L'ancien ministre libanais Georges Corm estime que Daech est utilisé par les Etats-Unis, que les printemps arabes ont été instrumentalisés de l'extérieur et que le 11-Septembre ne s'est pas passé comme on nous le dit... C'est cet « expert » que L'Orient-Le-Jour interroge pour évoquer le problème du conspirationnisme. Expert ou praticien ?
L'Orient-Le Jour se demande « pourquoi le monde arabe semble obsédé par les théories du complot ». Dans un petit dossier mis en ligne sur son site internet, le quotidien beyrouthin a demandé leurs avis à plusieurs experts.
Le politologue libanais Ziad Majed revient sur l'instrumentalisation du complotisme par le régime syrien depuis Hafez el-Assad ; Julien Giry (que nous avons eu le plaisir de publier ici même), réinscrit le complotisme arabe dans son contexte historique et international ; Romain Caillet commente les théories du complot faisant de l'Etat islamique une créature secrètement téléguidée par les Etats-Unis ou Israël.
Une thèse à laquelle souscrit, dans le même dossier, l'ancien ministre libanais Georges Corm (« C'est la même armée jihadiste qui existe depuis la première guerre d'Afghanistan et que les États-Unis utilisent comme une arme de terreur »). Lequel exprime également sa conviction que les printemps arabes en Libye et en Syrie sont le fruit d'une « instrumentalisation extérieure » ou encore que l'idée « qu'une poignée de Saoudiens [ait pu perpétrer les attentats du 11 septembre 2001] ne tient pas beaucoup »...
Imagine-t-on consacrer un dossier au créationnisme en recueillant très sérieusement les commentaires d'un adepte de l'Intelligent Design ? C'est l'aspect le plus insolite de ce dossier sur l'attrait du conspirationnisme qui, en légitimant la pensée du soupçon, lui concède au fond l'essentiel, et souligne encore davantage l'acuité de cette passion complotiste qui consume le monde arabe.
Dans l'une de ses récentes chroniques, l'écrivain algérien Kamel Daoud écrivait :
« L'Occident a bon dos dans nos échecs et la théorie du complot permet de dire que ce n'est pas notre faute, que nous sommes inaptes à la démocratie et aux révolutions justes et spontanées, nées du cœur et du désir de justice. Cela permet de se déresponsabiliser […]. Cela permet aussi d'accuser l'Occident de tout : de Daech, des universités en queue de classements, des sous-développements, des échecs économiques et des absurdités confessionnelles. […] La théorie du complot pour expliquer nos désastres n'est qu'une autofiction […] : elle permet de se fuir, de s'asseoir, de ne rien tenter ».
L'Orient-Le Jour se demande « pourquoi le monde arabe semble obsédé par les théories du complot ». Dans un petit dossier mis en ligne sur son site internet, le quotidien beyrouthin a demandé leurs avis à plusieurs experts.
Le politologue libanais Ziad Majed revient sur l'instrumentalisation du complotisme par le régime syrien depuis Hafez el-Assad ; Julien Giry (que nous avons eu le plaisir de publier ici même), réinscrit le complotisme arabe dans son contexte historique et international ; Romain Caillet commente les théories du complot faisant de l'Etat islamique une créature secrètement téléguidée par les Etats-Unis ou Israël.
Une thèse à laquelle souscrit, dans le même dossier, l'ancien ministre libanais Georges Corm (« C'est la même armée jihadiste qui existe depuis la première guerre d'Afghanistan et que les États-Unis utilisent comme une arme de terreur »). Lequel exprime également sa conviction que les printemps arabes en Libye et en Syrie sont le fruit d'une « instrumentalisation extérieure » ou encore que l'idée « qu'une poignée de Saoudiens [ait pu perpétrer les attentats du 11 septembre 2001] ne tient pas beaucoup »...
Imagine-t-on consacrer un dossier au créationnisme en recueillant très sérieusement les commentaires d'un adepte de l'Intelligent Design ? C'est l'aspect le plus insolite de ce dossier sur l'attrait du conspirationnisme qui, en légitimant la pensée du soupçon, lui concède au fond l'essentiel, et souligne encore davantage l'acuité de cette passion complotiste qui consume le monde arabe.
Dans l'une de ses récentes chroniques, l'écrivain algérien Kamel Daoud écrivait :
« L'Occident a bon dos dans nos échecs et la théorie du complot permet de dire que ce n'est pas notre faute, que nous sommes inaptes à la démocratie et aux révolutions justes et spontanées, nées du cœur et du désir de justice. Cela permet de se déresponsabiliser […]. Cela permet aussi d'accuser l'Occident de tout : de Daech, des universités en queue de classements, des sous-développements, des échecs économiques et des absurdités confessionnelles. […] La théorie du complot pour expliquer nos désastres n'est qu'une autofiction […] : elle permet de se fuir, de s'asseoir, de ne rien tenter ».
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