Parce qu'il cherche à maîtriser son environnement et contrôler le cours de sa vie, l'être humain cherche à conjurer le hasard. Pour cela, il a inventé le destin, cette idée que les coïncidences fortuites, surtout lorsqu'elles nous semblent extraordinaires, obéissent à une nécessité recelant une signification cachée. « Hasard et destin » : c'est le thème du dossier de la dernière livraison du magazine Books (n° 85, septembre-octobre 2017).
Les compagnies d'assurance et les instituts de sondage essaient de le domestiquer. Mais la sagesse populaire doute de sa réalité (« Il n'y a pas de hasard »). Et notre cerveau a une tendance naturelle à minimiser son rôle dans nos vies. Le hasard exerce pourtant sa « puissance discrète » (Denis Grozdanovitch) à chaque moment de notre existence, jouant un rôle crucial dans l'Histoire, que nous l'admettions ou pas.
Considérons l'apparition de la vie. Cet événement que les scientifiques jugent hautement improbable est conditionné par un enchaînement d'innombrables coïncidences et de concours de circonstances extraordinairement fragiles. « Un astronome a dit un jour : la chance qu’elle apparaisse était aussi grande que celle qu’un typhon s’abatte sur un tas de ferraille et que les morceaux virevoltants finissent par former un Boeing 747 ». La vie sur Terre - sans même parler de l'apparition de notre espèce ou de votre propre naissance - aurait pu tout bonnement ne jamais avoir eu lieu.
Une quantité d'événements sont objectivement imprévisibles. Vrai aussi bien dans le monde de l'infiniment petit que dans le domaine historique, cela nous conduit à être troublés par des coïncidences qui doivent pourtant tout au hasard.
Or, nous nous faisons une représentation du hasard le plus souvent fausse. On apprend ainsi que suite aux plaintes de clients mécontents d'entendre deux fois la même chanson sur leur iPod bien qu'ils aient activé le mode de lecture aléatoire, Apple a été contraint de reprogrammer la fonction pour qu'elle soit « moins déterminée par le hasard tout en donnant l’impression de l’être davantage » !
Tentez l'expérience : lancez une pièce de monnaie neuf fois de suite. Mettons qu'elle tombe à chaque fois sur pile. La plupart d'entre nous pensons intuitivement qu'elle a plus de chances de tomber sur face au dixième lancer. C'est pourtant faux.
Notre incompréhension du hasard nuit à notre capacité à nous représenter correctement le monde qui nous entoure. Ne l'oublions jamais lorsque nous nous avisons de spéculer sur des hypothèses de complots.
Parce qu'il cherche à maîtriser son environnement et contrôler le cours de sa vie, l'être humain cherche à conjurer le hasard. Pour cela, il a inventé le destin, cette idée que les coïncidences fortuites, surtout lorsqu'elles nous semblent extraordinaires, obéissent à une nécessité recelant une signification cachée. « Hasard et destin » : c'est le thème du dossier de la dernière livraison du magazine Books (n° 85, septembre-octobre 2017).
Les compagnies d'assurance et les instituts de sondage essaient de le domestiquer. Mais la sagesse populaire doute de sa réalité (« Il n'y a pas de hasard »). Et notre cerveau a une tendance naturelle à minimiser son rôle dans nos vies. Le hasard exerce pourtant sa « puissance discrète » (Denis Grozdanovitch) à chaque moment de notre existence, jouant un rôle crucial dans l'Histoire, que nous l'admettions ou pas.
Considérons l'apparition de la vie. Cet événement que les scientifiques jugent hautement improbable est conditionné par un enchaînement d'innombrables coïncidences et de concours de circonstances extraordinairement fragiles. « Un astronome a dit un jour : la chance qu’elle apparaisse était aussi grande que celle qu’un typhon s’abatte sur un tas de ferraille et que les morceaux virevoltants finissent par former un Boeing 747 ». La vie sur Terre - sans même parler de l'apparition de notre espèce ou de votre propre naissance - aurait pu tout bonnement ne jamais avoir eu lieu.
Une quantité d'événements sont objectivement imprévisibles. Vrai aussi bien dans le monde de l'infiniment petit que dans le domaine historique, cela nous conduit à être troublés par des coïncidences qui doivent pourtant tout au hasard.
Or, nous nous faisons une représentation du hasard le plus souvent fausse. On apprend ainsi que suite aux plaintes de clients mécontents d'entendre deux fois la même chanson sur leur iPod bien qu'ils aient activé le mode de lecture aléatoire, Apple a été contraint de reprogrammer la fonction pour qu'elle soit « moins déterminée par le hasard tout en donnant l’impression de l’être davantage » !
Tentez l'expérience : lancez une pièce de monnaie neuf fois de suite. Mettons qu'elle tombe à chaque fois sur pile. La plupart d'entre nous pensons intuitivement qu'elle a plus de chances de tomber sur face au dixième lancer. C'est pourtant faux.
Notre incompréhension du hasard nuit à notre capacité à nous représenter correctement le monde qui nous entoure. Ne l'oublions jamais lorsque nous nous avisons de spéculer sur des hypothèses de complots.
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