[ENTENDU SUR LE WEB] Le 11 février dernier, Jean Lebrun recevait le philosophe Philippe Huneman dans "La Marche de l'Histoire", sur France Inter.
Quiconque cherche à donner une explication du monde par les ressorts secrets du complot dispose depuis la Révolution française d’une ressource dont il peut user à sa guise. Il s’agit d’un petit groupe discret qui exista vraiment à la fin du XVIIIème en milieu germanique : les Illuminés de Bavière. La longévité de cette arrière-loge qui survivrait dans le secret défie le sens commun.
« Je ne demande qu’à en rire » - c’est le titre d’une émission où s’illustra, d’ailleurs Kevin Razy. Les Illuminés de Bavière, devenus avec le temps les Illuminati, font l’objet de beaucoup de jeux de l’esprit qui ne méritent peut-être pas qu’on s’en fâche ni même qu’on en dispute. Après tout, les adultes qui lisent Dan Brown se délectent de leurs hauts faits et méfaits que combat le professeur Langdon et ce n’est pas si différent de l’intérêt qu’on prenait à la lutte de Tintin contre Rastapopoulos ou de Mortimer face à Olrik.
Les mêmes adultes, en revanche, s’inquiètent quand leurs ados, cherchant à se démarquer de ce qu’on leur enseigne, trouvent sur Internet quantité de pistes qui les mènent sur le chemin du complotisme. Google comptabilise 39 millions d’occurrences Illuminati contre seulement 37 pour Nicolas Sarkozy. On comprend la surprise des politiques. Le net favorise les communautés séparées où chacun retrouvant son semblable, les mêmes interprétations peuvent macérer. Et, d’un autre côté, on peut dire qu’il est un monde de mutualisation qui agglomère très vite les interprétations séductrices. Dans la nouvelle civilisation numérique, les récits alternatifs de l’histoire ont de beaux jours devant eux.
Source : "La Marche de l'histoire", France Inter, 11 février 2016.
[ENTENDU SUR LE WEB] Le 11 février dernier, Jean Lebrun recevait le philosophe Philippe Huneman dans "La Marche de l'Histoire", sur France Inter.
Quiconque cherche à donner une explication du monde par les ressorts secrets du complot dispose depuis la Révolution française d’une ressource dont il peut user à sa guise. Il s’agit d’un petit groupe discret qui exista vraiment à la fin du XVIIIème en milieu germanique : les Illuminés de Bavière. La longévité de cette arrière-loge qui survivrait dans le secret défie le sens commun.
« Je ne demande qu’à en rire » - c’est le titre d’une émission où s’illustra, d’ailleurs Kevin Razy. Les Illuminés de Bavière, devenus avec le temps les Illuminati, font l’objet de beaucoup de jeux de l’esprit qui ne méritent peut-être pas qu’on s’en fâche ni même qu’on en dispute. Après tout, les adultes qui lisent Dan Brown se délectent de leurs hauts faits et méfaits que combat le professeur Langdon et ce n’est pas si différent de l’intérêt qu’on prenait à la lutte de Tintin contre Rastapopoulos ou de Mortimer face à Olrik.
Les mêmes adultes, en revanche, s’inquiètent quand leurs ados, cherchant à se démarquer de ce qu’on leur enseigne, trouvent sur Internet quantité de pistes qui les mènent sur le chemin du complotisme. Google comptabilise 39 millions d’occurrences Illuminati contre seulement 37 pour Nicolas Sarkozy. On comprend la surprise des politiques. Le net favorise les communautés séparées où chacun retrouvant son semblable, les mêmes interprétations peuvent macérer. Et, d’un autre côté, on peut dire qu’il est un monde de mutualisation qui agglomère très vite les interprétations séductrices. Dans la nouvelle civilisation numérique, les récits alternatifs de l’histoire ont de beaux jours devant eux.
Source : "La Marche de l'histoire", France Inter, 11 février 2016.
Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.