiste fit preuve de discrétion. L’Humanité se contenta de citer Libération tandis que La Marseillaise suivit le mutisme de la fédération PCF des Bouches-du-Rhône. Après s’être emballé, le Canard enchaîné évita par la suite de polémiquer sur le sujet et Le Nouvel Observateur qui avait d’abord alerté ses lecteurs fit ensuite silence.

Si au-delà de sa frange radicale issue de 68, une partie importante de la gauche crut toutefois au scandale d’une collaboration SAC-DST, c’est que sa culture politique l’y incitait. L’allusion au stade rappelait les milliers de personnes arrêtées et parquées dans des stades au Chili lors du coup d’Etat du général Pinochet cinq mois plus tôt (voir la rafle du Vel’d’Hiv du 13 juillet…). L’Unité céda d’ailleurs à ces références faciles (4), tout comme Libération. Publiant le témoignage d’une réfugiée chilienne, ce dernier quotidien proposa aux lecteurs des affiches à placarder sur les murs qui reproduisaient les listes de noms en dessous de photos de Chiliens raflés dans les rues de Santiago avec comme légende :
« DST-SAC : ce qu’ils nous préparent »
(5). Un an après les petites phrases maladroites de certains responsables gaullistes sur la « légitimité » d’une éventuelle victoire de la gauche aux législatives de 1973, ces « révélations » tombaient à pic. Un certain peuple de gauche frissonnait en découvrant ce qu’il aurait pu vivre en cas d’arrivée au pouvoir d’une coalition PS-PCF...

Pour Jean-Pierre Le Goff, « l’opération Stades » qu’il considère comme une intoxication, révèle combien le SAC nourrissait chez une partie de la gauche l’idée d’une dérive fascisante du pouvoir gaulliste (6). Selon l’historien de Mai 68 et de son héritage intellectuel, le discours du Général le 30 mai et notamment son appel à la défense de la République contre la subversion, la manifestation très revancharde des Champs Elysées, la création des CDR et les dérives du SAC lors des législatives de juin, avaient rendu crédible aux yeux de certains intellectuels et militants l’hypothèse d’un « salazarisme à la française ». Beaucoup crurent au renforcement du caractère autoritaire du régime à la faveur des nombreux et graves délits commis par des membres ou des proches du SAC dans la période 1970-74 (attentat-provocation contre les palais de justice de Grenoble et de Besançon en 1970, brutalités de la CFT à l’usine Citroën d’Issy-les-Moulineaux, violences meurtrières contre des colleurs d’affiches de l’opposition à Puteaux et Hirson). Cette crainte que la France ne bascule dans une dictature réactionnaire à la faveur d’un nouveau soulèvement de sa jeunesse et cette obsession d’un « fascisme qui ne venait pas » furent le moteur de l’affaire des stades (7).

Notes :
(1) Lancé par les maoïstes de l’ex-Gauche prolétarienne, le quotidien Libération apparut au printemps 1973 et rassembla tous les courants de Mai 68 (Jean Guisnel, Libération, la biographie, Paris, La Découverte, 1999).
(2) Patrice Chairoff, B comme Barbouzes, Paris, Editions Alain Moreau, 1975.
(3) Le Canard Enchaîné, 27 février 1974.
(4) L’Unité, 8 mars 1974.
(5) Les trotskistes étaient en pointe dans la critique du SAC, « cette milice de la bourgeoisie », « une nouvelle forme de la peste brune, beaucoup plus dangereuse que les nazillons qui se réclament de la croix gammée et de l’idéologie SS » (Rouge, n°140, 15 janvier 1972).
(6) Jean-Pierre Le Goff, Mai 68, l’héritage impossible, Paris, La Découverte, 2002, p. 262.
(7) Un courant historiographique politiquement marqué continue de défendre la thèse de la dérive répressive du régime gaulliste qui aurait dans « les années Marcellin » actualisé son potentiel autoritaire en réaction au choc de 68 (Maurice Rajfus, Mai 68, Sous les pavés, la répression, Paris, Le Cherche Midi, 1998).

Source :
* Extraits de François Audigier, « Le SAC de 1968 à 1974 : une officine de renseignement politique ? », in Sébastien Laurent (dir.), Politiques du renseignement, Presses universitaires de Bordeaux, 2009. Voir aussi, de François Audigier, Histoire du SAC, la part d’ombre du gaullisme, Stock, 2003.
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